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Test du Pico 4 : un bon casque de VR pour s'y mettre à pas trop cher

Si vous voulez vous acheter un casque de réalité virtuelle à pas trop cher, mais qui soit tout de même de bonne qualité, vous n'avez pas 36 000 solutions. Le Meta Quest 2 is the way. Vraiment ? Non, car depuis septembre, un autre casque presque au même prix (20 euros de moins) est sorti et c'est celui que nous testons aujourd'hui : le Pico 4. La comparaison est d'autant plus pertinente qu'il s'agit dans les deux cas de casques capables d'être utilisés à la fois en nomade ou branché à un PC pour obtenir des graphismes plus fins.

Pour information, Pico est possédé par ByteDance, le groupe derrière TikTok. De quoi faire son choix entre le réseau social chinois ou celui de Mark Zuckerberg pour ce qui est du partage des données.

Fiche technique

Le Pico 4 utilisé ici nous a été prêté par la marque pour les besoins de ce test.

Design

La première différence du Pico 4 avec son homologue réside dans une meilleure répartition du poids. En effet, si le Meta Quest 2 concentre tout son poids vers l'avant, le Pico 4 a choisi de ramener sa batterie vers l'arrière du casque.

En résulte une partie avant moins volumineuse déjà, mais aussi beaucoup moins pesante à la longue. L'autre avantage que cela comporte, c'est que le casque semble davantage reposer sur la languette du dessus pour ce qui est d'exercer des pressions sur le crâne. Cela évite de serrer le casque à l'avant ou à l'arrière comme une bourrique pour qu'il soit stable et en résulte donc un confort de jeu durable bien appréciable.

Un autre sérieux avantage sur son concurrent est à noter à l'arrière de la tête. Si le Meta Quest 2 est livré de base avec une simple sangle, il est conseillé de lui adjoindre un accessoire, l'Elite Strap, qui permet de régler grâce à une molette la pression exercée. Un gain en confort certain surtout si vous êtes plusieurs personnes à utiliser le même casque. Problème, cet accessoire coute 49 euros. Le Pico 4 pour sa part intègre nativement, si on peut dire, une molette dans le même goût sur sa base arrière. Celle-ci se montre précise et permet vraiment d'affiner session après session le port du casque.

Dernier avantage, sans doute un peu plus anecdotique, la caméra située à l'avant qui vous permet de voir lorsque vous n'êtes pas dans le monde de la VR (et accessoirement qui vous évite de vous cogner partout) est en couleur. Elle propose un effet fisheye plutôt réussi qui permet de bien calculer les distances une fois que l'on y est habitué.

Pour manipuler le casque en dehors de ses manettes, cela se passe à deux endroits. Un bouton d'alimentation est situé à droite du casque lorsqu'il est porté. Les boutons du volume eux se positionnent sur la branche de droite, tout près du casque. Ces deux emplacements fonctionnent bien, car ils se trouvent facilement à l'aveugle. Seul souci sur les deux boutons de volumes, ceux-ci manquent un peu de relief pour qu'on sache bien si l'on est en train de monter ou descendre le volume sans l'aide du HUD du casque. Rien de très grave cependant.

Toujours sur les deux branches, vous remarquerez une épaisseur qui forme un peu un escalier. Celle-ci cache les haut-parleurs, situés donc juste en face des oreilles. Le son m'a paru franchement très correct en ceci qu'il permet de s'immerger dans l'aventure sans regretter le moindre grésillement ou problème d'équilibrage. Une observation tout de même : sur SteamVR, le volume maximum est franchement trop bas et on aimerait rajouter quelques décibels en plus ici ou là.

À l'avant, votre visage est accueilli par une mousse semi-rigide dont je n'ai pas grand-chose à dire tant j'ai trouvé qu'on l'oubliait complètement, ce qui est plutôt le signe d'une mission réussie. Je précise par ailleurs que le port de lunettes n'a jamais été un problème. L'arrière du crâne est soutenu pour sa part par une mousse beaucoup plus rigide sous laquelle on devine du plastique dur. Rien à redire non plus sur ce choix qui fonctionne bien.

