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Test du HP SlateBook 14, un ordinateur portable sous Android

Avec le SlateBook 14, HP tente un pari un peu fou : développer un ordinateur avec un écran tactile de 14 pouces qui tourne entièrement sous Android, un système d'exploitation pensé en premier lieu pour les smartphones et tablettes tactiles. Ici, pas d'hybride ni de convertible, le clavier et l'écran ne font qu'un, à la manière d'un ordinateur portable classique. Vendu à partir de 399 euros, le SlateBook 14 entre en concurrence avec des ordinateurs portables plus standard. Android est-il une réelle valeur ajoutée ? Tentons de découvrir les forces et faiblesses de cet ordinateur portable sous Android.

HP SlateBook 14

Lorsque HP a annoncé le SlateBook 14, l'information la plus étonnante était la présence d'Android en tant que système d'exploitation. C'est le premier ordinateur portable au format classique de la marque sous Android, mais pas le premier ordinateur équipé de l'OS mobile de Google puisqu'au début de l'année, HP a sorti un ordinateur de bureau tout-en-un sous Android lui aussi. Les deux ordinateurs possèdent la même base technique : un SoC Tegra 4 de Nvidia basé sur des cœurs ARM. L'idée en soi n'est pas si mauvaise puisque les processeurs ARM sont connus pour leur efficacité énergétique supérieure aux processeurs x86 d'Intel ou AMD. D'ailleurs, certaines rumeurs laissent entendre qu'Apple pourrait à l'avenir sortir un MacBook Air doté d'une puce ARM. Mais n'est-ce pas un peu tôt ? On peut en effet regretter que HP ait choisi le Tegra 4, une puce qui commence à dater un peu. Un Tegra K1 aurait été sûrement mieux adapté à un usage ordinateur portable, mais nous allons voir ce point en détail lors du test. Commençons par la fiche technique.

Une tablette dans un corps ordinateur portable

A la vue de la fiche technique et en oubliant l'écran de 14 pouces, on pourrait très bien être en présence d'une tablette. L'espace de stockage peut sembler faible pour un ordinateur portable puisqu'il faudra se contenter d'une puce de mémoire flash de 32 Go. Une version de 16 Go existe également, mais il semblerait qu'elle ne soit pas destinée à la France. Finalement, à l'usage, les 32 Go se révèlent suffisants puisque les applications Android ne prennent pas énormément de place. Pour les plus gourmands, un slot micro-SD est présent histoire d'augmenter la capacité de l'appareil.

Les dimensions d'un ultrabook

HP SlateBook 1417

Le design du SlateBook 14 fait penser aux ultrabooks mis en avant par Intel. L'ordinateur de HP ne peut pas bénéficier de cette appellation puisqu'il faut remplir un cahier des charges assez précis et notamment au niveau du processeur. Les dimensions en tout cas font réellement penser à un ultrabook : seulement 1,6 cm d'épaisseur et un poids de 1,7 kg. Pratique pour le glisser dans un sac sans qu'il se fasse trop sentir.

Le design est en plus particulièrement réussi. Le mélange de jaune mat et de noir légèrement brillant est vraiment une réussite visuelle. Les touches de jaune ne sont pas extravagantes et donnent du dynamisme à l'ensemble. On sort un peu de l'univers austère des ordinateurs portables où le noir est omniprésent. On aimerait bien voir ce genre de design sur les ordinateurs portables plus classiques.

Niveau conception, la charnière semble solide. En revanche, c'est dommage puisqu'on aperçoit les trous de fixation, ce qui casse un peu la pureté du design. Concernant le corps de l'ordinateur, celui-ci semble un peu trop flexible. On peut en effet tordre légèrement l'écran ainsi que la partie basse qui abrite le clavier. D'ailleurs, concernant ce dernier, la frappe n'est pas très agréable puisque la coque a tendance à s'enfoncer lors de la frappe. De plus, la barre espace a un comportement étrange : elle est un peu trop molle.

