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Test de la Suunto Race : une montre de sport au rapport qualité-prix imbattable

Suunto est officiellement de retour dans la bataille des montres de sport. Après avoir regardé Coros émerger en quelques années et laissé Garmin creuser l’écart sur les fonctionnalités, Suunto semble se réveiller et se met à niveau depuis un an, tout en conservant les meilleures autonomies du marché.

Lors de notre test de la Suunto 9 Peak Pro, nous soulignions l’absence d’un véritable suivi du sommeil, de la mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque et de la cartographie. Six mois plus tard, nous recevions la Suunto Vertical avec, entre autres, une cartographie réussie.

Nous demandions toujours un bon suivi du sommeil et une mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque. Et devinez quoi ? Cinq mois plus tard, nous voilà avec la Suunto Race au poignet : suivi du sommeil avec mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque, cartographie, écran Amoled, grosse autonomie et… un prix surprenant de 450 euros.

C’est simple : sur le papier, la Suunto Race coche toutes les cases des montres de sport haut de gamme pour deux fois moins cher. Le coup serait joli, mais les promesses sont-elles tenues ? Réponse après deux mois de test. Voici notre avis complet sur la Suunto Race.

Fiche technique

Ce test a été réalisé avec une Suunto Race prêtée par Suunto.

Un design qui nous rappelle quelque chose

La Suunto Race n’a rien de la successeuse de la gamme Peak : là où la 9 Peak Pro conservait des dimensions contenues pour une montre de sport, la Race reprend les codes de la Vertical :

Côté masse, comptez 83 grammes pour la version en acier inoxydable et 69 grammes pour celle en titane.

Si le boîtier de 49 mm de la Suunto Race est par nature peu discret, la marque a su garder l’aspect minimaliste qu’on lui connaît. Les bordures de l’écran ne sont pas habillées et donnent un effet de montre connectée classique — si on la compare avec les montres Garmin, bien plus voyantes.

La totalité de la tranche gauche de la Suunto Race est cependant gravée du nom de la marque en majuscule. Personne ne le verra au quotidien, mais cette touche détonne quand on connaît la sobriété habituelle de Suunto.

La taille du boîtier n’est pas le seul élément qui rapproche la Race de la Vertical : de profil, on retrouve cet effet sandwich à trois couches. Les trois boutons sont toujours placés à droite et partagent la même protubérance que ceux de la Vertical.

La Race veut tout de même se démarquer de la Vertical : elle embarque deux boutons physiques et une couronne rotative, qui peut également être pressée pour déclencher une action —  là où la Vertical a trois boutons purement physiques. Nous reviendrons sur la couronne plus tard dans ce test, puisqu’elle modifie la manière de naviguer dans l’interface.

La montre est étanche jusqu’à 100 mètres et profite de l’habituel mode snorkeling de Suunto jusqu’à 10 mètres, grâce aux deux électrodes visibles en haut à droite sur la photo suivante. Les fameux tests « selon les normes militaires » ont été effectués sur la Race : c’est donc sans surprise que nous ne relevons aucun dégât sur la montre après deux mois d’utilisation.

À noter que la Suunto Race n’est pas assemblée en Finlande, mais en Chine. Cela représente une étape importante depuis le rachat de Suunto par le groupe chinois Liesheng. Dommage pour l’avantage « carbone » mis en avant par Suunto avec ses autres modèles. D’un autre côté, la réduction des coûts de fabrication se répercute fortement sur le prix de vente. La qualité d’assemblage ne semble cependant pas dégradée.

La Race propose un système d’attache de bracelet standard de 22 mm.

L'Amoled est de retour

Ça y est, l’Amoled revient chez Suunto. Après un passage éclair en 2020 avec sa Suunto 7 sous Wear OS, la marque finlandaise retente l’expérience en 2023, année de démocratisation de l’Amoled pour les montres de sport. Si Garmin propose des écrans Amoled depuis quelques années, 2023 a vu l’arrivée de cette technologie sur la gamme Forerunner. Du côté de Polar, c’est le dernier modèle haut de gamme qui en profite pour la première fois.

L’Amoled permet de gagner en lisibilité (surtout sur les cartes), mais soyons honnêtes, on gagne autant en esthétisme qu’en confort de lecture par rapport au MIP habituel. La contrepartie est une baisse logique de l’autonomie… enfin, vous allez voir que Suunto a ici réussi un sacré coup.

