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Test du Sony KD-75XH90 : sans prétendre à la perfection, un bon rapport qualité/prix

Il y a quelques semaines nous testions le Sony KD-75XH95, un 75 pouces qui s'imposait tant par sa taille que par ses performances. Délivrant une image proche de la perfection, ce monstre nous avait clairement séduits par toutes les améliorations, parfois même assez subtiles, proposées par Sony. Des mises à jour et des ajouts logiciels du côté d'Android TV, un panel de technologies pour améliorer la qualité d'image et de l'audio, mais aussi un gain de confort notable procuré par une télécommande rétroéclairée qui, depuis, fait office de maître étalon.

Si nous tenons à rappeler cela, c'est tout simplement parce que le XH90 que nous testons ici, encore dans une version 75 pouces, n'est autre qu'une déclinaison un peu plus "light", et donc moins chère, du XH95. Et pourtant, c'est avec ce XH90 commercialisé un peu plus tard que son aîné, que Sony introduit le support du HDMI 2.1, non disponible sur la famille XH95… sauf que le constructeur prévoit de débloquer ce HDMI 2.1 via une mise à jour qui aura lieu... dans le courant de l'été.

Pas de quoi s'affoler, Sony sera prêt à temps pour les futures consoles de chez Microsoft et de Sony. Mais il faut faire avec, d'autant que ce retard à l'allumage qui n'est pas franchement préjudiciable faute de source HDMI 2.1, ne nous empêche pas de faire le point sur les forces et faiblesses de ce modèle.

Fiche technique du Sony KD-75XH90

Les tests ci-dessous ont été menés sur un téléviseur envoyé temporairement par Sony. Les mesures ont été réalisées à l'aide d'une sonde Xrite i1 Display Pro et le logiciel Calman Business de Portrait Display.

Sony XH90 et XH95 : qu'est-ce qui change ?

L'intérêt du XH90 par rapport au XH95 est de proposer aux utilisateurs un produit plus abordable, mais de fait techniquement moins performant. La famille XH95 est déclinée dans les versions suivantes :

La gamme XH90 quant à elle démarre en 55 pouces aux tarifs ci-dessous :

Les écarts de prix sont assez importants, d'autant qu'on nous dit dans notre oreillette que la version 55 pouces profitera de promos qui feront baisser son prix aux environs des 1000 euros.

En contrepartie de ce delta de prix, la qualité de l'équipement s'en ressent. D'abord du côté de la qualité du rétroéclairage : en clair, même si tous deux utilisent une technologie Full Array LED (la techno de local dimming maison), il y a moins de zones lumineuses sur le XH90 qu'il n'y en a sur le XH95. Dommage, Sony n'indique jamais cette valeur, mais on peut craindre que l'impact sur la luminosité, les contrastes et les fuites de lumière se manifestent rapidement. D'autant que le XH90 n'intègre pas le filtre "Sony Wide Angle" améliorant les angles de vision.

Ensuite, le XH90 intègre une version moins performante de la technologie Acoustic Multi Audio, utilisant toujours quatre haut-parleurs, mais couplée seulement à un seul amplificateur. Le micro en façade pour l'utilisation de Google Assistant en mode mains libres disparaît aussi sur les XH90, tout comme le processeur X1 Ultimate, remplacé par le X1 "classique".

Enfin, n'oublions pas que la télécommande du XH90 n'est pas rétroéclairée comme l'est celle du XH95. Néanmoins Sony conserve cette finition noire imitation aluminium brossé qui confère à l'objet un soin particulier... en tout cas plus que la coque en plastique. Voilà pour l'essentiel des éléments qui différencient ces deux modèles.

