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Votre opérateur mobile peut-il savoir ce que vous faites sur votre téléphone ?

Avec l'essor des smartphones et leur omniprésence dans notre vie quotidienne, il est essentiel de comprendre les enjeux liés à la protection de nos informations personnelles. Si le sujet est vaste et comporte de nombreuses ramifications, nous nous concentrerons ici sur la façon dont sont traitées les données que vous recevez ou envoyez depuis votre smartphone, plus particulièrement, le rôle de votre opérateur mobile. Pour les plus superstitieux et suspicieux d'entre nous, il est normal de se poser la question : est-ce que mon opérateur peut voir ce que je fais sur mon smartphone ?

Le rôle des métadonnées

Comme pour un fournisseur d'accès à Internet, les opérateurs mobiles (Orange, Free, SFR, Bouygues Télécom) peuvent collecter des métadonnées liées à l'utilisation de votre téléphone, cela comporte des informations brutes telles que :

Ces métadonnées peuvent fournir des informations sur vos activités, vos habitudes d'utilisation et vos déplacements. Si vous vous posiez la question de savoir si votre opérateur avait une vue totale sur l'écran de votre smartphone, la réponse est évidemment non. Cela ne veut pas pour autant dire qu'il n'a aucune visibilité sur votre activité.

Votre opérateur peut-il lire vos SMS ?

Comme on l'a vu au-dessus, votre opérateur ne peut avoir accès qu'à des informations de surface comme le volume des données échangées, la fréquence des communications et les informations de base liées à celles-ci. Dans l'idée, cela l'empêche d'avoir une vue directe sur les communications ; dans les faits, c'est un peu plus complexe.

Nous avions visité le cœur de réseau de l'opérateur virtuel Syma afin de comprendre comment fonctionnaient ses propres infrastructures, et donc son cœur de réseau. Même si Syma est un MVNO utilisant les antennes SFR, ses data centers centralisent et redistribuent toutes les communications de ses abonnées. Par conséquent, les données cellulaires comme les SMS, les MMS, mais aussi les appels y transitent et sont, de ce fait, théoriquement lisibles par l'opérateur, du moins le temps où ils sont stockés (c'est une réglementation légale).

Cependant, il faut savoir que les opérateurs de télécommunications sont soumis à des réglementations strictes en matière de confidentialité et de protection des données. En France, c'est la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) qui s'assure cette mission.

Les opérateurs sont donc tenus de respecter la vie privée de leurs clients et de protéger les informations personnelles qu'ils traitent. Ils ne peuvent donc pas intercepter vos communications sans consentement ou sans une base légale spécifique. C'est notamment le cas lorsqu'il y a une demande des autorités dans le cadre d'une enquête criminelle ou d'une situation de sécurité nationale, c'est d'ailleurs dans ce genre de situation que ces données sont les plus utilisées.

Notez bien que cela ne concerne pas les applications de messagerie instantanée comme Signal ou WhatsApp, ces dernières étant en général chiffrées de bout en bout. Ces messages n'étant pas soumis aux mêmes protocoles SMS et MMS, ils sont, en théorie, inaccessibles aux opérateurs, car elles emploient des techniques de chiffrement qui garantissent que seuls les destinataires prévus peuvent lire le contenu des messages.

Votre opérateur peut-il voir ce que vous téléchargez ?

On l'a déjà dit, en plus des communications, ce sont les métadonnées associées au téléchargement sur votre smartphone que votre opérateur peut lire, pas le contenu du téléchargement en lui-même, qui est généralement chiffré et intraçable. Cela donne avant tout des indications sur vos habitudes d'utilisation, des données très utiles pour un opérateur, avant tout pour mieux répartir sa bande passante en fonction des besoins de sa clientèle. Par exemple, il est possible d'anticiper les potentielles demandes en bandes passantes pendant une période spécifique (fêtes religieuses, match de football, etc.) ou dans une région donnée.

Les principales données exploitées par les opérateurs sont donc des volumes de data (3G, 4G et 5G) utilisées par leurs clientèles. Ils peuvent, par exemple, voir les sites ou les applications les plus utilisées, de façon globale et régionale et en fonction des profils de leurs utilisateurs. Toutes ces données transitent encore une fois dans le cœur de réseau et sont exploitables par l'opérateur. En revanche, il ne leur est pas possible de voir le contenu spécifique visionné ou téléchargé.

Quid des téléchargements illégaux ?

Comme on l'a vu plus haut, un opérateur n'est pas en mesure de regarder le contenu spécifique qui est téléchargé par l'un de ses clients. En revanche, c'est lorsqu'un trop gros volume de données mobiles est utilisé sur une petite période et de manière régulière qu'un opérateur peut se mettre en alerte et établir un plan d'action. Il peut alors couper l'accès aux données ou prévenir les autorités compétentes.

Comment s'assurer que mon opérateur ne puisse pas voir ce que je fais sur mon smartphone ?

Nous avons vu que même si votre opérateur est en capacité de récolter des données pendant l'utilisation de votre smartphone, si connecté au réseau, ces dernières ne sont en réalité que des informations de surface et non spécifiques au contenu. Cependant si vous souhaitez avoir l'esprit plus tranquille en termes de confidentialité, certaines mesures peuvent aider. Citons l'utilisation de connexions sécurisées (HTTPS) lorsque vous téléchargez du contenu à partir de sites web, ou le recours à des applications de messagerie ou de partage de fichiers qui offrent des fonctionnalités de chiffrement de bout en bout.

Vous pouvez également envisager d'utiliser des applications de VPN pour chiffrer votre trafic Internet et protéger vos données des regards indiscrets.