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Test du Xiaomi Mi 8 : le smartphone sans gros défauts

Quelle est la place du Xiaomi Mi 8 dans le catalogue de la marque chinoise alors qu'elle réserve désormais ses innovations pour la famille Mi Mix ? Lancé au même prix que le Mi Mix 2S et face au OnePlus 6 en France, comment le Mi 8 peut-il se différencier ? C'est ce que nous allons voir dans ce test complet.

Mise à jour le 21 septembre avec de nouvelles photographies de l'appareil.

Pas de Xiaomi Mi 7 cette année, la marque profite de ses 8 ans pour passer directement du Mi 6 au Mi 8. Le constructeur a une nouvelle fois attendu plusieurs mois après le lancement chinois pour commercialiser son appareil en France, où il est vendu au même prix que le Mi Mix 2S avec qui il partage plusieurs caractéristiques. Pourtant, le Mi 8 a plusieurs arguments à faire valoir.

Notre test en vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=1CPwGxKhr6U

Fiche Technique

Ce test est réalisé avec un smartphone prêté par Xiaomi.

Des arrondis, des arrondis partout

C'est à moi, vilain petit canard de la rédaction, le seul à posséder un iPhone X, que l'on a confié le test du Mi 8, le téléphone qui s'est fait raillé lors de sa présentation pour avoir fort l'air d'un vulgaire clone du travail d'Apple. Il faut dire qu'avec un écran AMOLED borderless avec encoche à l'avant, la fameuse double grille de haut-parleur en dessous, le double appareil photo en haut à gauche au dos, et l'absence de port jack, le smartphone de Xiaomi reprend en effet plusieurs codes de l'iPhone.

Difficile pourtant de vraiment parler de clones au-delà de ces points communs, qui concernent d'ailleurs beaucoup de smartphones en 2018. En effet, le design général du corps du Mi 8 est finalement assez différent de celui de l'iPhone. Le dos en verre est ainsi légèrement incurvé sur ses 4 côtés, en particulier sur les deux tranches verticales, et le cadre en aluminium 7000 avec deux bandes plastiques est également assez différent. Comme tous les dos en verre, le Mi 8 a tendance à attirer les traces de doigts, mais je trouve qu'elles restent discrètes sur la version noire du téléphone testé ici.

Ce qui compte surtout selon moi, c'est l'ergonomie et la prise en main d'un smartphone. C'est pour moi l'un des points forts de ce Mi 8 qui est très agréable à tenir en main. Malgré le dos en verre, il ne glisse pas des mains, et ses angles arrondis permettent une bonne prise en main. L'appareil photo ressort à peine du dos, et le téléphone n'est pas trop bancal. Les boutons, comme le lecteur d'empreinte, sont bien placés, tombent sous les doigts et sont agréables à presser.

Un bel AMOLED

Le Xiaomi Mi 8 intègre un écran AMOLED de 6,21 pouces avec une définition de 2248 x 1080 pixels. Le fabricant ne va donc pas chercher Samsung sur le QHD, mais se contente d'une définition Full HD+, largement suffisante selon moi dès lors que l'on ne veut pas jouer en réalité virtuelle.

Difficile de le prendre à défaut dans mon utilisation quotidienne, l'écran se montre lumineux en toute circonstance, même au soleil dans la rue, et avec de l'AMOLED, les contrastes sont infinis. Rien à redire non plus sur les couleurs ou la réactivité à l’œil nu.

Avec un test à la sonde colorimétrique, le Mi 8 montre qu'il intègre un écran très lumineux, jusqu'à 470 cd/m² en réglage manuel et jusqu'à 660 cd/m² en plein soleil avec le réglage automatique, pour un contraste forcément infini, et des couleurs plutôt justes par défaut, quoi que tirant très légèrement vers le bleu. La dalle couvre au-delà du spectre sRGB comme illustré par notre diagramme CIE (Xiaomi annonce du DCI-P3). La température des couleurs est en moyenne à 7500 K, c'est un peu trop froid, mais sans que ce soit pénalisant. Xiaomi propose en plus de configurer l'écran dans les paramètres de MIUI si l'on préfère des couleurs plus chaudes. Bref, l'écran du Mi 8 nous satisfait dans tous nos critères, Xiaomi a fait les bons choix technologiques.

