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Test de la E-Twow Booster S+ Premium 2020 : rapide et dangereuse

E-Twow est un spécialiste de la mobilité urbaine chinois fabriquant exclusivement des trottinettes électriques pliables. On retrouve à son catalogue des trottinettes allant de 599 à 899 euros. Nous avons testé l'E-Twow Booster S+ Premium, le modèle le plus abordable de la gamme. À 600 euros, il s'agit tout de même d'une trottinette électrique que l'on peut qualifier de « premium » puisqu'elle est plus chère de 100 à 150 euros que le modèle le plus onéreux de Xiaomi. Ce prix est-il justifié ? Voici notre avis détaillé.

Ce test a été réalisé avec une trottinette qui nous a été prêtée par EMobility Shop.

Fiche technique

Design

Malgré son nom, la Booster S+ Premium arbore un design déjà vu et revu sur des modèles bien moins onéreux. On peut par exemple noter de nombreuses ressemblances avec la Kugoo S1 Pro, notamment au niveau du guidon et de la potence. La comparaison est loin d'être flatteuse, mais on sent que la Booster S+ a tout de même un peu mieux travaillé ses finitions, notamment au niveau du deck par exemple, revêtu de silicone antidérapant.

Mais commençons par le commencement et faisons un petit tour du propriétaire. L'E-Twow Booster S+ Premium est une trottinette légère et compacte. Elle ne pèse que 10,9 kg pour des dimensions de 940 x 135 x 1160 mm une fois dépliée. Pliée, elle n'occupe plus que 945 x 135 x 300 mm, notamment grâce à la possibilité de rabattre ses poignées, ce qui est toujours un avantage non négligeable pour éviter de détruire les tibias d'un serveur un peu trop hâtif alors que vous profitez à nouveau des terrasses, votre monture électrique à vos pieds, ou pour la ranger dans un coffre de voiture ou un placard.

Malgré cela, la Booster S+ premium est véritablement étonnante sur de nombreux points et semble prendre le contrepied de tout ce que l'on attend d'une trottinette de ce gabarit. Par exemple, vous pensiez que 11 kg environ serait un bon poids pour la monter facilement jusqu'au 4e étage d'un immeuble en comparaison des plus de 14 kg de la Xiaomi Mi Scooter Pro 2 ? Ce serait oublier qu'un bon équilibre est essentiel pour faciliter le transport. Tout le poids de la Booster S+ Premium est contenu à l'avant de la trottinette, ce qui oblige à la soulever non pas par le milieu de la potence, mais par sa base. Sauf que pour des questions de sécurité, la base est renforcée avec une armature en fer qui fait mal aux mains, et c'est également l'endroit où le câblage ressort de la potence. Ce petit câble en deux parties peut d'ailleurs se décrocher assez facilement, ce qui coupe totalement l'alimentation de la trottinette...

Certifiée IPX4, l'E-Twow Booster S+ Premium est protégée comme les éclaboussures et les projections, mais elle n'est pas prévue pour rouler sur une forte pluie ou dans l'eau (évitez les flaques trop profondes donc).

Une trottinette électrique pensée pour tous ou presque

L'un des avantages du design de l'E-Twow Booster S+ Premium est sans aucun doute sa potence réglable en hauteur. Cela positionne le guidon à 108 cm du sol dans sa position basse et 115 cm dans sa position haute, ce qui la rend confortable, quelle que soit votre taille. Une double sécurité vient par ailleurs assurer que le guidon ne s'écroule pas sur la route.

Qui dit trottinette électrique compacte dit également deck plutôt resserré. La zone réellement utilisable mesure 14,5 cm de large sur 43 cm de long. Ce n'est pas inconfortable, mais il ne vous restera pas beaucoup de place supplémentaire.

Enfin, le système de pliage s'active avec le pied avec un petit loquet sur lequel il faut appuyer en bas de la potence. Pour des raisons évidentes de sécurité, celui-ci oppose une certaine résistance, ce qui oblige parfois à s'y reprendre à plusieurs fois pour ranger votre fidèle destrier. Il est clair que certains vont même avoir de grandes difficultés pour replier l'engin.