Le trackpad est plutôt bien dimensionné et dispose d'un clic physique, mais aussi tactile. Pas de bouton droit puisqu'on est sous Android et les aficionados de Mac OS de la première heure ne seront donc pas perdus. Le trackpad possède le support du scroll tactile : il est possible de scroller avec deux doigts vers le bas ou vers le haut. Le sens de défilement est naturel : lorsque vos doigts vont vers le bas, la page remonte. Malheureusement, il est impossible de changer pour un comportement plus classique.

Dans l'ensemble, le format du SlateBook 14 est agréable, que ce soit ouvert ou fermé. Le poids léger de l'ordinateur permet de se balader avec chez soi à une main. Fermé, il rentrera aisément dans une petite sacoche pour l'emporter facilement à l'extérieur.

Ecran du Slatebook 14

HP n'indique pas le type de dalle utilisé. Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas de l'IPS. Si les angles de vision horizontaux sont assez bons, on ne peut pas en dire de même pour les angles de visions verticaux. Finalement, ce n'est pas trop un souci puisque l'inclinaison de l'écran se règle. Dommage, car celle-ci ne dépasse pas environ 60° alors qu'il aurait été préférable de pouvoir poser l'écran à l'horizontale, voire même de pouvoir retourner l'écran contre la coque du portable pour ensuite l'utiliser en mode tablette, à l'image du Yoga de Lenovo.

La luminosité de la dalle n'est pas forcément très élevée avec 270 cd/m2. On évitera donc d'utiliser l'ordinateur en extérieur en plein soleil d'autant plus que la dalle n'est ni mate ni traitée anti-reflets.

On note en revanche quelques fuites de lumières à droite et à gauche de la dalle, le long des bordures, qui sont particulièrement visibles sur fond blanc. Sur fond noir, un léger clouding (taches blanches) apparaît, mais rien de bien gênant. Le plus gros défaut provient de la réaction de la dalle au toucher. En effet, lorsque l'on touche la dalle au niveau des bordures droite et gauche, une "vague" se forme qui vient légèrement déformer l'image ainsi que les couleurs. Pas très sérieux pour une dalle tactile et c'est le genre de soucis que l'on retrouve habituellement sur les produits bas de gamme.

L'autre reproche que l'on peut faire à l'écran concerne les bordures de la dalle. Nous ne parlons pas des bordures en plastiques qui viennent protéger la dalle, mais de celles qui font partie de cette dernière. Sur la plupart des écrans, la dalle s'arrête là où commence les bordures en plastique. Sur le SlateBook, ce n'est pas le cas et on trouve une bordure d'environ 1 cm qui encadre l'ensemble de la dalle. On perd donc en surface d'affichage et l'effet n'est pas très esthétique.

Performances

Au niveau des performances, le SlateBook 14 nous a déçus. Nous avions introduit ce test en indiquant qu'il aurait été préférable, selon nous, d'équiper l'ordinateur d'un Tegra K1 et nous maintenons nos propos après avoir testé les performances. En cas d'usage modéré (navigation sur Internet, lecture de vidéo), le SlateBook se débrouille plutôt bien. Mais lorsqu'on met à profit les capacités multitâches de l'ordinateur, on commence à sentir les limites du Tegra 4. L'écriture d'une news sur Google Chrome releva de l'exercice périlleux comme vous pourrez le voir dans la partie logicielle.

Au niveau des benchmarks, le résultat est tout aussi décevant. Nous avons comparé le SlateBook à la Shield Tablet (équipée d'un Tegra K1) à la Shield Portable (équipée d'un Tegra 4) et enfin à l'Oppo Find 7a (équipé d'un Snapdragon 801). Sur tous les tests, le SlateBook se situe derrière les autres appareils. C'est dommage qu'un ordinateur portable soit moins performant qu'une tablette, une console de jeu ou qu'un smartphone puisqu'a priori, l'usage d'un ordinateur requiert plus de puissance que les autres appareils et sa capacité à dissiper la chaleur est censée être plus élevée.

