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Test du Shure Aonic 50 Gen2 : un casque au son dynamique et très paramétrable

Version améliorée de l’Aonic 40 testé l’an dernier -- et successeur du premier Aonic 50 lancé en 2020 -- le Shure Aonic 50 Gen 2 en reprend la carcasse ainsi que les fonctionnalités, et s’en distingue par l’emploi de plus grands transducteurs dynamiques, de 50 mm contre 40 mm. Cette augmentation de la surface émissive a différentes implications sur le son produit, notamment une intensité plus grande — dans les basses fréquences — et une scène sonore globalement plus ample. Toutefois, un transducteur de 50 mm dispose d’une membrane plus lourde, moins réactive pour la montée en fréquence, avec des sons aigus un peu moins précis.

Autre différence notable, le Shure Aonic 50 Gen2 est équipé d’un processeur de spatialisation du son que l’on peut activer pour profiter d’une scène plus ample. Comme son petit frère, il dispose d'un système de réduction de bruit active ajustable.

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un casque prêté par Shure

Design

L’Aonic 50 Gen2 est un casque imposant, mais moins lourd qu’il n’y paraît et, surtout, doté d’un bon équilibre des pressions sur la tête et une inertie maîtrisée. Ses 330 grammes s’emmènent ainsi sans aucun mal et, passé quelques secondes, le poids du casque est oublié. Son design circum-aural n’exerce aucune pression sur les oreilles, mais seulement au pourtour, sur le crâne. Bonne nouvelle, l’espace est confortable et ce casque convient autant aux petites qu’aux grandes oreilles. Coussins et arceau sont recouverts de simili-cuir et rembourrés avec une mousse à mémoire de forme tendre (mais pas molle). Vous l’aurez compris, le confort du Shure Aonic 50 Gen 2 est tout à fait excellent.

Shure a opté pour des boutons de commande à presser, tous installés sur la coque droite et accessible au moyen du pouce. En plus des commandes de volume et d’autres que nous détaillerons plus loin, on trouve un interrupteur/slider vertical pour passer du mode transparence à celui de réduction de bruit active. La coque droite héberge aussi le port USB-C qui sert évidemment à la recharge du casque, mais aussi à l’écoute en mode DAC USB avec la plupart des smartphones Android et ordinateurs, ainsi qu’au mode communication. Dans ce dernier mode, la voix de l’utilisateur est transmise à l’ordinateur lorsque le Shure Aonic 50 Gen2 est utilisé avec une app de visio. La coque gauche est dotée d’une entrée ligne mini-jack 2,5 mm, pour écouter le casque avec un baladeur ou toute source analogique externe.

Test Shure Aonic 50 Gen2

Shure fournit un étui coque pour le rangement, ainsi qu’un câble mini-jack mâle-mâle 2,5 mm vers 3,5 mm et bien évidemment un câble USB-C de charge.

Usage et application

La présence d’un interrupteur/slider est une bonne idée, car cela permet de distinguer facilement les boutons de commandes courantes. Qui plus est, ce slider peut être reprogrammé dans l’app Shure Play afin d’activer au choix l’ANC, l’égaliseur ou bien la spatialisation. L’app Shure est conviviale et donne accès à la personnalisation de la réduction de bruit active ou du mode transparence.

Leur intensité peut être ajustée en fonction des goûts de l’utilisateur. Lors des appels téléphoniques, le mode transparence peut s’enclencher automatiquement, ce qui permet d’entendre sa propre voix. Les boutons de commande ne sont pas reprogrammables, mais aucune fonction ne manque (ajustement du volume, lecture/pause/prise d’appel…).

Un égaliseur de compétition

Le point fort de l’app Shure Play, c’est incontestablement son égaliseur graphique, pour ajuster le son aux préférences de l’utilisateur. Sept préréglages sont proposés, auxquels on peut ajouter ceux que l’on crée soi-même. Jusque là, c’est assez classique.

