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Apple, Google, Amazon, Xbox… combien les stores font-ils payer les développeurs ?

Pris récemment sous le feu des critiques pour sa gestion de l'App Store d’applications et sa commission prise (30 %), et avant d’être entendu par le Congrès la semaine prochaine dans le cadre d’une enquête pour position anticoncurrentielle en compagnie des autres membres des GAFAM, Apple a sollicité un cabinet de conseil pour analyser les pratiques des différents stores d’applis envers les développeurs. Mais surtout montrer que le reproche qui lui est fait de prélever 30 % de commission n’avait rien d’exceptionnel ou d’outrancier.

L'agence Analysis Group qui s'est penchée sur les différents stores et marketplaces d’e-commerce explique avoir été sollicitée par Apple pour réaliser l'étude, mais l’avoir effectuée et en avoir tiré des conclusions en toute indépendance. Plus que de savoir si cela donne raison ou tort à Apple dans son approche de la relation avec les développeurs, et sachant que la marque californienne communique fréquemment sur les chiffres d’affaires de son App Store et sur ce qu’elle reverse à ceux-ci, le plus intéressant se situe surtout sur ce que touchent véritablement ces derniers lorsque vous réalisez un achat en ligne et même en boutique.

Les 30 % de commission, une habitude bien ancrée

Le principe de ces places de marché digitales repose sur le lien de confiance entre le vendeur (développeur, créateur, producteur) et l’acheteur. Si la qualité et la quantité sont au rendez-vous, l’acheteur comme le vendeur y trouvent son compte. Sauf qu’un troisième larron s’immisce dans la relation en étant le faiseur de rencontres par ses investissements dans l’écosystème (fournir les outils pour produire du contenu/des applis aux développeurs), ce qui lui octroie un droit de passage (la commission), mais aussi des devoirs (s’assurer que tout fonctionne en premier lieu). L’App Store d’Apple, le Play Store de Google, l’Amazon Store ou même les Xbox et PlayStation Store fonctionnent ainsi.

Première conclusion de cette étude : les magasins d’applications et de ventes de contenus numériques ont un fonctionnement assez similaire à celui d’Apple souvent critiqué. Que ce soit Google, Apple, Microsoft, Nintendo ou même Amazon, le taux de commission de 30 % prélevé sur le prix de vente d’une appli ou d’un jeu est une habitude bien ancrée. Le même taux est pris sur les achats intégrés de contenus ou services. Et Analysis Group rappelle qu'il en était de même du temps des Nokia Store, Windows Phone Store et BlackBerry World avant qu'ils ferment.

En revanche, on note quelques différences en année 2 d’un abonnement où Apple fait baisser sa commission à 15 % tout comme Google tandis que Microsoft et Amazon maintiennent leurs tarifs auprès des développeurs, Samsung faisant du possible cas par cas. Fin 2020, Apple a même réduit à 15% sa commission pour les applications à moins d'un million de téléchargements et de revenus en dollars. Et ce, dès la première année.

Mais la commission n'est pas le seul reproche fait à Apple. Les développeurs ont souvent critiqué le fait qu'il était impossible de sortir du fonctionnement de l'App Store, même pour des achats intégrés ou abonnements complémentaires. Tout est centralisé. Et Apple empêche ainsi les possesseurs d'iPhone ou d'iPad, comme les développeurs d'applis de pouvoir trouver d'autres solutions en dehors comme cela existe pour Android, ne pouvant ainsi se départir du paiement de la dîme. Un problème que soulève l'étude aussi.

Jeux vidéo : du simple au double

Dans le secteur du jeu vidéo, le fonctionnement est le même auprès des ténors que sont Nintendo, Xbox et PlayStation.

Steam adapte ses tarifs aux gains des développeurs concernés tandis qu’Epic Games fait figure d’intrus avec ses 12 % seulement de commission, pour le plus grand bonheur de beaucoup d’éditeurs et développeurs. Et l’on comprend mieux l’attrait de son store. De plus, Epic Games Publishing, la branche éditeur, a bouleversé la donne en promettant un partage égal des bénéfices pour les développeurs qui se feraient éditer (50/50)  et une prise en charge à 100 % des coûts de développement des prochains titres. De quoi séduire les créateurs de contenus pour rendre son store attrayant et faire ainsi venir des joueurs de plus en plus nombreux à acheter des titres.

Des frais qui s'envolent pour les créateurs de contenus

Un fait intéressant relevé par l’étude est la facturation par des plateformes telles que YouTube, Anchor by Spotify, Twitch, Patreon, Audible, voire même Amazon Prime Video Direct. Ces services se destinent avant tout aux créateurs de contenus qui peuvent y exposer leur talent (vidéo, livres, audio, podcasts…) et les monnayer via la publicité. Et les frais de commission s’envolent pour atteindre 75 % chez Audible, mais se situer globalement bien au-dessus des habituels taux des stores.

À une époque où de plus en plus de services sont numérisés, il n'est pas anormal que les "gérants" de plateformes fassent payer l'utilisation de leurs outils et la mise en relation avec un large réservoir de clients potentiels. Que ce soit pour vendre des produits sur des sites de e-commerce (de 5 à 20 % de commission), pour des locations de vacances (14 à 20 %), du transport ou de la revente de billets de spectacle. Le développeur/vendeur/chauffeur/concepteur est ponctionné sur le prix que vous payez.

Mais en fin de compte, comme de tout temps en boutique physique, c’est bien souvent sur le client qu'est répercutée la commission dans un prix qui va gonfler avec la hausse des commissions.

Des gains plus conséquents dans le numérique pour les développeurs

À travers cette étude, plus que de prouver que les pratiques économiques d’Apple sont somme toute assez répandues, les auteurs montrent aussi que le numérique a un peu changé la donne en bien pour les développeurs d’applis, logiciels et jeux vidéo. En comparant avec le marché physique et la vente au détail, Analysis Group a relevé que les commissions étaient largement inférieures dans le numérique et les gains, par conséquent, plus élevés pour les développeurs.

En format physique, un jeu vidéo est ponctionné à hauteur de 55 % par un revendeur quand seulement 45 % du prix est réparti entre développeur et éditeur. Pour un logiciel vendu en boîte avant l’avènement des stores en ligne, 60 à 70 % du prix de vente allait aux intermédiaires.

Le numérique a donc apporté des garanties financières plus conséquentes, l’accès facilité à un large réservoir de clients en ligne, contre l’obligation de payer pour faire partie de la vitrine. Contrairement à la légende urbaine, le cas d’Apple n’est pas isolé et tout ce qui passe par notre smartphone ou notre ordinateur se monnayent à un bout de la chaîne. Analysis Group conclut surtout que ce sont finalement les règles imposées par les stores qui sont les plus contraignantes et empêchent les concepteurs d’aller chercher de l’argent ailleurs. Mais les plateformes investissent aussi pour les avoir, leur offrir des outils et les mettre en avant. Selon Analysis Group, le marché du numérique a désormais une influence importante sur l'économie mondiale. En 2019, l'App Store d'Apple a, à lui seul, généré pour 519 milliards de dollars de ventes (environ 450 milliards d'euros).

https://www.frandroid.com/marques/apple/722700_lapple-app-store-une-mine-dor-qui-rapporte-tres-gros