L’écran de la Suunto Race s’étend sur 1,43 pouce et affiche la même définition que la Garmin epix — 466 x 466 pixels. La Race propose une luminosité maximale de 1 000 nits : l’écran a toujours été parfaitement lisible lors de notre test. À titre de comparaison, les Garmin epix et epix Pro « plafonnent », elles aussi, à 1 000 nits. Seul Apple s’amuse à titiller les 2 000 et 3 000 nits sur ses Watch Ultra et Watch Ultra 2.

Pour être concis sur la Suunto Race : la qualité de l’écran Amoled est ce à quoi on s’attendait. Certains auront du mal à repasser sur du MIP après avoir goûté à l’Amoled.

Aussi, Suunto a très bien intégré le mode Always On Display sur la Race. Activé ou non, il est possible de déterminer le comportement de l’écran lorsqu’on lève son poignet :

Le second mode est bien pensé, puisqu’il affiche l’heure sobrement et évite toute interaction fantôme avec la montre une fois le poignet baissé.

Les deux modèles de la Suunto Race (acier et titane) profitent d’une vitre en cristal de saphir : nous ne relevons aucune rayure après deux mois d’utilisation.

Enfin, on compte dix cadrans disponibles dans les paramètres de la montre. Seules les couleurs sont personnalisables. On attend toujours de pouvoir choisir spécifiquement les données affichées par les complications, même si certains cadrans permettent de faire défiler ces dernières avec un appui.

Une interface modifiée, mais toujours lente

À l’usage

La molette est plutôt réactive au quotidien, mais se révèle légèrement moins compatible avec des activités « extrêmes ». Disons qu’elle a parfois tendance à tourner toute seule en se frottant contre un vêtement — les gauchers seront sûrement plus visés par ce problème. Nous préférons donc la Vertical et ses boutons physiques à la Race pour des sorties alambiquées, par exemple en hiver avec des gants. Bon, retenez que cet avis n’est que le nôtre : certains élites français de l’ultra trail ont utilisé la Suunto Race lors de la Diagonale des fous 2023, dont le gagnant.

Léger avantage que nous relevons par rapport aux autres montres Suunto : un appui sur le bouton supérieur lorsque vous êtes sur l’écran de la cartographie en activité ne déclenche pas un zoom, mais la mise en pause de ladite activité. Eh oui, c’est la molette qui prend le relai sur la Race : de simples glissements de doigts permettent de basculer entre les différents niveaux de zooms. Le tout est réactif.

L’apparition d’une molette sur la Suunto Race a engendré un changement de navigation dans l'interface. Plus que cela, cette nouvelle interaction avec les menus a également été appliquée aux derniers modèles Suunto : la 9 Peak Pro et la Vertical.

Désormais, les widgets s’affichent à la verticale, à la manière des écrans Garmin. Un glissement de doigt ou de molette vers le haut fait donc défiler les widgets. Ces derniers affichent un aperçu avec leur information principale. Le widget de fréquence cardiaque indique par exemple la fréquence cardiaque actuelle. Il est possible de supprimer des widgets et de réagencer leur position, mais uniquement via l’application pour ce dernier point. Un appui sur le widget ouvre le widget et affiche plus de données.

À l’inverse, un glissement de doigt ou de molette vers le bas affiche la liste des profils sportifs. Un appui sur le bouton supérieur nous fait atterrir directement sur le dernier profil utilisé : il s’agit d’un raccourci pour lancer une activité rapidement.  Un clic sur le bouton principal (la molette) ouvre le widget favori que l’utilisateur aura déterminé au préalable.

Si ce changement d’interface est plutôt bien pensé, la fluidité n’est toujours pas au rendez-vous. Malgré quelques mises à jour depuis sa sortie, la Suunto Race est encore trop lente à notre goût. Le défilement des menus dans les paramètres est réactif, mais celui des widgets est saccadé. Ce n’est pas grand-chose, mais les modèles concurrents sont plus agréables à utiliser. Cette légère friction ne bloquera pas tout le monde. De notre côté, nous utilisons quasi exclusivement la Suunto Race en journée pour regarder l’heure, et ce n’est pas si grave.

Nous avançons donc la même conclusion que dans nos tests des Suunto 9 Peak Pro et Suunto Vertical : nous interagissons très peu avec la montre au quotidien en dehors des séances de sport. On se sert alors de l’application pour consulter nos données. Justement, parlons-en.

L’application Suunto

Nous serons rapides dans cette sous-partie. L’application Suunto est toujours aussi agréable à utiliser. On retrouve l’approche minimaliste de la marque, ce qui est assez rare et compliqué pour une application de montre de sport.

L’écran d’accueil est personnalisable, les données des activités sportives sont intelligemment disposées et la création d’itinéraires est toujours aussi agréable. La partie coach, revue en 2023, nous plait de plus en plus. Les commentaires fournis sont pertinents et résument notre état du moment en se fondant sur notre charge d’entraînement, notre récupération (sommeil et statut de VFC) et nos dernières perceptions d’effort.