Ce qui l’est moins, c’est la possibilité offerte à l’utilisateur de positionner librement quatre clés d’ajustement du grave à l’aigu et d’ajuster leur largeur fréquencielle (au dixième d’octave près), ainsi que l’intensité à 0,2 dB près. Dit ainsi, cela peut paraître un peu complexe, mais l’utilisation de cet égaliseur est très intuitive et les résultats sont très bons.

Une spatialisation artificielle

La mode étant à l’Audio Spatial depuis qu’Apple a lancé cette fonction sur ses écouteurs AirPods Pro 2 et le Dolby Atmos sur Apple Music, Shure s’est lancé dans l’aventure. Point de Dolby Atmos avec le Shure Aonic 50 Gen2, ni de prise en charge de l’audio multicanal — en Bluetooth c’est pour l’instant compliqué —mais un simple traitement appliqué aux titres stéréo joués pour élargir ou approfondir la scène sonore. Les résultats ne sont absolument pas transcendants, quel que soit le mode utilisé (Musique, Cinéma, « Balado ») et l’on reste ainsi à des années-lumière de ce que propose Apple. On revient donc rapidement à l’écoute en stéréo simple, nettement plus convaincante.

Un contrôleur Bluetooth de classe 1

Le Shure Aonic 50 Gen2 fait le plein de codecs Bluetooth et offre une très large compatibilité. Si les utilisateurs d’appareils Apple seront limités à l’AAC, ceux disposant de smartphones Android pourront activer l’aptX HD ou bien le LDAC, avec à la clé de légères améliorations acoustiques. Encore une fois, rappelons que le codec employé n’est pas un gage de qualité audio, seules les performances des transducteurs et de l’amplification embarquée le sont. Point fort, le contrôleur Bluetooth est un modèle de classe 1, dont la portée peut atteindre 100 mètres, contre 10 pour les modèles conventionnels de classe 2. Évidemment, pour profiter d’une telle couverture radio, il faudra utiliser un émetteur de classe 1, rarissime dans un smartphone. N’en disposant pas, j’ai simplement vérifié que le Shure Aonic 50 Gen 2 se comporte bien jusqu’à 10 mètres avec mes smartphones. C’est bel et bien le cas, au travers de cloisons minces ou d’un plancher en bois.

Ce test étant réalisé avec un iPhone, j’ai estimé la latence avec le codec AAC. Elle est manifestement assez basse, suffisamment pour que le décalage entre image et son dans les jeux vidéo soit à peine perceptible, en tout cas non gênant. Les applications de lecture vidéo ne sont pas concernées par cette latence, chacune synchronisant parfaitement le son et l’image.

Réduction de bruit active

Le Shure Aonic 50 Gen2 dispose d’un système d’ANC dont l’intensité peut être ajustée par l’utilisateur dans l’app Shure Play. Si cela laisse présager que la réduction de bruit active est performante au point de pouvoir en réduire la puissance, la réalité est bien différente. Il n’y a pas un scénario où j’ai estimé qu’il était possible de réduire l’intensité de l’ANC. En voiture, dans la rue ou en tram, la réduction de bruit active à son maximum atténue la plupart des sons graves, voire en supprime certains, mais elle n’intervient que de façon trop insuffisante sur les bruits plus clairs, qui continuent à polluer l’expérience musicale. L’ANC du Shure Aonic Gen2 est en revanche parfaitement efficace pour isoler l’auditeur à son domicile des bruits de voisinage ou de la clameur de la ville lorsque les fenêtres sont ouvertes.

Le mode transparence, pour entendre ce qui se passe autour de soi, est très convaincant. Comme l’ANC, son intensité est ajustable dans l’app Shure, avec un curseur. Au-delà de 30 % environ, les sons environnants sont amplifiés bien au-delà de leur véritable intensité, ce qui permet de mieux les entendre que sans casque. Tenir une conversation dans ces conditions est vraiment facile.

Audio

La balance tonale du Shure Aonic 50 Gen2, en mode Bluetooth, ligne ou USB, est assez austère. En cause, le retrait du registre grave et la mise en avant des fréquences moyennes et aiguës. La restitution manque ainsi d’assise, mais pas d’énergie, en témoigne sur la courbe ci-dessous la succession de vaguelettes dans le haut du spectre, typique de transducteurs nerveux.

