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Test du Nubia Red Magic 7S Pro : ostensiblement gamer

Le marché des smartphones gamers fait souvent rire les joueurs traditionnels attachés à leurs consoles et PC. Il faut dire que l'on peut avoir du mal à imaginer un univers compétitif se développer alors que lorsque l'on pense jeu mobile, les Match-3 viennent plus rapidement en tête que les Valorant et CSGO. Mais c'est une fermeture d'esprit : dans de nombreuses régions, notamment l'Inde, il s'agit d'un marché en pleine expansion qui dépasse de très loin le reste des pratiques vidéoludiques. Ce n'est pas pour rien que Nubia arrive aujourd'hui avec un Red Magic 7S Pro, dernier d'une longue lignée de smartphones gamers.

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec un modèle prêté par Nubia.

Design

Et gamer, qu'est-ce qu'il peut l'être ! Le design du smartphone n'est pas sans rappeler les premiers designs des PC gamers avant que ces dernières années leur apprennent un minimum de retenue. On peut cocher toutes les cases du cliché : des dominantes de couleurs noires avec une pointe de rouge sur le bouton de verrouillage, un dos transparent aux marques industrielles dont l'épice se trouve dans un motif camouflage du plus bel effet, et des grilles de ventilation autant que l'on peut en caser.

Car oui : la spécificité de ce Red Magic, comme ses derniers prédécesseurs d'ailleurs, est de profiter d'un ventilateur actif. On peut le voir au dos de l'appareil, et celui-ci s'illumine de toutes les couleurs à chaque usage. L'ouverture au dos est l'arrivée d'air frais, alors que l'air chaud est expulsé sur le côté droit de l'appareil où l'on retrouve également les boutons de volume et de verrouillage.

À droite, nous avons là encore une petite spécificité : un slider rouge, qui est dédié au lancement de l'espace gaming sur le téléphone (comprenez un launcher dédié aux jeux vidéo). En haut, on retrouve avec plaisir un port combo jack ainsi qu'une première grille haut-parleur, et en bas se situent la seconde grille haut-parleur et le port USB-C.

À l'image des ROG Phone, le Red Magic 7S Pro s'équipe également de deux zones tactiles sur sa tranche droite. Après configuration, celle-ci vous permettra de plus ou moins émuler les gâchettes d'une manette ordinaire.

Ce n'est pas tout à fait ce design qui choque en prenant en main le Red Magic 7S Pro. Ce n'est pas même son ventilateur actif. Deux éléments ressortent véritablement. Tout d'abord, que la partie centrale en mode camouflage à son dos est vraiment faite d'un plastique très cheap. Et aussi que le téléphone est terriblement lourd. À 240 grammes sur la balance, il me fait en main l'effet d'un produit plus lourd encore que mon Galaxy Z Fold 3, pourtant à 275 grammes replié. Une grosse plaque de verre et de métal, qui paraît tout à fait solide, mais n'est pas si plaisante à utiliser à une main lorsqu'elle repose sur le petit doigt.

C'est ainsi qu'une nouvelle fois, il rappelle les premiers designs des PC gamers. Il est ostensiblement gamer. Excessivement, même. Mais d'un côté, c'est aussi probablement ce que recherchent les acheteurs en quête d'un smartphone de la sorte. Sachez juste que si vos amis joueurs pourraient vous trouver cool, l'effet ne perdurera pas nécessairement auprès d'un potentiel employeur ou de votre mamie.

Écran

Le Red Magic 7S Pro profite d'une dalle AMOLED de 6,8 pouces en définition 1080 x 2400 pixels, soit un ratio de 20:9. Cette dalle supporte deux taux de rafraîchissement, de 90 ou 120 Hz, est compatible HDR10+ et a un touch sampling pouvant être réglé de 480 à 960 Hz. Notez qu'une petite zone en haut de l'écran est réservée à cacher le capteur photo avant sous celui-ci, et est donc moins dense.

Dans ses options, l'écran propose plusieurs modes de calibration : normal, vif, naturel, DCI-P3 et sRGB. Le constructeur indique couvrir 100 % de l'espace DCI P3, le plus complexe. Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous pouvons effectivement confirmer ses dires : il couvre même 105,7 % de l'espace DCI P3, 149,2 % de l'espace sRGB et 102,8 % de l'espace Adobe RGB.

