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Essai du Pink Mobility Pink Fly : un maxi-scooter électrique qui a de la patate

Si la marque Pink Mobility ne vous dit rien, vous avez très probablement croisé l'un de leurs modèles dans les rues parisiennes, à savoir le Pink Style, sous la forme de scooters partagés Yego. C'est aujourd'hui un tout autre modèle de la marque française que nous testons : Le Pink Fly. Et bien qu'il ne soit pas rose, il porte au moins bien son nom, puisqu'il offre des performances exceptionnelles, lui donnant presque l'air de s'envoler grâce à sa vitesse de pointe de 130 km/h.

Vous l'aurez compris, le Pink Fly est un équivalent 125 cc, accessible à partir du permis A1 ou B avec une formation de 7h. Il se catégorise même dans le segment des scooters GT ou maxi-scooters, en offrant une taille étonnamment grande et un confort hors du commun pour un scooter électrique. Avec tant de qualités et un meilleur rapport qualité-prix par rapport à un BMW CE04, le Pink Fly est-il le scooter électrique équivalent 125 cc qu'il faut s'arracher ?

Fiche technique

Ce test a été effectué à partir d'un modèle prêté par Go2roues.

Design

Le Pink Fly sait s’affirmer, en arborant des courbes racées et des dimensions imposantes de 217 × 78 × 132 cm. Il ne passe pas inaperçu, surtout grâce au large choix de couleurs, allant du classique noir à des tons plus prononcés comme du bleu, du rouge, du vert et même de l’orange. La signature lumineuse full LED accentue d’autant plus la sensation de sportivité et le caractère imposant du scooter.

Rien ne laisse présager qu’il s’agit ici d’un scooter électrique, sauf peut-être l’absence de pot d’échappement. En effet, sa hauteur, sa grande selle mais surtout son design sportif indiquent que l’on a affaire à un deux-roues puissant. Il est également très lourd avec 178 kg sur la balance, poids qui, nous le verrons plus tard, n’est pas toujours à son avantage.

Avec une telle taille, le Pink Fly se veut confortable et peut accueillir deux adultes sans encombre. En revanche, il n’est pas facile à enfourcher si vous êtes petit, d’autant plus qu’un imposant tunnel central ne facilite pas les choses. On peut certes serrer ce dernier une fois sur autoroute, mais il rend la montée et descente difficile, d’autant plus que je n’étais déjà pas à mon avantage avec mon petit mètre 72.

Le passager, lui, sera très confortablement installé et nous nous sommes même demandé si une troisième personne ne pourrait pas nous rejoindre tellement l’espace est grand. En revanche, j’étais surpris de sentir les pieds de mon passager frotter contre mes mollets sur un scooter de cette taille, probablement dû à un placement trop avancé des repose-pieds escamotables.

Au regard de ce constat, on est en droit de penser qu’une si grande selle dissimule un espace de rangement particulièrement généreux. Malheureusement, nous avons été déçus de ne pouvoir y ranger qu’un seul casque, certes intégral, mais sans la place pour y loger le deuxième. Il reste cependant possible d’y adjoindre un petit sac.

Il faudra donc penser à installer un top case si vous comptez transporter beaucoup d’effets personnels, d’autant que le Pink Fly ne dispose pas de crochet permettant d’y accrocher un sac. On apprécie en revanche la présence d’un vide-poches fermé et de deux ports USB-A pour recharger vos appareils.

Pour ce qui est des finitions, celles-ci sont relativement bonnes, bien qu’il existe certaines imperfections dans les alignements du carénage. Par ailleurs, la selle de notre modèle d’essai s’est montrée capricieuse et ne se verrouillait qu’occasionnellement. Enfin, les trappes abritant la prise de recharge et le vide-poche et certains plastiques sont quelque peu grossiers, détonnant avec l’aspect global du scooter.

Le guidon est très similaire à celui d’un 125 thermique, comme par exemple un Honda Forza ou un Yahama XMAX. Les deux écrans LCD semblent dater d’il y a 10 ans et sont recouverts d’un plastique bas de gamme sujet aux reflets. On y retrouve à droite le mode de conduite, l’odomètre, le compteur « trip » et le niveau de charge restant.

Celui-ci se lit en barres, manquant ainsi de précision, d’autant plus que le scooter n’affiche pas l’autonomie restante en kilomètres. Sur la gauche, on retrouve la vitesse, ainsi que la puissance et la consommation d’énergie. Au centre, quelques voyants style années 1990 servent à vous alerter en cas de batterie faible, de mode dégradé ou d’une éventuelle panne. Au-dessus, deux boutons servent à régler le mode trip et faire défiler les informations.

En revanche, il manque cruellement l’affichage de l’heure et de la température extérieure, ce qui est décevant sur cette catégorie de produit.

En termes d’ergonomie, les choses sont bien pensées avec le choix du sens de la marche, un sélecteur du mode de conduite et un bouton boost sur la droite. Sur la gauche, on retrouve de manière plus traditionnelle le klaxon, un bouton d’appel de phares et les clignotants. Seul bémol, les warnings sont situés sur le milieu du guidon et donc peu accessibles pendant la conduite, notamment si vous installez un tablier.

Une fois que vous avez réussi à grimper sur la selle, les manettes tombent facilement sous les mains et la position de conduite est optimale et confortable : on s’y tient bien droit avec beaucoup d’espace pour les jambes et un double marchepied. De par sa hauteur, le Pink Fly offre enfin l’agrément d’une vue surélevée, particulièrement agréable sur voie rapide, mais peut-être plus problématique en ville, comme nous le verrons plus bas.