Dernier point avant d'aborder les manettes, une grille est située sur le dessus de la face avant. Celle-ci cache un ventilateur un poil bruyant lorsqu'il se met en marche, mais largement couvert par les haut-parleurs. Ajoutons qu'il ne souffle vraiment pas souvent.

Manettes

Le Pico, vous l'aurez compris, cultive ses petites différences par rapport au leader du marché, le Meta Quest 2 tout en s'en inspirant fortement. Les manettes suivent ce précepte à la lettre. On retrouve la même disposition que sur le Meta, les boutons A et B main droite et X, Y main gauche côtoient un joystick sur une surface relativement plane. Les gâchettes sont disposées peu ou prou de la même manière également.

Pour le reste, pas mal de petites différences sont à souligner. La principale et plus visible se trouve sur les arches qui servent aux capteurs du casque à repérer les manettes dans l'espace. Celles-ci, au lieu d'être en forme de cercle placé au-dessus des boutons, adoptent une forme oblongue qui enserre la main de haut en bas. Sur le papier, cela permet de libérer la main et d'avoir une utilisation plus naturelle, qui évite d'entrechoquer sans cesse les deux manettes. Laissez-moi vous dire qu'en pratique, c'est exactement ce qu'il se passe. Sans exagération aucune, on oublie totalement la présence de ces arches quand on joue et leur placement parait optimal. On est donc sur un vrai bon point supplémentaire pour ce casque.

Il n'y a plus un seul bouton pour gérer le système, mais bien deux par manette. Celui du bas réalise la même action sur les deux mains, à savoir ouvrir une fenêtre pour sortir d'une app, ou encore accéder à la barre des raccourcis. Pratique quand on veut accéder aux réglages d'une seule pression. Le deuxième sert à réaliser des captures d'écran sur la main droite et il sert de bouton secondaire sur la main gauche. Il permet par exemple d'ouvrir l'interface de Steam VR.

Tout cela donne un attirail complet et bien pensé auquel on ne peut franchement pas reprocher grand-chose. Les boutons et gâchettes paraissent peut-être un poil plus mou que ceux du Meta Quest 2, mais honnêtement, on s'y fait parfaitement aussi et il ne s'agit pas d'un critère qui pourrait vous détourner de ce casque.

Performances et écran

Attardons-nous rapidement sur les capacités techniques de l'appareil. Celui-ci abrite une plateforme Qualcomm XR2, équipée d'un processeur Kryo 585 (8 cœurs 64 bits, 2,84 GHz, 7 nm). Il s'agit de la même puce que celle du Meta Quest 2. Celle-ci permet, avec ses 8 Go de RAM LPDDR4X (2133 MHz), de jouer en nomade à des jeux installés directement sur le casque. En clair, votre casque possède peu ou prou grâce à elle la puissance équivalente à celle d'un smartphone haut de gamme de 2020 ou 2021 et peut donc faire office de console portable d'une certaine manière.

Avec une telle configuration, n'espérez pas cependant des graphismes dernier cri. D'autant qu'avec un affichage si près des yeux, vous verrez d'autant mieux les défauts, les textures un peu baveuses et autres faiblesses graphiques. Le Pico 4 va vraiment tirer son épingle du jeu une fois branché sur un PC gaming, pour peu que vous en ayez un.

Pour l'affichage d'ailleurs, Pico mise sur un affichage un tout petit peu plus fin que le Meta Quest 2, puisque son écran LCD propose une définition de 2160 x 2160 pixels par œil, contre 1834 x 1920 sur le casque de Meta. Il se cale sur la même capacité de rafraichissement avec la possibilité de choisir entre 72 Hz et 90 Hz.

Même la résolution qui peut paraitre très élevée n'empêche pas, à cette distance, d'entrevoir les pixels de temps en temps. La fluidité quant à elle ne m'a pas choqué du tout, y compris en 72 Hz. L'écran répond bien au doigt et à l'œil et le rafraichissement semble suffisant.

Pour la connexion sans-fil, comptez sur du Wi-Fi 6 et la prise en charge du Bluetooth 5.1. Le casque tourne sous Android 10, mais la génération Android n'a pas un grand intérêt ni un grand impact dans l'usage de l'appareil, rassurez-vous.

