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Test de l'Optoma GT2000HDR : focale très courte et image déroutante

Avec son petit ratio de projection, l’Optoma GT2000HDR vient taquiner les modèles à ultra-courte focale dont le succès ne cesse de grandir. Installé à un bon mètre d’un mur blanc ou d’une simple toile blanche, il délivre une très grande image et promet une immersion dans les films et séries. Son temps de réponse relativement bas le qualifie également pour des séances de jeux vidéo dans de bonnes conditions.

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un appareil prêté par le constructeur. Ce vidéoprojecteur a été associé à un écran à toile blanche de 100 pouces (gain nul/1.0) ainsi qu’à un simple mur blanc. Les valeurs de calibration proposées dans cet article ont été déterminées au moyen d’une sonde colorimétrique.

Technologie

C’est une puce DMD de 0,47 pouce, signée Texas Instrument, qui équipe le GT2000HDR. Elle affiche nativement 1920 x 1080 pixels et est associée à un laser qui permet, selon le fabricant, une luminosité de 3500 lumens. Cette valeur très élevée — compatible en théorie avec une image lumineuse de plus de 4 mètres de base — est toutefois à relativiser, dans la mesure où elle est généralement obtenue avec une colorimétrie verdâtre impropre au visionnage de films ou séries (avec dominante verdâtre). C’est un artifice des fabricants de vidéoprojecteurs. Dans un mode adapté aux films, la luminosité est largement inférieure.

Cependant, la source laser présente de multiples intérêts : une durée de vie d’au moins 30 000 heures, une consommation électrique raisonnable et une image souvent plus dense qu’avec les lampes halogènes ou les LED. Le principal écueil auquel devrait se frotter le GT2000HDR, c’est la projection HDR, dans un espace colorimétrique trop vaste pour son mono-laser. D’ailleurs, les (rarissimes) vidéoprojecteurs capables d’afficher convenablement en HDR embarquent trois lasers. Ce n’est donc pas surprenant que l’Optoma GT2000HDR ne supporte que le format HDR10 — et pas les variantes plus exigeantes et qualitatives que sont le HDR10+ et le Dolby Vision. Mais rassurez-vous, la palette de couleurs des films et séries en SDR est intégralement reproduite. Reste à vérifier avec quelle justesse…

Design

L’Optoma GT2000HDR est compact, particulièrement étroit même avec 21 cm de largeur pour 27 de longueur et 14 de hauteur. L’absence d’alimentation dans l’appareil (elle est externe) explique certainement ce petit gabarit. La face supérieure accueille l’ensemble des commandes, notamment la mise au point manuelle de l’objectif. Celle-ci est très précise et l’entraînement dur de la molette évite de dérégler le point par inadvertance.

Les touches de réglages présentes assurent la mise sous tension de l’appareil, l’affichage et la navigation dans les menus OSD ou encore le réglage de la géométrie de l’image. Les flancs de l’appareil sont largement ouverts afin de permettre l’aspiration et l’extraction de l’air pour refroidir ses composants. Enfin, les deux haut-parleurs intégrés sont également logés dans les flancs.

Une télécommande médiocre

Il est difficilement imaginable d’équiper un vidéoprojecteur commercialisé à 1500 euros avec une télécommande aussi désagréable à utiliser que celle fournie avec le GT2000HDR. Son format carte de crédit complique la moindre action, car outre le peu de place pour poser les doigts, tous les boutons se ressemblent au toucher. On se trompe ainsi fréquemment.

Par ailleurs, il faut appuyer comme un damné en visant le projecteur, car la liaison est infrarouge et pas radiofréquence. Dans la même veine, l’absence de rétro-éclairage des touches est une épine de plus dans l’obscurité. C’est peu de dire que j’ai pesté contre l’engin au moment de calibrer le vidéoprojecteur dans le noir.

Connectique

Deux entrées HDMI 2.0 compatibles 4K 60 Hz sont présentes au dos de l’appareil, ce qui permettra de connecter lecteur Blu-ray et stick TV pour le streaming, par exemple. En revanche, pas de support VRR pour les dernières consoles de jeux ou PC gamers. Le port USB-A peut être employé pour alimenter un Amazon Fire TV 4K Max ou un Chromecast avec Google TV HD/4K. Sont également présentes une prise RS-232, pour un contrôle filaire de la mise sous et hors tension à distance de l’appareil, ainsi qu’une sortie audio analogique mini-jack 3,5 mm pour connecter une enceinte ou un ampli.