Une fois la trottinette à l'arrêt, il est possible de la maintenir en équilibre avec sa petite béquille. Celle-ci n'a que peu d'intérêt lorsque l'engin est replié, puisqu'il se maintient très bien tout seul, et ne trouve une raison d'être que pour un arrêt rapide sans replier la trottinette, mais elle a le mérite d'être là. C'est plutôt une bonne chose sachant qu'elle est petite et bien glissée sous le deck, ce qui la rend difficile à déployer du bout du pied.

Interface et écran

Intéressons-nous maintenant au guidon, l'élément central de la conduite d'une trottinette électrique. On y trouve deux poignées pliantes en caoutchouc rainuré pour un grip confortable et bien stable. L'envergure totale est petite (38,5 cm seulement), certes, mais la prise en main est très bonne et cela permet en outre de facilement se faufiler entre les rétroviseurs des voitures.

Des menus qu'il faut connaître par cœur

Sur chaque poignée, on retrouve une gâchette : une pour accélérer à droite et l'autre pour freiner à gauche. Au milieu se trouve un petit écran de contrôle avec 4 boutons : un pour le klaxon, un pour allumer le phare, un troisième pour les réglages et le dernier pour allumer ou éteindre la trottinette. Deux menus sont alors disponibles : l'un pour le limiteur de vitesse et le second pour les programmes. L'ennui, c'est qu'à moins d'avoir la notice sous la main, vous aurez du mal à vous en servir.

Le limiteur de vitesse par exemple permet, comme son nom l'indique, de ne pas dépasser une vitesse donnée : 6, 12, 20 ou 25 km/h. Il faudra néanmoins se souvenir qu'il s'agit respectivement des options L1, L2, L3 et L4, alors que des chiffres auraient été tout aussi simples à afficher. Pire, accéder à ce menu nécessite d'éteindre la trottinette et de la rallumer en maintenant la gâchette de frein, pour finalement se déplacer dans les menus à l'aide du bouton dédié... au phare. Non seulement c'est contre-intuitif, mais cela empêche de passer d'un mode à l'autre à la volée lorsque vous conduisez et que vous passez par exemple sur une zone piétonne limitée à 6 km/h.

Les programmes de leur côté ne sont pas beaucoup plus clairs puisque les seules options disponibles sont P1, P2 et P3, avec seulement deux positions pour chacune d'entre elles : on et off. Cette fois-ci, il est possible d'y accéder trottinette allumée (l'inverse aurait été beaucoup plus pratique) et ainsi gérer le Zero Start ou le régulateur de vitesse. Le premier définit si la trottinette peut démarrer depuis 0 km/h (option par défaut) ou s'il faut donner la première impulsion au pied avant de lancer le moteur, ce qui est moins énergivore et beaucoup plus sécuritaire. Le second permet de bloquer la vitesse de votre trottinette sans toucher à l'accélérateur à partir du moment où vous passez 5 secondes à cette vitesse. C'est dangereux, plus gourmand en énergie (puisque vous ne profitez pas de la décélération avant freinage) et l'E-Twow Booster S+ Premium étant assez agréable à manier, elle ne nécessite pas vraiment de lever le pouce de l'accélérateur.

Le menu P3 quant à lui permet d'activer l'option « Full Speed » selon le manuel, mais nous n'avons noté aucune différence. Il s'agit peut-être d'une option utile uniquement pour les modèles débridés (hors France).

Un écran difficile à lire

L'écran couleur quant à lui affiche plusieurs informations. Tout d'abord, la vitesse de déplacement, qui semble indispensable sur ce genre d'engin de déplacement personnel motorisé, de même que le niveau de batterie. Ce dernier est d'ailleurs très peu fiable, mais nous y reviendrons plus tard. Enfin, vous trouverez également le nombre total de kilomètres parcourus, bien qu'on aurait apprécié avoir plutôt le nombre de kilomètres parcourus depuis le dernier plein de la batterie, et la température. Ici aussi, je trouve que l'heure aurait été un élément plus intéressant à avoir toujours à portée de regard, mais l'affichage de la température prend tout son sens lorsqu'on lit la notice et que l'on s'aperçoit que l'E-Twow Booster S+ doit être utilisée à des températures comprises entre -5 °C et +45 °C sous peine d'endommager la batterie et l'électronique... et de perdre sa garantie.

