Test de la trottinette électrique Dualtron Victor : la surpuissance incarnée
Avec une immense gamme Dualtron composée de 13 modèles sans compter les déclinaisons, avec un fleuron capable de titiller les 120 km/h, Minimotors domine le marché des trottinettes surpuissantes.
Affichée à 2800 euros, elle vise un public averti, habitué de ces engins et qui souhaite en faire un véritable véhicule au quotidien.
Deux versions de la Dualtron Victor existent : celle avec la batterie 60V/24 Ah (2 390 euros), l’autre avec la batterie 60V/30 Ah (2690 euros).
Fiche technique
Ce test a été réalisé à partir d'un modèle prêté par la marque.
Design
Minimotors a le don de faire des trottinettes qui respirent la testostérone d’un film d’action des années 80 et la fantaisie d’un setup gaming pour une chaîne Twitch.
Si le ramage annonce une machine taillée pour un film de Michael Bay, la finition n’est pas du même acabit.
Toutefois, nous n’avons rencontré aucune casse, aucune défaillance et aucune chute.
Dualtron aime les lumières. Une télécommande est fournie pour personnaliser l’éclairage à votre convenance. D’un rouge uni à un sapin de Noël, les possibilités sont quasi infinies.
Posée sur ses grosses suspensions, la Victor en impose. Le look est réussi. La béquille en revanche aurait gagné à être plus robuste. La nôtre avait un peu de jeu. Là encore, pas de casse. Mais il y a comme une impression d’économie de bout de chandelle pour rester sous les 3000 euros. En réalité, c’est plus compliqué qu’il n’y paraît.
Car les 2690 euros demandés sont bien justifiés. La Victor possède en effet deux contrôleurs de 60V-30A. Ce sont des boîtiers qui vont gérer la distribution de l’énergie. Il y a deux moteurs de 2000W chacun, ce qui n’est pas rien. La raison est simple : ce sont les contrôleurs qui posent le plus de problèmes à ces super trottinettes.
L’autre élément fort sont les suspensions à cartouche. Elles offrent un réglage sur 9 positions. Ces cartouches gèrent l’amortissement. On peut aussi facilement remplacer le cas échéant. Ce qui permet également d’augmenter ou de diminuer l’ensemble dureté/débattement.
Le système de pliage est long : il faut dévisser les deux colliers de serrage façon vélo, puis relever la bague en bas de la potence en abaissant le guidon. Un coup de main à prendre. Cela reste fastidieux. Dualtron évoque un système de sécurité renforcé. Entre perdre du temps et perdre ses dents sur le bitume, on préférera la première option.
Les éclairages sous le deck éclairent bien la route. Mais une lampe supplémentaire ne sera pas de trop.
Le deck est large aussi, mais court. Mon pied arrière n’arrêtait pas d’appuyer sur le garde-boue. La puissance de la trottinette impose une conduite dynamique et avoir les jambes rapprochées ne le permet pas vraiment.
Trente-trois kilos, c’est le poids que votre testeur a à perdre et celui de la Victor.
Attention à la pluie, la Victor n’est pas étanche du tout. Notamment le deck qui ne bénéficie d’aucun joint de protection. Le corollaire de ce choix est une réparabilité nettement plus aisée grâce à un accès facile à l’ensemble des éléments.
Conduite
Cette Dualtron Victor opte pour un guidon large, alors que suspensions positionnent le conducteur en hauteur. La sensation qui en résulte est est agréable. À la différence d’une automobile, cette altitude n’engendre pas de roulis. Le centre de gravité est légèrement augmenté, mais les 33 kg de la bête nous maintiennent sur terre.
Les suspensions ne sont pas là pour décorer et le système à cartouches adopté par Dualtron est très efficace.
La Dualtron Victor est équipée de 2 moteurs de 2000W chacun, chacun se logeant dans une roue.
D’ailleurs, le mode « Pas » qui nécessite de lancer la trottinette au pied avant de pouvoir accélérer est resté activé durant toute la durée du test.
Les pneus 10 pouces à chambre à air (pas de tubeless ici, dommage, mais il faut bien laisser des choses modèles supérieurs) sont larges (3 cm). Ils offrent une bande de roulement plane qui surprend aux premiers virages. On s’y fait vite.
