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Test de la Xiaomi Mi Pad : un iPad Mini killer à bas prix en Tegra K1

L'annonce de la Mi Pad par Xiaomi n'a pas laissé indifférente. Le constructeur chinois avait présenté une tablette vraiment intéressante du point de vue technique à un tarif défiant toute concurrence. L'intégration du Tegra K1 de Nvidia en fait la tablette la plus performante derrière avec la Shield Tablet. L'intégration de la ROM custom MIUI et le format de la tablette nous fait fortement penser à iOS et à l'iPad Mini Retina d'Apple. Dans les faits, que donne cette tablette hybride, à mi-chemin entre Android et iOS et vendue un peu plus de 200 euros ?

Xiaomi Mi Pad12

La Mi Pad a énormément d'arguments à faire valoir. Le premier est sa fiche technique, digne d'un appareil vraiment haut de gamme. Équipée d'une dalle de 7,9 pouces au format 4/3, la ressemblance avec l'iPad Mini Retina est frappante. Les deux appareils partagent d'ailleurs la même définition, au pixel près, à savoir 2048 x 1536 pixels, ce qui nous donne une résolution de 324 PPP digne d'un écran Retina vanté par Steve Jobs. Mais là où la tablette de Xiaomi laisse sur le carreau tous ses concurrents, c'est sur son SoC. On a le droit au Tegra K1 de Nvidia dans sa version 32 bits avec sa puce graphique Kepler qui permet, en théorie, d'atteindre des performances graphiques vraiment élevées par rapport à ce que fait la concurrence actuellement. C'est la puce que l'on trouve dans la Shield Tablet de Nvidia, une tablette dédiée aux joueurs.

Xiaomi Mi Pad13

Xiaomi ne s'arrête pas à ces composants, mais pousse la fiche technique encore plus loin. Il y a quelques jours, nous vous avions préparé un dossier qui abordait les différentes normes Wi-Fi. Le constructeur chinois fait fort en intégrant ce qui se fait de mieux pour une tablette : une puce Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac avec le support de deux canaux spatiaux (2x2) qui permet, en théorie, un débit théorique maximal de 866 Mbps avec un routeur compatible. Niveau stockage, Xiaomi rajoute une couche, avec une version à 16 Go et une autre à 64 Go. Il y a bien sûr un slot micro-SD (sous forme de chariot extractible pour préserver le design de l'appareil) compatible avec les cartes jusqu'à 128 Go. Enfin, pour finir en beauté, on trouve une batterie d'une capacité de 6700 mAh. Mais dans les faits, que donne cette fiche technique ?

Caractéristiques de la Xiaomi Mi Pad

 

Un iPad Mini Retina en plastique

Au niveau du design, Xiaomi suit la tendance tout en essayant de se démarquer. Si Apple avait fait des iPad en plastique, ils auraient sûrement eu un design similaire à la Mi Pad. La coque arrière est réalisée en plastique et le constructeur chinois laisse le choix de la couleur : gris, blanc, vert, bleu, jaune et rose. On trouve les deux haut-parleurs en bas de la coque et le capteur photo en haut à gauche. Le point fort de la Mi Pad, c'est son format. Dans la main, la taille est parfaite pour une tablette et on peut facilement la tenir à une main au format vertical. À l'horizontale, il faut toutefois utiliser les deux mains à cause du poids de la tablette, un peu trop lourd pour une seule main. La taille de 7,9 pouces au format 4/3 permet de glisser la tablette dans un sac lors des voyages et de la sortir dans les transports en commun sans avoir l'impression d'avoir une ardoise entre les mains.

Xiaomi Mi Pad10

Xiaomi a également pensé à mettre quelques LED sur sa tablette. En haut de la dalle, on trouve une LED qui s'illumine selon la capacité de la batterie ou les notifications. Bleu (ou n'importe quelle couleur choisie par l'utilisateur) pour vous prévenir des nouvelles notifications et rouge, orange ou vert pour la batterie. On fera le même reproche à cette LED que celui qu'on a pu faire aux Oppo Find 7 et 7a : n'importe quelle notification allumera la LED, et il est impossible de choisir avec plus de finesse son comportement. Avec une ROM custom, Xiaomi aurait pu faire un effort sur ce point. En bas de l'écran, on trouve trois LED blanches qui illuminent les trois boutons (tactiles) : multitâches, accueil ou retour. Leur luminosité est extrêmement bonne et peut être réglée : éteinte, allumée pendant une durée spécifiée par l'utilisateur, ou toujours allumée.

