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Obi-Wan Kenobi : comment la nouvelle saga Disney+ a pris vie grâce à la technologie

Qu’ont en commun la scène d’ouverture des enfants à l’Académie Jedi, la traversée du désert rocailleux d’Obi-Wan Kenobi à dos d’animal ou bien les scènes de combat en ville de Reva, la Troisième Sœur et nouveau personnage de la saga Star Wars ? Ils ont tous été tournés dans le même décor.

Pourtant à l’écran, aucune similitude visuelle, tout semble bien réel. Comme dans The Mandalorian et Le Livre de Boba Fett, deux autres séries Disney+ sur l’univers Star Wars, Obi-Wan Kenobi a misé sur la technologie pour donner vie au retour du maître Jedi. Ici, pas de fond vert, mais un très large écran baptisé StageCraft pour voyager, changer d’environnement sans quitter la (très large) pièce qui sert de plateau de tournage.

Quand le virtuel s’invite dans le réel

Créé par Industrial Light & Magic, StageCraft est une sorte de plateau virtuel de tournage. Il se compose d’un grand écran LED (ou mini LED) de près de 6 mètres de haut pour une vingtaine de mètres de long. C’est devant cette « toile » que Deborah Chow a créé ses épisodes en diffusant les décors pour mieux immerger les acteurs.

« J’ai commencé à utiliser cette technologie sur The Mandalorian. Lors de la première saison, la technologie était déjà époustouflante », explique la réalisatrice. « Mais avec les années qui passent, elle progresse à grande vitesse. Nous avons pu faire des choses incroyables sur Obi-Wan Kenobi qui étaient impossibles auparavant ».

StageCraft est une nouvelle façon de concevoir des effets visuels totalement bluffante. En même temps que les acteurs jouent et que les caméras enregistrent, l’environnement de la scène est diffusé sur l’écran et évolue en fonction des mouvements de caméra (souvent sur un bras articulé) ainsi que du jeu des acteurs. « Cela change tellement la donne pour nous », souligne Ewan McGregor.

L’acteur britannique rendosse sa tenue d’Obi-Wan Kenobi dans une histoire qui prend place dix ans après les événements de La Revanche des Sith. Mais surtout, il s’est totalement imprégné de ces décors virtuels mêlant images réelles et créations en 3D. « Lorsque j’ai tourné les Episodes I à III (de Star Wars, NDLR), il y avait tellement d’écrans verts ou bleus que c’était très compliqué de rendre les choses crédibles sans rien autour de vous », se souvient-il.

« George (Lucas) était un pionnier de la technologie, du son et de l’image. Cela voulait surtout dire que nous étions le plus souvent devant un écran. C’est un sacré défi pour un acteur. Là, nous avons ce plateau incroyable. Si vous tournez dans le désert, il n’y a que du désert à perte de vue sur l’écran. Si vous volez dans l’espace, les étoiles passent devant vous. C’est incroyable. »

17 ans après la Revanche des Sith, une autre vie technologique

Son personnage a vieilli dans cette série qui se concentre sur les événements faisant la liaison entre les Episodes III et IV —Un Nouvel espoir (le tout premier film de la saga créée par George Lucas et sorti en 1977). Dix ans ont passé dans l’histoire, 17 ans dans la réalité (et bien plus encore depuis la fin du tournage). « J’ai l’impression d’avoir vécu cette fois une expérience totalement différente dans un même rôle », analyse Ewan McGregor.

Les combats de Jedi ont été chorégraphiés de la même manière, avec certes quelques nouveaux gestes, mais c’est l’immersion visuelle qui change la donne, selon lui. « Ce n’est pas parce que c’est une série TV que c’est différent du film. C’est le contexte de tournage qui est différent. Obi-Wan Kenobi est davantage un film découpé en épisodes qu’une histoire épisodique, » confie l’acteur.

Des évolutions technologiques qui ne se résument pas seulement à un décor en studio « plus vivant », mais aussi par l’ensemble du processus créatif. Car pour faire fonctionner ce plateau virtuel, il faut penser à ce qui est généralement laissé à la postproduction… en pré-production. Nous avions eu la chance de vous faire découvrir cette nouvelle technique de tournage sur le plateau de Human Space Exploration, un court film conçu par l’Agence spatiale européenne (ESA) et le studio français Duck Factory qui nous avaient embarqués sur Mars… depuis la Porte de Versailles à Paris.

Grâce au moteur Unreal Engine, le même que celui utilisé pour concevoir des jeux vidéo, les équipes de virtualisation parvenaient à recréer Mars sur l’écran et à l’animer en fonction des mouvements des acteurs et de l’angle de prise de vue choisi par la caméra de tracking. Mais tout cela avait été élaboré bien avant le tournage. « De nombreuses fois, j’ai écrit des scènes en tentant de visualiser dans ma tête comment cela prendrait forme grâce à StageCraft et comment nous pourrions tirer le meilleur parti de la technologie », analyse Deborah Chow. « C’est très excitant de pouvoir créer à partir de cette technique. »

George Lucas, pionnier et aventurier du numérique

Le site utilisé pour faire vivre Tatooine existe bien au Maroc. Mais désormais aussi sur l’ordinateur d’un technicien de cinéma si besoin, afin de s’éviter des déplacements et de faire des économies de temps comme d’argent. « Beaucoup de choses faites lors du tournage des prequels par George Lucas, le fait qu’il est poussé si tôt le numérique dans sa réalisation, tout cela nous a servi de base pour réaliser aussi Obi-Wan Kenobi », reconnaît la réalisatrice.

Et à ce sujet, Ewan McGregor a une anecdote technique qui montre que l’apport de la technologie peut être aussi positif qu’aléatoire. Il explique ainsi que L’Attaque des clones fut l’un des tout premiers films tournés avec des caméras numériques, alors à la pointe de la technologie à l’époque. Elles étaient pourtant équipées d’énormes câbles de raccordement à l’arrière et des lentilles fixes qui prenaient 30 minutes à être changées. Tout a ainsi été tourné au zoom, avec deux caméras numériques fixées sur des grues qui avaient pour mission de zoomer en avant et en arrière.

« Elles étaient raccordées à des machines dans une grande tente qui bourdonnait dans un coin du plateau. C’était tellement bruyant… qu’ils se sont aperçus en postproduction que le bruit des caméras était sur la même fréquence que la voix humaine et que tout était inaudible. Nous avons donc dû faire en postsynchronisation tous les dialogues de l’Episode II », se rappelle-t-il. Et d’en rigoler encore aujourd’hui : « Les caméras étaient tellement nouvelles qu’aucun des bugs n’avait encore de solution. »

Star Wars a évolué, la technologie aussi. « Le jour et la nuit » pour Ewan McGregor entre sa première expérience intergalactique et ce rôle qu’il reprend avec plaisir. « Entre la série et les films Star Wars précédents, la technologie a énormément évolué. Cela m’a aidé aussi dans mon personnage. C’est plus facile de lui donner corps dans les scènes importantes. Je voulais qu’il se rapproche du Obi-Wan de Sir Alec Guinness (l’acteur initial de La Guerre des Etoiles, NDLR) dont j’ai pratiquement le même âge aujourd’hui et je pense que cela m’a aidé à mieux m’en rapprocher, » conclut-il.

La série Obi-Wan Kenobi est désormais disponible sur Disney+ à raison de deux premiers épisodes, puis d’un par semaine à compter du 4 juin (6 épisodes au total).