Fonctions

Au premier allumage, le casque vous guide avec un tutoriel plutôt clair et bien fait qui permet de régler l'écartement des lentilles, créer son compte et se connecter au Wi-Fi. Vous êtes aussi invités à installer l'application compagnon Pico qui a un intérêt très limité, en dehors de l'achat de jeu et de quelques fonctions support.

Une fois installé, vous avez accès à votre environnement virtuel, un grand mot pour une zone virtuelle à 360° relativement vide, qui fait certes son petit effet lorsqu'on le met sur la tête d'une personne qui découvre pour la première fois la VR, mais qui réserve un intérêt limité, si ce n'est pour décorer votre arrivée. Vos vraies interactions passeront toutes par la barre de raccourcie située en bas de l'écran. Elle donne accès à la boutique, aux applications installées, au profil et à l'onglet des raccourcis, qui n'est pas sans rappeler celui d'un smartphone Android d'ailleurs. Vous pouvez accéder en raccourci aux réglages suivants :

Si vous vous demandez ce qu'est la zone de jeu, il s'agit de l'espace physique dans lequel vous voyez les graphismes et l'interface. Elle peut être fixe et prend alors la forme d'un cercle, ou bien vous pouvez dessiner au sol la zone que de votre choix. Dès que vous vous approchez du bord, des murs vont apparaître sur votre écran, représentant la limite et, si vous sortez la tête, vous verrez à travers la caméra située à l'avant du casque. Si vous prenez quelques distances avec cette zone de jeu en marchant, vous pourrez voir où elle se trouve puisque son dessin restera visible au sol. D'une session à l'autre, le casque se souvient d'ailleurs des différentes zones de jeu que vous avez pu tracer chez vous. Très pratique si vous voulez vous faire une session ailleurs, mais que vous n'avez pas envie de tout reconfigurer à chaque fois.

Accéder à Steam VR grâce à Streaming Assistant

Le Pico 4 offre également la possibilité de se passer de son store d'applications et de jouer connecté à un PC gaming. Pour ce faire, une application intitulée Streaming Assistant est installée de base sur le casque. Pour fonctionner, elle nécessite que vous installiez l'application Windows sur votre PC. Attention toutefois, son utilisation requiert a minima une carte graphique dédiée. N'espérez pas non plus l'utiliser comme bureau virtuel, l'application est intégralement destinée à l'usage du Steam VR.

Très concrètement, pour lancer une partie d'un jeu sur Steam VR, vous devrez donc lancer l'application Streaming Assistant sur votre PC, puis faire de même sur le casque. Là Steam VR, une fois configuré, se lance tout seul et à vous la bibliothèque de jeux PC. Soyons clairs, la qualité graphique est sans commune mesure avec celle de la puce du casque, mais nous y reviendrons dans la partie suivante.

Au passage, ajoutons que le Streaming depuis le PC fonctionne à la fois via Wi-Fi ou via un câble USB 3.0. Chaque solution a ses forces et ses faiblesses. En sans-fil, vous aurez une impression de liberté de mouvement jamais atteinte avec un fil à la patte, mais vous devrez faire avec la latence inhérente au format. Celle-ci est surtout visuelle : dès que vous tournez la tête, l'environnement va mettre quelques précieuses frames à s'adapter. En filaire, s'il faut composer avec un fil un brin gênant donc, la réactivité est sans faille et largement comparable avec des conditions de jeu tout à fait classiques sur PC ou console. J'entends par là que si vous tournez la tête, le monde s'affiche immédiatement avec une grande fluidité.

J'ai toutefois eu un peu de mal avec ce système sur un élément précis : à peu près toutes les heures et demie de jeu, le système avait tendance à complètement planter, m'obligeant à tout relancer, ne trouvant pas quel élément de la chaîne posait problème. Un collègue ayant utilisé un Meta Quest de première génération m'ayant fait remonter le même problème, il est bien possible que ce soit Steam VR qui plante. Le casque n'aurait donc rien à se reprocher en soi, mais étant donné son utilisation privilégiée du système monté par les équipes de Valve, vous devrez tout de même composer avec si vous souhaitez jouer via PC.