Cette signature sonore neutre est une base de travail, à partir de laquelle l’utilisateur peut apporter des modifications. Rien de sorcier, il suffit d’appliquer le profil d’égalisation « Amplification des graves » par exemple, ou bien de se lancer dans l’expérimentation. Si vous aimez un grave ample et présent, vous pouvez ajouter une clé vers 75 Hz avec 6 dB de gain sur une octave, puis une clé vers 250 Hz avec 2 dB de gain sur une octave, une troisième clé à 2 kHz avec un déficit de 3 dB sur une octave et enfin une quatrième clé vers 10 kHz, avec un gain de 1,5 dB sur une octave. Ce faisant, vous aurez avec le Shure Aonic 50 Gen2 une assise solide dans le grave, un bas-médium qui incarne mieux les voix, moins de dureté dans le médium et une brillance flatteuse dans le haut du spectre. Et si cela ne vous plaît pas ainsi, jouez avec les clés et vous finirez certainement par modeler le son à votre goût. Une fois le profil d’égalisation déterminé et activé, il est appliqué à toutes les sources (Bluetooth, USB, ligne) lorsque le casque est sous tension.

Comportement dynamique et scène sonore

Les capacités dynamiques des transducteurs de 50 mm sont clairement perceptibles. Du grave à l’aigu, le timing est très bon et met en valeur les belles prises de son. Jouer Hey Laura de Gregory Porter avec l’Aonic 50 est très agréable pour les oreilles : la grosse caisse est massive, sa peau tendue comme rarement, les percussions suaves, le saxo doux, le piano planant, la voix de l’artiste granuleuse… tout va parfaitement bien. Les titres au mixage plus compressé et métallique sont également restitués avec une énergie plaisante et bien répartie. Sweet Child O’Mine de Guns N’Roses (version Atmos), par exemple, dont la caisse claire est virulente tout au long du titre, trouve un bel équilibre, avec un pied de batterie à l’impact convenable et des cordes bien organisées.

Le bon comportement dynamique du casque se traduit nécessairement par une scène sonore bien organisée et plus profonde dans l’axe frontal que la moyenne des casques concurrents. La bonne nouvelle est que toutes ces qualités sont accessibles en Bluetooth AAC et qu’il n’est pas besoin d’utiliser la liaison lossless USB ou ligne pour en profiter. J’ai pourtant écouté l’Aonic 50 Gen2 avec le très bon DAC USB Audioquest DragonFly, sans constater de bénéfice évident et suis rapidement revenu à la liaison Bluetooth. Autant dire que l’amplification et le DAC intégrés dans ce casque sont de très bonne qualité.

Micro

Le casque Shure Aonic 50 Gen2 peut mettre à profit ses multiples microphones pour offrir un retour voix pendant les appels téléphoniques. Lorsque la réduction de bruit est active, cette fonction permet d’entendre ce que l’on dit en communication et c’est bien pratique. La qualité de captation de la voix de l’utilisateur est bonne et la réduction des bruits parasites également. De fait, on est bien entendu par son interlocuteur.

Autonomie

Shure annonce une autonomie de 45 heures au maximum et une recharge rapide afin d’obtenir 5 heures d’autonomie supplémentaires en seulement 15 minutes. L’autonomie annoncée double en comparaison du premier Aonic 50 et se vérifie globalement à l’usage. À 50 % du volume de mon iPhone, ANC et égalisation active (renforcement du grave), j’ai obtenu une autonomie de 40h30. C’est moins que les 45 heures annoncées, probablement mesurées sans ANC ni égalisation, mais en tout cas exceptionnel pour un casque nomade.

Prix et date de sortie

Le casque Shure Aonic 50 Gen2 est proposé en coloris noir au prix de 399 € TTC. Un positionnement tarifaire extrême, non tant au regard des performances de ce casque, que de celles de son petit frère, le Shure Aonic 40, presque deux fois moins onéreux et à peine moins performant en réalité.