Surtout, l'écran est à l'horizontale, petit et d'une qualité insuffisante pour une lecture en plein soleil. Lors de vos déplacements en plein été, vous risquez d'avoir du mal à bien voir à quelle vitesse vous vous déplacez ou combien de batterie il vous reste.

Une lumière et un klaxon qui manquent d'efficacité

Attardons-nous quelques minutes sur le phare composé de 6 LED de cette E-Twow Booster S+. Positionné sur le devant du guidon, il s'allume facilement en un clic plutôt accessible. Plutôt puissant, il manque cependant d'une légère inclinaison pour éclairer la route devant vous plutôt que les fesses du cycliste qui vient de vous dépasser. Bien que pas trop gênant en ville sur des routes déjà bien éclairées, cela pourrait s'avérer plus problématique sur des routes plus sombres.

Le klaxon manque lui aussi un peu de pertinence. Émettant un très faible « biip », il servira tout juste à avertir le cycliste que vous suivez que quelqu'un se trouve derrière lui et s'apprête possiblement à le dépasser. Dans le tumulte d'un boulevard parisien, n'espérez pas l'utiliser pour signaler votre présence à un piéton qui ne vous aurait pas vu, ou pire, d'un automobiliste.

Assez facile d'accès, il reste néanmoins très mal placé puisqu'il doit s'activer avec le pouce gauche. Celui-là même qui sert également... à freiner. En cas de danger, il vous faudra donc choisir rapidement entre ralentir et signaler votre présence. Faites le bon choix : achetez une sonnette supplémentaire (ou apprenez à crier pour vous faire remarquer si vous voulez faire des économies).

Conduite

Bien que légère, l'E-Twow Booster S+ Premium se dote d'un moteur brushless d'une puissance nominale de 575 W pour un couple de 16 Nm. C'est plus puissant qu'une Xiaomi Mi Scooter 1S (500 W), mais un peu moins qu'une Xiaomi Mi Scooter Pro 2 (600 W). Son petit gabarit lui permet d'offrir une impression de vitesse et de puissance particulièrement agréable sur la route, surtout lors des démarrages.

Théoriquement, elle est capable de monter jusqu'à 35 km/h, mais est bridée à 25 km/h afin de répondre à la législation française. Cette puissance se ressent et il ne faut que quelques secondes pour atteindre la vitesse maximale sur du plat. En côte, elle montre également ce qu'elle a sous le deck et peut tenir la distance lorsqu'elle est pleinement chargée, en fonction bien sûr des conditions (poids transporté, dénivelé, vent...). Les montées les plus pentues en revanche seront un peu plus difficiles à gravir, avec une vitesse de pointe se rapprochant davantage des 15 km/h.

Avec son petit gabarit qui la rend extrêmement maniable et son entrain à l'accélération, l'E-Twow Booster S+ Premium devient particulièrement agréable à conduire en ville pour se faufiler dans les embouteillages, pour démarrer en trombe au feu vert ou pour dépasser facilement un vélib' un peu mou de la pédale. Elle réagit très bien à chaque inclinaison pour tourner rapidement, ne risque pas de se prendre un rétroviseur avec sa petite envergure et répond au doigt et à l'œil.

Équilibre et confort

Pourtant, sa petite taille et ses petites roues (increvables) en gomme tendre de 8 pouces n'ont pas que des avantages. Très maniable, elle est aussi plus facile à déstabiliser. La maintenir droite à une main est bien plus difficile que sur une trottinette Xiaomi par exemple ; on vous conseille fortement d'attendre le prochain arrêt pour vous gratter le nez si vous ne voulez pas risquer une embardée qui pourrait mal se terminer.

