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Test du Gazelle Ultimate T10 HMB : ce vélo électrique bondit à merveille entre vélotaf et tout chemin

Gazelle, c’est l’une des marques historiques de l’univers du vélo. Née aux Pays-Bas en 1892, l’entreprise cultive depuis plus d’un siècle le vélo hollandais, mais pas que. La gamme s’est diversifiée, et même très tôt avec l’électrique. Le premier essai de vélo électrique date même de 1930, avec Philips.

Le vélo à assistance électrique est en place depuis plus de 15 ans au sein de son catalogue, et sur les différents types de cycle. Parmi eux, les Ultimate trônent dans la famille des VTC, plus loisir que les Chamonix, quand les Medeo optent pour une posture active.

Trois modèles animent la nouvelle fournée 2023, dont l’entrée de gamme T10 HMB ici à l’essai. Les deux autres diffèrent par leur transmission : le C5 HMB a droit à une courroie et au moyeu Nexus 5, quand le C380 HMB préfère un variateur continu Enviolo.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d'un modèle prêté par la marque.

Design : rétro, boulot, dodo

L’Ultimate T10 HMB est bâti pour être un vélo à mi-chemin entre deux mondes. C’est un VTC, déjà un entre-deux par rapport au vélo de ville et le VTTAE, mais ce modèle vient aussi s’intercaler entre le VTC classique et le vélo de ville, dixit Gazelle.

Ce n’est pas flagrant à première vue, avec un cadre haut légèrement tombant vers l’arrière - un cadre bas est disponible - et un empattement moyen. Le guidon haut, le carénage de chaîne et les pneus fins renvoient à l’univers de la ville. La marque soigne par ailleurs la peinture et les finitions, les soudures étant dissimulées sous cinq couches.

Hélas, une couleur unique est disponible sur le site : bleu-gris en cadre diamant et blanc en cadre bas. Le premier propose 4 tailles et le second 5 tailles, pour que chacun trouve son compte.

Seulement décliné en pneus de 28 pouces, le Gazelle Ultimate repose sur des roues à double paroi et des pneus Schwalbe Energizer Plus. Les garde-boue, en aluminium, sont de série. Bien fixés, ils sont larges, longs et vous protègent bien des projections. Vous le voyez, le T10 est bien équipé, avec son porte-bagages arrière 25 kg à norme de fixation MIK HD (pour sièges enfants compatibles, par exemple).

L’antivol de roue est aussi intégré - ce n’est pas le plus fin -, un Axa Imenso en l’occurrence. Quant à l’éclairage (relié à la batterie), le feu avant Herrmans MR8 à Led envoie 60 lux. Il est très puissant et adapté à une utilisation hors ville. Quant au phare arrière, le feu Spanninga Commuter Glow se fond dans le porte-bagages avec une barre lumineuse très visible de loin.

Tout cela a une incidence sur le poids, tout en sachant que la batterie intégrée au cadre est le modèle optionnel de 625 Wh. En tout, on est à 28,1 kg. Impossible de le porter plus de quelques mètres, et l’avant est lourd en raison notamment des suspensions. Question encombrement, ce modèle est long comme un VTC, mais pas si large en raison du guidon courbé. C’est toujours bon à savoir si vous le garez dans un espace réduit.

Un écran complet mais fouillis

L’écosystème Bosch - moteur et batterie - fonctionne de concert avec un écran connecté maison, et donc aussi issu de Bosch. Le Gazelle Ultimate T10 embarque ainsi le Kiox 300, un affichage couleur disposé au centre du guidon. Ultra complet, il diffuse un nombre impressionnant d’informations, avec 8 fenêtres. Pour y naviguer, ce n’est pas forcément ultra intuitif, car l’écran aligne 4 fenêtres de gauche à droite, puis une seconde ligne en allant vers le bas. On s’y perd un peu au début.

Au moins, chacun trouvera son affichage préféré : compteur de vitesse, triplé distance/temps/vitesse, etc. Mais ce n’est pas fini. Un écran de paramètres complète les menus, et le Gazelle diffuse un autre écran à deux fenêtres au moment de l’éteindre, résumant votre trajet en huit chiffres. Celui-ci reste quelques secondes - c’est un peu court - mais l’application enregistre tout.

L’application eBike Flow de Bosch alloue un appariement en quelques minutes - le temps de créer son compte, choisir le modèle, cocher quelques cases - et est assez simple. L’accueil montre en priorité votre niveau de batterie et l’autonomie restante, puis quelques personnalisations, comme celui des modes. Si le Turbo est trop poussif, on peut abaisser le couple, le régler sur un fonctionnement moins pêchu voire limiter sa vitesse. Idem pour les autres modes. Le réglage est assez fin, c’est appréciable.

