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Test de la Pure Advance+ : unique en son genre, mais une prise de risque en demi-teinte

En 2021, Frandroid vous présentait la marque d’outre-Manche Pure Electric lors d’un test de vélo électrique, le Pure Flux One - qui ne semble plus disponible sur le catalogue officiel. Cette entreprise fondée par Adam Norris, le paternel du pilote de Formule 1 Lando Norris, s’est aussi positionnée sur le marché des trottinettes électriques.

Aujourd’hui, le constructeur compte deux familles de trottinettes : la gamme Pure Air, positionnée sur le milieu de gamme, et la gamme Pure Advance, définitivement placée sur le terrain du haut de gamme. La version Advance+ – située entre l’Advance et la Flex – a pu être testée par la rédaction durant plusieurs semaines.

Sa particularité ? L’absence de deck traditionnel, remplacé par des ailettes latérales. Que vaut-elle pour 999 euros ? Parvient-elle à tenir la dragée haute à la Xiaomi Scooter 4 Ultra vendue au même prix ? Réponse dans ce test complet.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.

Un design unique en son genre

Pure Electric a créé une trottinette électrique unique en son genre. Le design détonne et se distingue clairement – pour notre plus grand plaisir – des look conventionnels à la Xiaomi et Segway que l’on croise tous les jours sur les pistes cyclables. Pour ce faire, le constructeur a imaginé une toute nouvelle structure.

La Pure Advance fait donc fi du deck central traditionnel pour épouser des ailettes latérales sur lesquelles viennent se poser vos pieds. Cette prise de risque novatrice lui confère un style peu commun, aguicheur, rafraîchissant et futuriste. Le tout combiné à des finitions correctes, mais pas irréprochables – les pliures de soudure sont visibles et marquées.

Cet engin pas comme les autres n’est pas exempt de défaut au niveau de sa conception. Sa colonne de direction bénéficie de la technologie de stabilisation Pure Control, censée, comme son nom l’indique, mieux stabiliser l’engin. Pour ce faire, un système de ressort tend à automatiquement replacer le guidon dans l'axe.

Problème : lorsque vous transportez la Pure Advance+ à pied, il est extrêmement difficile de l’orienter et de la faire tourner, car le guidon exerce une forte résistance. Peu pratique.

La durabilité des pièces peut aussi être remise en cause : l’une des ailettes a montré de sacrés signes de fatigue au bout de trois semaines. Lorsqu’elle est repliée, un petit mécanisme la maintient à la verticale. Problème : ce système s’est rapidement essoufflé. Il suffit alors d’un trottoir pour que l’ailette retombe.

Si vous marchez trop près de la trottinette, alors votre cheville peut taper dedans. La douleur engendrée fait plus que grincer les dents. La gâchette d’accélération nous a elle aussi inquiétés : elle s’est mise à grincer au moment de la manipuler, là encore au bout de quelques semaines seulement.

En clair, tout cela n’est pas rassurant sur le long terme.

Autre point dérangeant : le poids, de 16 kg. Votre testeur, qui n’est certes pas le plus sportif de la rédaction, habite au 4e étage sans ascenseur : les poumons et les biceps s’en souviennent encore. Une trottinette a généralement vocation à dormir en intérieur : si vous avez un ascenseur, profitez-en. Sinon, vous savez ce qui vous attend.

La belle nouvelle à se mettre sous la dent est la certification IP65, qui garantit une protection contre la poussière et les projections d’eau. Vous pouvez donc rouler sous la pluie. Attention cependant : sur le site officiel, il est indiqué que la garantie de 2 ans ne couvre pas une exposition sous une forte pluie durant une période prolongée. Vous êtes prévenus.

Un panel d'équipements généreux et efficaces

Au chapitre des équipements, la Pure Advance+ fait presque un sans faute. La béquille centrale est bien pensée, facile à utiliser et stabilise très bien le deux-roues à l’arrêt. Les garde-boue avant et arrière enveloppent parfaitement les roues de 10 pouces : vos tibias et chaussures sont protégés comme il se doit.

On apprécie aussi la sonnette bien placée – elle tombe très bien sous votre pouce – et suffisamment bruyante pour se faire entendre par les autres usagers (piétons, cyclistes). Excellente mention pour les clignotants, activables depuis deux boutons situés sur la gauche du guidon. On s’y fait rapidement.

En appuyant sur l’un d’eux, un « bip » sonore retentit pour valider leur activation. Ensuite, soit le clignotant s’éteint de lui-même au bout d’une dizaine de secondes, soit un nouvel appui permet de le stopper. Les clignotants sont à la fois situés sur l’extrémité des poignées et des ailettes, pour une meilleure visibilité.