La qualité d'image toujours très flatteuse

Si nous n'étions pas au courant que ce KD-75XH90 dispose de moins de zones lumineuses que le KD-75XH95 testé il y a quelque temps, de prime abord cela ne nous aurait clairement pas sauté aux yeux. C'est en multipliant les films, séries, programmes TV et parties de consoles qu'on finit par trouver qu'il manque quelque chose. De détails dans des zones sombres de l'image d'abord. Puis cela se confirme avec l'impression d'avoir une image plus "bouchée" avec les programmes à l'ambiance plutôt sombre : la dalle peine à mettre certains détails ou textures en valeur. Parfois dans la veste d'un acteur, dans les détails d'une chevelure sombre.

Oui, l'écart de luminosité se fait sentir et il ne tardera pas à se vérifier dans les mesures que vous découvrirez plus loin. Mais comme il nous faut considérer ce XH90 comme un produit à part entière, moins cher, la comparaison s'arrête là (pour l'instant) et on s'intéresse au reste.

Même si la luminosité ne crève pas le plafond, la plage dynamique est bonne. Ci-dessus les nuances de vert sont reproduites très proprement, mais vous noterez aussi (peut-être) que les détails dans les cheveux ne sont pas dingues. Mais on le confesse, c'est une vidéo en Full HD. Admirez aussi la qualité des bandes noires, qui semblent ne rien avoir à envier à l'OLED.

Ces autres photos ci-dessus sont tirées de vidéos YouTube, cette fois-ci en 4K et vous devez bien percevoir que le résultat est tout de même assez convaincant. Avec des contenus plus courants, on ne peut que saluer une fois encore la polyvalence technique de ce téléviseur. Que ce soit pour regarder des contenus en SDR, en HDR10 (attention pas de HDR 10+ chez Sony) ou en Dolby Vision, le confort visuel procuré par la dalle est flagrant. L'image est douce, chaleureuse, bien équilibrée et homogène sur la très grande surface d'affichage de ce 75 pouces (190 cm de diagonale, soit 1,65 m de base par 93 cm de haut).

Pas de quoi s'incliner face à cette performance, on n'est pas non plus sur un produit d'entrée de gamme, mais sur le rendu, aucun doute : c'est bel et bien "la patte de Sony" qui s'exprime ici. Et puis, même si le constructeur japonais nous alertait sur le fait qu'il intègre moins de zones lumineuses que le XH95, la production du noir, la maîtrise des contrastes et le piqué assuré par les technos de détourage de l'image font plutôt bien le job.

À la lecture de nos fichiers Ultra HD, nous ne trouvons vraiment pas grand-chose à lui reprocher. Y compris sur la partie audio qui, même si elle est là aussi un rien moins performante et moins détaillée que sur le XH95, reste toute de même parmi les meilleurs standards actuels.

Et puis arrivent nos séquences de tests de Marco Polo sur Netflix -- dont le débit ultra HD atteint désormais les 15 Mbit/s, enfin ! Et là encore, nous sommes séduits de prime abord. Néanmoins, le processeur X1 nous semble moins performant que le X1 Ultimate dans la gestion de ces sources "dégradées" ou de faible débit. De pas grand-chose, c'est sûr, mais c'est parfois notable -- d'où l'intérêt de comparer régulièrement les mêmes scènes.

Ce que nous constatons avec certains détails de Marco Polo, se résume plutôt à un effet de lissage un peu plus prononcé. Sur le plan large (en photo), la profondeur de champ semble plus écrasée, les feuilles se détachent moins et la perspective délivre moins l'impression de relief que nous parvenons à obtenir avec certains téléviseurs. Plus après, ce sont les briques et le rendu des tuiles qui nous paraissent plus lissés. Évidemment, il faut bien garder en tête que nous sommes là sur un contenu en streaming, mais ne sont-ce pas aujourd'hui une majorité des contenus visionnés ? Et si d'aventure votre abonnement internet ne vous permet pas d'accéder à de l'ultra haute définition, n'attendez-vous pas de votre téléviseur qu'il assure un upscaling de qualité ? Eh bien ici, il est un rien moins performant que d'habitude chez Sony.

