Vélos électriques VanMoof S5 et A5 : on les a essayés, entre belles promesses et frustration
Dernier jour de mars. Le printemps crache ses larmes de pluie, les températures sont encore un poil fraîches : les conditions idéales pour mettre à mal les VanMoof S5 et VanMoof A5 qui nous ont été présentés à Amsterdam, et qui viennent tout juste d'être officialisés. Sauf qu'il n'y aura pas de prise en main extérieure durant plusieurs heures, comme nous l'espérions.
Nous avons toutefois récolté quelques informations pertinentes et essayé les différents prototypes qui ont permis de passer du VanMoof S3 que nous avions testé au VanMoof S5 qui sera disponible (d'après la marque) dès juillet 2022 pour environ 2500 euros TTC.
VanMoof : ne l'appelez plus start-up
VanMoof n’est plus une start-up. Après 13 ans d’existence et une levée de fonds de 128 millions d’euros en septembre dernier, la société hollandaise n’a plus rien d’une jeune pousse. Un tour de table record pour un constructeur de vélos à assistance électrique, ciblant l’utilisateur non cycliste de base, qui désire troquer la voiture ou les transports en commun bondés pour une mobilité plus confortable et efficace.
La promesse repose donc sur un vélo simplifié à l’extrême : aucune vitesse à passer, peu d’entretien, une assistance qui ne faillit jamais, une solution antivol ultra fiable et un design à donner envie de passer à la caisse.
Autant d’arguments que le VanMoof S3 n’a pas entièrement tenu.
Le capteur de couple qui change tout
Allons droit au but.
La différence ?
Avec le capteur de couple, l’effet est inverse : dans le sens où lorsque le pédalage est plus intense, le moteur vient aider un peu plus le cycliste en disant « t’inquiète mon ami, je ne te laisse pas en galère », pour l'expliquer de manière familière.
Autre problème des vélos série 3 de VanMoof : les freins, qui manquaient de mordant.
Le moteur 250 W en 48V évolue aussi pour atteindre 68 Nm de couple, soit une moyenne actuelle qui ne signifie pas grand-chose, la distribution de l’assistance et sa souplesse étant plus importantes pour un vélo de ce type.
L’affichage à points sur la barre centrale du cadre fait place à deux anneaux lumineux sur le cintre (guidon).
Un support de smartphone est toutefois positionné au centre du cintre.
Les feux diurnes à l’avant comme à l’arrière ont été modifiés et sont visuellement plus agréables, apportant une touche de modernité.
Une sécurité renforcée
Plutôt silencieux à ce sujet lors de la conférence, la marque a néanmoins inséré dans la brochure une option « Find My Bike » (dont l’appellation est en cours de validation) qui permettrait de traquer le vélo depuis l’application Find My sur iPhone.
Les ingénieurs de VanMoof se sont amusés à modifier l’alarme qui retentit lors des tentatives de vol, ce qui, avouons-le, est assez fun.
Le système de verrouillage qui nécessitait de décaler légèrement la roue sur le VanMoof S3 a été modifié pour ne plus avoir à décaler le vélo justement.
On rappelle que VanMoof a mis en place un système de traçage du vélo.
Une autonomie de 150 km… sur le papier
Les autonomies maximum annoncées sont toujours biaisées, d’où la volonté dans nos tests d’être au plus près de la réalité, quitte à aller vers le minimum, pour vous donner une base minimale sûre.
Si les S3 et X3 offraient cette possibilité, c’était via un système de powerbank qui nécessitait de raccorder par câble la batterie au vélo.
Un design réussi et un VanMoof A5 qui fait la différence
Le S5 ressemble énormément au S3, à quelques détails près.
L’A5, de son côté, aborde un enjambement beaucoup plus bas, ce qui évitera le risque de balancer le pied dans le visage d’un éventuel passager arrière à chaque fois qu’on enfourche le vélo.
Le S5 est monté en 27,5 pouces pour du 24 pouces pour l’A5 (pour respectivement 23 kg et 22 kg), ce qui les rend plus maniable en milieu urbain (ce qui est le terrain de chasse de ces vélos).
Pour résumer : au volet du design, l’A5 change réellement la donne et offre une solution plus pratique, ludique, esthétique et adaptée à la ville, grâce à un mélange habile entre dessin attractif et forme pratique.
Pas de prise en mains et la sensation de jouer le jeu d'une start-up
Au début de l’article, nous avons mentionné que VanMoof n’était plus une start-up.
Le produit présenté est plutôt le genre de prototype que l’on a l’habitude de voir chez les start-up.
Généralement, cette action consiste à motiver les lecteurs à précommander.
Dans le cas de VanMoof, les chances que cela arrive sont extrêmement maigres.
Une présentation pour convaincre
Car nous avions bien cinq vélos à disposition.
Avec, en plus, les différents organes du vélo extraits et mis en exergue de manière individuelle, afin de comprendre leur fonctionnementsen détail.
Mais ce type de présentation semble plutôt servir à convaincre les investisseurs de la faisabilité du projet.
De notre côté, le S5 comme l’A5 ont, sur le papier, tout ce qu’il faut pour devenir des choix évidents de commuters et nous avons hâte de les essayer dans des conditions réelles.
La marque annonce que les premières livraisons auront lieu en juillet 2022.