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Xiaomi Mi 11 Ultra, Galaxy S21 Ultra ou iPhone 12 Pro Max : découvrez notre comparatif photo

Avec son Xiaomi Mi 11 Ultra, le constructeur chinois a voulu frapper fort en proposant un smartphone doté d'un grand capteur photo -- pour un smartphone -- au format 1/1,2 pouce. Mais est-ce suffisant pour concurrencer les deux photophones de référence du marché, le Samsung Galaxy S21 Ultra et l'iPhone 12 Pro Max ? On va voir tout ça ensemble.

Trois appareils aux caractéristiques très différentes

Les années se suivent et se ressemblent et, si les ingénieurs n'en finissent pas de jongler et flirter avec les limites de la physique optique et de l'électronique, force est de constater que les services marketing ne font pas preuve de la même inspiration avec des arguments qui sentent bon le réchauffé. Dans sa communication, Apple ne se mouille pas trop, se contentant de se comparer à lui-même tout en sous-entendant que, de toute manière, être meilleur que ce qui était déjà le meilleur (d'après eux-mêmes), c'est l'évidence. Pas besoin de s'embarrasser alors d'une fiche technique trop précise, ce serait terriblement vulgaire.

Samsung, guère plus modeste, vante son « appareil photo parfaitement intégré » à même de « révolutionner la photographie » en prenant des « photos à couper le souffle », à grand renfort de mégapixels (108, pour être précis).

Mais au jeu du melon (un peu en avance pour la saison), Xiaomi sort l'artillerie lourde et n'y va pas avec le dos de la cuillère. Et voilà que ça tartine à grands coups de truelle et d'hyperboles, pour n’annoncer rien de moins que « le début d'une nouvelle ère », où un « nouveau sommet de la photographie » sera atteint grâce au « nouveau capteur GN2 super grand format » qui n'est qu'un des « trois capteurs prodigieux ». Mazette, on ne se refuse rien ! Vivement 2022 où, à n'en pas douter, nous toucherons enfin du doigt l'Olympe de la photographie après que nous a été promis non plus la Lune, mais Mars (allez, Alpha du Centaure, soyons ambitieux) !

Trêve de taquinerie, nous avons donc décidé de confronter ces trois smartphones et, plus particulièrement, leur module principal. S'ils ont pour point commun de promettre beaucoup, en des termes grandiloquents, ils incarnent surtout chacun trois orientations distinctes (mais pas incompatibles) et très représentatives de l'évolution de la technologie photographique embarquée dans les smartphones :

Des résultats peu prévisibles sur smartphones

Ce qui est bien avec la photographie, c'est qu'avec quelques données qui relèvent de l'optique et de la sensitométrie, il est à peu près possible, de manière fiable, de déterminer le comportement de tel ou tel appareil. Mais ça, c'était avant que les smartphones ne viennent semer la zizanie à grand renfort de prothèses algorithmiques. Il n'en demeure pas moins que, sur la base des fiches techniques de leur module principal, nous devrions normalement obtenir ceci de la part de chacun des trois compétiteurs du jour :

Les capteurs seuls cependant ne suffisent pas. Sur un smartphone, il faut considérer le tout formé avec l'objectif. Si nous mettons de côté focales équivalentes et  ouvertures maximales annoncées (d'ailleurs le f/1,95 de Xiaomi est tellement proche de f/2 d'un point de vue photométrique que ça empeste le marketing), les constructeurs ne nous racontent pas grand-chose. Apple se targue d'un bloc optique à 7 éléments (comprendre 7 lentilles), mais, en soit, cela ne veut absolument rien dire tant que la formule n'est pas précisée, ni la composition de ces lentilles (asphérique, à faible dispersion, à haut indice de réfraction, en verre minéral ou en polycarbonate, quel traitement de surface ?) Surtout, et particulièrement dans le monde des smartphones, les qualités de la formule optique comptent finalement moins que l'aptitude de l'algorithme de traitement d'image à en corriger les défauts : vignettage, distorsion, diffraction, aberrations chromatiques, aberrations géométriques, etc. Même si nos trois concurrents sont capables de photographier en RAW (et plus particulièrement en DNG, ce qu'il faut saluer), impossible de dire à quel point ce dernier est traficoté.

Bref, en ce qui concerne la partie optique, il ne s'agit globalement que de spéculations. Toutefois, et c'est le plus important, nous sommes en droit d'attendre de ces trois terminaux, compte tenu de leur niveau de sophistication, les qualités suivantes, qu'elles soient dues à un bloc optique bien conçu ou des algorithmes efficaces : un vignettage nul (ou au moins très bien corrigé), une distorsion nulle (ou imperceptible) et des aberrations chromatiques nulles (ou au moins presque totalement éradiquées). Soit, en d'autres termes : des coins qui ne sont pas plus sombres que le centre, des lignes droites qui ne courbent pas sur les bords, et l'absence de franges colorées dans les zones très détaillées ou de fort contraste.