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Au niveau qualitatif, l'appareil de Xiaomi s'éloigne tout de même légèrement des standards de la marque à la pomme. Ici, pas d'utilisation de métal pour la coque, mais un plastique qui semble toute de même d'une bonne qualité, mais qui glisse un peu lorsqu'on a les mains moites. Il est de type brillant, mais juste ce qu'il faut pour donner un aspect attirant sans trop refléter la lumière. Les boutons du volume et de sortie de veille reprennent un style métallique, mais sont en réalité réalisée en plastique. Dommage, Xiaomi aurait pu faire usage de métal histoire de venir concurrencer Apple sur le segment des matériaux utilisés. Enfin, le dernier point négatif (mais cela peut être une histoire de goût), c'est la présence du logo Xiaomi en haut à droite de l'écran, juste au-dessus de la dalle. Il est certes discret, mais se repère tout de même facilement lors de la lecture d'un contenu sombre sur l'écran. Un détail, mais le succès d'Apple tient justement à ce goût pour le détail.

Un écran 4/3 très haute définition

L'écran de la Mi Pad est plutôt bon. Ce qui saute aux yeux, c'est la finesse d'affichage. Avec une définition de 2048 x 1536 pixels sur une dalle de 7,9 pouces, c'est normal puisqu'on a le droit à une résolution de plus de 300 PPP, la limite basse du Retina selon Steve Jobs. N'importe quel contenu est vraiment agréable à regarder, que ce soit un site web affiché en plein écran sans avoir besoin de zoomer. Du point de vue des couleurs, les noirs sont plutôt bons pour une dalle IPS (même si pas aussi profonds que sur de l'AMOLED) et les couleurs semblent assez fidèles. Le contraste semble lui aussi correct, mais malheureusement, la luminosité n'est pas le point fort de la Mi Pad. Elle n'est pas catastrophique, mais ce n'est pas la luminosité qui distinguera l'écran de la Mi Pad des autres. On sera juste un peu handicapé en extérieur sur des fonds sombres. Les larges angles de visions rattrapent ce petit défaut.

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MIUI 5.5 : sobriété et ergonomie

Si c'est bien Android KitKat 4.4.4 qui est embarqué dans la Mi Pad, ce n'est pas la version de base du système d'exploitation de Google qui est présente. A la place, on trouve MIUI 5, la célèbre ROM custom de Xiaomi qui est disponible pour de nombreux terminaux, et pas seulement ceux du constructeur chinois. Sur notre appareil, c'est la version 4.8.8 de la ROM qui était installée avec ce qui semble être des bribes de MIUI 6 pour le design. Au niveau des numéros de version, Xiaomi n'est pas clair du tout puisqu'ils ne reflètent pas la version de MIUI. Des détails qui ne manqueront pas de perdre les néophytes, d'autant plus que de base, la Mi Pad n'est pas livrée avec les applications Google (Play Store, Chrome, etc.). Pour les installer, il faut passer par la case root. Pour bénéficier de la langue française (en plus de l'anglais présent par défaut), il faudra installer une version spéciale de la ROM. La version livrée par Belchine était déjà rootée, francisée et équipée du Play Store. Pour information, MIUI 6 en version finale devrait arriver d'ici peu sur la Mi Pad.

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Par rapport aux Redmi Note et Mi3 que nous avons pu tester il y a quelques semaines avec MIUI 5, le design de MIUI 6 apporte de nombreuses nouveautés. Tout d'abord le style global de l'interface est davantage flat et fait plus penser à iOS que MIUI en version 5. L'interface est légère, l'utilisation des couleurs est subtile puisque MIUI 6 fait beaucoup appel aux fonds blancs, voire transparents, laissant apparaître les éléments en fond, à la manière d'iOS 7. Le rendu est vraiment agréable à l'œil et fait clairement penser au système d'exploitation d'Apple. La comparaison ne s'arrête pas là puisque le panneau des réglages ressemble comme deux gouttes d'eau à celui d'iOS, tout comme la gestion du multitâche avec l'aperçu des applications en grand et une petite icône en dessous. A noter également, le launcher qui reprend le principe d'iOS puisque toutes les applications installées sur la Mi Pad apparaissent directement sur l'écran d'accueil. Ceux qui sont séduits par le design simple et épuré d'iOS devraient être aux anges avec MIUI 6. Pour les autres, MIUI 6 reste une ROM très agréable à utiliser puisqu'elle n'est pas surchargée et les manipulations du quotidien sont vraiment intuitives.

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Une tablette pas vraiment à l'aise dans les films

Si l'écran de 7,9 pouces au format 4/3 est très agréable pour la navigation sur Internet (en mode portrait) ou les jeux, on ne peut pas en dire autant pour des usages orientés multimédias. Les séries sont la plupart du temps au format 16/9, ce qui implique des bandes noires disgracieuses en bas et en haut de la vidéo. Mais le pire concerne les films au format CinemaScope (la grande majorité) : les bandes noires sont encore plus épaisses et nuisent réellement au confort visuel. On a l'impression d'avoir face à nous un écran minuscule. La Mi Pad ne sera donc clairement pas destinée à la lecture de films.