On peut également comparer nos données hebdomadaires avec la moyenne des 6 dernières semaines : charge d’entraînement, volume d’entraînement, temps passés dans les zones cardiaques…

On regrette cependant le côté fourre-tout de cet onglet « entraînement ». Le sous-menu dédié à la variabilité de la fréquence cardiaque est par exemple difficilement accessible. Aussi, la synchronisation avec la montre pourrait être plus rapide : Garmin fait mieux.

La VFC est arrivée

La Suunto Race embarque les mêmes types de capteurs que la Suunto Vertical. La montre peut bien évidemment mesurer votre fréquence cardiaque au poignet, votre SpO2 et votre nombre de pas quotidien. Les altimètres embarqués sur les produits Suunto sont toujours très précis et c’est une nouvelle fois le cas sur la Race. Côté course à pied, comptez toujours sur les métriques habituelles, assez précises grâce à la qualité de la puce GNSS embarquée — nous y reviendrons. La montre est également capable d’estimer la puissance au poignet.

Les estimations de la VO2 max auraient quant à elles été revues. La montre fournirait une évaluation du seuil lactique et des prédictions sur les temps de course au 5 km, 10 km, semi et marathon. Nous n’avons cependant pas trouvé ces données lors de notre test.

Bon, ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse aujourd’hui. Suunto a enfin amélioré son suivi du sommeil. Désormais, la montre détecte les différentes phases de sommeil. Rappelons que ces données sont loin d’être fiables, et ce pour toutes les montres connectées. Elles peuvent tout de même donner un bon aperçu de sa nuit. À ce sujet, la Suunto Race enregistre souvent plus de phases d’éveil que la Garmin epix Pro. Une chose est sûre, Suunto a progressé sur la détection du début et de la fin du sommeil. Les erreurs sont maintenant rares et minimes.

Mieux, la montre enregistre la variabilité de la fréquence cardiaque pendant la nuit. C’est clairement une brique importante qui manquait à Suunto. Si cette mesure au poignet sur une moyenne pendant la nuit n’est pas la plus précise des mesures de variabilité de la fréquence cardiaque, elle reste pertinente pour comprendre son état et sa récupération.

Comme chez Garmin, la montre demande un minimum de 14 mesures avant de fournir une jauge moyenne à chaque utilisateur. Ensuite, la moyenne des 7 dernières nuits est comparée à la plage personnelle avec un code couleur classique : 

Attention à ne pas tomber dans la paranoïa. Cette mesure est un indicateur comme un autre. Surtout, la Suntoo Race n’est pas un dispositif médical. À vous de mettre en relation votre charge d’entraînement récente, votre qualité de vie et d’autres facteurs pour comprendre une situation.

La cartographie

La Suunto Race bénéficie sans surprise de la très bonne cartographie de la Suunto Vertical. Ceux qui veulent plus de détails sur la gestion des cartes (téléchargement, taille) sont justement invités à lire notre test complet de la Vertical. La Suunto Race en titane profite de 32 Go de stockage interne, contre 16 Go pour la version en acier.

Globalement, on retrouve une cartographie détaillée (chemins, courbes de niveau, points d’eau, mais pas le nom des routes), franchement agréable à consulter — et encore plus avec l’écran Amoled. Suunto profite d’ailleurs de cette technologie pour économiser un peu de batterie sur la cartographie : lorsque la montre n’est pas consultée en activité, le fond devient noir et il reste deux traces : celle du coureur et celle du parcours à suivre. Cet affichage est suffisant pour vérifier sa course en un coup d’œil sans lever le poignet.

La cartographie Suunto est une nouvelle fois franchement pratique lorsqu’on se retrouve devant plusieurs chemins et qu’on hésite pour emprunter le bon : le gyroscope intégré permet de trouver la bonne sortie en tournant doucement sur soi-même. Nous le précisons, car ce n’est pas la même affaire avec la cartographie Garmin — qui garde l’avantage d’être routable.

Bonne nouvelle, il est désormais possible de dézoomer jusqu’à 2 km sur la carte, contre 500 m au lancement de la Vertical et la Race. Le zoom/dézoom se fait par niveaux grâce à la molette par : 25 m, 50 m, 100 m, 250 m, 500 m, 1 km et 2 km.