Le moteur de compensation de mouvement devra parfois aussi être activé ou ajusté manuellement pour fluidifier certains contenus. À noter que sous Netflix, si vous décidez d'activer le mode "calibré pour Netflix" vous n'aurez plus la main sur cette compensation de mouvement ni sur le contrôle du local dimming qui peut être plus ou moins haut, pour tenter de faire ressortir les détails.

 

Pour en finir justement avec ces défis techniques, place aux tests de fuites de lumières avec l'affichage de sous-titres sous Marco Polo ainsi que le test du personnage dans le noir sous Méridian (Netflix) et le résultat est pour le moins surprenant, nous nous attendions à ce que le résultat soit bien plus mauvais que cela. Le XH90 a certes moins de zones pour contrôler les contrastes, mais finalement la profondeur du noir et le détourage du personnage sont bien maîtrisés.

Un rien moins bon, mais clairement pas mauvais

Du côté des mesures, le KD-75XH90 n'est pas aussi parfait sur son aîné, mais il ne démérite pas pour autant. Chez Sony on tient à ce que l'image réponde un minimum aux critères de qualité et cela se ressent aussi sur ce modèle. Ainsi, les mesures que nous avons relevées dans les différents modes sont tout à fait honorables et, comme nous le disions plus haut, l'impression de qualité à l'œil nu est bien là.

Commençons par les résultats des mesures en mode cinéma sous l'espace colorimétrique REC709. Comme on peut le voir ci-dessus, la fidélité des couleurs est plutôt bonne. Le Delta E 2000 moyen est mesuré à 3,38 ce qui est assez proche d'une fidélité parfaite qui est établie à 3 et en deçà.

Les graphiques ci-dessus révèlent également que la température moyenne est très légèrement trop froide (6644 K au lieu de 6500 K) : lorsque la luminosité augmente, le bleu domine. Ce qui n'empêche pas ce XH90 de couvrir l'espace colorimétrique REC.709 à 99,9 %, un classique toutefois pour cette gamme de téléviseurs. À noter que nous avons mesuré une luminosité de 380 cd/m² en mode cinéma et un taux de contraste de 380 000:1, plutôt lié à une limitation technique de notre sonde. En effet, le KD-75XH90 est capable d'éteindre quasiment la dalle produisant donc un noir trop sombre pour être mesurée.

Comme nous l'avons déjà constaté sur les tests des précédents téléviseurs Sony, le mode expert est celui qui offre les meilleurs résultats. La calibration est parfaite avec un Delta E moyen mesuré à 1,64, soit un résultat parfait. La température des couleurs reste étrangement sensiblement au même niveau, avec toujours cette dominance de bleu sur le blanc à 100 %. Toutefois, le Delta E 2000 moyen sur le niveau de gris (graphique en bas à gauche) montre que le blanc reste d'une fidélité irréprochable.

Sous l'espace colorimétrique DCI-P3, toujours en mode cinéma, pour vos contenus HDR issus de Blu-ray et compagnie, la fidélité des couleurs est un rien moins bonne là encore que celle mesurée sur le KD-75XH95. En l'occurrence, notre sonde relève un Delta E 2000 moyen de 3,73 contre 2,5 environ pour le XH95. La mesure du taux de couverture est elle aussi en faveur du modèle plus haut de gamme avec près de 95 % de reproduction de l'espace colorimétrique DCI-P3 contre moins de 90 % pour le XH90. Mais franchement, ce ne sont vraiment pas sur ces points que vos yeux feront la différence.

En revanche, vous n'aurez aucun mal à percevoir que le XH95 est bel et bien plus lumineux. Là où nous avions mesuré un pic de luminosité de 1256 cd/m², le XH90 plafonne à 731 cd/m².