Android Jelly Bean pur

Pour le système d'exploitation, la première mauvaise surprise nous vient de la version d'Android utilisée. Pour un produit sorti à l'été 2014, on pouvait s'attendre à Android KiKat. Mais non, à la place, on se retrouve avec Android Jelly Bean 4.3 en version brute de décoffrage. HP n'a pas rajouté une interface constructeur, pour le plus grand plaisir de ceux qui préfèrent Android, le vrai. Mais cela donne quand même l'impression d'être face à un produit hybride à moitié fini. L'interface d'Android n'est clairement pas adaptée à un ordinateur portable. Prenons l'exemple de Google Chrome : la barre d'adresse se cache lorsque vous commencez à scroller. Sur un écran de 13 pouces, ce n'est pas la peine, et c'est une perte de temps pour taper une nouvelle adresse. A l'ouverture d'un nouvel onglet, le "curseur" n'est pas positionné dans la barre d'adresse. Il faut donc cliquer dedans pour taper une adresse. Vraiment pas pratique.

SlateBook Android

Pour le challenge, nous avons tenté de rédiger un article avec le SlateBook. Autant vous dire tout de suite, l'exercice s'est révélé délicat et s'est terminé sur l'ordinateur habituel. 3 onglets différents étaient ouverts : les mails, Wordpress et des onglets avec quelques images. Arrivée à la moitié de la news, le moindre scroll vertical faisait ralentir la machine. La sélection d'une partie de texte se révèle aussi être une mission impossible puisqu'Android n'est pas adaptée à l'utilisation du trackpad pour ce genre de manipulation. Enfin, les accents circonflexes n'étaient par reconnus. Bref, une expérience malheureuse que votre serviteur n'est pas près de renouveler.

HP a rajouté quelques éléments à Android du fait de l'utilisation du Tegra 4. C'est notamment le cas de certains paramètres comme la partie Économie d'énergie qui permet de régler le Tegra 4 sur trois modes : Optimiser la performance, équilibre ou économiser la batterie. A chaque fois, le nombre de cœurs et leur fréquence sont modifiés. Une limite d'images par seconde (réglée à 30 pour équilibre et économie de la batterie) entre également en jeu. On trouve aussi le HP Cool Control qui permet d'éviter à l'ordinateur de chauffer en réglant de manière dynamique les paramètres de performances selon la température de l'ordinateur.

Le constructeur a également inclus quelques logiciels dans l'ordinateur. C'est le cas des logiciels HP de base (HP ePrint, File Manager, All-in-One Remote, Connected), mais également d'autres applications d'éditeurs tiers (Splashtop, Skitch ou encore Kingsoft Office). La Tegra Zone est également de la partie du fait de la présence de la puce de Nvidia.

Nous avons également testé quelques jeux. Autant vous dire tout de suite, le résultat n'est pas très bon, non pas à cause des performances, mais à cause du format. Tout d'abord, le clavier handicape légèrement l'accès à la surface tactile de l'écran puisqu'on ne peut pas "coller" l'écran à ses yeux. Ensuite, les jeux qui sont conçus pour une utilisation verticale sont quasiment inexploitables puisqu'ils s'affichent alors sur une partie minuscule de l'écran. Enfin, le trackpad n'est pas utilisable dans les jeux. Impossible de jouer dans ces conditions, dommage.

SlateBook Android 2 SlateBook Android 3 SlateBook Android 4

Une autonomie correcte

HP annonce une autonomie de 9 heures sans donner plus de détails. Selon notre expérience, il est possible d'atteindre ce chiffre en surf Web si l'on baisse légèrement la luminosité. Nous avons également effectué notre test habituel qui consiste à lire une vidéo sur YouTube pendant une heure avec la luminosité au maximum et un casque branché à l'ordinateur. La capacité de la batterie a perdu 17 %, ce qui est plutôt correct pour un appareil équipé d'une dalle de 14 pouces.

HP a implanté les fonctionnalités Tegra pour réduire la consommation ainsi qu'une fonction maison qui réduit la fréquence du processeur en cas de surchauffe. En les activant, on peut grappiller encore un peu plus d'autonomie, mais au détriment des performances déjà modestes de l'ordinateur.