Essai Skoda Enyaq RS iV : un SUV électrique familial et « sportif » ?
Quel est le point commun entre un Volkswagen ID.4 GTX, un Audi Q4 e-tron 50 et un Skoda Enyaq RS ?
À ceci près que l’ID.4 GTX et l’Enyaq RS jouent la carte de la sportivité, tandis qu’avoir 300 ch chez Audi, ça ne se prête pas encore à arborer un joli badge S. Qu’à cela ne tienne, Skoda vend son Enyaq RS iV comme un modèle sportif, et malgré de jolies couleurs bien voyantes au nuancier comme ce "Vert Mamba" présenté en photos et des attributs de voitures sportives, sur le papier, l’Enyaq RS iV paraît bien timide.
Si vous cherchez un peu plus de sagesse, nous avons également essayé la Skoda Enyaq iV classique, en version 80.
Fiche technique
Design
Commençons déjà par la partie visible de l’iceberg : le look.
Même si le look est suggestif, il ne suggère rien de vraiment sportif puisque cela reste un SUV et, par conséquent, un SUV, aussi puissant soit-il, n’a rien de vraiment sportif par rapport à des berlines ou des coupés.
Les grandes jantes allant de 20 à 21 pouces soulignent les velléités de ce modèle, tandis que le châssis rabaissé de 15 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière laisse penser que le comportement dynamique sera meilleur par rapport à un Enyaq plus conventionnel.
Habitabilité
À l’intérieur, comme nous l’avions souligné dans un précédent essai de l’Enyaq, l’ensemble est de bonne facture et n’a rien à envier à un Volkswagen ID.4 ou un Audi Q4 e-tron.
Les sièges semi-baquets sont d’excellente facture et assurent un maintien correct pour une conduite dynamique, sans forcément être trop inconfortables.
L’habitabilité est l’une des meilleures de la catégorie, avec suffisamment d’espace à l’arrière pour deux adultes, tandis que le volume du coffre allant de 585 à 1 710 litres est dans la bonne moyenne de la catégorie.
Infodivertissement
L’infodivertissement au sein du groupe Volkswagen, sur leurs nouveaux produits, ce n’est franchement pas ça.
L’Enyaq RS iV est équipé du même écran tactile de 13 pouces, mais lors de notre essai, nous n’avons souligné aucun problème particulier.
Les menus sont globalement bien agencés et assez complets, les graphismes sont de bonne qualité, tandis que la navigation entre les menus est fluide, malgré quelque temps de latence constaté à certains moments.
L’Enyaq dispose d’une eSIM intégré qui permet d’avoir un accès permanent aux services en ligne et d’avoir la navigation connectée avec le trafic en temps réel.
Aides à la conduite
SUV moderne oblige, le Skoda Enyaq RS iV est équipé d’à peu près toutes les aides à la conduite possibles - et légales - aujourd’hui, ce qui lui a notamment permis d’obtenir une note de 5 étoiles aux crash-tests Euro NCAP, notamment grâce au nouveau protocole qui prend en compte les systèmes d’aide à la conduite.
Régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la voie, détection des angles morts, assistance dans les embouteillages… Tout y est, et tout fonctionne globalement bien comme nous l’avons constaté sur nos routes d’essai en Espagne, même si le système de centrage dans la voie aurait pu être un peu plus finement réglé.
Point positif également, la voiture permet de détecter des zones de travaux, ou encore des plots, et de mettre à jour la cartographie grâce à l’envoi de données (de manière anonyme) à un ordinateur central qui se charge de mettre à jour régulièrement la navigation.
Planificateur d'itinéraire
Le Skoda Enyaq RS iV intègre également de série un planificateur d’itinéraire intégré via la navigation.
On peut également moduler le pourcentage souhaité à l’arrivée, le planificateur va alors modifier les recharges sur le trajet pour que vous n’arriviez pas, par exemple, avec 2 % au point final sans solution de recharge à proximité.
L’application MySkoda permet de gérer sa voiture à distance, avec la gestion de la recharge ou encore l’activation de la climatisation ou du chauffage avant d’entrer dans la voiture.
Conduite
La voiture est équipée de deux moteurs électriques d’une puissance cumulée de 220 kW, soit 299 ch.
Ce beau bébé de plus de deux tonnes n'a rien de vraiment sportif. Il est dynamique tout au plus, d'autant plus que les accélérations ne vous collent pas vraiment aux sièges. Les chiffres annoncés en termes de performances parlent d'eux même, mais dans tous les cas, rares sont les clients, même s'ils choisissent un modèle RS, à vouloir vraiment quelque chose d'ultra-performant.
Le compromis entre confort et dynamisme est convenable, sans plus. Notre modèle d'essai était équipé du DCC à suspensions adaptatives permettant de régler différents modes de conduite. En mode "Confort", c'est évidemment confortable malgré les grandes jantes de 21 pouces, mais le problème, c'est que même en mode "Sport", ça ne change pas grand-chose.
La prise de roulis est toujours marquée, notamment lors d'un freinage un peu appuyé, tandis que sur un enchaînement de virages rapides, le train avant est vite perdu. La direction, artificiellement ferme, ne participe pas vraiment au dynamisme. Vous l'aurez compris, même si, en termes de confort, l'Enyaq RS reste bon dans toutes les situations, en termes de sportivité, ce n'est pas la panacée. Dommage pour un modèle badgé RS.
Concernant le freinage régénératif, on peut l'activer de deux manières.
Autonomie, batterie et recharge
Le Skoda Enyaq RS iV se dote de la plus grosse batterie de la gamme, à savoir celle de 82 kWh (77 kWh nets) lui permettant de revendiquer 494 km d'autonomie selon le cycle WLTP, soit 10 km de moins que la version Coupé.
Techniquement, difficile d’aller au-delà pour l’Enyaq, puisque la plateforme MEB sur laquelle il repose embarque une architecture 400 volets et non 800 volts.
Skoda annonce une charge de 10 à 80 % en 36 minutes et une récupération de 100 km d'autonomie en six minutes en tombant à un niveau de batterie de 5 %.
Lors de notre essai en Espagne, non loin de Malaga, nous avons relevé une consommation moyenne de 19,5 kWh / 100 km, ce qui, rapporté aux 77 kWh, ferait une autonomie d’un peu plus de 400 km pour un trajet qui mêlait de l'autoroute et de la départementale.
Prix, concurrence et disponibilité
Si la gamme Enyaq débute à partir de 44 580 euros, notre version d’essai RS est vendue pour sa part à partir de 61 130 euros.
En face de lui, on retrouve donc le Volkswagen ID.4 GTX, dont la fiche technique et le positionnement sont similaires avec 60 650 euros, ainsi que le Tesla Model Y et les 64 990 euros réclamés en version Grande Autonomie. On peut également citer le Volvo XC40 Recharge, la Kia EV6 ou encore la Enyaq en version 80X qui sera peut-être sa plus grande concurrente.