Test du HTC One S

 

Après le HTC One X testé la semaine précédente, c’est au tour du HTC One S de passer entre nos mains. Reconnaissons-le d’emblée : il sera difficile de vous surprendre avec ce modèle, tant le coeur du One S, son OS, est similaire avec celui de son grand frère . Avec sa gamme « One », HTC entend bien remonter sur tous les secteurs du marché Android, en proposant pour chaque utilisateur un smartphone de qualité : on n’a pas, dans cette nouvelle gamme, un écart aussi grand qu’entre le Desire et le Wildfire en 2010, par exemple.

Si le One X s’adressait aux plus exigeants d’entre vous, voulant posséder un smartphone Android haut de gamme avec une diagonale d’écran qui entre presque en concurrence avec les petites tablettes comme le Galaxy Note, le One S est le fer de lance grand public de la série One. Moins cher, moins grand, mais comme on va le voir, pas forcément moins puissant, le smartphone a sûrement été pensé pour le public qui hésiterait avec les Lumia sous Windows Phone 7, voudrait changer un Desire vieillissant ou souhaiterait entrer dans le monde des smartphones avec un modèle performant.

On se retrouve donc avec un smartphone HTC à taille humaine, qui, nous allons le voir, a des arguments pour séduire, n’en déplaise aux défenseurs du « toujours plus ». Est-ce que HTC, après une année 2011 en demi-teinte, aurait retrouvé la voie de l’excellence qui a fait sa réputation aux balbutiements d’Android ? C’est ce que nous allons voir, en faisant notre possible pour éviter de répéter mot pour mot ce qui a été écrit la semaine passée.

Note à nos chers lecteurs : si nous avons omis des détails qui vous tiendraient à coeur, n’hésitez pas à nous faire part de vos interrogations dans les commentaires. – Sincèrement, la rédaction.

I – Caractéristiques, écran et design : robustesse et finitions

1 – Du neuf avec du vieux : du Desire au One S, histoire d’un design

2 – Les entrailles de la bête

3 – La face visible de l’iceberg : l’écran

Prise en mains vidéo

II – HTC Sense, Android 4.0 : un rêve d’homogénéité esthétique et d’ergonomie enfin réalisé ?

1 – Android 4.0 et sa surcouche : de nouvelles habitudes à prendre, pour le meilleur ?

2 – Petit tour des applications natives et autres widgets

III – Multimédia, jeux et services : performances et innovations

1 – Afficher et enregistrer des images

2 – Musique : coucou, tu veux voir mes Beats ?

3 – Films et jeux : le multimédia à portée de doigts ?

Conclusion

I – Caractéristiques, écran et design : robustesse et finitions1 – Du neuf avec du vieux : du Desire au One S, histoire d’un design

S’il y a bien une chose qu’il ne faut pas rater pour qu’un produit touche le grand public, c’est le design. Tout le monde reconnaît un iPhone : n’en déplaise aux détracteurs, ce n’est pas tant parce que les utilisateurs sont éduqués à grand renforts de publicités que parce que Apple a trouvé un design qui marche. Sur Android, on reproche souvent à Samsung de ne pas avoir d’image propre et aux autres, de ne pas être cohérent, mais la tendance générale est à l’unification esthétique – il n’y a qu’à voir les gammes One et Xperia de 2012 pour s’en convaincre.

Hey Grand Pa’ !

HTC a le mérite d’avoir toujours fait des smartphones plutôt reconnaissables. Anecdote personnelle qui s’est plusieurs fois reproduite : des amis peu portés sur les nouvelles technologies m’ont souvent dit « ah tu as un HTC », quel que soit le modèle. Ce n’est rien pour eux, mais pour moi qui ai testé des dizaines et des dizaines d’appareils, c’est un signe fort, celui d’une marque qui sait se faire reconnaître.

La firme s’était pourtant un peu égarée en 2011, avec des modèles étranges, du Desire Z au Sensation, en passant par l’Incredible S ou l’Evo 3D. Tous n’étaient pas mauvais, mais la multiplication des smartphones a malheureusement fait perdre à HTC son image de marque – le fleuron d’Android est devenu en quelques mois une machine à inonder le marché avec des modèles plus ou moins ratés et ne trouvant pas de public.

Sobre, classe, bien fini : après quelques égarements la trinité HTC à l’heure de la résurrection

Ca, c’était en 2011. Avec sa gamme One, HTC retourne aux sources, avec un design qui marche, celui qui a fait sa réputation, celui du Desire et du Nexus One. Entre les smartphones de 2010 et ce One S, très, très peu de différences sont à relever : on a l’impression d’avoir une version épurée et modernisée des anciens modèles. Les courbes sont très reconnaissables, le smartphone tient bien en main et le plastique – qui doit avoir un nom bullshito-marketing qu’on a vite oublié (Edit, suite à vos commentaires : « c’est une coque unibody en aluminium, traité par oxydation micro arc, autrement dit sa surface a été baignée de plasma et quasiment vitrifiée pour obtenir ce « métal céramique », une première et du plus bel effet qui plus est ! », voilà, voilà…)– est toujours très agréable au toucher.

