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Test du Xiaomi Black Shark 2 Pro : une expérience gaming complète et plus accessible

Quelques mois se sont écoulés depuis la sortie du Black Shark 2, le smartphone pour les gamers. Dans l'espoir de faire face au plus récent ROG Phone 2 d'Asus, Xiaomi renouvelle sa recette avec quelques ingrédients supplémentaires dont le Snapdragon 855 Plus soit le SoC le plus performant de Qualcomm. À cela s'ajoute un nouveau système de refroidissement appelé watercooling. Voyons si ces petits apports valent vraiment le coup.

Avant de nous plonger dans le test, jetons un œil à la fiche produit du smartphone. Mis à part les points mentionnés ci-dessus, le Black Shark 2 Pro ressemble beaucoup à son prédécesseur.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d’un smartphone fourni par la marque.

Un style très orienté

Le design du Black Shark montre sans aucune ambiguïté la cible que le constructeur souhaite atteindre. En effet, ses lignes agressives, ses reflets et ses LED ne trompent personne : nous avons bien affaire là à un smartphone gaming. C'est un style que nous connaissons déjà puisqu'il reprend grosso modo ce que proposait déjà le Black Shark 2.

L'avant se montre plutôt discret, avec des bordures assez larges sur tous les côtés. Les bandes noires inférieure et supérieure se répondent tel un miroir. Toujours pas d'encoche ou toute autre astuce qui viendrait étendre la surface de l'écran sur ce boîtier. Cependant, le format réussit à maintenir un 19,5:9 comme bon nombre d'appareils de 2019. Il est grand, il est lourd... pas idéal quand nous avons de petites mains !

Black Shark nous a habitués à un vert pomme criard, nous avons eu en test la version avec le châssis couleur bleu glacé. L'impression qui s'en dégage se montre plutôt agréable et un peu plus discrète. La tranche droite accueille une LED pour signaler les notifications, le bouton de mise en tension/déverrouillage/verrouillage, surmonté d'un slider pour mettre en route le mode Shark, nous y reviendrons un peu plus tard. L'autre côté héberge les touches pour le volume audio ainsi qu'une deuxième LED.

Le bord inférieur recueille le port USB Type-C pour la recharge et un tiroir pouvant faire tourner simultanément deux nano SIM. Non, il n'y a pas la place pour insérer une petite carte SD. Ne cherchez pas non plus la prise jack, le constructeur fait l'impasse sur cette fonctionnalité. C'est assez déroutant, car nous imaginons bien les joueurs utiliser un casque pendant leurs sessions de jeu et de stream. Il faut donc s'équiper d'écouteurs compatibles (filaires ou sans-fil) ou bien se rabattre sur un adaptateur prise jack vers USB Type-C. Cela tombe bien, la marque en a glissé dans son packaging.

Une fois retourné, le smartphone dévoile un style des plus ostentatoires. Il ressemble beaucoup au premier Black Shark 2, mais je dirais que cette fois-ci les concepteurs ont été plus loin encore. Deux bandes de verre strié avec miroir entourent le logo « S » pour Shark. Des liserés et reflets bleus glaciaux viennent apporter un peu de tonus à l'ensemble gris métallisé. Il y a des LED de part et d'autre du logo.

Par défaut, celles-ci « respirent » quand le smartphone est en cours d'utilisation. Vous pouvez bien entendu personnaliser cet effet dans les paramètres. Ce dos comporte de nombreuses arrêtes et effets de relief. En haut à gauche se situe le double module photo légèrement en relief lui aussi. Résultat, l'appareil ne tient pas bien place et manque de stabilité quand il est allongé sur le dos. Certain·es trouveront que le Black Shark adopte un style dit « masculin », moi cela me rappelle surtout le tuning auto...

Le lecteur d'empreintes se place à l'intérieur même de l'écran. Les smartphones sont de plus en plus nombreux à adopter ce système. Celui-ci fait preuve de rapidité et fonctionne du premier coup.

Pour résumer, la prise en main n'a rien de très évident pour les petites mains et les différents reliefs qui ne font pas dans le confort. Comme le Black Shark 2, le Pro s'accompagne de deux manettes rappelant les joy cons de la Nintendo Switch. Comme rien ne change de ce côté-là, je vous invite à consulter notre test du Black Shark 2 premier du nom pour en savoir plus sur ces accessoires.

Un écran à calibrer

Pour son écran, Xiaomi a fait le choix d'une dalle Amoled de 6,39 pouces avec une définition de 1080 x 2340 pixels pour une résolution de 403 ppp. Avec le profil colorimétrique préconfiguré, la température atteint les 7 096 K, soit un peu plus que l'idéal 6 500 K. En effet, les couleurs sont un peu froides et les blancs tirent sur le bleu.

