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Test du Leica Ciné 1 : quand un grand nom de l’optique s’adonne à la vidéoprojection à ultra courte focale

On connait la marque Leica surtout pour ses optiques et plus récemment pour ses partenariats avec Huawei, puis Xiaomi sur les smartphones. La marque a décidé de plonger dans le marché en croissance des vidéoprojecteurs à ultra courte focale avec un appareil haut de gamme. Proposé à partir de 6 995 euros pour la version affichant une image de 80 pouces, il peut grimper jusqu’à près de 9000 euros pour la version 120 pouces. Pour cela, on a droit à un design d’exception, une technologie DLP DMD avec triple laser éprouvée supportant les formats HDR10+ et Dolby Vision et bien entendu embarquant un objectif Leica Summicron pour une image qui se veut la plus nette et la plus précise possible.

Réalisé en collaboration avec l’une des marques leaders dans le domaine de la vidéoprojection à ultra courte focale, Hisense, ce projecteur est animé par Vidaa avec la possibilité d’accéder aux applications de streaming les plus populaires. Embarquant un tuner TNT, il a pour vocation de remplacer un téléviseur. Nous avons souhaité voir de quoi il retournait exactement et s’il valait le coup. En voici notre avis.

Fiche technique

Ce test a été réalisé à partir d'un vidéoprojecteur prêté par Leica.

Design : une réussite totale

Le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 est décliné en trois modèles. Étant donné qu’il a une focale fixe, le fabricant l’a fabriqué pour une image maximale de 80 pouces, de 100 pouces ou de 120 pouces. Nous avons testé le Leica Ciné 1 100, mais tous les trois proposent rigoureusement le même design.

Il s’agit d’une très belle boîte en aluminium brossé argenté qui mesure 60 cm de large pour presque 38 cm de profondeur et un peu moins de 15 cm en hauteur. C’est loin d’être le vidéoprojecteur à ultra courte focale le plus compact du marché. À titre de comparaison, le Formovie Theater est nettement plus petit. Le Ciné 1 a des coins arrondis et une large grille devant ainsi que sur les côtés pour permettre à l’air chaud de s’évacuer, mais également pour la partie audio.

L’appareil accuse un poids de 13,6 kg pour le modèle « 80 pouces » et 15,6 kg pour les modèles « 100 et 120 pouces », ce qui là aussi en fait l’un des plus lourds actuellement disponible. Mais une fois installé, on n’a pas trop à le bouger. Heureusement.

Avant de s’intéresser à l’installation, terminons le tour de l’appareil en remarquant une trappe sur le dessus qui s’ouvre automatiquement et se ferme de la même manière lorsqu’on allume ou éteint le projecteur. Cela permet de protéger la lentille de la poussière, ce qui est une excellente chose et finalement trop peu courant, malheureusement.

Dessous, il y a des pas de vis pour l’accrocher sur un support, mais il y a surtout quatre pieds réglables.

Le modèle prêté par la marque pour réaliser ce test proposait des finitions parfaites et un assemblage exemplaire, encore heureux vu le prix de l’appareil…

Connectiques

Derrière, il y a un panneau de connectiques. On peut compter sur la présence de deux entrées HDMI 2.1 et d’une autre HDMI 2.0, dont une est compatible ARC pour le retour audio vers un amplificateur idoine. Il y a également deux ports USB-A (1x USB 2.0 et 1x USB 3.0). Notez que le port USB-A 2.0 est placé sur le profil de l’appareil, en dessous, presque invisible… Ceux-ci permettant à la fois de lire des contenus multimédias, mais aussi d’enregistrer. À ces connectiques, il faut ajouter la présence d’un double tuner TNT. Il est donc possible d’enregistrer des programmes sur un support amovible pour les diffuser ensuite.

Les mieux équipés pourront regretter l’absence d’une prise Trigger qui permet de synchroniser le déploiement d’un écran motorisé au moment de l’allumage de l’appareil.

Il y a par ailleurs un port Ethernet, une sortie optique et une sortie casque. Notez la possibilité d’ajouter une carte PCMCIA, le cas échéant. Le Leica Ciné 1 est Wi-Fi 6, Bluetooth 5.0 et fonctionne avec l'AirPlay d’Apple.

