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Test de la HP Slate 7 VoiceTab, une tablette-téléphone de 7 pouces

HP vient de renouveler sa gamme de tablettes et a sorti en juin dernier deux appareils assez étranges : les phablettes HP Slate 6 VoiceTab et Slate 7 VoiceTab. Qu’y a-t-il d’étrange à sortir des tablettes de 6 et 7 pouces ? Pas grand-chose. En revanche, on est un peu plus étonné lorsque l’on apprend que ces appareils immenses font également office de téléphone… Nous avons passé quelques jours en compagnie de la Slate 7 VoiceTab et nous serions bien en peine de vous la conseiller.

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Fiche technique :

Si vous suivez un tantinet l’actualité du monde des smartphones, il ne vous aura pas échappé à la lecture de cette fiche technique que l’on a affaire ici à un produit d’entrée de gamme. Les indices ne manquent pas. Entre une antique version d’Android (l’increvable Jelly Bean en 4.2.2), un processeur dont le fondeur n’est pas spécialement connu pour les performances de ses puces, des mensurations pas franchement sexy et l’intégration notable de deux ports SIM, pas de doute, c’est un produit chinois et surtout, un produit chinois qui ne sent pas forcément la qualité. Seul espoir dans cette tablette aux caractéristiques digne de 2012 : un écran HD qui, sur le papier, peut donner un peu d’espoir. Et encore, comme nous le verrons plus bas, il n’est pas certain que ce soit un point fort...

 

Design : banalité j’écris ton nom

Soyons franc et direct, la HP Slate 7 VoiceTab n’a pas grand-chose d’un téléphone. L’appareil ressemble à une tablette et elle a clairement été conçue en tant que telle. Ses dimensions de 189 × 115,4 × 9,5 mm laissent planer peu de doutes à ce sujet. À titre de comparaison, ce sont pratiquement  les mêmes dimensions que la Nexus 7. Impossible donc de l’utiliser à une main et difficile de téléphoner en collant le haut-parleur à l’oreille (même si c’est possible). À ce sujet, on se demande d’ailleurs pourquoi HP n’a pas inclus d’office dans la boîte un kit mains libres. Il faut donc en avoir un sous la main ou une oreillette Bluetooth pour pouvoir téléphoner confortablement et sans faire l’objet de moqueries bien méritées.

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Concernant le design en lui-même de la chose, il est d’une effrayante banalité. On tient là une tablette rectangulaire, cerclée de plastique brillant imitation métal et ornée de deux haut-parleurs en haut et en bas. Faut-il le préciser ? Tout est en plastique, de la grille des haut-parleurs à la coque arrière. Les bords d’écrans ne sont pas particulièrement minces (et c’est un euphémisme), les tons de noir sur gris sont tristounets, l’écran laisse de belles traces de doigts à chaque passage bref, on dirait que cet appareil a été conçu par un ingénieur venant tout juste d’apprendre son licenciement et qui viendrait de sortir d’une projection du dernier film de Luc Besson. Au bord du suicide, en quelque sorte.

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Il y a peu de choses à remarquer concernant les tranches de la Slate 7 VoiceTab. À l’exception de l’encoche permettant de soulever la coque arrière, la tranche droite est vierge. Celle de gauche, logiquement, accueille les boutons de volumes et d’allumage de la tablette. En haut se trouve le port USB ainsi que la prise jack, tandis qu’un minuscule trou fait office de microphone en bas.

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La coque arrière est peut-être ce qui sauve cette tablette du naufrage. En soi, elle n’a rien de particulièrement spécial. Son plastique est relativement agréable au toucher et ne conserve pas les traces de doigt. Elle est surtout détachable et peut être échangée avec des coques de couleurs différentes. HP nous avait présenté des coques vertes, violettes ou bleu que l’on peut acheter pour une vingtaine d’euros. Après tout, c’est mieux que ce gris argenté fort triste…

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Un écran très moyen

Sur le papier, l’écran de la Slate 7 VoiceTab est certainement son plus grand point fort. Il s’agit là d’un écran HD en 1280 × 800 (un ratio 16/10, donc) de technologie IPS LCD et d’une résolution d’environ 216 ppp. Et ce n’est pas le plus bel affichage que l’on a pu voir cette année, loin de là.