Notez que les entrées HDMI ne sont pas compatibles ARC et que pour utiliser une barre de son ou un ampli home-cinéma avec l'Optoma GT2000HDR, il faudra connecter vos sources à ces appareils et non au projecteur.

Consommation électrique

Bonne nouvelle, le GT2000HDR n’est pas gourmand et ne réclame en mode éco que 84 W et jusqu’à 107 W en mode normal. Le rendement du laser semble donc excellent.

Bruit de fonctionnement

Autre point fort, le bruit généré par la ventilation est modéré et l’appareil est même très discret en mode éco. L’écart de niveau est surprenant. Voici les valeurs mesurées à 50 cm de l’appareil.

Pour donner du contexte à ces valeurs, une pièce calme le soir a un bruit de fond voisin de 30 dB et parfois moins. Avec 33 dB en mode éco, l’Optoma GT2000HDR dépasse certes ce seuil, mais suffisamment peu pour ne pas être gênant. Cependant, en mode de puissance laser normal, la discrétion n’est plus de mise.

La tonalité du bruit de fonctionnement est équilibrée et aucune fréquence ne ressort plus qu’une autre. Cela confirme la discrétion de ce vidéoprojecteur (en mode éco).

Installation et mise en oeuvre

La particularité de l’Optoma GT2000HDR, c’est son objectif fixe à courte focale. Avec un ratio de 0,496:1, cet appareil n’a besoin que de 49,6 cm pour afficher une image d’un mètre de base. On ne pourra pas l’installer pratiquement au contact d’un mur ou de son écran, comme c’est possible avec un vidéoprojecteur à ultra-courte focale (UST), mais à moins de 2 mètres en tout cas, et donc assez loin des spectateurs pour ne pas les gêner.

Autre avantage de cette focale courte : elle n’est pas sensible aux irrégularités de surface d’un mur, ni à sa mauvaise géométrie. Aucune déformation n’est à craindre. La lumière n’étant pas non plus rasante, pas besoin de faire l’acquisition d’un coûteux écran à micro-lamelles pour préserver le contraste de l’image.

Taille d’image conseillée

Après mesure de la puissance lumineuse de l’Optoma GT2000HDR, voici les valeurs d’éclairement obtenues selon la taille d’image projetée (en mode Film). Pour rappel, la SMTPE (Society of Motion Picture and Television Engineers) préconise un éclairement de l’écran compris entre 12 et 22 FL (Foot Lambert) dans une salle de home-cinéma (aux surfaces traitées à cet effet) et de 20 à 30 FL dans une pièce de vie plongée dans une obscurité relative.

En respectant ces valeurs, l’image projetée est plus agréable à regarder. On évitera donc de choisir de projeter une image d’une taille correspondant à un éclairement inférieur aux valeurs préconisées ici, sans quoi l’image sera bouchée et peu contrastée.

Comme on pouvait s’y attendre avec la puissance lumineuse brute annoncée par Optoma, le GT2000HDR n’a aucune difficulté à produire l’éclairement recommandé pour les tailles d’images courantes. Au cours de mes tests, il a produit sa plus belle image à partir de 120 pouces de diagonale.

Les valeurs d’éclairement du tableau ci-dessus correspondent à une luminosité en sortie de projecteur de 1400 lumens environ (mode normal) et 1200 lumens (mode éco). C’est bien moins que les 3500 lumens annoncés, mais déjà beaucoup.

Interface

L’Optoma GT2000HDR ne propose aucune interface de type Smart TV et pour accéder à un service de streaming ou lire des fichiers vidéo partagés sur votre réseau domestique, il faudra utiliser un lecteur HDMI. C’est l’Apple TV 4K (2022) qui a été utilisée lors de ce test. La page d’accueil est un simple fond uni, sur lequel s’affichent différents menus OSD. Le menu principal Image permet de choisir parmi plusieurs modes (TV, Sport, Jeux, Film, Référence, 3D…), d’ajuster le contraste et la luminosité, la netteté, ou bien de choisir une courbe de luminosité gamma (sans possibilité de personnalisation). Un CMS est intégré pour calibrer le projecteur en ajustant la teinte, la luminance et la saturation des couleurs (RVBCMJ) et personnaliser la balance du blanc.

