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Test du Shiftbikes Shift 2 : le vélo électrique du quotidien qui ne vous ruine pas

Encore jeune, la marque Shiftbikes a tiré des leçons de son premier vélo électrique, l’éponyme VAE citadin lancé en 2021. Avec son cadre bas, une position droite et une taille plutôt petite, le Shift 1 a surtout séduit des néophytes pour leurs trajets quotidiens.

L’ayant testé avec ma carrure de 1m84, j'ai pu constater qu'il pouvait paraître petit, une observation également soulignée par le directeur et fondateur, François Jacquet. C’est pourquoi, répondant à la demande de nombreux clients, plutôt masculins et amateurs de vélos dynamiques, il a décidé de proposer un second modèle de vélo électrique.

Tout juste disponible en précommandes, voici donc le Shift 2, un nom on ne peut plus basique, pour un vélo électrique qui reste simple. Certes, il s’inscrit toujours dans l’univers du « commuting » ou vélotaf, comme on dit en bon français, mais sa vocation est différente, alors que le marché reste obsédé par les vélos se transformant en VTC ou en SUV urbains. Voyons si ce nouveau modèle parvient à nous séduire davantage.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d'un modèle prêté par la marque.

Design : un bel entre-deux

Si vous avez déjà vu le premier modèle en photo ou dans la rue, vous reconnaîtrez certains éléments. Le cadre est repris, mais enrichi d'un tube supérieur supplémentaire, créant ainsi un design peu commun. Ainsi, il ne s'inscrit ni dans la catégorie des vélos fitness (proches des vélos de route à guidon droit), ni dans celle des vélos urbains.

Ce qui distingue ce modèle, c'est son bas de cadre en U, combiné à un guidon courbé monté sur une potence haute. Ne prêtez pas attention aux soudures un peu brouillonnes ni aux autocollants temporaires, qui sont spécifiques à notre exemplaire de pré-série. Le Shift 2 final bénéficiera d'une finition plus soignée, avec des logos intégrés.

Ce vélo de Shiftbikes offre une position semi-active, grâce à des poignées ergonomiques, une selle confortable Selle Royal Essenza, et associe le tout à de larges pédales de BMX, un clin d'œil à l'univers d'origine de François Jacquet.

Un vélo tout équipé

Ce vélo électrique ne dispose pas de suspension, étant totalement rigide, et il n'offre pas non plus l'option d'une tige de selle suspendue. Il évoque cependant l'esthétique d'un fixie avec sa courroie Gates Carbon Drive CDC, qui renforce son allure monolithique. Et oui, le vélo est entièrement noir, à l'exception de reflets légèrement bleutés sur le cadre. La courroie contribue également à limiter le poids du vélo, qui est tout de même d'environ 23,5 kg.

C'est un poids raisonnable, surtout compte tenu de son équipement complet : un porte-bagages arrière pouvant supporter jusqu'à 27 kg et compatible avec les fixations MIK, des garde-boues légèrement déformables, une béquille large (bien que placée trop en arrière pour stabiliser complètement l'avant du vélo), un bloqueur de roue arrière, et un éclairage alimenté par la batterie. Toutefois, Shiftbikes a ajouté un second feu arrière sur piles, car le premier, intégré esthétiquement dans le garde-boue, ne serait pas conforme aux normes.

Un écran basique et sans connectivité, mais joli et éprouvé

En corrélation avec le moteur Ananda, retravaillé par l’assembleur MFC, le Shiftbikes 2 intègre le petit écran du fournisseur chinois. Identique à celui du premier modèle, cette console est assez compacte et offre un affichage LCD couleur agréable.

La vitesse est bien sûr affichée au centre de l’écran, accompagnée d'une jauge de batterie de petite taille et sans barre, rendant sa lecture quelque peu difficile. En dessous, la couleur indique le niveau d’assistance : rouge pour Boost, jaune pour Tour, bleu pour Sport, vert pour Eco, et gris pour Off. On change ces niveaux à l'aide des deux gros boutons inférieurs, suffisamment grands pour être utilisés même avec des gants. Ces boutons permettent également d'activer l'éclairage (bouton du haut) ou le mode marche (bouton du bas) par un appui long.