La plupart des axes d’améliorations soulevés lors de notre test de la Vertical restent cependant d’actualité : noms des routes pas affichés, impossibilité de créer/modifier un tracé depuis la Race, aucune métrique superposable sur l’écran de la cartographie…

Suivi satellites

La Race embarque une puce GNSS multibandes, à savoir la technologie la plus précise à ce jour. Les traces sont donc logiquement précises, mais restent un petit cran en dessous de la Suunto Vertical, des dernières Garmin et autres Apple Watch Ultra — surtout dans les rues parisiennes.

Voici quelques exemples de loupés de la Race (en orange). Les traces nous font passer dans les immeubles, voire de l’autre côté de la route, alors que la Garmin epix Pro (en bleu) nous marque bien sur le trottoir.

Les plus curieux découvriront ici une activité de 58 km comparant les traces de la Suunto Race et de la Garmin epix Pro (Gen 2). Nous avons également comparé les deux montres sur une sortie vélo de 140 km. Dans ces deux exemples, la Race s’en sort très bien — et tant mieux avec une puce multibandes.

Suivi de la fréquence cardiaque

La Suunto Race ne sera pas la montre qui vous fera abandonner votre ceinture cardiofréquencemètre. La montre suit les tendances, certes, mais décroche souvent, ou affiche un délai important sur les séances de fractionné. La taille du boîtier sur mon petit poignet peut expliquer en partie ces erreurs. Voici trois comparaisons entre les données de fréquence cardiaques enregistrées au poignet par la Suunto Vertical et celles captées par notre ceinture HRM Pro — considérée ici comme la référence.

La Race perd parfois le fil sur cette session d’endurance fondamentale.

Ici lors d’une séance par intervalles, la montre a bien suivi les changements brusques de fréquence, mais décroche encore quelques fois.

Enfin, la Race s’en est très bien sortie sur une séance de côte, hormis un délai important au début du dernier bloc. Les grosses erreurs à la fin de la session sont dues à une pluie importante. Encore un bon moyen de rappeler qu’il faut privilégier une ceinture cardiofréquencemètre pour s’assurer de récupérer des données fiables.

Et pour finir les données moyennes et maximales sur ces trois séances.

Comparaison des fréquences cardiaques moyennes :

Comparaison des fréquences cardiaques maximales :

Une autonomie remarquable

Si Suunto est largement reconnu pour les autonomies de ses montres, qu’en est-il avec un écran Amoled ? La marque a une réponse assez simple : la Suunto Race est la montre Amoled avec la meilleure autonomie du marché.

Suunto avance jusqu’à 45 heures d’autonomie en mode GNSS multibandes et avec le mode Always On Display activé. La montre serait aussi capable de tenir 12 jours en usage quotidien avec le Always On Display, ou 26 jours sans.

Dans les faits donc, la Suunto Race avec son écran Amoled est plus autonome que certaines montres concurrentes avec écran MIP. Regardez plutôt les résultats de nos tests.

Les résultats sont bluffants. Notez tout de même que nous interagissions très peu avec la montre en journée — quasi uniquement pour consulter l’heure. Aussi, nous avons toujours utilisé le mode GNSS le plus consommateur (multibandes) : d’autres modes moins énergivores permettront des autonomies encore plus généreuses.

En modes multibandes, la Suunto Race a ainsi tenu plus de deux semaines avec quasiment 24 heures d’activité. Avec le mode Always On Display et 18 heures d’activité, la montre s’est éteinte après plus de 10 jours. Dans des conditions similaires, la dernière Garmin fēnix 7 Pro fait moins bien… alors qu’elle a un écran MIP forcément moins consommateur que l’Amoled de la Race.

Pour ceux qui veulent un exemple plus concret : la Suunto Race est passée de 94 % à 36 % après plus de 17 heures passées sur un vélo lors d’un week-end, en mode multibandes.

Enfin, comptez tout juste 1 h 30 pour recharger complètement la Suunto Race.

Appel et communication

La Suunto Race se connecte en Wi-Fi pour télécharger les cartes et possède une puce NFC, inutilisée pour le moment. Ne comptez pas sur la montre pour payer sans contact ou écouter de la musique sans son téléphone.

Un tarif agressif

C’est là que la Suunto Race frappe très fort. Tous les avantages de la montre cités au long de ce test pointeraient logiquement vers un tarif haut de gamme. Eh bien non, la Suunto Race demande « seulement » 449 euros pour la version classique en acier, ou 549 pour le modèle en titane.

La montre concurrente la plus proche en termes de fonctionnalités (Amoled, cartographie, statut de variabilité de fréquence cardiaque, puce multibandes) est la Garmin Forerunner 965, proposée à 649 euros. Cette comparaison ne suffit pas, puisque chaque besoin est différent, mais force est de constater que sur le papier, la Suunto Race offre un sacré rapport qualité-prix.