Un petit mot sur les capteurs photo. On trouve un 8 mégapixels à l'arrière et 8 mégapixels à l'avant. Leur ouverture à f/2.0 devrait permettre de bénéficier de bonnes performances en basse luminosité, mais ce n'est pas vraiment le cas. Si les deux capteurs parviennent à réaliser des bons clichés (mais un peu bruités) avec des bonnes conditions lumineuses, dès que la lumière se fait plus rare, les photos manquent clairement de piqué et le bruit est omniprésent. On évitera donc de se servir de ces deux capteurs dans un endroit sombre.

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Un Tegra K1 (presque) au top

Du point de vue des performances, la Mi Pad fait plutôt fort. Ce n'est pas très étonnant lorsque l'on connaît sa configuration matérielle : un Tegra K1 qui comporte quatre cœurs Cortex-A15 (et un cinquième cœur compagnon moins gourmand en énergie) cadencés à 2,2 GHz, assistés par 2 Go de mémoire vive et une puce graphique Kepler, vraiment très performante. Sur les benchmarks, la tablette de Xiaomi confirme sa supériorité avec un score de 50 500 sur AnTuTu (en version 5.0, ce qui empêche pour rappel de comparer avec les scores obtenus avec une version antérieure). C'est vraiment un score élevé qui place la Mi Pad au-dessus des autres appareils haut de gamme du moment. Seule la Shield Tablet fait mieux que la Mi Pad.

Sur les bench graphiques, la Mi Pad se place derrière la Shield Tablet, mais devant les autres concurrents : 24 360 sous Ice Storm Unlimited, 53,4 FPS sous T-Rex offscreen et 27,2 FPS sous Manhattan offscreen. Nous avons tout de même lancé ces deux derniers tests en onscreen pour mesurer la perte de performance due à la définition de l'écran supérieur au Full HD. Avec respectivement 19,7 et 38,9 FPS, on perd environ 38 % de performances pour une définition 50 % plus élevée que le Full HD.

Dans les jeux, la Mi Pad se débrouille un peu moins bien qu'espéré, même avec la puissance de la tablette réglée sur Haute performance. En fait, comme de nombreux terminaux, la Mi Pad fait varier la fréquence de son processeur en cas de chauffe. Sur une partie de Real Racing 3 qui dure 20 minutes, la vitesse du processeur a passé une partie de son temps (22 %) à sa fréquence maximum, mais plus de la moitié de son temps (53%) en dessous de 2 GHz. Le résultat : un framerate moyen (le taux d'images par seconde moyen sur 20 minutes) inférieur à celui atteint par la Shield Tablet sur le même exercice : 46 FPS contre 51 FPS avec un minimum situé à 30 FPS pour la Mi Pad contre 40 FPS pour la Shield Tablet. La conception de la Mi Pad ne permet donc pas de tenir la fréquence du Tegra K1 à son maximal contrairement à la Shield Tablet et cela se voit sur le graphique puisque le framerate moyen chute au bout d'une dizaine de minutes de jeu. On se doit toutefois de nuancer le propos puisque la Mi Pad fait mieux que tous les concurrents équipés en Adreno, Mali ou PowerVR.

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Par défaut, et comme tous les appareils Tegra, la Mi Pad n'est pas reconnue correctement par Real Racing 3. Les détails graphiques sont alors réglés au minimum, mais il est possible de les modifier avec une manipulation expliquée sur les forums XDA Developers. Toutefois, il semble que le jeu soit rendu en 1080p et ensuite upscalé à la définition de la tablette. Notons également la présence du Tegra Zone (Tegra K1 oblige) qui permet d'avoir accès à un catalogue de jeux spécialement optimisés pour la puce de Nvidia et dont le niveau de détail est plus élevé que sur les autres appareils.

Au quotidien, l'interface de la Mi Pad est plutôt fluide. En revanche, quelques accrocs sont à signaler. C'est notamment le cas lorsque la fenêtre de notifications se referme et qu'on l'accompagne avec le doigt : une énorme saccade intervient. Nous ne savons pas si cela vient de MIUI ou de notre ROM francisée. Pour le reste, aucun souci à signaler et l'ensemble respire la réactivité.

 

Une autonomie dans la moyenne

L'autonomie de la Mi Pad est plutôt bonne, grâce à sa batterie de 6800 mAh. Mais le Tegra K1 se révèle gourmand puisque sur notre test habituel (lecture d'une vidéo 720p sur YouTube en Wi-Fi pendant une heure et luminosité au maximum), la capacité de la batterie a chuté de 16 %. Une autonomie d'environ 6h30 donc en lecture de vidéo sur Internet. Avec la lecture d'une vidéo en local ou en diminuant la luminosité en en coupant le Wi-Fi, on peut surement aller au-delà. Avec des jeux gourmands et en activant le mode haute performance, il ne faut pas compter dépasser 3h30. Avec le mode de performance réglé sur balance, on peut atteindre les 4h. Des chiffres qui restent tout de même bons et supérieurs à ceux de la Shield Tablet.

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Merci à Belchine pour le prêt de la Xiaomi Mi Pad !