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Test de la trottinette électrique Ninebot KickScooter E45E : agile et autonome

La Ninebot ES1 (et la version ES2 à double batterie) a été le best-seller et l’incursion de Ninebot sur le marché de la trottinette électrique (si on met de côté le fait que le constructeur produit également les Xiaomi). L’E45E leur succède et se positionne entre la série D (nous avons par exemple testé la D18) et la série G (mais aussi la G30 LE II). Au programme : de l'agilité, des leds lumineuses et 45 km d’autonomie dans une structure de 16 kg.

Tout ça pour moins de 600 euros. Sur le papier, tout est bien. En pratique, voici notre test complet.

Fiche technique

Ce test a été effectué à partir du modèle appartenant à l'auteur de ce test.

Design

Elle a de l’allure, cette E45E. C’est ce qui m’a plu. Le deck est long, très long. On y perd en facilité de chargement dans un coffre, mais n’est pas dérangeant, car on y gagne en confort et stabilité. Ce deck a d’ailleurs un revêtement qui adhère, même mouillé. J’en profite pour mentionner la norme IPX4 et après divers essais, elle peut bien rouler sous la pluie.

Au niveau de l’écran, l’affichage est lisible, même par temps ensoleillé, mais le revêtement en plexi se raye vite. Toujours sur le guidon, on trouve deux gâchettes : une verte à droite pour l’accélération, une rouge à gauche pour le freinage. Pas de poignée de frein, la Ninebot E45E ne dispose que d’un freinage électromagnétique. Les informations affichées sont réduites à l’essentiel : la vitesse, l’autonomie restante via une icône fragmentée, le mode de conduite choisi (éco, normal ou sport) et si les feux sont allumés.

La potence laisse la batterie apparente. Le petit cache d’étanchéité est efficace à condition de bien le fermer. Mais enlevez-vous de suite l’idée de la retirer : à la différence de l’ES2, la batterie de l’E45E n’est pas amovible.

En bas de la potence, un caoutchouc cache une suspension. Les roues sont dures, donc elle est clairement bienvenue bien qu’inefficace.

Avec un moteur à l’avant, l’E45E est une traction et ses roues de 9 pouces sont pleines. Pas de crevaison, mais une dureté qui engendre des vibrations. Ça peut déranger certaines personnes. On peut utiliser le garde-boue arrière pour freiner, mais cela use le pneu (alors que l’un des avantages du frein électromagnétique est justement de préserver la roue le plus possible).

La ligne générale est chouette. Le deck qui s’affranchit de contenir la batterie est parsemé de leds colorées sur le dessous. Ça donne un côté jacky (totalement assumé) qui vous rend visible dans la nuit. Notez que l’application permet de paramétrer différentes « danses de lumière ».

Le système de pliage n’est pas des plus intuitifs. On adresse la languette sur laquelle on appuie avec le pied tout en tirant le guidon vers nous.

Cela fait obligatoirement cogner le dessous de l’avant du deck sur le sol. Ce n’est pas génial et ça prend paradoxalement plus de temps qu’un système de pliage de D18 ou de G30, alors qu'elles sont issues de la même marque.

Une fois la trottinette pliée, on porte 16,4 kg. L'épaisseur de la colonne rend la prise délicate si vous n’avez pas des mains énormes. Une lanière ne serait pas un luxe. Notez que l’attache arrière n’est pas géniale, car elle engendre une légère rotation de la potence. L’E45E est haute. Je fais 1,80 m et le guidon arrive pile à ma taille en mode trolley (cf la photo ci-dessous).

Ce modèle a du mal à rentrer dans un coffre de 610 L. Idem sur la banquette arrière. Ce n’est pas l’objet le plus facile à amener en vacances avec soi ou à caser dans les transports en commun, même si, dans cette configuration, la surface occupée reste raisonnable.

La finition est soignée, une habitude avec Ninebot désormais. Rien ne bouge, aucun jeu, même si je trouve que les poignées ont tendance à mal vieillir. Défaut constaté sur la G30 Max et la G30 LE.