Application mobile

Le Pink Fly peut se connecter via Bluetooth à l’application Jonway, qui n’est pas spécifique à la marque. C’est un peu dommage, d’autant que l’application n’est disponible qu’en anglais, un comble pour une marque française. Celle-ci permet de synchroniser des informations clés sur le scooter, le moteur, les batteries et d’afficher la vitesse réelle. Malheureusement, ne comptez toujours pas sur l’application pour estimer l’autonomie restante ou démarrer le scooter à distance.

Conduite

Le Pink Fly peut être démarré à l’ancienne, en introduisant la clé, ou sans fil grâce à la télécommande. On regrette l’absence d’un vrai démarrage mains libres à l’instar d’un Honda Forza, permettant de laisser la clé dans sa poche et de laisser les ondes radio se charger du reste.

Une fois au volant, on remarque immédiatement le poids du train avant qui a tendance à emporter la fourche sur le côté et il faut ainsi se montrer vigilant à faible vitesse, en particulier avec un passager. De plus, avec ma petite taille, mon pied touchait à peine le sol et je devais donc redoubler de vigilance à l’arrêt. Pour autant, une fois l’habitude prise, il reste possible de se faufiler entre les voitures, avec certes moins de facilité qu’un scooter au plus petit format.

Vous l’aurez compris, le Pink Fly n’excelle pas en ville, et c’est sur les grands axes qu’il montrera ses forces. Les trois modes de conduite, éco, confort et sport, respectivement bridés à 70, 90 et 130 km/h, sont très bien pensés et le premier sera plus que suffisant sur le périphérique parisien, par exemple.

Attention toutefois aux radars, car j’ai eu la mauvaise surprise de me retrouver à 85 km/h tout en étant en mode éco. Le Pink Fly a la particularité d’offrir un mode boost, permettant de… booster la puissance du scooter pendant 20 secondes, se révélant très pratique pour dépasser. Sachez cependant que cette fonctionnalité sera ensuite indisponible pendant 90 secondes et nécessitera une charge d’au moins 50 % pour fonctionner.

Et c’est là l’une des faiblesses du Pink Fly, puisque la conduite est dégradée lorsque la batterie est faible. En effet, sous deux barres de batterie restantes, seul le mode éco sera disponible, vous ridiculisant ainsi sur voie rapide. Pire encore, si la charge restante est inférieure à 15 %, le scooter passera en mode « tortue », limitant d’autant plus l’accélération. C’est vraiment dommage, surtout qu’il n’est pas possible de forcer l’utilisation d’un autre mode.

Une fois les batteries pleines, le moteur QS Motor de 10 kW, allant jusqu’à 22 kW en pic, permet au Pink Fly d’atteindre — et même de dépasser de peu — les 130 km/h sans encombre. Rares sont les scooters électriques offrant une telle vitesse de pointe et c’est là où ce deux-roues se distingue véritablement de la majorité des « équivalents 125 cc » électriques. Pour ce qui est de la stabilité et de l’agrément de conduite, le Pink Fly se révèle très appréciable et rassurant sur voie rapide, avec une excellente tenue de route. Le freinage hydraulique est précis, avec notamment le confort d’un freinage couplé.

Une fois arrivé à destination, la marche arrière du mastodonte se révèle presque indispensable pour se stationner, et malgré cet agrément, le scooter est particulièrement difficile à béquiller, ses 178 kg ne facilitant pas la tâche. Si vous êtes chétif, passez votre chemin et considérez un deux-roues plus petit et léger, faute de quoi vous risqueriez de vous retrouver couché avec le Pink Fly sur vous.

Autonomie et recharge

Contrairement à la grande majorité des deux-roues électriques, la batterie du Pink Fly n’est pas amovible et il vous faudra vous assurer de pouvoir facilement la recharger. En effet, bien que le scooter se branche sur une prise 220V classique, il lui faut environ 6 heures pour se recharger entièrement.

Si vous vivez en appartement, les choses se compliquent puisque toutes les bornes ne sont pas compatibles avec ce scooter. À Paris par exemple, il vous faudra vous brancher sur une borne Belib', accessible avec ou sans abonnement. Malheureusement, lors de notre essai, la seule disponible à proximité ne fonctionnait pas et l’opérateur a dû envoyer un technicien la réparer.

Prenez donc soin de prévoir de quoi pouvoir brancher votre scooter si vous n’avez pas de prise à domicile, au risque de vous retrouver en mode dégradé ou, pire encore, à plat.

Maintenant que vous avez trouvé de quoi alimenter votre engin, voyons à quoi s’attendre en termes d’autonomie. En mode éco, nous avons mesuré celle-ci à environ 145 km, ce qui reste bon, bien que 25 km de moins que l’autonomie annoncée par le constructeur. En mode confort, nous tombons à environ 100 km, il faudra donc faire attention à votre usage, d’autant qu’il vous incombera d’estimer l’autonomie restante, celle-ci n’étant pas calculée par le deux-roues.

Prix et disponibilité

Le Pink Mobility Pink Fly est proposé à 7 990 euros hors bonus écologique. Le tarif peut paraître élevé, notamment au vu de certaines imperfections, mais il reste correct pour la catégorie. À titre de comparaison, le Seat Mó est affiché à 6 700 euros pour des performances moindres, mais avec une meilleure finition.

Il vous faudra soustraire le bonus écologique de 900 euros à ce tarif, abaissant ainsi la facture finale à 7090 euros. Le scooter est assez bien équipé de série, proposant ainsi une bulle courte, deux prises USB-A et une télécommande avec alarme.