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Essai du scooter électrique Piaggio 1 : il a tout pour lui, sauf les watts

Juste à temps pour l’implémentation du parking payant pour les deux-roues thermiques à Paris (qui a finalement été repoussé à septembre 2022), Piaggio muscle enfin son offre de scooter électrique. Au sein du groupe italien, il y avait bien eu une première tentative avec le Vespa Elettrica, mais son tarif et ses prestations n’étaient pas très concurrentiels. Voici un tout nouveau modèle, spécialement étudié pour la propulsion zéro émission avec ce « 1 » décliné en trois versions : 1, 1+ et Active.

Piaggio propose en effet deux modèles équivalents 50 cc (nous avons testé le premier prix) et une version un peu plus performante, en équivalent 125 cc, avec un moteur plus puissant. Le géant italien vient de signer un accord de coopération avec KTM, Honda et Yamaha pour standardiser leur offre de batteries rechargeables pour proposer un service de swapping comme Gogoro et Kymco le font avec succès en Asie, mais ce premier modèle n’adopte pas encore ce format.

Ici, la batterie est classiquement amovible et peut être chargée à bord ou emmenée à la maison ou au bureau. Le tout dans un emballage visuel classique dans l’univers des petits scooters urbains, spécialité de la marque. De quoi nous mettre l’eau à la bouche car il semble que cette fois, Piaggio se soit donné les moyens de prendre au sérieux l’offre électrique, avenir évident du scooter urbain.

Fiche technique

Design

En découvrant « en vrai » le Piaggio 1, on est décontenancé au premier abord par deux aspects : sa compacité donne vraiment l’impression d’un tout petit gabarit plutôt formaté pour des ados que pour des adultes, et son design, aussi soigné soit-il, reste très banal pour un scooter conçu exclusivement pour être électrique.

En clair, il pourrait tout aussi bien s’agir de la prochaine génération d’un modèle de Zip 50, par exemple. Avantage : avec un tel gabarit, il est très facile à garer dans un emplacement réduit, aidé si besoin par sa marche arrière (utile dans les rues en pente). Un gros jouet avec ses petites roues de 10 pouces plutôt qu’un produit sérieux ? Telle est la question qu’on peut se poser à ce stade.

Heureusement, dès qu’on l’inspecte plus en détail, on se rend compte du soin appliqué lors sa fabrication : il n’a rien d’un bas de gamme cheap, grâce à des matériaux de qualité, de belles finitions et un excellent soin apporté aux détails. Une mention toute particulière pour le bras oscillant aux formes sculptées. Six coloris différents, dont certains bicolores, permettent d’égayer un peu les lignes de l’engin. On note la présence d’une prise USB, mais pas de boîte à gants au programme pour y ranger un smartphone en charge.

En montant dessus, autre bonne surprise : pour un gabarit adulte moyen (1,74 m), le petit scooter italien est à la bonne mesure, pas du tout étriqué. La hauteur de selle de 77 cm permet de bien poser les pieds à plat, l’espace aux jambes sur le plancher est assez dégagé pour trouver sa position de conduite préférée et la géométrie des commandes est bien pensée : tout tombe sous la main.

Les commodos au guidon sont classiques et efficaces, mais la commande de changement de mode de conduite est parfois un peu rétive à actionner. On trouve des feux de détresse commandant les clignotants à LEDs, ainsi qu’un klaxon du genre agressif, très puissant pour un si petit engin, qui fait regretter (ici comme ailleurs) l’absence d’un klaxon soft pour prévenir les piétons sans les faire sauter en l’air… car le 1 se déplace dans un silence absolu.

L’écran à cristaux liquides de 5,5 pouces est assez old school mais lisible, et un capteur de luminosité adapte automatiquement son affichage aux conditions ambiantes. Il a le mérite d’afficher à la fois le pourcentage de batterie et l’autonomie en kilomètre, cette dernière donnée étant très rare. L’heure, la température et le mode de conduite complètent les informations en plus de la vitesse et du kilométrage.

Il n'est pas question d’affichage de navigation, même avec de simples flèches pour chaque bifurcation : c’est bien dommage. L’application Piaggio Mia permettra tout au plus d’afficher des notifications basiques en cas de message par exemple.

Pour le contact, cela se fait sans clé, en tournant le bouton intégré au bouclier. Un processus naturel et rapide, mais il aura fallu utiliser la télécommande au préalable, comme pour ouvrir une voiture, la clé n’étant pas reconnue automatiquement. Sous la selle se cache l’emplacement de la batterie amovible, bien tenue en place par une sangle rigide et facile à prendre en main avec sa solide poignée.