Le KD-75XH90 est moins performant aussi en REC.2020 avec une restitution d'environ 68 % de cet espace colorimétrique. Dans l'ensemble, nous vous recommandons d'utiliser le mode expert qui est bien mieux calibré aussi que le mode cinéma en HDR (Delta E 2000 moyen mesuré à 3,09) et avec une luminosité qui se situe aux alentours des 590 cd/m².

Android TV va toujours aussi bien

Comme nous l'indiquions lors du test des KD-75XH95 et l'OLED KD-65A8, le constructeur a apporté ses propres ajouts logiciels à Android TV, rendant le système d'exploitation de Google plus convivial et réactif. Même si le processeur X1 n'est pas aussi véloce que le X1 Ultimate, l'expérience utilisateur reste bonne.

Tout est fluide, réactif et même s'il faut désormais parler à Google Assistant en pressant la touche dédiée de la télécommande, il répond toujours aussi vite.

Télécommande qui, comme nous le disions, perd son rétroéclairage, mais conserve ces inscriptions assez faciles à lire… sauf dans le noir. Pour le reste, nous vous invitons à lire nos tests des XH95 ou A8 pour (re)découvrir cette interface d'Android TV qui est, selon nous, l'une des plus abouties et fluides sur le marché.

Paré pour le jeu, mais sans HDMI 2.1

Les faiblesses que nous avons constatées dans une utilisation cinéma se vérifient ici aussi en mode jeu. Les scènes manquent parfois d'un peu de pep's pour sublimer certaines zones de l'image. Et même si les fuites de lumière sont maîtrisées, elles ne sont pas totalement absentes pour autant. Il faut s'en accommoder.

Évidemment, passées ces situations quelque peu isolées, tout va bien. L'immense diagonale de 1,9 mètre nous plonge dans l'action de nos titres préférés et on ne note aucune latence réellement pénalisante sur les quelques titres que nous avons testée sur PS4. L'image est fluide, les contrastes dynamiques et la luminosité, même si elle n'est ici pas spectaculaire, s'avère finalement suffisante.

Nous avons testé ce téléviseur avec une PS4 tout s'est bien passé, y compris du côté de l'audio. L'input lag est mesuré à 14,6 ms, soit 4 ms de mieux que le XH95, ce qui confirme donc que ce XH90 a envie de soigner sa partie gaming. Après tout, il est supposé intégrer une interface HDMI 2.1… sauf que, comme nous le disions au début de cet article, la mise à jour permettant de profiter des évolutions du HDMI 2.1, dont la 4K@120 ips (mais aussi le débit jusqu'à 48 Gb/s, l'ALLM, le VRR et l'e-ARC), n'arrivera que dans le courant de l'été.

Pour l'instant le LG OLED65CX reste donc le modèle le plus performant en matière de gaming à l'heure actuelle. Vous pourrez d'ailleurs constater dans notre dossier opposant le LG OLED65CX au Samsung QE-55Q95T (lui aussi doté d'une prise HDMI 2.1) que Samsung exploite pour l'instant moins bien son interface HDMI que LG.

On peut toutefois dire qu'on a hâte que Sony mette à jour son téléviseur, car un modèle 75 pouces à 2000 euros (comptez 4000 euros pour le Samsung QE-75Q80T, par exemple), il a tout de même de bons atouts pour convaincre "ceux qui savent" à quel point les télés Sony vieillissent bien… en plus d'être bien calibrés. Comme on peut le voir dans les mesures ci-dessus, le mode jeu en HDR est très bien calibré, avec un Delta E 2000 moyen mesuré à 3,17, avec une puissance moyenne qui s'établit à environ 360 cd/m².

Où acheter le Sony XH90 ?

Comme précisé au début de ce test, le Sony XH90 est d'ores et déjà disponible en 4 tailles différentes, à des prix allant de 1200 à 3000 euros selon la diagonale d'écran :

Dans le cas du 75" testé ici, vous pourrez par exemple le trouver chez Boulanger, tout comme le 55" qui s'y trouve à 950 euros, le 65" et le 85".