Écran : libre choix

Le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 est livré sans écran. Cela laisse le choix pour l'écran, mais si le budget est limité, on peut aussi être tenté de l’installer sans écran (en se servant d'un mur comme surface de projection) et donc perdre le bénéfice (important) d’avoir une surface optimisée pour la projection. Comptez de 500 à 2700 euros environ pour des écrans de différentes tailles dont la surface profite d’un traitement spécifique.

Installation : une image calée grâce à une photo prise au smartphone

Comme évoqué un peu plus tôt, le projecteur dispose d’une focale fixe. Cela signifie que la taille de l’image dépend directement du recul avec le mur ou avec l’écran. Par exemple, avec le Leica Ciné 1 100 prêté par la marque, nous avons placé l’appareil à 24 cm de l’écran pour obtenir une image d’approximativement 245 cm en diagonale, parfait pour occuper un maximum d’espace sur notre écran de test, Lumene Extra Bright Eden 240C. Officiellement, le rapport de projection est de 0,25. On commence par l’installer parfaitement à l’horizontale et lorsqu’on allume l’appareil pour la première fois, un assistant permet de configurer l’image automatiquement. Cela passe par l’utilisation d’un smartphone qui doit être connecté sur le même réseau que l’appareil. Il faut prendre une photo de l’écran sur lequel sont projetées des croix à des emplacements bien spécifiques. On envoie ensuite la photo au projecteur, via le Wi-Fi et automatiquement, l’image est optimisée.

Si cela ne convient pas, il est toujours possible de répéter l’opération ou de passer à un réglage manuel. La solution nous a toutefois parfaitement convaincus et permis d’obtenir une image parfaitement calée.

Ensuite, on suit les différentes étapes de l’installation, notamment avec la recherche des chaînes de la TNT, le cas échéant.

Interface : merci Hisense

Le Leica Ciné 1 fonctionne avec le système Vidaa développé par Hisense, en version 6.0. C’est la même interface que l’on trouve au sein des téléviseurs et vidéoprojecteurs de la marque chinoise avec laquelle Leica s’est associée pour produire ce projecteur. La page d’accueil présente la plupart des applications parmi les plus populaires dont Netflix, Disney+, MyCanal, YouTube, Rakuten TV, Molotov, Apple TV+, etc. Il n’y a pas grand-chose à redire de ce côté.

L’interface permet d’accéder également au contenu partagé sur le réseau domestique, le cas échéant, et sait lire les fichiers les plus exigeants avec une parfaite fluidité. Le système est particulièrement réactif et les menus sont relativement clairs et conviviaux.

Comme sur les TV Hisense, le mode Filmmaker qui permet d’obtenir le meilleur rendu cinéma est malheureusement toujours « caché » au bout de la ligne des modes d’images. Idem, lorsqu’on regarde la TNT, pour changer de mode d’image, par exemple, il faut se rendre dans les réglages, mais ce menu est situé tout en bas des options affichées et donc, dans un premier temps, caché. Ce n’est pas faute d’avoir remonté l’information à l’un des responsables de Vidaa, mais apparemment, ils semblent contents ainsi…

Outre les menus classiques (identiques à ceux des TV de marque Hisense), il y en a un dédié au projecteur. On peut régler le sens de projection, activer la correction automatique de la géométrie de l’image, réaliser une correction manuelle et activer (ou désactiver) la fonction de protection oculaire qui permet de couper le faisceau lumineux lorsque l’appareil détecte une présence à proximité. Notez également la possibilité de choisir le type d’écran sur lequel on projette, le cas échéant, entre un modèle ALR à grand-angle ou ALR à gain élevé.

L’image en mode subjectif, une belle qualité et une netteté parfaite, mais un contraste faible

Le vidéoprojecteur à ultra-courte focale Leica Ciné 1 est équipé d’une puce DMD 0,47 pouce, comme beaucoup d’appareils du même genre avec une source triple laser, là où certains utilisent une source LED. L’avantage du laser est d’avoir une excellente précision de l’image et une bonne luminosité alors que la source LED permet d’obtenir de très belles couleurs. Nativement, la matrice du projecteur est de type Full HD, mais grâce au traitement XPR de Texas Instruments que l’on trouve aussi au sein du BenQ GP500, par exemple, il est capable de simuler une image avec une définition Ultra HD avec une parfaite illusion. Le résultat est très satisfaisant. La bordure grise autour de l’image présente sur toutes les images produites par la technologie DLP est ici extrêmement peu visible, ce qui est une bonne chose.