Bonne surprise : il est même relativement bien calibré pour un smartphone gamer, avec un Delta E00 moyen de 1,15. La seule chose est que sa température de couleurs est relevée à 6023K, plus chaud que les 6500 K de la norme vidéo. Il en va de même pour sa luminosité maximale naturelle, qui pousse à 309 cd/m², bien que l'écran pourra se booster jusqu'à 600 cd/m² en plein soleil ou face à des contenus HDR.

Une bonne dalle donc, dont on apprécie l'effort pour ne pas être utile uniquement pour les joueurs. Les capacités techniques sont là, et la calibration est satisfaisante. La zone dédiée au capteur sous l'écran ne gêne en rien l'usage et sait se faire discrète.

Logiciel

Le plus grand point négatif du Red Magic 7S Pro est indubitablement son univers logiciel. Le smartphone profite d'Android 12 avec l'interface Red Magic OS 5.5qui n'est hélas que sous le patch de sécurité de juin 2022. La qualité du suivi n'a jamais été très remarquable chez ce constructeur, même si on notera au moins la compatibilité Widevine L1.

Surtout, il faut avouer que Red Magic OS 5.5 n'est tout simplement pas prêt pour l'international. Les fonctionnalités sont là, et sont intéressantes : nous avons un Android relativement classique, qui offre de nombreuses options de personnalisations aussi bien pour son launcher que pour l'apparence générale de l'appareil. Daily Wallpaper est même préinstallé par défaut, même si on aurait plutôt tendance à considérer cela comme de la publicité déguisée.

Mais joueur oblige, c'est sur ce point qu'il se doit de plaire à son auditoire. Et il faut avouer que tout est là : du launcher jeu dédié, qui ne verse pas dans la subtilité, mais se montre très pratique, aux divers réglages de sensibilité de l'écran ou des performances de l'appareil, tout y est. Ces multiples options sont relativement faciles d'accès et simples à utiliser.

Sauf que... tout est en anglais. Même les menus les plus basiques d'Android n'ont pas été traduits, et certaines traductions anglaises sont en elles-mêmes hasardeuses. Je ne compte plus le nombre de fois où une fenêtre me donnait deux choix  : enable ou confirm. Alors, activer ou confirmer ? On en finit par ne plus vraiment savoir ce que le smartphone cherche à faire.

À l'usage, Red Magic OS 5.5 semble intégrer absolument tout sans vraiment chercher à avoir une quelconque cohérence ou une certaine lisibilité. Un FrankenOS qui n'est pas tout à fait plaisant à utiliser, et ne brille pas vraiment par sa vision.

Audio

Haut-parleurs stéréo ? Oui. Mais dans les faits, l'ouverture du haut ne fait que donner un peu plus d'espace pour s'exprimer au combiné d'appel situé juste au-dessus de l'écran. Et ça se ressent : la puissance du son est loin d'être équilibrée avec le haut-parleur du bas, qui est clairement le maître dans cette situation.

De même, la signature du son a tendance à être un brin trop métallique. Si l'on a l'habitude du manque de basse, puisqu'il s'agit d'une limite physique naturelle, on est en droit d'attendre un meilleur réglage des aigus pour que ceux-ci ne soient pas aussi grinçants. Les mediums disparaissent sous eux tristement. Cependant, pour un smartphone gamer, c'est tout de même une configuration acceptable.

Photo

Si la photo n'est pas vraiment l'un de ses arguments de vente, le Red Magic 7S Pro s'équipe tout de même d'une configuration dorsale à trois capteurs comme suit :

Cette configuration n'est pas mauvaise en elle-même, mais souffre d'un problème qui est tout à fait logique avec le reste de ce test. Un problème qui n'a même pas besoin d'être souligné point par point, étape par étape, puisqu'il est apparent très rapidement.

Les capteurs sont tout simplement utilisés tels quels, sans véritables optimisations logicielles. Et ça se ressent, particulièrement alors que les algorithmes sont aujourd'hui le vrai nerf de la guerre de la photo sur smartphone, bien plus encore que les configurations physiques elles-mêmes.