MIUI, mais non

MIUI parlons-en, si le Xiaomi Mi 8 a été présenté de concert avec MIUI 10, le téléphone embarque en fait l'interface MIUI 9.6 basée sur Android 8.1 Oreo. À l'heure où ce test est écrit, les derniers correctifs de sécurité disponibles sont ceux du mois d'août 2018.

Nous sommes maintenant habitués à l'interface du fabricant chinois, qui s'éloigne beaucoup de l'Android de Google, mais qui ajoute aussi beaucoup de fonctionnalités. On peut par exemple mentionner la possibilité de se passer des boutons virtuels d'Android avec les gestes « en plein écran ». Un glissé depuis le bas de l'écran permet de revenir à l'accueil, en restant dans cette position on active le multitâche, et un glissement depuis la gauche de l'écran agit comme le bouton retour d'Android.

On peut aussi citer pêle-mêle l'intégration d'un antivirus et d'un nettoyeur de fichiers dans les options de sécurité, la possibilité de gérer finement le comportement des applications en tâche de fond dans les paramètres de batterie, la gestion des thèmes, l'écran de veille « always-on », les applications clonées pour pouvoir ouvrir une seconde session sur certaines applications comme Snapchat, la synchronisation du téléphone avec Mi Cloud. Bref, MIUI est une interface très riche.

Dommage que pour accéder à ces options, il soit souvent nécessaire de naviguer à travers plusieurs menus de paramètres confus et mal organisés. Au fil des années, Xiaomi ajoute de nouvelles fonctions, mais ne semble pas prendre le temps de réfléchir à la cohérence de son interface. Une remise à plat serait plus que bienvenue.

Comme c'est le cas avec d'autres smartphones de la marque, le Mi 8 n'est pas compatible avec le DRM Widevine L1. Cela signifie que certains services comme Netflix ne fonctionneront pas en HD. Attention, ils restent parfaitement utilisables, et le flux affiché par ces services sur le petit écran d'un smartphone et souvent suffisant, même lorsqu'il n'est pas HD.

Le visage et l'empreinte

Le Xiaomi Mi 8 intègre un lecteur d'empreinte au dos, mais propose également la reconnaissance du visage comme identification biométrique, avec la caméra frontale et un capteur infrarouge. Ce dernier permet le déverrouillage de l'appareil, même dans le noir ou avec une faible luminosité. Il ne s'agit en revanche pas d'une reconnaissance 3D du visage comme ce que peut proposer Apple sur l'iPhone X.

Dans les deux cas, ce sont des solutions rapides et efficaces pour déverrouiller l'appareil, mais il faut noter que la reconnaissance du visage est ici bien moins sécurisée que la lecture de l'empreinte.

Jack, reviens !

Dès la lecture de la fiche technique, on sent que le son ne sera pas l'un des points forts du Xiaomi Mi 8. Le téléphone n'intègre en effet, ni un double haut-parleur stéréo en façade, ni un port jack 3,5 mm. Heureusement, un adaptateur USB Type-C vers jack 3,5 mm est bien fourni dans la boite, mais il ne sera pas possible d'utiliser un casque filaire et de charger le téléphone en même temps.

Heureusement, l'adaptateur fait bien le job et la sortie jack est très puissante, au point de pouvoir transformer un casque en haut-parleur, avec le son au maximum (attention aux oreilles). Même dans ce cas, le son reste clair, une belle performance.

Le haut-parleur du Mi 8 est situé sous le téléphone, à côté du port USB Type-C. Attention, la marque faite à nouveau appel à son subterfuge esthétique, seule une des deux grilles est réellement reliée au haut-parleur, l'autre n'est là que pour la beauté de la symétrie.

J'ai trouvé le haut-parleur plutôt décevant. Même avec un volume moyen, le son manque de clarté et semble raisonner avec le châssis du téléphone. Il ne faudra donc pas être trop exigeant avec le téléphone sans casque.