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Le premier défaut flagrant de cet écran provient de la surface d’affichage en elle-même. La vitre et l’écran sont assez éloignés loin de l’autre. Ce qui a pour conséquence d’afficher des reflets très importants qui gâchent littéralement le champ de vision. Si on ne nie pas l’utilité de ces reflets pour se recoiffer, on remettra en doute l’utilité d’un tel accessoire lors d’une utilisation quotidienne. Il faut en effet veiller en permanence à ce que la tablette reste bien en face des yeux et ne capte pas le moindre reflet de lumière émis par une lampe, une fenêtre ou un rayon de soleil. Ces reflets sont d’autant plus agaçants qu’ils mettent encore plus en valeur des traces de doigts déjà très visibles sur la surface de l’écran…

On le disait un peu plus haut, on voit très bien qu’il y a un écart très visible entre la vitre et l’écran tactile de la tablette. Non seulement c’est très laid, mais cela n’aide en rien les angles de visions. Ces derniers ne sont pas trop mauvais, mais passé un certain angle, une grande partie de l’écran s’assombrit. Le bon point dans tout cela, c'est qu'il n'y pas de fuite de lumière. C’est toujours ça de pris.

Les couleurs sont quant à elles médiocres. Le rouge est potable et n’a pas trop tendance à tirer sur le orange et le noir n’est pas trop clair. Mais les couleurs manquent toutefois de chaleur et se révèlent bien pâles et ternes dans l’ensemble. HP est semble-t-il bien conscient de ces défauts et n’a pas hésité à pousser franchement la luminosité de cette tablette. C’est assez rare sur des appareils d’entrée de gamme, mais il n’a pas été nécessaire de mettre la luminosité au maximum pour voir quelque chose.

 

Android 4.2.2 à la mi-2014, sérieusement ?

Il n’y a aucune surprise au niveau de l’aspect logiciel, il s’agit d’une version Stock, pure, d’Android dans sa version 4.2.2. Autrement dit, il s’agit d’une vieille version d’Android qu’on espérait ne pratiquement plus rencontrer sur des appareils sortis au milieu de l’année 2014. Et il n’y a pratiquement aucun espoir pour que cette tablette passe un jour à KitKat, pourtant bien mieux adapté à des composants d’entrée de gamme.

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Cette version Stock est vraiment ce qu’il existe de plus basique pour Android, avec ses avantages et ses inconvénients. Il n’y a donc aucune surcouche, les menus des paramètres sont d’une très grande simplicité, tout comme les applications de contacts ou d’envoi de SMS. D’un autre côté HP n’a comblé aucun des manques pénibles de cette version. Impossible d’avoir un pourcentage de batterie dans la barre d’état et il faut passer par le menu des paramètres du clavier Google pour désactiver le bruit des touches lorsque l’on rentre du texte. Ça n’aurait pas coûté grand-chose de réparer ce genre de détail agaçant.

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HP, de son côté, a pré-installé une poignée d’applications anecdotiques sur la Slate 7 VoiceTab. Parmi elles se trouvent Box, le Dropbox-like de HP, HP ePrint pour imprimer des documents depuis sa tablette, WPS Office, un lecteur et éditeur de documents issus de Microsoft Office pour Android et Skype. Rien de bien transcendant et il n’est pas possible de les désinstaller.

 

Des performances dans la fourchette basse

À tablette d’entrée de gamme, composants d’entrée de gamme. La Slate 7 VoiceTab ne vend pas du rêve. Entre un processeur Marvell PXA1088 pratiquement inconnu au bataillon, un GPU Vivante GC1000 sans véritable tonus et 1 Go de RAM, on est très loin de ce que l’on peut attendre d’un appareil vendu 250 euros environ. Surtout quand on commence à la comparer à la Nexus 7, par exemple.

Les benchmarks parlent d’eux-mêmes. Moins de 12 000 points sur AnTuTu, un peu plus de 3700 sur Quadrant et un très modeste 33,5 FPS de moyenne sur Epic Citadel confirment bien nos craintes : les performances de cette Slate 7 VoiceTab sont vraiment mauvaises. À titre de comparaison, la phablette d’Archos, la 64 Xenon affichait un score de 16739 sur AnTuTu et approchait le 45 FPS sur Epic Citadel. On n’ose même pas réaliser la comparaison avec une Nexus 7.