Dans notre version d’essai avec la petite batterie de 1,4 kWh ou 29 Ah, son poids est raisonnable : 10 kg. Question durabilité, Piaggio indique qu’il estime qu’après 800 cycles, la batterie sera capable de délivrer aux alentours de 70 % de sa capacité.

Enfin, la selle est un peu courte pour accueillir un passager dans les meilleures conditions, mais il bénéficie au moins de solides repose-pieds rétractables bien pratiques. Sous la selle, un casque jet peut être rangé au chausse-pied – c’est déjà ça.

Conduite

Autant le dire d’emblée, si notre version en équivalent 45 cm3 a un défaut, c’est clairement son manque de performance, notamment au démarrage. Même dans le mode censé être le plus performant (Sport), les démarrages sont franchement laborieux et sont limites pour permettre de s’inscrire dans le trafic au feu vert. À côté, un Cityscoot, par exemple, semble une bombe.

Une fois lancé, le scooter italien se maintient à sa vitesse limitée de 45 km/h sans trop de souci, mais quelle lenteur pour y arriver. Les reprises sont du même acabit et il faut toujours grandement anticiper, bien plus qu’avec la plupart des autres scooters de cette catégorie. Pour monter une rampe de parking, on sent l’engin à la peine. Autant dire que le mode Eco est à proscrire, encore plus limité que le mode Sport qui porte déjà si mal son nom.

Quant à la récupération d’énergie au freinage, elle n’est pas flagrante au guidon et en relâchant la poignée des « gaz », on ne ressent pas de résistance. Bref, mieux vaut opter pour la version Active, forte de 2 kW de puissance (3 kW en crête), aux performances autrement plus décentes. Son équivalence 125 ne fait pas de miracle pour autant et sa vitesse maximale ne monte qu’à 60 km/h.

L’expérience au guidon est d’autant plus frustrante que dans tous les autres domaines, le 1 brille par ses qualités. D’abord, malgré son gabarit réduit et ses petites roues de 10 pouces, ce scooter surprend par son excellent niveau de confort. Il absorbe sans sourciller les nids de poule parisiens (et ils sont nombreux), franchit les dos d’âne sans malmener la colonne de son conducteur et sa selle offre un bon moelleux pour compléter.

Question comportement, mis à part une petite sensibilité au vent latérale qui ne surprend pas pour un engin aussi léger (75 kg), il se montre très serein et rassurant, à la fois stable, bien équilibré et extrêmement maniable. Il tourne dans un mouchoir de poche, est très facile à maîtriser à basse vitesse entre les voitures et fait preuve toujours d’une grande douceur. Le moteur situé dans le moyeu arrière est aussi un exemple de silence. Quant au freinage, il offre une puissance très satisfaisante. Dommage que le couplage avant/arrière, plus sécurisant, soit réservé à la version haute Active.

Autonomie et recharge

L’autonomie promise pour notre version 1 est de 43 km en mode Sport et jusqu’à 55 km en Eco, limité à 30 km/h et avec des accélérations encore plus lymphatiques. En 1+, on atteint en théorie 68 km en mode Sport, et presque autant pour la version Active, elle aussi avec la plus grosse batterie de 2,3 kWh (15 kg).

De quoi assurer des trajets quotidiens domicile-travail en centre-ville à condition de recharger régulièrement par sécurité, mais cela ne suffira pas pour des coursiers à moins d’avoir une seconde batterie sous la main. Le temps de charge est donné pour 6 heures sur une simple prise 220 V.

Prix et disponibilité

Parmi l’offre de scooters électriques, ce modèle est plutôt bien placé face à une concurrence pléthorique, mais pas toujours aussi bien pensée. Le Piaggio bénéficie du sérieux de sa marque face à de nombreux labels pas toujours connus et à la fiabilité, au service après-vente et au réseau de distribution en question.

Les tarifs s’échelonnent de 2 699 euros pour notre version de base à 3 099 euros pour la 1+ avec une plus grosse batterie (-100 euros de bonus écologique dans les deux cas) et 3 299 euros pour la 1 Active et son moteur plus solide (-575 euros de bonus écologique). À cela peuvent s’ajouter jusqu’à 1 100 euros de prime à la conversion et 400 euros d’aide à Paris par exemple.

Une offre de LOA (location avec option d’achat) à 59 €/mois est aussi proposée.