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Test de la trottinette électrique Ninebot KickScooter D18E : petit prix mais minuscule autonomie

L’univers de la trottinette électrique se divise en deux catégories. D’un côté, les trottinettes haut de gamme qui sont choisies par les plus fortunés et plus tatillons. De l’autre, les trottinettes de l’entrée de gamme, segment sur lequel règne en maître Xiaomi. L’objectif de la gamme D est justement de permettre à Ninebot de venir chasser sur les terres du constructeur chinois.

Une « guerre » à un seul camp puisque c’est Ninebot qui produit les trottinettes de Xiaomi. Reste à voir si, moyennant les 370 euros demandés, cette Ninebot D18 a des arguments solides à présenter pour charmer les personnes curieuses de découvrir l’univers de la « trott » électrique.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d'un modèle prêté par la marque.

La gamme Ninebot

Ninebot a fait un choix très intéressant : créer une gamme dont la seule variable est la taille de la batterie et donc l’autonomie.

Inaugurés avec la série EXX, les chiffres derrière la lettre affichent l’autonomie maximum théorique. Cela signifie que le modèle D18 n’est pas une version au rabais du modèle D38. On bénéficie de la même qualité de fabrication, des mêmes composants, des mêmes pneus, etc. Sur le papier, c'est une bonne idée.

De ce fait, nous n'êtes pas obligé d’aller sur un modèle beaucoup plus cher car offrant des fonctions dont on n’a pas besoin pour avoir l’autonomie qui nous est nécessaire. Un principe qui ne prend pas l’utilisateur en otage et ça, c’est suffisamment rare pour être souligné.

Ninebot propose aussi d’autres modèles et d’autres gammes, avec des différences de conception. Comme la G30 LE II que nous avons testée précédemment et qui ajoute des pneus tubeless et une motricité de type propulsion.

Pour en revenir à cette D18, la trottinette en elle-même est intéressante : voici notre test.

Design

C’est qu’elle a fière allure cette Ninebot D18. Cette armature métallique rouge vif encadrant le deck donne un style industriel qui colle à l’objet. L’écart en bas de la potence permet même d’y passer plusieurs antivols (un U et une chaîne par exemple). Le matériau utilisé est le même que celui des trottinettes Xiaomi.

Souvenez-vous, les potences des premières Xiaomi pouvaient casser. Le constructeur chinois (sous-entendu Ninebot, son prestataire) a totalement revu la composition de son alliage en puisant dans l’aéronautique. Le résultat fut inauguré sur la M365 Pro première du nom et sert désormais à tous les modèles des deux constructeurs. Plus aucun souci de la sorte n’a depuis été recensé.

Le système de pliage et de verrouillage est aussi un changement par rapport à la gamme E que nous testerons prochainement. Il dispose d’un déverrouillage en deux temps. C’est simple, rapide et faisable avec un seul doigt.

L’écran n’est pas des plus lisible en pleine journée. Il affiche les informations de base à savoir le niveau de batterie, le mode et la vitesse.

La force de ce modèle par rapport aux Xiaomi vient des pneus. Ils sont toujours à chambre à air mais le diamètre est de 10 pouces pour une largeur supérieure d’un centimètre. La chambre à air a de l’espace pour se comprimer (choc) et se dilater (chaleur). Les crevaisons liées aux pincements ne sont plus un problème. Mais, ce genre de pneus implique de vérifier la pression régulièrement (compter tous les 3 jours). On n’est pas au niveau de pneus tubeless, mais la D18 fait bien mieux que les Xiaomi sur ce point.

La pression est indiquée en surveillance sur le flan : 50 PSI soit 3,45 bars.