Optoma a intégré deux systèmes d’amélioration d’image, l’un pour augmenter dynamiquement le contraste (Dynamic Black) et l’autre les couleurs (Brilliant Color). Le premier est désactivable, mais pas le second (sauf en mode Référence où il ne fonctionne pas). Et nous allons voir que cela pose bien des problèmes.

Mesures et calibration

Sorti de boîte, l’Optoma GT2000HDR ne propose aucun mode d’affichage correctement calibré et certainement pas le mode Film. Il semble que ce défaut soit lié au procédé Brilliant Color, qui ajuste dynamiquement les couleurs. Bien qu’il soit possible de réduire son intensité (sur une échelle de 1 à 9), la déviation des couleurs reste perceptible (DeltaE > 3).

Seul le mode Reference échappe à peu près à la malédiction, mais avec une balance des blancs trop froide et une luminosité en net retrait (700 lumens au mieux). Voici les dérives relevées pour chaque mode, avec la température de couleurs et le contraste correspondants.

L’Optoma GT2000HDR est un casse-tête à calibrer, dès lors qu’il n’existe aucun mode utilisateur à personnaliser. Certains concurrents en ont deux par entrée HDMI, mais là, rien… Il faut donc éditer l’un des modes d’image usine et, de préférence, le seul pour lequel la technologie Brilliant Color soit inactive : en l’occurrence, le mode Reference. On parvient alors à descendre à un DeltaE moyen de 1,1, mais au prix d’une luminosité divisée par deux en comparaison du mode Film.

La courbe gamma après calibration (ci-dessus), reste irrégulière et produit une image légèrement sous-exposée comparativement à la source. Voici les valeurs de calibration à utiliser pour améliorer la fidélité des couleurs.

Qualité d'image

Au-delà des mesures, l’image produite par l’Optoma GT2000HDR est plutôt agréable à visionner, même si le punch des couleurs est variable d’un film à un autre, en raison du procédé Brillant Color. Malgré les dérives évoquées plus haut, aucune couleur ne jure, ni n’agresse la rétine. Avec Les Parapluies de Cherbourg ou Les 10 commandements (Blu-ray 4K), le GT2000HDR est sage, trop même.

Le contraste global est correct (1000:1 environ) mais ne permet pas d’atteindre un niveau de noir saisissant, comme c’est le cas sur les ViewSonic X2 et ViewSonic X2-4K récemment testés. Sur les séries les moins lumineuses (Andor, The Mandalorian, House of the Dragon, Ozark…), l’image manque de densité et de profondeur, à cause justement du contraste limité. La précision de l’image est bonne, même si un bruit s’installe parfois de manière inexpliquée sur des films dont la pellicule est pourtant exempte de grain.

Effets arcs-en-ciel et fluidité d'image

La technologie DLP, parfois stigmatisée pour ses flashs rouges-verts-bleus (effets arc-en-ciel) n’en produit ici tout simplement pas. Ou bien n’y ai-je pas suffisamment prêté attention — alors que j’y suis très sensible. Que ce soit sur les sous-titres blancs ou les ciels surexposés, je n’ai rien vu.

La fluidité d’image est très bonne, quelle que soit la cadence d’images du signal entrant (60, 24 Hz…). Dans No Time To Die (Amazon Prime Vidéo), le travelling délicat de la scène de Matera n’occasionne que des saccades minimes qui ne déconcentrent pas le spectateur.

Une image HDR sans intérêt

Passons rapidement sur l’image HDR, très mal gérée par l’Optoma GT2000HDR. Les couleurs sont délavées, l’image mal exposée sans compensation possible et il n’y a donc aucun plaisir à prendre au visionnage de contenus dans ce format. Mieux vaut forcer sa source à délivrer un signal SDR.

Audio

L’Optoma GT2000HDR ne brille pas non plus par ses performances acoustiques. Le son est mal balancé et agressif dès le plus faible volume. C’est inécoutable et il faut impérativement prévoir une barre de son ou un ampli home-cinéma avec des enceintes.

Prix et date de sortie

L’Optoma GT2000HDR est proposé en coloris blanc au prix de 1499 euros.