L’intégration de clignotants sur une trottinette électrique est un excellent choix. Cela permet d’indiquer sa direction tout en gardant ses deux mains sur le guidon. Cela renforce votre sécurité, ainsi que celle des autres personnes. C’est un équipement que toutes les trottinettes devraient avoir.

Le seul petit point noir à pointer du doigt est le phare avant d'une puissance de 60 Lux. Il éclaire trop au loin, la faute à une inclinaison discutable. Bref, il sert plus à se faire voir qu’à véritablement voir la route. Vigilance, donc, dans les zones peu éclairées.

Un système de pliage simple et intuitif

La Pure Advance+ joue la carte de la praticité malgré son poids de 16 kg, grâce à un système de pliage classique, mais efficace. Il suffit de débloquer la colonne de direction via une double sécurité, que l’on vient ensuite fixer à un crochet situé la colonne centrale de la trottinette.

Bonne nouvelle : les poignées sont elles aussi pliables. Sur chacune d’elle, il faut activer deux loquets en simultanée pour débloquer le système. Une fois pliée, la trottinette mesure 104 cm de long, 54 cm de haut et 15 centimètres de large. Elle reste toutefois légèrement encombrante dans un petit appartement.

Un écran basique, une application simpliste

La Pure Advance+ fait dans la simplicité la plus totale en termes de technologies embarquées. Au centre du guidon, comptez sur un écran bien lisible en journée, qui indique votre vitesse, le mode utilisé, l’état des phares ou encore l’autonomie restante sous forme de barre de chargement.

Un bouton principal permet d’activer et de désactiver les phares (un clic), changer de mode (deux clics) et allumer/éteindre l’engin (appui long). Et c’est bien tout. Au moment de récupérer la trottinette, un représentant de la marque nous a certifié qu’aucune application n'existait. Le site officiel clame pourtant le contraire, ce qui est le cas.

L’application Pure Electric ne déborde pas de fonctionnalités. Elle sert à activer les phares et allumer/éteindre le véhicule depuis son téléphone, ou consulter son autonomie restante en pourcentage et kilomètre. Si vous avez pour habitude de fixer votre téléphone sur un support, vous aurez alors la vitesse en temps réel… ce que l’écran central indique déjà.

L’ensemble est très basique. Pas sûr que cette application soit d’une utilité extrême au quotidien. Nous n’en avons en tout cas pas le ressenti.

Conduite

De par sa conception, la Pure Advance+ vous fait adopter une position de conduite peu commune, légèrement penchée vers l’avant. C’est une posture à laquelle vous vous habituez rapidement, et qui ne vous déboussole pas outre mesure. Disons que c’est même rigolo au début, car cela change d’habitude.

Il faut néanmoins prendre en compte le fait que le guidon n’est pas réglable en hauteur : pour les grands gabarits, il pourrait vous sembler trop bas. Me concernant (175 cm), je n’ai pas rencontré de problème particulier. La largeur du guidon pose néanmoins problème : 60 centimètres.

Disons que cette largeur est censée renforcer la stabilité de l’engin, mais qu’elle demeure peu pratique pour se faufiler entre des voitures ou des cyclistes sur une piste cyclable étroite. Cette largeur globalement au-dessus de la moyenne s’explique aussi par la présence de clignotants sur les extrémités des poignées, qui rallongent l’ensemble.

Un moteur puissant, mais un comportement étrange

Disons-le d’emblée : la Pure Advance+ est une trottinette électrique qui en a sous le capot. Son moteur délivre une puissance de 710 W en crête, ce qui vous permet de gravir des dénivelés positifs faibles et moyens sans broncher. Les accélérations tout comme les reprises sont par ailleurs très bonnes, avec une réactivité plus qu’appréciée et un dosage maîtrisé au niveau de la gâchette.

Sa prise de trajectoire est en revanche discutable : à 25 km/h, il est intéressant de jouer avec l’équilibre de votre corps pour incliner l’engin vers la droite ou vers la gauche afin d’entreprise un très faible changement de direction. En revanche, à vitesse plus faible, la Pure Advance+ manque de souplesse dans ses virages. Même après plusieurs semaines, je ne me suis jamais senti très à l’aise.

Bizarrement, tenir une trajectoire bien droite m’a paru difficile tout au long de l’essai. Le guidon, animé par son système de stabilisation qui le remet constamment dans l’axe, avait tendance à osciller sans cesse vers la droite et la gauche de manière très légère. Conséquences : j’ai eu l’impression de constamment zigzaguer.