Le poids est lié à la batterie. Ici il fait 14,8 kg. C’est à la fois beaucoup et peu. Peu si on est habitué à porter de gros engins de 20 kg minimum. Mais beaucoup compte tenu de l’autonomie annoncée de 18 km (9 km réels, mais on y reviendra). Toutefois, la masse est bien répartie, le frein arrière faisant écho au moteur à l’avant. J’ai essayé de la faire porter par différentes personnes de mon entourage de différents âges. La moitié a trouvé qu’elle était « un peu lourde ». Il serait possible de réduire le poids d’un kilo ou deux, mais le prix s’envolerait.

Les poignées ne sont pas pliables ni rétractables. Le volume général est imposant, même quand la D18 est pliée. On se trouve ainsi avec une trottinette qui prend de l’espace dans les transports. Pour le bus, c’est mission impossible. Pour le métro, il faudra la placer à la verticale, les mains sur les poignées du guidon. Dans cette position, les 14,8 kg ne se ressentent pas trop et l’inertie est faible. Mais on est loin de la solution idéale pour l’intermodal.

D’ailleurs, une anse de transport serait la bienvenue.

Côté conception, la D18 succède à une lignée de trottinettes ayant essuyé les plâtres. Les garde-boue avant comme arrière sont résistants et de bonne dimension. Essayés sous la pluie, ils ont assuré. Car oui, la D18 est IPX5. Cela signifie qu’elle peut encaisser un jet de 12,5 L d’eau par minute sans être immergée. Pour faire simple, elle peut vous conduire sous une pluie battante sans séquelles. Il suffit d’éviter d’immerger la roue du moteur dans des flaques d’eau.

Concernant la colonne de direction, elle est exempte de jeu et malgré mes sollicitations, elle n’a pas faibli d’un iota.

Le freinage se fait via un tambour à l’arrière. Il y a plusieurs écoles. Je préfère largement un frein à tambour à un frein à disque à câble (non hydraulique) qui arrive bien souvent mal réglé et qui, sur ce genre de modèle entrée de gamme, sera rarement voire jamais ajuster correctement par les utilisateurs. Je reviendrai sur son efficacité dans la partie conduite.

Les éclairages sont bons. Le phare illumine bien à une dizaine de mètres devant.

Le feu arrière est pour sa part très puissant et clignote lorsqu’on freine. Mais, il reste bas (difficile de faire autrement sur une trottinette) et un système d’éclairage sur veste ou casque reste un véritable plus pour des conduites nocturnes.

Le frein est mécanique, accessible via une poignée située à gauche. Elle est un peu rigide. La gâchette d’accélération est à portée de pouce. Le deck est inspiré de la G30 Max. Adieu le plateau étroit de la série E. On a de la place, y compris pour des baskets étranges pour pieds larges. On peut donc être en position « T » (le pied avant parallèle au deck, l’autre perpendiculaire) ou en position « skate » ou « snowboard ».

Application

Disponible sur Play Store et App Store, l’application Segway-Ninebot permet d’enregistrer sa trottinette. C’est fonctionnel, plutôt rapide et il y a forcément une création de compte. À partir de là, il vous est possible d’enregistrer votre trottinette, d’effectuer un suivi, de connaître l’autonomie en temps réel, l’énergie demandée (on voit une jauge indiquant la tension tirée par le moteur en temps réel).

Ne pensez pas y échapper, l’appli est obligatoire, ce qui rappellera un certain épisode de Rick & Morty aux fans de la série. La raison vient du petit tutoriel vidéo qu’il faut regarder. Une petite minute de votre temps pour vous expliquer comment on se sert d’une trottinette. L’appairage entre le smartphone et la D18 est très simple. Petit plus : on peut enregistrer plusieurs trottinettes sur le même compte.

Il y a aussi quelques actions à réaliser comme se connecter, enregistrer son trajet. Rien de fou. Ajoutez également un mini-réseau social, sorte d’Instagram au cœur de l’appli. Vous pouvez poster et commenter.