Le Delta E moyen se montre lui aussi trop important avec un résultat de 6,49. Les teintes s'éloignent donc d'un rendu naturel. Rappelons que le Delta E devient satisfaisant à mesure qu'il se rapproche de 4, voire de 3 pour les écrans les plus performants. Enfin, la dalle ne couvre que 107 % de l'espace de couleur sRGB et 72 % de celui du DCI-P3. Cela n'arrange pas le rendu des couleurs.

Tout ceci peut heureusement être en partie corrigé si vous passez sur le mode cinéma. Avec ce profil, 156 % du spectre sRGB est couvert et 105 % de celui du DCI-P3. Le Delta E moyen se positionne à 4,3 et la température moyenne descend à 6 546 K. Nous vous conseillons donc vivement de régler votre affichage sur ce mode !

Oled oblige, les contrastes sont infinis et donc parfaits. La luminosité maximale grimpe à 391 cd/m². Ça ne fait pas beaucoup sur le papier, mais cela suffit à maintenir une bonne lisibilité de l'écran même sous le soleil.

Notre protocole de test a été effectué avec Calman.

Un logiciel optimisé pour le jeu

Pas de MIUI pour ce Black Shark. La marque a préféré faire dans la sobriété, sûrement pour ne pas perdre les consommateurs ! Nous avons donc affaire avec l'interface Joy UI, soit une version presque stock d'Android 9 Pie, mais avec quelques petits ajouts. Ces derniers correspondent à des éléments de personnalisation et paramètres pensés pour l'expérience gaming. 

Comme évoqué un peu plus haut, le côté droit de l'appareil contient un slider qui permet de basculer vers le mode Shark. Le mode jeu si vous préférez. Il correspond à une interface pensée exclusivement pour le jeu vidéo. C'est dans cet espace en mode paysage qu'il est possible de tirer le meilleur parti du smartphone. Il réunit tous les titres installés sur l'appareil. C'est l'équivalent du mode Armoury Crate présent sur le ROG Phone 2 d'Asus.

En plus d'optimiser les parties, vous trouverez de quoi jouer sans être dérangé ainsi que quelques fonctionnalités bienvenues comme vider la mémoire, consulter l'état de performance du téléphone, configurer les manettes, etc. Pour paramétrer ces dernières, il convient de glisser avant tout le smartphone dans une coque spéciale.

Ainsi, il sera possible d'intégrer les pads en forme de joycons de Xiaomi. Les installer s'avère à la fois simple et rapide. En fonction du jeu lancé, ce système peut être appréciable, mais cela n'améliore pas systématiquement l'expérience de jeu. Certains titres vont demander à ce que chaque bouton soit paramétré manuellement.

De même, si le jeu propose plusieurs modes de conduite (à pied, en voiture, à moto, etc.) cela devient une véritable galère à gérer. Il faudrait changer à chaque fois la configuration des touches pour que la maniabilité soit optimale. Mais sur un jeu comme Asphalt ou n'importe quel jeu de plateforme, c'est un vrai plaisir.

Nous regrettons l'absence d'un mode sombre. Nous commençons à nous habituer à cette fonctionnalité présente désormais sur de nombreux smartphones Android. Enfin, le dernier correctif de sécurité remonte au 5 octobre 2019, nous sommes à peu près dans les clous.

Des performances à la hauteur

Sous le capot, le Black Shark 2 Pro nous réserve un Snapdragon 855+. Nous le trouvons déjà dans les smartphones les plus haut de gamme ainsi que dans son principal rival, l'Asus ROG Phone 2. Cet assemblage de processeurs a déjà fait ses preuves par le passé. Les scores des benchmarks ne surprennent donc pas, tout autant que la navigation se montre fluide.

Ajoutons que le SoC est couplé à 8 Go de RAM et 128 Go de mémoire vive. Nous observons des performances plus élevées que sur le Black Shark 2 original, donc la promesse d'une plus grande puissance est tenue. Rappelons qu'il est impossible d'étendre l'espace de stockage avec une carte micro SD, mais qu'il existe un autre modèle avec 12/256 Go pour 100 euros supplémentaires.

Jeux vidéo

Pensé pour les jeux vidéo, ce nouveau Black Shark propose, comme promis, une expérience gaming aux petits oignons. Encore plus puissant, il affiche les titres au maximum de leurs performances pour des graphismes optimums et une fluidité sans pareil. Ainsi, Arena of Valor tourne à 60 fps constant sans que nous observions une quelconque chute de framerate.  Pour Call of Duty Mobile les paramètres se règlent automatiquement sur la qualité la plus élevée. C'est limpide et agréable pour les yeux. Que demander de plus ?

Enfin, l'appareil chauffe assez rapidement, mais seulement autour du module photo ce qui ne gêne pas pour la prise en main. Sans nul doute que le nouveau système de refroidissement watercooling fait bien son travail pour faire baisser la température sur le reste du châssis.