Tous ces pronostics et hypothèses, nous allons donc les vérifier dès à présent. D'abord sur une scène test, avec un éclairage constant, appareils sur trépied, avec retardateur. Cela permet de reproduire, dans des conditions de prise de vue strictement identiques, des images directement comparables dont les variations seraient seulement dues aux qualités et faiblesses intrinsèques de chaque appareil. Dans un second temps, nous allons les confronter au monde réel, avec ses lumières changeantes et sujets mobiles, afin de confirmer si les tendances relevées en laboratoire se confirment (ou non). Et comme nous sommes sympas, nous n'allons rien vous divulgâcher.

Le test face à une scène photo identique

Comme nous ne disposons pas de laboratoire avec mire calibrée, il a donc fallu en improviser une, avec quelques éléments du quotidien : une charte colorée pour constater la fidélité colorimétrique et les variations d'un smartphone à l'autre, un billet de banque pour observer l'aptitude à restituer les fins détails, des objets métalliques pour observer d'éventuelles bavures de lumière, des objets sombres, des objets clairs, des objets mats, des objets brillants, un peu de textile, un peu de verdure, et des bibelots qui trainaient dans les tiroirs.

Les smartphones sont installés sur trépied, toujours à la même distance de la scène. Les prises de vue se font à l'aide du retardateur (pour éviter les tremblements). Les photos sont prises avec l'application « Appareil photo » installée de base. Les trois smartphones bénéficient chacun de la dernière version du firmware disponible le jour du test : 12.0.6.0 (RKAEUXM) pour le Xiaomi Mi 11 Ultra, G998BXU2AUC8 pour le Samsung Galaxy S21 Ultra 5G et iOS 14.5.1 pour l'Apple iPhone 12 Pro Max.

Lorsque cela est possible, les images sont capturées en JPEG dans la définition standard, en JPEG dans la définition maximale, en RAW et, sur le Xiaomi et le Samsung, à chaque sensibilité disponible (l'iPhone n'offre pas cette option). La balance des blancs est laissée en automatique. Le smartphone gère lui-même la vitesse et l'ouverture. Le flash est désactivé et la mise au point a été faite au centre, sur la palette Color Checker. N'ayant pas de luxmètre sous la main, nous ne saurions vous dire quelle est l'intensité lumineuse de l'éclairage utilisé, mais celle-ci est la même pour tous les smartphones, en tests « plein jour » et « faible luminosité », ce qui est le plus important.

Xiaomi Mi 11 Ultra : montée en sensibilité en "plein jour",  JPEG et mode 12 Mpx

D'emblée, le Xiaomi se démarque sur un point : il est le seul à proposer une sensibilité maximale allant jusqu'à 12 800 ISO. Merci au « grand » capteur ! Par contre, soyez bien conscient que cette valeur ultime est surtout là pour la frime tant le lissage et le bruit chromatique sont violents. Dans les faits, c'est absolument inutilisable, et il vaut mieux ne pas s'aventurer au-delà de 1600 ISO, voire 3200 ISO si vous voulez convertir votre image en noir et blanc. Toutefois, pour un smartphone, la performance est à saluer, ne crachons pas dans la soupe !

À 12 Mpx, à 50 ISO, le rendu est tout à fait satisfaisant en termes de détails et la plus faible profondeur de champ induite par le plus grand capteur se distingue, notamment avec le bracelet doré légèrement flou (c'est bel et bien du flou de profondeur de champ) et la couverture du livre. L'image est plutôt chaude et dense (sombre), mais l'appareil est capable de préserver des informations dans les ombres (voir le détail du billet de banque entre les pellicules Kodak et Ilford).

Xiaomi Mi 11 Ultra : montée en sensibilité en "plein jour", JPEG et mode "Ultra HD 50 Mpx"

C'est en pleine définition, avec ses 50 millions de pixels, que le Xiaomi prend tout son sens.

Le comportement en montant en sensibilité est le même qu'en 12 Mpx : très satisfaisant jusqu'à 1600 ISO, acceptable à 3200 ISO, et à fuir aux deux plus hauts crans. L'objectif quant à lui s'en sort étonnamment bien, même s'il accuse quelques faiblesses : sur la charte colorée, l'écriture blanche sur fond noir est baveuse, halos que l'on retrouve dans d'autres zones de fort contraste. Mais rien de dramatique dans la vie réelle. L'effet de profondeur de champ est encore plus marqué qu'en 12 Mpx, ce qui pourra se révéler fort appréciable dans de nombreuses circonstances.