Application

L’application Ninebot pour l’E45E est identique à celle de la D18E. L’enregistrement est obligatoire via l’application Segway-Ninebot, disponible sur Android et iOS.

On y trouve un mode alarme qui permet de verrouiller la trottinette et de la faire sonner si quelqu’un essaie de partir avec. On peut paramétrer l’intensité du freinage, le fameux. Il existe aussi une option pour les chorégraphies lumineuses. C’est le côté sympa de l’application : chaque modèle a son propre menu. Ces éclairages LED façon PC gaming sont sympathiques : cela ajoute de la visibilité et donc de la sécurité, alors on ne va pas bouder notre plaisir. Plusieurs combinaisons sont possibles.

L’application affiche également le kilométrage total, celui depuis le dernier trajet ou encore la dernière charge. L’interface est claire et intuitive. Les mises à jour sont fréquentes et je n’ai pas rencontré de problème, y compris pour la connexion.

Évidemment, l’application est gratuite. Enfin, en dehors de l’activation et de l’enregistrement, obligatoire, l’application reste facultative pour utiliser sa trottinette (sauf si vous la verrouillez avec l’alarme).

Conduite

L’E45E est particulière lors des premiers tours de roues. Légères, fine, maniable, elle donne une impression de sportivité. J’insiste sur le mot impression (nous y reviendrons). La batterie sur la potence ne change rien à l’inertie.

L’accélération est assez puissante jusqu’à 20 km/h. Puis la montée à 25 km/h se fait moins vive. Rien de fou, rien de brutal, rien de dangereux, l’E45E réussi à se positionner entre l’objet loisir de type Xiaomi Essential et les trottinettes à usage plus utilitaire.

Mais revenons à cette impression de sportivité : 350W de puissance et seulement 500 en crête. C’est peu et la Ninebot E45E baissera de vitesse dès que vous entamerez une côte de 3 ou 4 %. Dommage, car remettre des coups de pied n’est pas la chose la plus pratique sur une trottinette électrique plutôt haute. Sur le plat, aucun souci.

Parlons-en de cette hauteur. Le fait d’avoir retiré la batterie du deck a permis de libérer l’espace du dessous. On peut ainsi monter un trottoir sans faire frotter le dessous (et ça, c’est pratique).

Les pneus pleins divisent et je n’ai jamais réellement apprécié ça. Ce sont des pneus pleins de 9 pouces qui équipent l’E45E. C’est effectivement bien pour ne plus penser aux crevaisons. Mais un pneu plein filtre peu les vibrations. Et ce n’est pas la pseudo-suspension en bas de la potence de direction qui y changera quelque chose. Elle n’est là que pour préserver la structure de la trottinette et non vos articulations. La finesse des pneus est également à double tranchant (sans mauvais jeu de mots). On gagne en agilité, on perd en adhérence. Sur sol mouillé, il faudra être vigilant.

Les sols mouillés ne seront pas pour autant un obstacle pour l’E45E, cette dernière pouvant supporter une bonne pluie. Il faut toutefois bien veiller à remettre correctement le joint de protection qui sert de cache pour la connectique de la batterie.

Ninebot a intégré un crochet sur la potence. On peut y placer un sac à dos, un sac de courses ou encore une peluche. Évidemment, si le sac est lourd, on ressent une inertie au niveau du guidon, mais dans tous les cas, si la sangle est résistante, aucune chance de voir le sac se détacher.

L’air de rien, cela permet de soulager le dos, de porter plus de choses ou de faire de petites courses. Ce tout petit appendice en PVC incite à plus utiliser sa trottinette comme outil de déplacement (et non simplement un jouet pour le loisir). C’est bête, mais il fallait y penser.

Le freinage est géré par un frein électromagnétique. Cela permet de ne plus user de tambour, de disque et de plaquettes, tout en préservant un peu plus le pneu. Il s'agit d'un classique système d'aimant et de bobine dont l'objectif est de générer une friction pour ralentir la roue.