Le Red Magic 7S Pro peut faire d'excellentes photos lorsque toutes les bonnes conditions sont bien réunies. Mais sortez-le de cette perfection, et vous verrez toutes les erreurs que les smartphones peuvent faire lorsque leur capture brute n'est pas gérée par un bon ISP. Des dynamiques mal gérées, des sources de lumière qui aveuglent le capteur, un piqué granuleux envahi par le bruit même avec une lumière correcte, des difficultés à trouver le sujet principal et le séparer de son fond...

Il a pour lui que son obturateur est rapide. Mais ce téléphone n'est pas vraiment optimisé pour prendre des photos. Vous pourrez en faire quelque chose bien sûr, mais ce sera à vous de remplir le rôle des algorithmes qui vous facilitent habituellement la tâche, en étant sûrs d'être bien stables, de ne pas aller contre la direction du soleil ou tenter de prendre une scène trop riche en sources lumineuses... Si vous faites cet effort, vous trouverez un appareil photo correct au sein du Red Magic 7S Pro.

Capteur avant

Si le capteur est caché sous l'écran, il n'en est pas moins puissant. On y retrouve en effet un 16 mégapixels ouvrant en f/2,0.

Le résultat est... moins pire qu'on ne pourrait l'imaginer, surtout alors que le plus grand haut de gamme qui intègre cette technologie (le Galaxy Z Fold 4) ne réussit pas à avoir un rendu intéressant. Mais comme pour la configuration dorsale, celle-ci manque d'un véritable appui logiciel, ce qui peut la conduire à perdre les pédales très vite. Il n'y a qu'à voir la dernière photo, où mon cerveau semble s'échapper de mon corps. Je l'ai pourtant prise en restant le plus stable possible, et en toute sobriété.

Performances

La grande nouveauté du Red Magic 7S Pro est évidemment de s'équiper de la toute dernière puce Snapdragon 8+ Gen 1 dont on ne tarit pas d'éloges la concernant. Elle est couplée à 18 Go de RAM LPDDR5 dans notre configuration de test, avec 512 Go de stockage en UFS 3.1.

Comme on pouvait s'y attendre, le Red Magic 7S Pro devient de facto l'un des smartphones les plus puissants de l'année. Il faut dire que sa configuration à refroidissement actif lui permet de maintenir ses performances plus longtemps, sans devoir brider son SoC de peur de se brûler. On peut également le constater en jeu, où Genshin Impact peut tourner à 60 FPS avec de rares chutes à 52 FPS en Élevé.

Vous devrez cependant faire un petit sacrifice pour cela. Le ventilateur actif est tout de même assez bruyant, plus bruyant du moins qu'une console portable traditionnelle. Le son en lui-même n'est cependant pas dérangeant, puisqu'il ne s'agit que d'air déplacé rapidement sans coil whine ou chose de la sorte. Quant à la chauffe, elle est bien ressentie, mais reste assez diffuse sur le corps de l'appareil pour ne pas être dérangeante.

Autonomie

Le Red Magic 7S Pro est équipé d'une large batterie de 5000 mAh et profite du protocole Qualcomm Quick Charge 5.0 pour sa charge rapide à 65 W. Le chargeur est fourni avec l'appareil dans la boîte, et permet au téléphone de récupérer 28 % de batterie en 10 minutes (de 36 à 64 %).

Utilisé comme un smartphone classique, et en le laissant en configuration de base où l'écran est réglé à 90 Hz et le ventilateur ne s'active qu'en jeu, le Red Magic 7S Pro est capable de tenir la journée réglementaire d'autonomie, mais il vous faudra être prudent si vous souhaitez y ajouter une demi-journée.

Mais attention : si vous l'utilisez vraiment pour jouer, à 120 Hz et avec le ventilateur actif, sa batterie va fondre comme neige au soleil. En seulement 15 minutes de jeu sur Genshin Impact, 8 % de batterie sont déjà partis vers les Cieux Immenses. C'est cependant assez commun dans l'univers des smartphones gamers, on ne lui en tiendra donc pas nécessairement rigueur. Là encore, le parallèle avec les vieux PC gamers se fait toujours plus fort.

Prix et date de sortie

Le Red Magic 7S Pro est d'ores et déjà disponible en France. Sa configuration de départ à 12 Go de RAM et 256 Go de stockage est vendue 779 euros. Notre configuration de test, à 18 Go de RAM et 512 Go de stockage, est quant à elle vendue 949 euros.