L’application propose le verrouillage de la trottinette à distance. Pour que ça fonctionne, il faut que la trottinette soit allumée. Une fois verrouillée, impossible de l’éteindre ou d’utiliser le moteur. Le système force le freinage électromagnétique, le feu arrière clignote et la trottinette produit un léger bruit d’alarme. Pourquoi pas. En revanche, point de GPS intégré.

Si vous jouez le jeu, à savoir lancer l’application à chaque utilisation, vous aurez alors un suivi précis de votre utilisation. Mais elle n’est aucunement nécessaire à l’usage et les données restent en mémoire dans la trottinette.

Conduite

Il y a de fortes chances que cette D18 soit votre première trottinette. Ça tombe bien, elle a été pensée comme telle. Amateurs de sensations fortes et de dynamisme, passez votre chemin. L’accélération est linéaire, douce et lente. Il faut bien six secondes à la trottinette pour propulser mes 100 kg à 25 km/h, la vitesse maximum.

Les plus petits gabarits seront probablement plus véloces avec.

Les virages se prennent en toute quiétude. N’importe qui peut conduire cette trottinette. Le poids des batteries permet d’avoir un centre de gravité pas trop élevé. Le guidon est suffisamment large pour bien prendre ses virages.

La potence est adaptée dès 1m60. Au-delà d'1m90, vous aurez mal au dos. Ce qui laisse une amplitude acceptable.

Le freinage confié au frein à tambour s’actionne via une manette un peu rigide et qui manque de progressivité. Néanmoins, la roue ne se bloque pas même lors d’un freinage d’urgence. Le frein électromagnétique s’active dès qu’on lâche la gâchette d’accélérateur : cela vient épauler l’ensemble.

La trottinette tourne sans effort. La largeur et le flan arrondi des pneus offrent un excellent appui. Tant qu’on y est, sachez que la conduite sous la pluie est plus délicate. Sur un sol gras, comme ce fut mon cas, la roue arrière sur un freinage un peu sec a un peu glissé. Rien de grave pour une personne habituée mais qui peut surprendre une personne débutante. Un ABS généralisé serait le bienvenu.

Au royaume des bonnes idées, la hauteur du deck permet de monter un trottoir sans en racler le bas.

La puissance du moteur n’est pas folle. Le constructeur indique la possibilité de gravir des pentes à 10 %. Pour les moins de 60 kg peut-être. Mais le plus important, c’est l’aspect cool et plaisant qui s’en dégage. On est de suite en confiance et il sera difficile de se faire peur avec.

Mauvais point : l’écran de contrôle est difficilement lisible en plein soleil. En roulant, un simple coup d’œil ne suffit pas. Mais entre la vitesse qui importe finalement peu (on ne dépasse pas 25 km/h) et la batterie dont l’indication n’est qu’approximative, ce n’est pas dramatique. Il faudra donc passer par l’application et un support smartphone pour avoir plus d’infos sur le trajet.

Autonomie

Deux sessions sur plat, 100 kg sur la trottinette, 25 km/h avec un temps chaud : j’ai parcouru respectivement 8,3 et 8,5 km. Arrivé à environ 7 km, le dernier morceau de batterie devient rouge. La trottinette se bride à 15 km/h atteints dans l’effort si vous vous arrêtez. Il reste tout juste un kilomètre avant l’immobilisation.

La prise de charge est située sur la partie supérieure du deck. La batterie étant située dans le plateau, c’est logique. La batterie n’est pas amovible. Il faut deux heures pour passer d’une batterie épuisée à une batterie chargée à fond aux cellules équilibrées.

Il faut donc oublier les 18 km, totalement faux dans un usage rationnel : on ne prend pas une trottinette pour rouler à la vitesse d’une marche lente. Mais je pense qu’avec 30 kg de moins, j’aurais facilement parcouru 2 km de plus. Dans tous les cas, cela reste faible et limite vos déplacements.

Prix et disponibilité

La Ninebot KickScooter D18E est disponible au prix de 359 euros sur le site officiel de la marque.