L’appareil ne propose pas plusieurs niveaux de luminosité à proprement parler, mais utilise un capteur qui permet de moduler celle-ci, selon l’environnement dans lequel le projecteur se trouve.

Les images produites par le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 sont très satisfaisantes, mais pas parfaites. Sur notre modèle de test, nous avons pu voir un phénomène récurent pour les appareils Laser, l’aberration chromatique d’une ligne verte et d’une autre rouge de part et d’autre d’un carré totalement blanc. C’est le décalage dû à cette technologie. Attention, n’allez pas penser que ce n’est pas bon du tout. Non, c’est tout à fait correct, mais, avouons qu’à ce prix, nous nous attendions à mieux sur ce point.

À côté de cela, l’image est d’une netteté incroyable et s’avère extrêmement détaillée. En outre, elle propose également un très bon piqué ainsi qu’une excellente uniformité. Les couleurs sont intéressantes, mais elles peuvent parfois manquer de punch, car trop sages. On apprécie la qualité de l’optique Leica qui permet d’offrir aussi de très bons dégradés dans la colorimétrie. Rappelons que Leica fournit un traitement d’image Leica Image Optimization (LIO). Ce très bon constat est quelque peu gâché par un contraste assez faible. Le fond de l’image dans la scène de Another Life S2E2 où le capitaine Niko est dans la sphère est bien plus gris que noir.

La compensation des mouvements et la mise à l’échelle

Les mouvements sont très bien compensés ici. Ainsi, nous n’avons constaté aucun décrochage sur les contours des objets lors du visionnage de programmes sportifs ou de scènes particulièrement animées. L’ensemble se tient parfaitement. Le suivi est également très bon. En outre, on peut compter sur un phénomène de banding plutôt bien géré proposant des dégradés cohérents et équilibrés. Le travail de mise à l’échelle s’avère particulièrement efficace comme la simulation Ultra HD.

L’effet Arc-en-ciel

S’agissant d’une technologie de projection DLP, l’effet d’arc-en-ciel est présent, mais assez limité. C’est subjectif, mais nous avons eu l’impression qu’il n’était pas plus visible que sur le Philips Screeneo U5, par exemple. La visibilité de ce phénomène dépend de la sensibilité du spectateur et peut survenir en donnant l’impression de voir de petits arcs-en-ciel (rouge/vert/bleu) sur les contours des objets lumineux sur des fonds sombres, voire sur certains sous-titres, par exemple.

Mesures : correct, mais peut mieux faire

Le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 dispose d’un capteur de luminosité qui permet d’adapter automatiquement certains paramètres de l’image en fonction des conditions d’éclairage dans la pièce. Toutes nos mesures ont été réalisées avec le capteur désactivé et dans l’obscurité totale.

En sélectionnant le mode d’image Filmmaker, nous avons pu mesurer un taux de contraste de 789:1, ce qui correspond à ce que nous avons pu voir de manière subjective, à savoir que le contraste était faible. Rappelons que nous avons mesuré un taux de contraste de 1088:1 pour le Philips Screeneo U5, de 1683:1 pour le Samsung The Première LPS9T et 755:1 pour le BenQ GP500, par exemple. Pour la fidélité des couleurs, en mode Filmmaker, nous avons relevé une valeur moyenne de 5,08, ce qui est supérieur au seuil de 3, sous lequel l’œil humain n’arrive théoriquement plus à faire la différence entre la couleur demandée et celle affichée. C’est donc presque correct même si des ajustements pour amélioration sont possibles.

Le gamma moyen a été mesuré à 2,36, extrêmement proche de la valeur cible. La courbe suit très bien celle de référence sur toute l’échelle de gris, proposant des images très légèrement plus claires que ce qu’elles devraient être. La température moyenne des couleurs a été mesurée à 5215 K, soit inférieure à la valeur cible de 6500 K, produisant des images un peu trop chaudes, avec du rouge et du bleu qui dérivent plus que le vert, comme souvent pour ce type de technologie. La couverture de l’espace colorimétrique rec709 est de 126,4 %, ce qui est parfait.

Avec des contenus HDR, c’est aussi le mode Filmmaker qui permet de produire l’image la plus proche du rendu cinéma. Pour la fidélité des couleurs, nous avons mesuré un Delta E moyen de 4,79, ce qui est encore supérieur au seuil de 3 et mérite quelques ajustements lors d’un calibrage. Le pic de luminosité a été mesuré à 135 cd/m² pour une image qui fait 100 pouces en diagonale. C’est particulièrement lumineux.