Une expérience photo décente

Le Black Shark 2 Pro est équipé d'un double module photo dorsal. Le principal capteur et ses 48 mégapixels s'accompagnent d'un téléobjectif x2 de 12 mégapixels.

Le capteur principal

En hautes lumières, le premier capteur réussit à retranscrire des couleurs naturelles et assez de détails sur les photos. Cela manquera d'un peu de pep's pour certain·es, mais au moins, le rendu est réaliste. Pas de problème à signaler du côté de la gamme dynamique, les clichés ne tombent ni dans la surexposition, ni la sous-exposition. Les nuances de gris du ciel sont conservées, l'image n'est pas brûlée.

L'intelligence artificielle optimise les scènes sans pour autant exagérer les couleurs et les contrastes. À l'extérieur comme à l'intérieur, les clichés apportent satisfaction pour ce segment de prix. Le traitement logiciel se montre assez discret pour ne pas trop lisser l'ensemble et maintenir les effets de textures. Seules les prises en contre-jour en intérieur peuvent souffrir d'une mauvaise exposition.

De nuit, ce premier capteur ne s'en sort pas si mal que cela. C'est surtout grâce au mode nuit qui permet d'absorber bien plus de lumière pour améliorer les scènes nocturnes. Le nombre de détails n'est pas à négliger et le bruit ne vient pas trop contaminer les clichés. Les défauts se trouvent dans la mauvaise gestion des sources lumineuses qui s'entourent de grossiers halos. Aussi, un léger filtre jaunâtre recouvre la plupart des photos, tout spécialement en extérieur.

Le zoom x2

Le deuxième capteur et son téléobjectif n'impressionnent malheureusement pas. Même en plein jour, l'image se montre floue. Ce manque de netteté n'a d'autre conséquence que de minimiser le nombre de détails sur les clichés. En basses lumières ça ne s'arrange pas, bien au contraire : trop de bruit, pas assez de détails, sous-exposition... Bref, ça en devient presque inexploitable.

Le mode portrait

Le Black Shark dispose d'un mode portrait à l'avant comme à l'arrière. Attardons-nous d'abord sur la caméra dorsale. Le sujet se montre bien découpé, même du côté des mèches de cheveux. Néanmoins, l'effet n'a rien de très naturel : nous avons l'impression que l'image de la personne photographiée a été ajoutée sur une autre —  image. Les couleurs gardent tout leur naturel, mais ça manque tout de même d'un peu de détails, la peau semble un peu trop lissée. En intérieur le rendu fait moins superficiel, mais on perd en netteté. Dommage. Enfin, de nuit, le nombre de détails chute tout autant que la palette de couleur s'amoindrit.

Les autoportraits

La caméra avant et ses 20 mégapixels réussit à retranscrire assez de détails pour des autoportraits de bonne qualité. Avec le mode portrait, le découpage souffre comme bien souvent avec les mèches de cheveux rebelles. De jour, le principal souci concerne la gamme dynamique : des zones tombent dans la surexposition.

Réseaux et communications

Ce Black Shark 2 Pro bénéficie d'une compatibilité avec l'ensemble des bandes de fréquences françaises, même la B28 bien souvent boudée par les smartphones chinois.

Les appels téléphoniques disposent d'une bonne qualité grâce à son micro et ses haut-parleurs. Le bruit ambiant est couvert et les voix bien audibles.

Le GPS fonctionne impeccablement et la boussole réussit à bien s'orienter dès le premier démarrage.

Une autonomie un brin décevante

Avec notre protocole de test SmartViser, nous avons calculé une autonomie de 10 heures et 21 minutes. Un résultat qui le situe pile-poil au-dessus du Samsung Galaxy S10+. C'est convenable, sans impressionner. Son endurance se trouve cependant au-dessus de son principal concurrent, l'Asus ROG Phone. Ce dernier ne dépasse pas les huit heures.

En pratique, l'appareil tient entre une journée et demie et deux petits jours, grand maximum en se restreignant un peu. Il s'agit d'un smartphone pensé pour le jeu vidéo donc la consommation de ce type de contenu devrait se montrer plus élevée que la moyenne. Du coup, je penche plutôt pour une autonomie d'un jour et demi.

Le fabricant a ajouté un adaptateur secteur de 27 W dans la boîte de départ. Cela permet de retrouver 50 % des capacités de la batterie en une demi-heure et la totalité en une heure et quinze minutes environ. Un temps appréciable

Prix et date de sortie

Le Black Shark 2 Pro est commercialisé au prix de 599 euros pour sa version 8/128 Go. Il faut compter 100 euros de plus pour le modèle 12/256 Go. Il existe également dans le traditionnel noir et vert, mais aussi, plus original, en orange et bleu.

Le Black Shark 2 Pro en photos