Le pire dans tout cela, c’est que cette faiblesse des performances se ressent lors d’un usage quotidien. Passer d’une page à l’autre sur le launcher fait ramer la tablette, la navigation au sein des applications ou des menus des paramètres est pénible tant l’ensemble est lent et des jeux simples comme Jetpack Joyride ont tendance à afficher des chutes de framerate de temps à autre. Difficile aux vues de ces performances de conseiller cette tablette, que ce soit pour un usage loisir et encore moins pour un usage professionnel. En termes de performances, c’est sûrement ce qu’on a vu de pire cette année dans cette gamme de produits.

 

Communication : un appareil très complet

La Slate 7 VoiceTab est également un très gros téléphone équipé d’un double port carte SIM, l’un en 2G et l’autre en 3G uniquement. Les deux cartes SIM se gèrent directement dans le menu des paramètres d’Android et l’on peut aisément les activer ou les désactiver à la volée, leur attribuer une sonnerie spécifique ou changer d’opérateur. Nous n’avons rencontré aucun problème de réception avec notre carte SIM 3G, les débits étaient conformes à ce que nous avons l’habitude de recevoir sur un autre téléphone.

Notez également que la Slate 7 VoiceTab est théoriquement le premier appareil vendu en bundle par HP avec son service maison HP Data Pass. Cela signifie concrètement qu’une carte SIM devrait être présente dans la boîte et qu’elle permettra de disposer gratuitement pendant deux ans de 200 Mo (et non 250 comme prévu initialement) de data en 3G en France, mais aussi dans une liste de pays européens. Nous avions détaillé le programme dans cet article. Alors pourquoi utilise-t-on le conditionnel ? Parce que nous n’avons pas vu une seule trace de ce HP Data Pass dans la boîte ni dans le manuel d’utilisation fourni avec la tablette. HP a pourtant insisté sur ce point dans ces communiqués de presse et n’a pas encore répondu à nos questions à ce sujet. On espère simplement que ce HP Data Pass sera bien présent lorsque cette tablette sortira en France.

Il est possible de passer et de prendre des appels sans kit mains libres. Mais, comme j’ai pu en faire la douloureuse expérience dans la rédaction de FrAndroid, il suffit alors que cette immense tablette commence à sonner pour que l’intégralité des personnes présentes dans l’open space se retourne vers vous et rient de bon cœur de votre piteuse allure au moment de décrocher. En 2014, il n’est toujours pas socialement accepté de téléphoner avec une phablette de 7 pouces sous peine d’être couvert de ridicule. C’est aussi cela, la dure vie de reporter de l'extrême.

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Néanmoins, une fois les rires tus, la qualité d’appel est meilleure que ce que l’on pouvait penser au premier abord. Le son n’est certes pas excellent, mais il est tout à fait audible malgré sa légère tendance à rapidement saturer les graves. Mes interlocuteurs ont toutefois remarqué que les aigus sont très prononcés lorsque j’appelais avec la Slate 7 VoiceTab. En revanche, ne comptez pas téléphoner plus de cinq minutes avec ce genre d’appareil, c’est un bon moyen d’attraper une tendinite.

Le GPS est également satisfaisant. À froid, GPS Data a mis un peu plus d’une minute trente pour fixer notre position la première fois et un peu moins de 10 secondes la deuxième fois. C’est dans la moyenne des appareils de cette gamme de prix, il n’y a rien à redire à ces résultats.

 

Photo : le minimum syndical

L’aspect photographie de la tablette n’a pas été le centre des attentions de HP. On retrouve sur le dos de l’appareil un capteur de 5 mégapixels avec un autofocus sans aucun flash pour l’assister. Et que ce soit intérieur ou en extérieur, la surexposition est systématiquement de mise. La Slate 7 VoiceTab n’aime pas la lumière et les quelques clichés pris ci-dessous sont là pour en témoigner. Ce capteur est tout juste bon à prendre à des photos pratiques, mais elle ne vous ramènera jamais de followers sur Instagram.

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Une autonomie dans la norme

Avec une batterie de 4100 mAh, l’autonomie de la Slate 7 VoiceTab est dans la moyenne. Après une heure de lecture d’une vidéo sur YouTube avec le son au maximum, la batterie n’a perdu que 18 % d’autonomie, ce qui n’est pas mauvais, mais pas exceptionnel pour autant. Pour un usage normal, nous n’avons pas eu de problèmes particuliers concernant la batterie lorsqu’il s’agissait d’aller sur Internet, de consulter des réseaux sociaux ou d’envoyer des SMS ou de passer des appels. En revanche, la batterie baisse bien plus sensiblement (et le téléphone a tendance beaucoup chauffer) lorsqu'on lance des jeux.