Concernant l’usage, il est donc possible de profiter de ce projecteur dans une pièce qui est légèrement éclairée, mais le mieux est de faire la pénombre, voire l’obscurité totale notamment pour obtenir les meilleurs contrastes possibles. Enfin, pour les couvertures des espaces colorimétriques DCI-P3 et BT2020, nous avons obtenu des valeurs respectives de 99,10 % et 97,70 %, ce qui est vraiment excellent et permet de voir le potentiel du projecteur qui n’est pas totalement exploité en sortie de carton, car il demande un calibrage pour en tirer le meilleur. Notez que cette opération devra être réalisée par un expert et qu’il faut donc ajouter cela à la facture déjà élevée.

Gaming : peut faire le job

Le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 propose un mode Jeu. Une fois activé, il vient en « superposition » du mode d’image préalablement choisi, comme sur les TV Hisense. Il est donc possible d’obtenir une bonne fidélité des couleurs, même si celle-ci n’est pas, comme nous l’avons vu un peu plus haut, optimisée en sortie de carton, mais peut être améliorée. Avec le mode Jeu activé, nous avons mesuré un temps de retard à l’affichage (input lag) de 35,3 ms (Ultra HD à 60 images par seconde), ce qui correspond à un peu plus de 2 images de retard entre le moment où le joueur appuie sur le bouton de la manette et où l’action se déroule à l’écran. C’est plutôt satisfaisant pour un tel appareil et peut convenir à la plupart des joueurs occasionnels. Les plus exigeants devront se tourner vers un modèle dédié offrant un meilleur temps de retard.

Pour nous, le projecteur nous a permis de jouer dans des conditions que nous estimons tout à fait correctes avec une bonne sensation d’immersion.

Audio : des efforts, mais un son encore trop étriqué

Le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 est compatible Dolby Atmos. À ce prix, le contraire aurait été particulièrement étonnant. Toutefois, pas de DTS ici. Le système audio s’appuie sur 4 canaux délivrant une puissance totale de 50 watts. Il s’agit d’un système 4.0 donc dépourvu de caisson de basses, ce qui se sent lorsqu’on lui propose des bandes sonores qui doivent proposer de la chaleur et de la rondeur, malheureusement absentes ici. La signature sonore est correcte, mais trop claire pour des films ou des séries à grand spectacle. On sent une certaine énergie, mais on a vraiment du mal à s’en convaincre. L’ambiance est trop étriquée et pas assez ample, se détachant peu de l’appareil. Cela peut suffire pour regarder des programmes de TNT, mais pour le reste, il faut, selon nous faire appel à un vrai système audio, a minima une barre de son avec, si possible des enceintes surround, placées à l’arrière du spectateur pour un son véritablement enveloppant.

La télécommande

Fonctionnant tout d’abord avec un signal infrarouge, la télécommande peut ensuite passer en mode Bluetooth pour un plus grand confort d’utilisation. Elle est relativement grande et profite d’un châssis en aluminium d’un très bel effet. On peut compter sur la présence d’un microphone pour les commandes vocales. Comme c’est trop souvent le cas, elle est malheureusement dépourvue de rétroéclairage, mais s’avère relativement ergonomique et assez facile à manipuler. Les boutons sont agréables au toucher, mais à part la molette de direction avec le bouton central, les autres touches ne sont pas aisément accessibles à tâtons.

Pour changer le mode d’image, il faut passer par le menu Réglages puis un sous-menu. Aucune touche spéciale ne permet d'accéder directement aux paramètres du projecteur, ce qui représenterait un avantage si on désire régulièrement y accéder. Notez que plusieurs plateformes sont directement accessibles : Netflix, YouTube, Prime Video et Rakuten TV.

Consommation et nuisance raisonnables

En mode Filmmaker, le vidéoprojecteur Leica Ciné 1 consomme 108 watts avec une mire blanche à 100 %. C’est à peu près la même consommation que le BenQ GP500. Pour la nuisance sonore, nous avons mesuré un bruit de seulement 30 dB en moyenne collé à l’appareil et de 27 dB à 2 mètres de distance, ce qui signifie que le projecteur est très discret.

Prix et disponibilité

Le vidéoprojecteur à ultra courte focale Leica Ciné 1 100 est disponible pour un prix de 8495 euros. Comptez sur un prix de 6995 euros pour le Ciné 1 80 et 8995 euros pour le Ciné 1 120.