Le top des performances de 2018

Comme avec le Mi Mix 2S lancé plus tôt dans l'année, Xiaomi a sélectionné la meilleure puce de Qualcomm disponible à la sortie du Mi 8, le Snapdragon 845. La puce est accompagnée de 6 Go de RAM LPDDRX4 et de 64 à 128 Go de stockage UFS. La version testée ici est équipée de 64 Go de stockage.

Le Snapdragon 845 se montre une nouvelle fois à l'aise avec tous nos tests et démontre que c'est la meilleure puce disponible pour les fabricants de smartphones en 2018. Le Xiaomi Mi 8 fait jeu égal avec le OnePlus 6 équipé de la même puce, dans les deux cas les fabricants ont fait un bon travail d'intégration et d'optimisation du logiciel.

En jeu, Arena Of Valor tourne parfaitement à 60 images par seconde, avec l'affichage HD et les réglages poussés au maximum. Même son de cloche pour PUBG Mobile qui est parfaitement à l'aise et tourne de façon stable avec les paramètres au maximum. Même après une longue session de jeu, le téléphone n'a pas vraiment tendance à chauffer. Xiaomi semble donc avoir bien géré l'intégration de la puce.

Avec un prix de lancement équivalent à celui du OnePlus 6, on n’en attendait pas moins du Xiaomi Mi 8, mais on est rassuré.

Les démons de Mi 8

Le Xiaomi Mi 8 embarque le même module photo et le même processeur de traitement que le Mi Mix 2S. C'est-à-dire un premier capteur de 12 mégapixels avec objectif f/1,8 et une stabilisation optique sur 4 axes, et un second capteur de 12 mégapixels avec un téléobjectif f/2,4. J'ai été plutôt positivement surpris par la qualité des photos de ce Mi 8. On le répète sur chaque test de Xiaomi, votre premier réflexe doit être de désactiver le « filigrane double app. photo » dans les paramètres, sinon vous aurez le droit à un très vilain watermark sur chacune de vos photos.

C'est en particulier sur les photos de plan large où il s'en sort le mieux, avec une belle dynamique et une large palette de couleurs capturée. Le traitement numérique des photos se ressent, mais la marque reste sur une fine limite entre le trop et le pas assez. Comprenez que les photos paraissent un peu plus belles à l’œil que ce qu'était la réalité de la scène, mais sans tomber dans le surréalisme que produisent certains smartphones qui misent trop sur « l'IA ».

Voici un exemple de ce que donne une même photo, d'abord sans l'utilisation du mode « AI », puis avec son utilisation. La différence sur le ciel est immédiate, mais l'algorithme ne pousse pas trop le bleu au point de devenir irréaliste (même si un ciel bleu à Paris...).

Les photos de sujets sans utiliser le mode portrait m'ont un peu moins convaincu. Le piqué n'est pas excellent, mais il reste bon, et la mise au point montre ses lacunes, en particulier en intérieur.

L'utilisation du téléobjectif permet d'avoir un zoom optique 2x. Même si la stabilisation et donc la mise au point sont plus compliquées avec ce mode, il reste parfaitement utilisable et permet de mieux capturer un élément situé à une dizaine de mètres.

De nuit les choses se gâtent, mais c'est attendu sur smartphone et les résultats de ce Mi 8 restent convenables dans ces conditions difficiles. La mise au point est une nouvelle fois en difficulté et la balance des blancs a tendance à trop tirer vers le jaune. Pour autant, les photos restent de très bonne qualité pour un smartphone à ce prix. La photo de la maison avec la plante grimpante est particulièrement réussie.

Le Mi 8 intègre un capteur de 20 mégapixels à l'avant avec une ouverture f/2,0. De jour, le capteur n'a aucun mal à être baigné dans lumière et réalise donc de beaux clichés, bien détaillés. De nuit, il vaudra mieux faire ses photos en double ou triple pour ne pas se retrouver avec une selfie complètement flou à cause d'une mise au point capricieuse.