Cependant, les boutons d'allumage du Shift 2 (à droite) et de défilement des informations (à gauche) sont très petits. L’écran fournit de nombreuses données, telles que les kilométrages, la durée, la puissance du moteur et humaine instantanée, les consommations moyenne et en temps réel, ainsi que l’autonomie restante. En explorant le menu (par un appui long sur le bouton gauche), on peut même accéder à d'autres informations, comme le nombre de cycles de charge, un indicateur important pour la durée de vie de la batterie et pour une éventuelle revente.

Il n'existe pas d’application pour ce vélo électrique. Shiftbikes prend le contrepied en ne voulant pas verser dans la complexité, une manière aussi de limiter le prix et de simplifier son utilisation.

Confort appréciable et dynamisme modéré

La promesse de ce vélo est donc de proposer à la fois un comportement dynamique et un confort acceptable pour le vélotaf. Pour y parvenir, le Shift 2 équipe ses roues de 27,5 pouces avec de gros pneus ballons Chaoyang, d'une section de 55 mm. C'est considérable et cela compense l'absence de suspension. Et cela fonctionne : le VAE français est nettement plus confortable que les vélos fitness classiques. On peut franchir quelques dos d'ânes et bords de trottoir sans craindre pour ses vertèbres, et les pneus absorbent bien les imperfections de la route, sans aucune vibration.

Cependant, le revers de la médaille est que la conduite de ce vélo n'est pas très sportive en raison de son importante empreinte au sol, et surtout à cause du guidon courbé. La précision n'est donc pas le point fort du Shift 2 lors des prises de virage, qui deviennent moins nettes, nécessitant parfois un temps d'adaptation ou un ajustement de l'angle en début de virage. Ce n'est donc pas vraiment un vélo électrique sportif, même si la position du corps offre plus d'agressivité que le premier modèle Shift 1, et permet de répartir le poids différemment, offrant plus de confort sur la selle.

Des performances limitées

Le moteur Ananda, identique à celui du premier modèle de Shiftbikes, est positionné dans la roue arrière et offre un couple de 43 Nm. Il intègre désormais un capteur de couple, ce qui modifie considérablement le comportement du vélo ! Le vélo réagit assez facilement à la pression exercée sur les pédales, fournissant une assistance très progressive quel que soit le mode, y compris lors des reprises, sans à-coups.

Pour les modes d'assistance, ils sont au nombre de quatre : Boost, avec des pics de puissance à 470 W, Tour à 370 W, Sport à 270 W, et Eco à 170 W (merci l'écran pour ces informations !). Dans les pentes les plus raides de notre parcours de référence (tour de Paris), notamment les montées de Versailles-Plaine et Bagnolet-Lilas, le Shiftbikes peine à maintenir une vitesse de 25 km/h.

Le mode Tour est utile pour repartir sur des pentes raides et s'avère généralement suffisant pour le vélotaf, avec des pointes occasionnelles en mode Boost. Cependant, les modes Sport et Eco sont plutôt adaptés à des trajets plats, car ils sont trop faibles et utiles principalement pour démarrer sans trop d'effort. En mode entièrement manuel, la courroie demande un certain effort au démarrage, mais reste acceptable sur quelques kilomètres, surtout si l'on souhaite économiser la batterie ou en cas de batterie presque déchargée.

Une courroie bien réglée et des freins rassurants à ne pas trop solliciter

Avec la courroie, l'absence de vitesses variables n'est pas trop pénalisante, car le vélo n'est pas équipé de moyeu Nexus ni Enviolo, afin de maintenir un tarif bas. En mono-vitesse, le vélo parisien est bien ajusté et ne commence à mouliner qu'au-delà de 30 km/h, ce qui convient à ceux qui aiment se dépenser. De plus, il est possible de pousser encore plus en descente, atteignant facilement des pointes de plus de 40 km/h sans problème.

Pour arrêter le vélo à ces vitesses, les freins Alhonga offrent un bon freinage en toutes circonstances, sans bloquer la roue arrière, et sont progressifs. Cependant, on note que les leviers sont un peu trop lâches en début de course, et que les étriers perdent en efficacité après de gros freinages successifs.