Un peu caché, l’eBike Lock verrouille le vélo à distance. Cela ne bloque que le moteur, mais c’est un plus lorsqu’il est associé à un vrai antivol, sans oublier le bloqueur de roue. Pour un usage loisir, on peut enregistrer ses trajets, ou configurer un itinéraire avec le téléphone servant alors de navigation GPS (l’écran ne le fait pas, dommage). Il y a même un écran augmenté imitant le compteur du Kiox 300, si l’on pose son smartphone en mode paysage.

Les composants Bosch de ce Gazelle embarquent avec eux le Smart System du fournisseur allemand. Ils peuvent donc recevoir des mises à jour à distance au fil des années, et ainsi accueillir de nouvelles fonctionnalités. Par ailleurs, des fonctions de sécurités plus avancées - eBike Alarm via le Connect Module - sont aussi disponibles… en option payante.

Nous avons rédigé un dossier complet sur le Bosch Smart System pour en savoir davantage à son sujet.

Confort soigné et bonne maniabilité

Taillé donc comme un VTC mais n’oubliant pas ses gènes de cycle urbain, le vélo Ultimate T10 joue la carte du confort. La position légèrement haute du guidon, courbé et réglable en hauteur, conduit à adopter une position plus droite qu’un modèle équivalent. Gazelle soigne le tout par des poignées ergonomiques et une selle large pour tous les fessiers, bien rembourrée. Même après 40 km effectués d’une traite, aucune douleur notable n’est à signaler.

Pourtant, les pneus profilés pourraient faire peur à première vue. Étroits, ils ne handicapent pas le confort, puisque les Schwalbe Energizer Plus Green Compound filtrent bien les vibrations et autres petites aspérités. Pour les routes bien abîmées et les chemins, la fourche suspendue fait le travail, avec son débattement de 75 mm. Tout n’est pas rose avec encore quelques à-coups à l’arrière. L’ajout d’une selle télescopique pour parfaire le tout n’aurait pas été de refus.

Le choix d’une position haute joue-t-il en défaveur de la conduite ? Pas tellement, car les pneus profilés renforcent la maniabilité, compensant le large guidon. On jouit ainsi d’un vélo au bon compromis, justement entre la ville et le tout-chemin. Par contre, l’agilité rencontre ses limites sur ce dernier créneau, ce n’est clairement pas un tout-terrain.

Un moteur Bosch énergique, sans rupture

Au cœur de ce Gazelle Ultimate T10 HMB, officie un moteur central dans le pédalier. Et pas n’importe lequel, un Bosch Performance Line développant 75 Nm. Ce n’est pas le plus gros des couples du marché, mais largement suffisant pour l’usage citadin et loisir.

Les accélérations sont franches et immédiates. Le capteur de couple fonctionne à merveille, l’un des meilleurs en matière de vélo électrique. Le Gazelle bondit aussi en reprises, via son mode Turbo qui permet de franchir de fortes pentes sans effort. En dehors, on peut se contenter du mode Auto, variant le couple selon les besoins, et qui se base sur le mode intermédiaire « Tour ».

Ce dernier suffit sur la majorité d’un parcours, mais peine en montées soutenues. D’où le « coup de pied » nécessaire en automatique, passant en Turbo le temps de l’effort. Enfin, le mode Eco réduit significativement les performances, idéal pour du plat et préservant au passage l’autonomie. D’ailleurs, l’écran indique le kilométrage restant pour chaque mode, utile pour passer de l’un à l’autre selon l’utilisation (ou l’envie).

Pour transmettre le tout, ce Gazelle s’appuie sur un dérailleur Shimano Deore à 10 vitesses, situé à la frontière entre le milieu et le haut de gamme de l’offre Shimano. Le Gazelle T10 est aussi le seul de la gamme Ultimate à opérer avec une chaîne. J’avais pu déjà essayer du Shimano Deore par le passé sans aucun problème, avec des passages de rapports canon.

Cependant, j’ai noté ici quelques ratés sur certains passages de vitesse, notamment entre les 8 et 10. Par contre, rien à dire sur les freins Magura MT-C4 à double pistons, performants et progressifs en toutes occasions. Un véritable gage de sécurité.

Une autonomie excellente, merci Bosch

À l’instar de la partie moteur, Gazelle confie les clés de sa batterie à Bosch. Tant mieux, car l’équipementier allemand est aussi une référence en la matière. Mais faisons fi de la réputation et voyons ce que l’Ultimate T10 nous a apporté. Ici, la batterie est amovible, insérée dans la partie haute du tube intérieur. La position est idéale, la manipulation moins.