Le mode portrait côté selfie ne s’en sort pas trop mal, mais on voit quand même assez facilement les aberrations au niveau des contours du visage ou des vêtements, avec un halo blanc bien visible tout autour du sujet. Ce résultat est exacerbé dans des conditions plus difficiles, la nuit.

Il ne vous entraînera pas au bout de la nuit

Le Mi 8 est équipé d'une batterie de 3 400 mAh, ce qui le place dans la bonne moyenne, sans plus, des smartphones haut de gamme en 2018. On est loin de la batterie de 4 000 mAh que la marque propose sur d'autres modèles de son catalogue, comme le Pocophone F1. C'est donc sans aucune surprise que j'ai obtenu une bonne autonomie, sans pour autant qu'elle soit excellente. Avec un peu de prises de photo et surtout beaucoup de web, il me restait 33 % après 5 heures d'utilisation active (screen on time) du téléphone.

Avec notre protocole de test Viser 3.2, simulant un usage varié du smartphone, le Mi 8 a tenu 8 heures 56 minutes, ce qui le place un peu en dessous de la moyenne des smartphones testés en 2018. Le Mi 8 n'est donc pas l'un des champions d'autonomie du marché.

Xiaomi fournit un chargeur USB Type-A de 18 W dans la boite, avec un câble USB Type-A vers USB Type-C. Initialement chargée à 8 %, la batterie est remontée à 52 % au bout de 30 minutes de charge, 87 % au bout d'une heure et il n'a fallu que 1 heure et 30 minutes pour retourner à 96 %. Malgré un dos en verre, le Xiaomi Mi 8 n'est pas compatible avec la charge sans-fil Qi.

Réseau et communications

Le Xiaomi Mi 8 intègre deux logements nano SIM, où chacun peut être utilisé comme SIM principal. L'appareil est compatible avec la 4G LTE sur toutes les bandes de fréquence utilisées en France, sauf la fameuse bande 28 (700 MHz) utilisée principalement par Free Mobile. L'accroche réseau est généralement bonne, mais j'ai constaté quelques hoquets sur mes trajets actuels, où je n'ai pas de problèmes avec d'autres smartphones. Le smartphone indique bien capter la 4G LTE, mais le débit n'est pas là. Ces soucis ont été très occasionnels et sur de courts moments.

Lors d'une conversation téléphonique, le son reste relativement clair pour l’interlocuteur, mais il peut ressentir une petite gêne s’il y a beaucoup de bruits de fond, comme la circulation. En revanche le haut-parleur d'appel fonctionne très bien, et même en pleine rue on entend parfaitement ce que dit notre correspondant.

L'appareil gère les dernières normes de réseaux sans-fil. On a du Bluetooth 5.0 et du Wi-Fi 802.11 g/n/ac 2x2 compatible MU-MIMO. Les codecs Bluetooth AAC, aptX et aptX-HD sont tous les trois pris en charge. Bon point, assez rare chez Xiaomi pour le mentionner, le téléphone intègre le NFC et sera donc compatible avec le paiement sans contact ou pour l'utiliser comme carte de transport.

L'accroche GPS est rapide et la boussole assez fiable. En revanche, le GPS m'a parfois décalé de quelques mètres par rapport à ma position réelle, les plans m'affichant ainsi à l'intérieur de certains bâtiments, alors que j'étais en pleine rue.

Prix, disponibilité et alternatives

Le Xiaomi Mi 8 est disponible à partir de 500 euros pour la version 64 Go et 6 Go de RAM, et à partir de 550 euros pour la version 128 Go de stockage et 6 Go de RAM. La marque le propose en bleu ou noir.

À ce tarif, le Mi 8 est en concurrence frontale avec le OnePlus 6, qui propose des caractéristiques assez similaires, mais une expérience utilisateur et une interface logicielle complètement différentes. On peut également mentionner le Pocophone F1 de Xiaomi, lancé à 140 euros de moins. Il propose le même SoC, l'interface MIUI, une batterie plus volumineuse, mais un écran IPS LCD et un appareil photo moins convaincant.

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