Jeux et Applications

Alors, ça ressemble à quoi de jouer avec ce Pico 4 sur la tête ? Permettez-moi de prendre un ton plus personnel sur cette partie, puisqu'il s'agit du premier casque avec lequel je peux passer plus d'une heure. Si vous lisez ce test d'un casque de VR d'entrée de gamme, il y a de fortes chances que vous soyez dans une démarche d'acquisition de votre premier casque de VR. Résumons donc peu ou prou l'expérience.

Premier point très important : s'il faut effectivement de la place pour jouer à 100 % en VR, il n'en faut pas tant que ça si vous êtes prêt à faire quelques concessions. Pour ce test, j'ai eu la possibilité de m'isoler dans une petite pièce que j'ai vidée de ses meubles, ce qui est un luxe auquel tout le monde ne peut pas accéder, je le conçois, mais je me suis aussi astreint à jouer dans des conditions plus précaires, comme dans un coin de mon salon entre divers meubles que j'avais pris garde d'exclure de ma zone de jeu pour ne pas m'y cogner. J'ai même essayé de jouer assis à mon bureau ou sur un rocking-chair. Entendons-nous bien, toutes ces conditions ne se valent pas en ceci qu'elles n'offrent pas le même niveau d'immersion. J'ai été mille fois plus immergé dans Half Life Alyx quand je m'accroupissais moi-même près d'un coffre après avoir fait un ou deux pas pour pouvoir regarder son contenu.

Half Life Alyx parlons-en d'ailleurs. Il s'agit sans aucun doute du jeu le plus intéressant à lancer en VR, même deux ans après sa sortie, et j'ai donc passé une bonne partie de mon test dessus. Les qualités saluées à sa sortie font toujours mouche : une intuitivité déroutante, l'impression incroyable de passer de l'autre côté de l'écran dans un FPS, en particulier quand le jeu vous demande de viser et que vous vous retrouvez à fermer un œil pour gagner en précision. Un vrai régal, servi en outre par un système de vibration efficace qui souligne chaque contact que vous avec le monde virtuel et un système audio très immersif.

Avec le Steam VR, et a fortiori Half Life Alyx, vous l'aurez compris, le Pico 4 est bien capable de vous offrir le plaisir de l'expérience de jeu en VR pour un budget relativement limité (les casques les plus chers du marché coutant autour des 1500 euros). Une expérience tout aussi confortable, si ce n'est plus que celle du Meta Quest 2 pour un prix moindre. Mais là où le bât blesse pour le Pico 4, c'est qu'une fois le jeu de Valve refermé, le champ des possibles est un peu moins large que chez son concurrent. La faute à un store d'applications bien vide où pas mal de classiques de la VR manquent à l'appel (Beat Saber ou Moss pour n'en citer que deux).

Avant de refermer cette partie, rappelons que le Pico 4 n'est pas qu'une machine de jeu. Il permet aussi de regarder des vidéos en 360 ou même de regarder des vidéos tout à fait classiques au sein de l'environnement virtuel. Pour peu cela vous intéresse, sachez tout de même que la définition a tendance à être un poil juste pour entrer dans une immersion totale.

ByteDance oblige, si c'est votre kink, vous pouvez aussi regarder TikTok complètement immergé dans la VR. Seul atout à l'expérience : vous pouvez envoyer des cœurs en visant la vidéo (ça ne sert à rien oui). Par ailleurs, l'interface est moins aboutie que sur l'application smartphone, on ne peut par exemple pas gérer la barre de progression d'une vidéo.

Autonomie toujours un peu juste

Le Pico 4 intègre une batterie de 5300 mAh. On peut l'utiliser soit entièrement sur batterie, soit en filaire, ce qui lui permet en se rechargeant au fur et à mesure de la session de diminuer la perte de batterie.

Pico promet de 2 heures et demie à 3 heures d'utilisation active. En utilisation sans fil, j'ai aisément pu dépasser les deux heures avant de commencer à m'inquiéter de la batterie. En filaire, c'est à partir de 3 heures de jeu que l'autonomie devient un peu inquiétante. Vu la fatigue que peuvent engendrer les sessions de jeu en VR, c'est largement suffisant.

Prix et disponibilités

Le Pico 4 est disponible à 429 euros en 128 Go et 499 euros et 256 Go.