Munie d'amortisseurs à l'avant comme à l'arrière, l'E-Twow Booster S+ Premium absorbe légèrement les aspérités de la route. C'est mieux qu'une trottinette qui n'en serait pas dotée, mais il ne faut pas s'attendre non plus à des miracles sur un engin aussi petit équipé en toute logique d'amortisseurs de taille réduite. Sur une route pavée, vous ne pourrez clairement pas foncer à pleine vitesse sans touiller l'intérieur de votre boîte crânienne.

Freinage

Si elle s'en sort bien jusque là, l'E-Twow Booster S+ Premium montre ses limites dès lors qu'il est nécessaire de freiner. Sur le papier, elle profite d'un freinage électromagnétique régénératif dans la roue avant, actionné par la gâchette de freinage au guidon, et un frein d'urgence à pied sur le garde-boue de la roue arrière.

Le fait que le frein soit électrique lui donne une bonne maitrise de la palette de freinage pour s'ajuster sans trop se brusquer aux différentes situations, mais tout n'est pas parfait... À commencer par le fait que sans batterie, vous n'aurez plus de frein. Si vous tombez en panne et continuez à la force motrice de votre pied, il faudra aussi à penser à freiner avec le frein d'urgence. Et si comme moi vous avez pris l'habitude d'éteindre la trottinette sur les derniers mètres de votre trajet également.

Dans tous les cas, le freinage n'est pas particulièrement rassurant. S'il dispose d'une palette progressive de puissance de frein, le maximum n'est pas très rassurant. Comprenez par là qu'il faudra anticiper vos arrêts parce que vous aurez besoin de plusieurs mètres, même en enfonçant d'un coup la gâchette de frein. Et là je parle sur route sèche.

« Lorsque les conditions de la route sont mauvaises ou glissantes », E-Twow conseille carrément de ralentir... ou de descendre pour continuer à pied. C'est compréhensible tant le comportement de l'E-Twow Booster S+ peut s'avérer dangereux. À 20 km/h, sur route humide (mais pas sous la pluie), j'ai tenté de freiner par petits à-coups. Sans même piler net, le train arrière de la trottinette est parti à 90°, me laissant continuer ma route en courant, tirant ma trottinette derrière moi. La cascade était évidemment volontaire et maitrisée, m'évitant une chute, mais cela laisse songeur en cas de freinage d'urgence sur route humide.

Autonomie

Comme répété tout au long de ce test, l'E-Twow Booster S+ Premium est une toute petite trottinette. On pourrait donc se dire que sa batterie est par conséquent réduite, mais ce n'est pas vraiment le cas. Il faut compter avec une capacité nominale de 8,7 Ah pour 313,2 Wh. C'est certes bien moins qu'une Mi Scooter Pro 2 par exemple, mais bien plus que la Mi 1S qui se rapproche plus de son gabarit.

Dans les faits pourtant, cette trottinette électrique est étonnamment endurante. Avec mes 75 kg (sac à dos compris), sur des trajets quotidiens relativement plats, la batterie de l'E-Twow Booster S+ Premium a tenu en moyenne entre 30 et 32 km avant de rendre l'âme, et ce avec une conduite essentiellement à 25 km/h. C'est plutôt impressionnant !

Seul bémol : l'affichage de la batterie restante qui n'est absolument pas fiable. À titre d'exemple, sur une charge j'ai utilisé 60 % de la batterie (selon l'affichage) pour parcourir plus de 25 km avant de tomber à 0 autour du 31e kilomètre. J'ai donc épuisé 40 % de la batterie en seulement 6 km dans des conditions similaires d'allers-retours quotidiens, les dernières lignes droites ayant été poussives en dessous des 15, voire des 10 km/h.

Une recharge rapide

Plutôt endurante donc, l'E-Twow Booster S+ Premium est également relativement rapide à charger. Comptez environ 3h15 pour une recharge complète, ce qui est plus rapide que bon nombre de ses concurrentes.

Prix et date de sortie

Déjà disponible, l'E-Twow Booster S+ Premium est affichée au prix conseillé de 515 euros. Elle se trouve néanmoins facilement à prix barré entre 460 et 490 euros. À ce prix, on conseillera davantage une Mi Scooter Pro 2 de Xiaomi ou une Mi 1S, bien moins chère.