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Le Ford Explorer est l’une des voitures électriques qui consomme le moins : la preuve sur un Paris - Marseille

Malgré une présentation officielle en mars 2023, on restait sans nouvelle du Ford Explorer, la faute notamment à plusieurs retards. Notre attente vient d'être récompensée, puisque la nouvelle voiture électrique de Ford est enfin disponible à la commande, de quoi connaître ses prix et toutes ses caractéristiques.

Conclusion : des prix assez compétitifs, et des autonomies qui le sont tout autant. Les consommations, notamment, nous ont paru extrêmement basses, et nous avons voulu comparer avec la concurrence : Tesla Model Y, Renault Scénic E-Tech, mais également les Skoda Enyaq et Volkswagen ID.4, qui partagent leurs plateformes avec le Ford. Surprise : il les bat tous !

Les secrets du WLTP

Avant de rentrer dans les chiffres de consommation et d'autonomie, il faut se pencher sur les façons dont ils sont calculés. En Europe, le cycle d'homologation s'appelle le WLTP, pour Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures. Nous vous avons écrit un dossier complet sur les différents cycles dans le monde, mais résumons.

Pour calculer consommations et autonomie, la voiture testée va réaliser un cycle de roulage, divisé en quatre sous-parties : vitesse basse (en ville, par exemple), moyenne, haute (représentatifs de trajets périurbains) et extra-haute (simulant un trajet autoroutier).

La moyenne de la consommation, qui comprend les pertes à la recharge (prenant donc en compte le rendement du chargeur), va ainsi être calculée. Attention cependant : l'autonomie affichée n'est pas le résultat de la consommation multipliée par la capacité de la batterie puisqu'elle ne prend pas en compte le rendement du chargeur.

Voilà pour la théorie, attaquons-nous à la pratique.

L'élève dépasse le maître

Ford a joué le jeu en nous communiquant l'ensemble des consommations sur tous les cycles – les constructeurs se contentent en général d'indiquer la consommation moyenne, le seul chiffre requis.

Bref, le Ford Explorer est disponible en deux versions :

Une troisième, dotée d'une petite batterie de 52 kWh, arrivera en septembre 2024 et n'a pas encore été homologuée. Voici donc les chiffres des deux versions disponibles aujourd'hui :

Comme nous le précisions en début d'article, Ford a repris la plateforme MEB du groupe Volkswagen pour développer son Explorer, ce qui fait qu'il partage les batteries et les moteurs avec, notamment, le Volkswagen ID.4.

On pourrait en toute logique s'attendre à des chiffres similaires... mais ce n'est pas du tout le cas. Voyez plutôt pour la version propulsion :

Concernant la consommation en vitesse extra-haute, semblable aux consos sur autoroute, ces 3,1 kWh/100 km supplémentaires peuvent ne pas sembler beaucoup.

Cependant, lorsqu'on multiplie cette différence aux 0,69 centime souvent demandé par kilowattheure dans les stations sur autoroute, on arrive à une différence de 2,14 euros supplémentaires d'électricité aux 100 km. Dit autrement, c'est 16,60 euros supplémentaires entre Paris et Marseille !

Cette différence de conso se retrouve pour les versions quatre roues motrices :

Bref, si l'ID.4 se rattrape un peu sur sa version 4x4, les différences sont extrêmement marquées pour la version propulsion, avec parfois plus de 18 % d'écart ! Comment Ford a-t-il pu réaliser une telle prouesse ? À vrai dire... on n'en sait rien.

En termes de poids, l'Explorer est un peu plus léger (2 015 kg pour la version propulsion vs 2 156 kg pour l'ID.4 et 2 092 kg pour le Ford vs 2 237 kg pour le VW pour les versions 4x4), mais ce n'est pas le jour et la nuit.

L'autre grand levier de baisse de la consommation concerne l'aérodynamisme. Si le coefficient de pénétration dans l'air (Cx) du Volkswagen ID.4 est de 0,28... Ford n'a pas voulu communiquer le chiffre de l'Explorer. Une dernière hypothèse : une gestion différente (et meilleure, manifestement) de l'électronique de puissance. Mystère.

Une dominance qui se confirme avec la concurrence

Et n'allez pas croire que l'ID.4 soit un mauvais élève : le reste de la concurrence ne fait pas mieux. Pour le coup, les constructeurs n'ont donné que les consommations et les autonomies WLTP combinées, limitant les comparaisons, mais l'idée est là.

Ainsi, son autre cousin, le Skoda Enyaq, consomme 14,8 kWh/100 km WLTP pour une autonomie de 545 km en combiné, soit 1 kWh de plus tous les 100 km par rapport à l'Explorer, se traduisant par 57 km de moins au total en version propulsion. En version 4x4, la conso monte à 15,9 kWh/100 km WLTP (+0,3 kWh/100 km vs Explorer 4x4) et l'autonomie baisse à 538 km WLTP (- 28 km).

Niveau concurrence, le Peugeot E-3008 est pour le moment uniquement disponible en propulsion, et affiche 16,7 kWh/100 km WLTP combiné (+ 2,9 kWh/100 km que l'Explorer propu, soit une différence de 17,3 % !) pour une autonomie de 527 km WLTP, mais le Peugeot a une plus petite batterie.

Pareil pour le Renault Scénic E-Tech. Il annonce 16,3 kWh/100 km WLTP combiné pour la petite batterie (60 kWh) et 16,8 kWh/100 km pour la grande (87 kWh), soit une différence respective de 15,3 % et 17,6 % avec la version propulsion du Ford Explorer. Dommage pour la petite batterie : même avec 17 kWh et 268 kg de moins que le Ford, ce qui est énorme, le Renault ne parvient même pas à égaler sa consommation !

Terminons avec l'immanquable Tesla Model Y, véritable star du segment et réputé pour ses consommations très basses. Raté : avec 15,7 kWh/100 km WLTP combiné pour la version propulsion, il reste à 1,9 kWh/100 km au-dessus, soit +12 %. En version 4x4, pareil : 16,9 kWh/100 km chez Tesla contre 15,6 kWh/100 km chez Ford, soit une différence de + 7,7 %.

Pour la version propulsion, lorsqu'on multiplie ce 1,9 kWh/100 km de différence au prix du kWh facturé par EDF lors de charges à domicile (entre 0,12 et 0,25 euro selon la période et votre abonnement), on se retrouve avec une économie comprise entre 22,8 et 47,5 euros pour 10 000 km rechargés en roulant en Ford plutôt qu'en Tesla.

Conclusion : une théorie qui ne demande qu'à être confirmée

Vous l'aurez compris : le Ford Explorer est bel et bien le SUV électrique qui consomme le moins du marché. Un résultat remarquable s'il avait été conçu sur une plateforme inédite... mais très curieuse, étant donné qu'il reprend une base existante (et que les autres voitures basées dessus font largement moins bien).

Bref, deux questions nous brûlent les lèvres. La première : mais comment Ford a-t-il pu réussir à obtenir de tels scores ? La deuxième : est-ce que ces chiffres sont retrouvables en conditions réelles ? À cela, une seule réponse : essayer la voiture avec des experts produit. Nous vous tiendrons au courant.