La dernière trottinette à s'appuyer sur ce système que nous avons testée était une Etwow : j'avais failli faire un tout droit en bas d'une descente à cette époque. En cause : le système de sécurité pour éviter la surtension. La batterie était pleine et j'avais une belle descente à parcourir. La sécurité s'était activée et le frein ne répondait plus. J'avais réussi à freiner via le garde-boue arrière et sauter de la trottinette.

Sachez que ça n'arrivera pas avec la Ninebot E45E. Parce que j'ai essayé la même descente, au même endroit et le système de freinage à fonctionner. Tout simplement car il est indépendant du moteur (qui en offre un second) et dispose d'un système de refroidissement et de libération de la tension accumulée (la solution doit reposer sur un condensateur).

Plutôt réticent au départ, j’ai pris le pli d’appuyer sur une gâchette plutôt que de presser une poignée de frein. Ce freinage est réglable via l’application. Il y a trois forces de freinage possible. Je vous recommande le maximum : c’est plus efficace. L’inconvénient est le manque de progressivité. Mais Ninebot se plaît à écrire que l’E45E embarque trois systèmes de freinage. C’est faux.

Le freinage, en appuyant sur le garde-boue, est une mauvaise idée. Une solution de secours uniquement qui va bien entamer votre pneu et le garde-boue. Le second freinage est le fameux frein électromagnétique qui agit dès que vous levez le pouce de la gâchette. Certains apprécient, d’autres non, mais ça ralentit plus que ça ne freine.

Il n’y a donc qu’un frein réel : il est efficace, mais pas agréable. Je m’y suis toutefois rapidement fait et je n’ai jamais eu à reprocher un manque de puissance. Le gros avantage sous la pluie, c’est qu’il est impossible de bloquer la roue. Une sorte d’ABS permanent sans saccade est de la partie.

Le tour de force de cette E45E est finalement d’offrir des sensations agréables pour se faire des balades sympas sur une distance significative. Mais on peut également s’en servir comme un moyen de locomotion au quotidien et ça, c’est chouette. Puisqu’on la trouve à moins de 600 euros, ce qui en fait un bon rapport qualité-prix.

Autonomie

L’autonomie annoncée est de 45 km, ce qui lui a d’ailleurs donné son nom, comme la Ninebot D18 que nous avons essayé dernièrement. Et comme pour cette dernière, l’E45E n’offre pas totalement 45 km d’autonomie sur un parcours mixte réel dès qu’on souhaite atteindre les 25 km/h. La capacité est identique à celle de la G30 Max avec 10 200 mAh (368W). Mais avec 100 kg dessus et sur un parcours sans arrêt à 25 km avec du dénivelé léger, elle a tenu 32 km.

Cela reste très bien. Si vous pesez autour de 75 kg, vous pouvez facilement ajouter 4 ou 5 km pour atteindre une autonomie oscillant entre 35 et 40 kilomètres. Si ce n'est plus pour les petits gabarits.

Les 7 heures de recharge sont en revanche beaucoup trop longues. Le fameux 10 - 80 % se fait en 4,5 heures, ce qui est déjà plus acceptable. Mais il faudra ajouter une heure pour grappiller 10 % de plus.

Le cache en caoutchouc évoqué plus haut est facilement accessible et le câble de chargement fourni permet de brancher le chargeur sans avoir à forcer.

Le chargeur est le modèle classique de Ninebot que l’on retrouve sur la D18, la G30 LE II et même sur les Xiaomi (même fiche technique, mêmes caractéristiques). Comme cela a été dit au début du test, la batterie n’est pas amovible. Il faudra donc charger toute la trottinette chez soi. Mais le poids rend la tâche faisable sans trop d’efforts.

Prix et disponibilité

Le prix officiel est de 575 euros, ce qui en fait une des trottinettes à grande autonomie les plus abordables. On la trouve chez les revendeurs tech et les magasins spécialisés. Seule la G30 Max II du même constructeur offrira plus de confort et un peu plus de puissance, mais moyennant 150 euros et surtout 3 kg de plus pour une autonomie identique.