Autonomie : 45 km minimum par charge (rapide)

La batterie du Shiftbikes 2 est exactement la même que celle du modèle classique. Elle est amovible et se retire facilement du haut de la poutre diagonale, grâce à une ouverture qui se déverrouille avec une clé à sa base. La manipulation est très simple, bien que la batterie pèse 2,6 kg et soit assez volumineuse, nécessitant un grand sac pour son transport hors du vélo.

Il est possible de charger la batterie du vélo aussi bien sur le vélo qu'en dehors. Charger la batterie sur le vélo est préférable, car cela permet de suivre l'état de la charge sur l'écran, ce qui n'est pas possible lorsque la batterie est retirée, car elle ne dispose pas de jauge dédiée. Avec le chargeur rapide de 4A fourni par la marque, la moitié de la capacité de la batterie peut être rechargée en seulement 1h30, et une charge complète prend environ 3h30.

Cela est dû à la capacité de la batterie de 12,8 Ah (soit 461 Wh), une capacité qui, selon Shiftbikes, permet une autonomie théorique de 70 km en mode Sport (2 sur 4). Nous avons, comme à notre habitude, effectué nos tests en utilisant le mode maximal, ici le Boost. Après deux tentatives sur notre parcours parisien standard, la boucle a été bouclée avec succès, affichant 40 km au compteur avant que la jauge ne commence à clignoter en rouge.

Après cette alerte, il est encore possible de parcourir 3 à 4 km avant que l'assistance - et l'écran ! - ne s'éteignent. Bien que nous ne le recommandions pas, il est de notre devoir de tester les limites. Les conditions étaient automnales, avec des températures entre 10 et 15°C et un vent soutenu, donc l'autonomie pourrait dépasser les 45 km dans des conditions météorologiques plus clémentes.

Un tarif abordable, sans vraie concurrence

Nous avons eu l'occasion d'essayer en avant-première ce vélo électrique en novembre, une pratique courante dans le monde des voitures électriques, mais plus rare dans celui du vélo (bien que Cowboy ou Moustache aient déjà procédé de la même manière cette année). Le Shiftbikes 2 est donc disponible depuis le 12 décembre 2023, actuellement en phase de précommandes.

Les livraisons sont prévues pour mars 2024, mais sans plus de précisions, ce qui est regrettable. Le prix de lancement est fixé à 1 990 euros en précommandes, avant de passer à 2 290 euros lors de la commercialisation au printemps, un tarif très compétitif face à une concurrence qui semble assez clairsemée.

Ce vélo, qui se situe entre le confort et le fitness, pourrait se comparer au Decathlon Elops LD 500 E, vendu à 1 499 euros, mais ce dernier est de gamme inférieure, notamment en ce qui concerne sa transmission Microshift classique à dérailleur et ses pneus fins. L'autre concurrent potentiel est le single-speed 900 E à 1 899 euros, qui est trop orienté vers la performance (avec une position plus avancée), utilise toujours une chaîne et n'est pas beaucoup équipé.

Finalement, pour trouver un concurrent du Shift 2, on pourrait se tourner vers le Voltaire Legendre (2 390 euros), bien que ce dernier arbore un style vintage, ou vers l'Alérion A à 2 190 euros. Quant au Cannondale Treadwell Neo 2 EQ, il est celui qui se rapproche le plus de l'esprit du Shift 2, mais il ne dispose pas de courroie et a une batterie plus petite (250 Wh), le tout pour un prix inférieur à 2 000 euros.

En ce qui concerne les canaux de distribution, le Shift 2 est actuellement disponible uniquement sur le site officiel de la marque, tandis que les revendeurs partenaires devront attendre le début des livraisons en mars. Par la suite, de nombreux services de location comme Zenride le proposeront en location professionnelle aux employés de certaines entreprises. La garantie légale est de 2 ans, avec une intervention à domicile dans les zones couvertes, sinon chez un réparateur partenaire. Shiftbikes propose également une assurance vol optionnelle Cylantro à 9,90 euros par mois.