Xiaomi Mi 11 Ultra : du RAW au JPEG

De manière surprenante, si le RAW est bien disponible sur le terminal chinois, il ne l'est pas en pleine définition, mais seulement en 12 Mpx. Une comparaison du RAW et du JPEG correspondant révèle que le smartphone a tendance à légèrement surexposer à la prise de vue, afin de capturer les détails dans les ombres, puis à appliquer une sous-exposition lors de la conversion JPEG. Une stratégie intelligente, plutôt bien adaptée aux petits capteurs de smartphones, et qui explique comment le Mi 11 Ultra parvient à monter aussi haut sans défaillir… jusqu'à un certain point. En effet, au-delà de 1600 ISO en JPEG, la sensibilité est purement simulée : en vrai, l'appareil shoote un RAW à 2500/3200 ISO environ à partir duquel il extrapole du 3200 ISO, 6400 ISO ou 12 800 ISO. Au passage, cela permet aussi de réaliser que les couleurs sont violemment corrigées, pour ne pas dire sauvées, par l'algorithme de traitement d'image, ce qui laisse à penser que si, d'un point de vue hardware, ce capteur est bien né, il n'est pas encore complètement exploité à son plein potentiel. Voilà de quoi entrevoir de savoureuses mises à jour du firmware.

Ci-après, nous vous proposons donc de comparer les images en RAW et JPEG issues du téléphone, à trois sensibilités : 50 ISO (la plus faible), 800 ISO (qui sera fréquemment utilisée par temps nuageux) et 6400 ISO (pour constater l'horreur).

Xiaomi Mi 11 Ultra : montée en sensibilité par faible luminosité, en JPEG 12 Mpx

C'est normalement dans cet exercice que le Xiaomi est vraiment censé se démarquer. Nous n'avons pas affiché les sensibilités inférieures à 400 ISO, le smartphone sous-exposant car incapable de descendre en dessous du 1/10s en mode « Pro » (il faut passer par le mode nuit illustré ci-dessous). Et force est de reconnaître que les résultats obtenus sont bluffants !

Certes, les 12 800 ISO et 6400 ISO sont toujours extrapolés d'une capture à 3200 ISO, mais ils sont bien plus propres que dans la situation précédente simulant des clichés en « plein jour » (de toute manière, qui photographie à 6400 ISO en plein jour ?) Sans toutefois atteindre la qualité d'un APN à capteur beaucoup plus grand, obtenir des résultats aussi satisfaisants avec un smartphone est vraiment surprenant, dans le très bon sens du terme. Nous noterons toutefois un moutonnement bien présent, mais pas dérangeant, et une image légèrement verdâtre qui ne conviendra pas forcément aux portraits de nuit -- un conseil, convertissez vos images en noir et blanc pour vous en débarrasser.

Le mode « Nuit », quant à lui, nécessite le recours à un trépied puisqu'il capture plusieurs images qui sont recombinées afin d'éliminer le bruit. Il sort des images JPEG de 12 Mpx, mais, en vrai, si vous utilisez un trépied, vous pouvez tout aussi bien utiliser le mode 50 millions de pixels.

Le Samsung Galaxy S21 Ultra 5G face au Xiaomi Mi 11 Ultra

Nous n'allons pas plomber votre lecture (ni votre bande passante) en vous sortant l'intégralité de la montée en sensibilité, les hautes définitions et photos en faible luminosité du Samsung. Ce ne serait pas très amusant ni intéressant. Par contre, à partir de maintenant, puisque les bases sont bien posées, nous vous proposons des comparaisons en "face à face", dans différentes conditions, et toujours à partir d'images de notre scène test. Coup de chance, les deux smartphones asiatiques sont capables de générer des images de 12 Mpx et disposent de longueur focale équivalent 24 mm, ce qui nous facilite la vie. Et comme les images valent mieux qu'un long test, place à de petits « sliders » ludiques. À gauche, les images délivrées par le Xiaomi, à droite, celles du Samsung dans les mêmes conditions, avec les mêmes réglages :

Dans les sensibilités basses et intermédiaires, à 12 Mpx, les deux smartphones se tiennent sans que l'un ne domine vraiment l'autre. Nous pouvons cependant remarquer que le Samsung délivre des images plus froides que son collègue, qui a tendance à verdir le rendu (mais nous l'avions déjà remarqué). À 3200 ISO, qui est la sensibilité maximale du Galaxy S21 Ultra, le résultat est cependant plus surprenant et mérite que nous nous y attardions, avec quelques détails à 100 % :

