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Pebble et Eric Migicovsky, à l'avant-garde de la montre connectée

Durant le Web Summit, j’ai pu rencontrer Eric Migicovsky. Cet homme est considéré comme un héros dans le monde des nouvelles technologies. Premièrement, car il a réalisé deux des meilleures campagnes de financement sur Kickstarter, mais aussi parce qu'il a réussi à créer un écosystème dédié aux montres connectées, malgré la présence de Google, d'Apple ou encore celle de Samsung.

Notre entrevue n’a pas commencé comme les autres entretiens du salon. Nous étions dans le salon du stand Facebook, où il avait réservé un carré pour une heure. Eric m’a salué, et m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Pendant près de 10 minutes, je lui ai expliqué ce que l’on faisait chez Humanoid, de la récente acquisition de Numerama et comment on se positionnait dans le secteur des médias en France. C’était étrange de commencer un entretien comme ça, ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. « c’est très américain », m’a-t-on dit quand j’en ai discuté avec un collègue. En effet, pour avoir l’attention de son interlocuteur, il faut s’intéresser à ce qu’il dit. En débutant une réunion par des présentations poussées, il peut aussi capter mon attention plus facilement pour le reste de la discussion.

Ma première question a été plutôt directe, « Qu’est-ce qu’une montre connectée pour vous ? ». Eric n’a pas hésité une seule seconde, il doit avoir l’habitude qu’on lui pose ce type de question s: « Une montre connectée, elle vous aide à rendre votre vie un peu plus douce. Il existe trois façons d’appréhender la montre connectée. La première concerne les notifications, pour voir vos messages. Il y a aussi tout ce qui concerne le sport et le fitness, pour la natation également. Et la troisième façon, c’est de se déconnecter ». Se déconnecter, c’est étrange, Eric était en train de m’expliquer que la montre connectée permet de se déconnecter. « En effet, elle permet de poser son smartphone et de ne pas se soucier de ne pas être injoignable, on ne reçoit que l’essentiel sur sa montre ». Ce n’est pas faux, mais aujourd'hui, il faut rester à proximité de son téléphone pour garder une connexion active entre les deux appareils. La Pebble Watch ne propose d'ailleurs pas de connexion cellulaire.

La discussion a continué autour des produits Pebble, en particulier la dernière Pebble Time Round. La première Pebble qui ressemble à une montre, « elle est incroyablement fine », vante Eric, et c’est vrai. Je n’ai jamais vu une montre si fine, seulement 7,5 mm d’épaisseur. J’en ai profité pour l'interroger sur la menace constituée par Apple. Là encore, c’est visiblement une question récurrente pour lui. « Non, je vois Apple comme… du Rolex, nous sommes plutôt Swatch ». La comparaison est intéressante, et sous-entend deux choses. La première, que ses produits sont moins onéreux que l’Apple Watch. Ce qui est vrai, mais à 300 euros, la Pebble Time Round n’est pas donnée, surtout avec le bracelet supplémentaire facturé 50 euros. La seconde, c’est qu’il compte construire des montres pour tout le monde, « et pas seulement des macophiles ».

Si Apple est Rolex, et Pebble est Swatch, où se trouve Android Wear ? Eric n’a pas su me répondre : « Je ne sais pas vraiment, je trouve qu’Android Wear est confus. Il ne se focalise pas assez sur les choses essentielles que les gens attendent. Par exemple, la montre sert avant tout à donner l’heure, nous avons donc choisi un écran e-ink qui affiche toujours l’heure, même quand elle est en veille. Je ne pense pas que les montres soient des smartphones, ce sont avant tout des montres avec une couche intelligente ». Et de continuer : « L’arrivée d’Apple a été une bonne chose, les gens s’intéressent plus aux montres connectées. C'est une des entreprises les importantes du monde, peut-être la plus importante. Mais Apple est arrivé tard, ce n’était pas les premières montres connectées, Samsung est là depuis plusieurs années »J’en ai profité pour lui montrer la Gear S2 que j’avais au poignet, « Je la connais, Samsung a de bonnes idées ».

Un écosystème applicatif

Pebble a la particularité d’avoir son propre écosystème d’apps, avec quelques milliers de références et de nombreux cadrans. « Quelles sont les apps que vous utilisez le plus sur votre Pebble ? Je vous le demande, car sur ma Pebble Time, je n’utilise que Pixel Miner », lui ai-je expliqué. « Ah, Pixel Miner est super, j’utilise avant tout le Voice Recorder pour enregistrer des notes vocales, j’utilise également une application mesurer le fitness, en particulier le nombre de pas que je fais, ma vitesse quand je cours, mais aussi la qualité de mon sommeil. Et enfin, je voyage beaucoup, j’utilise TripIt pour agréger toutes les informations sur mes voyages, comme les numéros de vols, ou les réservations de voitures et d’hôtels. ».

Puisqu'il est disponible sur quatre modèles de Pebble, j’ai demandé à Eric s’il envisageait de licencier son système, « Pour le moment ce n’est pas prévu, mais je ne suis pas fermé à cette possibilité », et sur le fait de s’associer avec des constructeurs de montres traditionnelles, « Je l’envisage également, nous n’avons rien à annoncer aujourd’hui, mais… à l’avenir, toutes les montres seront connectées, dans 5 ans, la majorité des montres seront connectées ». J’ai encore du mal à y croire...

Peu de données existent sur le développement du marché de la montre connectée. Selon une des rares études publiées sur le sujet, celle de Kantar Worldpanel ComTech, publiée début novembre, indique que seulement 3 % de la population adulte aux États-Unis sont équipés d’une montre connectée. Cela peut indiquer deux choses. D'abord que ce marché est très jeune, mais aussi que la montre connectée a du mal à trouver son public. Ce rapport met en avant les raisons de ce développement fébrile : « les montres connectées sont trop chères » est la première mention chez 41% des consommateurs interrogés. Ils sont 33 % à considérer que « la montre connectée n’est pas utile et mon smartphone fait déjà tout ça ».

Eric Migicovsky n'a cependant pas tort sur un point : nous sommes au début de l'ère de la montre connectée. En tant que technophile, je suis plutôt enthousiaste à propos de l'avenir. Regardez le marché des smartphones en 2007 : auriez-vous prévu l'arrivée de services tels qu'Uber ? Spotify ? Instagram ?