L’équilibre est binaire : le fameux système de stabilisation est très efficace lorsque vous enlevez une main du guidon. Là où beaucoup de trottinettes vont trembler car moins bien maintenue, la Pure Advance+, elle, fait preuve d’un bon équilibre. À faible allure, on ne peut pas en dire autant en revanche.

Autre élément dérangeant : en l’absence de deck central, une seule et unique position de conduite est envisageable. Lors d’un moyen ou long trajet, il est difficile de s’étirer les jambes en cas d'engourdissement. Si vous en détendez une, tout de suite, le poids de votre corps bascule d’un côté, créant un déséquilibre marqué.

Vous êtes donc condamnés à conserver la même position de conduite, quand les trottinettes équipées d’un deck central permettent d’intervertir la position des pieds, voire de changer leur position (pieds joints, en T). Précisons tout de même que les ailettes profitent d’un bon revêtement antidérapant : vos pieds ne glissent pas, même sous la pluie.

Une trottinette inconfortable

Indéniablement, le confort n’est pas le point fort de cette trottinette électrique. La Pure Advance+ tourne le dos à tout système de suspension avant ou arrière, quand des modèles concurrents moins chers en proposent. C’est un manque considérable à 999 euros, qu’il est difficile d’occulter.

Conséquences : les aspérités, bosses, trottoirs marqués et autres irrégularités de la route se font globalement sentir. On a même tendance à vouloir fléchir les genoux pour mieux appréhender certains passages. Les pneus de 10 pouces sans chambre à air ne suffisent clairement pas à tout amortir.

Me concernant, la position de conduite s’est avérée inconfortable au possible au niveau de mes poignées et du pouce droit (pour appuyer sur la gâchette d’accélération), qui eu ont tendance à se contorsionner tout au long d’un trajet. Au bout de 10 minutes, une réelle gêne se faisait sentir.

Des freins rassurants

La PureAdvance+ se rattrape grâce à un système de freinage efficace et rassurant. Le site officiel mentionne un frein à tambour à l’avant, et un frein arrière doté d’un système Kers (Kinetic Energy Recovery System), soit un freinage régénératif. Ne vous y trompez pas : ce dernier est juste inexistant.

Aucun système de freinage régénératif n’est disponible dans les options de l’écran ou de l’application. Surtout, la trottinette est tout simplement en roue libre dès lors que l’on arrête d’accélérer. C’est pourtant à ce moment que le freinage régénératif est censé intervenir. Là encore, nous considérons cela comme un manque.

Pour le reste, nous n’avons pas grand-chose à lui reprocher. La manette de frein intervient à la fois sur la roue avant et arrière, pour un excellent freinage sur sol et sol mouillé. La roue n’a jamais bloqué ni chassé, même lors d’un freinage d’urgence. Un réel sentiment de sécurité en ressort lorsque vous êtes à son guidon.

Une maigre autonomie, une recharge interminable

Le constructeur Pure Electric communique officiellement sur une autonomie de 50 kilomètres. En pratique, la Pure Advance+ vous tiendra en moyenne 35 kilomètres. Nous avons obtenu cette valeur avec un utilisateur de 175 cm, d’un poids de 63 kg, sur des parcours mêlant des routes plates et des dénivelés positifs et négatifs.

Cette portée de 35 kilomètres est trop maigre pour un engin vendu 999 euros. Sa concurrente principale, la Xiaomi 4 Ultra, peut au moins parcourir 45 km avec un usager de 180 cm dont le poids est plus élevé que le mien – on peut donc tabler sur 50 km.

Attendez-vous par ailleurs à une importante perte de puissance, tant au niveau des accélérations que des reprises, dès lors que la batterie est faible. Notre vitesse maximale était même limitée à 20 km/h.

Le système de barre de chargement indiqué sur l’écran est enfin imprécis. L’autonomie s’écroule une fois passée la moitié. Attention à ne pas se faire piéger : pensez à bien recharger votre modèle dès lors que vous atteignez cette limite.

La recharge de cet accumulateur de 423 Wh, justement, s’effectue en 7h15. C’est tout simplement beaucoup trop. La recharger en entier sur une après-midi, au travail, n’est par exemple pas possible.

Comme sur toutes les trottinettes électriques, la batterie n’est pas amovible.

Prix et disponibilité

La Pure Advance+ est disponible au prix de 999 euros sur le site officiel de la marque ainsi que dans de nombreuses boutiques (Fnac, Darty, Repair & Run, etc.). Ce modèle rentre en concurrence avec la Xiaomi Scooter 4 Ultra et la Segway Max G2, entre autres.