Deux stratégies vraiment différentes : Xiaomi n'hésite pas à recourir à un lissage plus virulent, au risque de perdre détails, alors que Samsung est plus conservateur, au risque de laisser monter le bruit chromatique. Difficile de se prononcer pour savoir lequel des deux est le plus plaisant à l'œil, ce sera vraiment une affaire de goût. Mais d'un point technique, force est de souligner que Samsung s'en sort vraiment bien malgré le handicap physique de ses photosites beaucoup plus petits. Finalement, la technologie « nonapixel », ce n'était pas que de la vantardise !

Et l'iPhone 12 Pro Max ?

La meilleure manière de ne pas être comparé, c'est de se rendre incomparable. Et c'est peu de dire qu'à ce petit jeu l'iPhone se montre particulièrement récalcitrant, tant son application photographique d'origine laisse peu de possibilités de réglages (pour ne pas dire aucune). La comparaison avec le Xiaomi et, par ricochet, avec le Samsung, ira donc très vite et peut se résumer ainsi : en « plein jour », les 12 Mpx natifs du terminal d'Apple sont admirablement exploités et légèrement plus convaincants que ceux de ses homologues, avec un rendu plus naturel (quoique légèrement encore trop contrasté et saturé par rapport à ce que pourrait rendre un véritable appareil photographique). Quand la lumière faiblit, par contre, c'est la bérézina tant il est malmené par le Xiaomi et le Samsung, et mis en difficulté par les lumières artificielles.

Que conclure de ces mesures sur scène test ?

À n'en pas douter, bien que d'apparence rébarbative, les mesures sur une scène identique et en conditions contrôlées sont pleines d'enseignement.

Est-ce que les résultats en labo se confirment dans la vie réelle ?

Les mesures, c'est une chose, mais en photographie, rien ne vaut le terrain. Deux questions se posent alors. D'une part, les tendances relevées vont-elles être accentuées « dans la vraie vie » ? D'autre part, les pinaillages techniques précédents ont-ils autant de sens sur une vraie image (auquel cas c'était bien la peine de vous enquiquiner avec tous ces méandres) ?

Pour répondre aux deux, nous avons décidé de ne pas décider et de vous soumettre un petit jeu. Puisqu'après tout, la plupart des images prises au smartphones sont destinées à être partagées en ligne, c'est bien ce juge de paix là qui importe, bien plus que des extraits à 100 % et des tripatouillages RAW/JPEG/HEIC/Peu-importe. Nous avons donc emmené nos trois smartphones en balade (il faisait beau, nous avons eu de la chance), et avons capturé avec les mêmes images, successivement, en prenant bien garde à maintenir autant que faire se peut les mêmes cadrages.

Dans ce qui suit, nous n'allons pas préciser quelle image a été prise avec quel appareil, sachez juste que « Smartphone 1 » est toujours le même, « Smartphone 2 » aussi, et idem pour « Smartphone 3 ». Les images sont publiées sans retouche, telles que sorties par chaque appareil. À la fin, nous vous proposons de voter pour le smartphone dont le rendu vous aura le plus plu. Nous vous révèlerons ultérieurement qui était qui. Lequel s'emparera de la première place à vos yeux ? S'agira-t-il d'un match serré ? Un net vainqueur se démarquera-t-il ? Vous seul pouvez le dire. Ah, dernière précision : comme nous sommes joueurs, nous avons aussi inséré des images capturées avec les modules ultra grand-angle et téléobjectif de chaque smartphone. Maintenant, c'est à vous de jouer !

Commençons tout en douceur, avec un peu de nature :

Continuions avec un peu d'architecture :

Faisons un petit crochet par un mur de brique, le grand dada des testeurs d'optiques, qui permet notamment de vérifier les éventuelles distorsions et l'homogénéité du piqué :

Admirons un peu de street art :

Passage obligé par la case "bokeh" :

Un dernier regard au loin…

… avant d'aller chercher des détails dans les ombres :

Enfin, terminons avec quelques images un peu rudes pour parachever votre opinion (ou vos intuitions), avec deux images nocturnes :

Maintenant, c'est à vous de jouer et de voter pour le smartphone dont vous avez préféré le rendu, celui que vous avez le moins apprécié et celui que vous pensez être le Xiaomi Mi 11 Ultra. N'hésitez pas à préciser en commentaire les raisons de votre choix, nous nous retrouvons rapidement pour la divulgation des résultats et des identités de chaque smartphone !