En cas de faible lumière, les feux et l’éclairage apportent une belle visibilité. Le couple est puissant, un peu trop d'ailleurs, et le mode 2 (sur 3) sera favorisé. Car même bridée, la puissance arrive fort. Il faut prendre le pli. Les freins sont puissants, une position dynamique s’impose. Sur sol mouillé, l'engin peut glisser. Coup de chance, lors de l’essai, je suis passé dans une zone au sol mouillé. Lorsqu’on roule tout va bien, mais au démarrage, ça dérape facilement.
Le freinage hydraulique associé à un freinage électromagnétique est puissant, peut-être trop et manque de progressivité. L’ABS est donc bienvenu. Toutefois, soyez doux avec les manettes des freins. Comme pour la gâchette d’accélération.
La maniabilité n’est pas pénalisée par le gabarit de la Victor. D’ailleurs, son rayon de braquage est plus important que celui d’une Ninebot G30 par exemple.
Mais le gros point fort, c’est cette puissance qui se traduit aussi par un couple monstrueux. Aucun dénivelé ne lui résiste et vous pouvez démarrer au milieu d’une côte raide sans le moindre effort.
La Victor apporte une solutions aux personnes habitant en zone à forts dénivelés, et à celles et ceux qui ne peuvent utiliser de trottinettes plus « classiques » par manque de puissance, la Victor est une alternative. C’est clairement sa grosse plus-value, puisque c’est une lacune récurrente des trottinettes moins puissantes. Nous sommes face à un engin qui pourrait sérieusement servir à une grosse partie des déplacements et surtout, s’affranchir de l’achat d’une voiture électrique pour les déplacements urbains. Cette dernière servant surtout en zone urbaine et périurbaine.
Une utilisation qui permet de relativiser son prix (officiel) de 2690 euros Notez cependant qu’un équipement de motard (au minimum un casque intégral et des gants) ne sera pas de trop, surtout si vous souhaitez la débrider. Dans ce cas, vous seriez alors non seulement dans l’illégalité (confiscation de la trottinette et jusqu’à 1500 euros d’amende) mais également fautive (et fautif) aux yeux de l’assurance.
On en arrive à cette frustration. Car cette trottinette peut encaisser les 45 km/h sans broncher. Une vitesse identique à celle des scooters 50 cc, permettant de mieux se déplacer en circulation. Son allure n’étant pas bien accueillie sur les pistes cyclables, du moins dans Paris (en banlieue c’est l’inverse, tout le monde l’adore). Des ce cas, il faudrait une carte grise, une plaque et nous dirions adieu aux pistes cyclables.
C’est toute la problématique : un engin qui peut se limiter à 25 km/h sur les pistes cyclables et qui peut, sur route, atteindre les 45 km/h serait une solution idéale au problème actuel de mobilité. Mais c’est utopique et actuellement, le seul usage qui peut en être fait est un usage strictement réduit à 25 km/h.
Autonomie
Moyennant 8 heures de charge (que l’ont peut réduire avec 2 chargeurs, mais pour l’essai nous n’en avions qu’un), la Dualtron Victor offre 50 km réels d’autonomie pour qui enchaîne des dénivelés importants et des accélérations franches. Son rayon d'action peut facilement monter à 60 km sur des trajets plats et avec des gabarits d'utilisateur plus petits.
Dans tous les cas, la Victor permet sans problème d’effectuer de longs trajets, aller et retour.
Toutefois, enchaîner les montées ne change rien à l’autonomie. Un bon point. Les connecteurs de charge sont sur le deck. Le chargeur fait cheap au possible, mais qu’importe, car il n’y a aucun bruit aigu pendant le plein d’électrons. Il existe également un chargeur rapide (6,5 A contre 1,75 A pour celui d’origine), mais on aura tendance à déconseiller ce type de charge. Même si le BMS (Batterie Management System) fait son travail.
Plus d’autonomie, c’est aussi moins de cycles de charges et une utilisation qui prend le pas sur d’autres véhicules, notamment la voiture ou la moto. La trottinette permet de partir directement sans avoir à rejoindre son véhicule, à le démarrer.
Prix et disponibilité
La Dualtron Victor est disponible au prix de 2699 euros (avec batterie 60V/30 Ah) ou 2390 euros (avec batterie 60V/24 Ah) sur le site officiel de la marque.