Si on la déverrouille aisément avec une clé, le loquet qui se situe en bas n’est pas des plus pratique. Ce n’est pas un problème en la retirant, mais ça l’est en essayant de la remettre. Il faut s’y prendre à plusieurs fois : ce n’est pas facile, car la batterie pèse plus de 3,8 kg, le tout en tournant la clé pour baisser le loquet. À améliorer.

Bref, cette batterie est lourde, car elle profite d’une grande capacité énergétique, ici de 625 Wh, ou 16,7 Ah. C’est beaucoup, car ce vélo électrique aspire aux sorties et aux longs trajets. En théorie, il promet 155 km sur cette version « Diamant », face aux 130 km de la « Platinum » de 500 Wh. Tâchons de préciser que ces mesures correspondent au mode Eco.

Nous avons globalement roulé avec le mode Turbo, le plus polyvalent sur notre trajet, permettant d’absorber les forts dénivelés. Sur celui-ci, le Gazelle Ultimate T10 HMB parcourt presque 40 km avec 55 % de batterie. Les 45 % restants sont à tempérer, car la chute est légèrement plus rapide.

Nous avons donc opté pour le mode Tour ou Auto, puis Eco dans les derniers kilomètres. Là, nous avons parcouru 37 km jusqu’au dernier électron ou presque, au point que le vélo a puisé dans sa réserve pour alimenter l’écran. Au total, comptez entre 70 et 75 km avec un couple puissant, et plus de 100 km en utilisation modérée : c’est génial pour se prémunir d’une quelconque anxiété face à l’autonomie.

C’est aussi mieux que les rivaux comme un Lapierre e-Explorer 7.6, et peu au prou ce que promet un Giant Explorer E+ 1DD. J’ai pu aussi couvrir la même distance sur un Specialized Turbo Vado 4.0, mais nécessitant une batterie 710 Wh.

Une batterie rapide à charger, et made in Europe

Côté recharge, le chargeur livré avec le Gazelle est de 4 A, permettant un plein assez rapide. Bien sûr, la grande capacité ne permet pas de descendre sous les 5h pour 100 % de charge, mais 3h suffisent pour passer de 10 à 80 %. La batterie amovible ouvre le choix entre une charge sur le vélo, ou en dehors une fois extraite. Avec cette seconde option, un voyant à 5 barres montre le niveau de charge.

Enfin, notons que la batterie n’est pas fabriquée en Asie, fait rare, mais en Hongrie. Bosch assemble ses packs dans l’usine de Miskolc, aux côtés des moteurs, réduisant ainsi l’empreinte carbone du vélo. La marque allemande précise aussi vouloir baisser le taux de cobalt, qu’elle a déjà réduit de 65 % en 10 ans.

Prix et disponibilité

Modèle le plus accessible de la nouvelle lignée Ultimate 2023, le Gazelle Ultimate T10 HMB est affiché au prix de 3 799 euros. Précisons que la batterie optionnelle de 625 Wh, installée sur notre exemplaire d’essai, coûte 200 euros. Les versions à courroie C5 (Nexus 8) et C380 (Enviolo) coûtent respectivement 3 999 euros et 4 299 euros. Un tarif donc honnête, face à une concurrence dans les mêmes grandeurs, entre 3 500 et 4 000 euros. En tant que vélo électrique, le T10 est éligible aux aides à l’achat nationales et locales.

La disponibilité du vélo est uniquement gérée par les détaillants dont le réseau Holland Bikes ou Cyclable. Pas de vente en ligne pour cet Ultimate T10 HMB, Gazelle préfère que le cycliste soit orienté vers le bon vélo et la bonne taille en vente physique. Le délai de livraison prend plusieurs semaines, plus ou moins long selon la taille (une taille 65 pour grands gabarits est moins produite qu’un 53).

L’achat est possible seulement en comptant : il n’y a pas de location. Quelques détaillants peuvent offrir une LLD, à leur initiative, mais ce serait rare selon Gazelle. Si vous souhaitez essayer ce Gazelle Ultimate T10 HMB ou un autre, quelques points de vente proposent un essai rapide, à réserver sur le site officiel. Tous n’ont pas forcément tous les modèles du catalogue, il est donc préférable d’appeler le magasin pour s’en assurer.

Question SAV, le cadre est garanti 10 ans, la fourche suspendue et la peinture durant 5 ans. Les autres pièces hors d’usure, comme le moteur et la batterie, sont à garantie légale de 2 ans. En cas de souci, Gazelle renvoie vers le revendeur ou est à contacter par téléphone pour toute information ou solution spécifique à votre situation.