RRoD ?

Tout en gardant ces matériaux nobles et ces finitions exemplaires, HTC a réussi la prouesse d’alléger le smartphone, avec ses 116 grammes pour un écran de 4,3 pouces : on rejoint le Galaxy S II et c’est vraiment une bonne nouvelle pour nos poches. Vous trouverez à l’avant trois boutons de fonctions – nous y reviendrons -, une webcam VGA et, bien sûr, une diode de notification, élément essentiel pour beaucoup d’entre vous. Pas de fioritures sur les côtés : les boutons de volume, le bouton power, le port micro-USB/MHL et la sortie jack sont seuls présents à l’appel.

Point de défaut d’assemblage de la coque ici, comme cela avait pu être le cas sur les Desire HD qui reposaient un peu sur le même système de fermeture : le haut s’enlève en échange d’un ongle et laisse apparaître l’emplacement micro-SIM. Pas d’emplacement SD, pas de NFC, c’est un peu dommage, mais encore une fois, on est sur un smartphone grand public, cela ne nous choque donc pas trop : 16 Go de mémoire suffiront bien et le NFC est loin d’être encore utile…

4 comme ça et vous avez un Galaxy Note

On note enfin l’appareil photo au dos, mais rien ne sert de s’attarder sur un capteur dans un cercle rouge, nous y reviendrons en détail dans la troisième partie de ce test.

2 – Les entrailles de la bête

Que trouve-t-on à l’intérieur de ce HTC One S ? Non, reformulons la question : savez-vous à quoi sert un processeur ? Si ce n’est pas le cas, sachez que les caractéristiques de ce smartphone vous permettront de faire tourner le système de la manière la plus fluide qu’il soit et de profiter pleinement de tous les jeux et applications compatibles du Google Play Store. Vous pouvez donc vous dispenser de lire les quelques paragraphes suivants et passer directement aux réflexions concernant l’écran.

Si vous avez répondu oui à la question précédente, vous n’êtes pas sans savoir que, contrairement à son grand frère le One X, ce One S est équipé d’un processeur Snapdragon S4 MSM8260A, double-coeur cadencé à 1,5 ghz, couplé à 1 Go de RAM. Ce processeur est basé sur un chipset ARM v7 et est épaulé d’un processeur graphique Adreno 225 – c’est le même duo qui équipera par exemple l’Asus Padfone.

Comment ça vous n’avez pas de rayons X pour voir le processeur ? Promis, il est juste derrière. Paysans.

Qu’est-ce que cela implique en pratique ? D’abord, on reste sur du dual-core et de fait, la consommation énergétique est moindre. La batterie de 1650 mAh fait tourner sans problème le smartphone une journée complète. Un benchmark intéressant que j’ai eu l’occasion de réaliser est celui des 6h de train. Dans un train, un smartphone cherche constamment un réseau, passe de la 3G à l’EDGE sans arrêt et perd une énergie colossale dans l’histoire. Eh bien sachez qu’il lui restait suffisamment de batterie pour continuer la journée après le voyage – ce qui n’est pas possible avec, au hasard, un Galaxy S II.

Deuxième avantage du dual-core sur le quad-core, c’est l’émission de chaleur. C’est un fait : le Tegra 3 chauffe et vous bénirez sûrement votre One X cet hiver, s’il n’a pas fondu entre juillet et septembre. Ce Snapdragon S4, lui, est très discret et le smartphone ne s’est jamais fait remarquer, même dans des tâches lourdes. Enfin, il suffit de ranger sa mauvaise foi pour se rendre compte qu’aucune application Android ne tire partie aujourd’hui d’un quad-core – et vu que les dual-core sont à peine démocratisés, cela ne sera pas le cas avant longtemps, les développeurs n’ayant aucun intérêt à s’embêter pour une infime portion d’utilisateurs. C’est ingrat, mais c’est comme ça. Du coup, pour un modèle milieu de gamme, HTC a fait le bon choix : libre aux amateurs de geek p0rn de se tourner vers un One X… ou pas.

Résumé des benchmarks via Engadget. Le Tegra 3, quad-core, c’est le 2e hein.

Mais avant de passer à la pratique, que vaut-il en théorie ? Pour les plus amoureux des chiffres d’entre vous, nous lui avons fait subir quelques petit benchmarks. D’abord, Multitouch Tester. Edouard le notait lors de son test du One X : par défaut, les smartphones One sont simplement dual-touch. Il faudra décocher une case dans les paramètres pour activer le multi-touch à l’écran. Pourquoi ? Simplement parce que HTC a réservé un mouvement à 3 doigts vers le haut pour son Media Link, qui vous permet d’afficher sur un téléviseur ce que vous avez à l’écran du HTC, y compris dans les applications. Bref, il n’y a pas trop à épiloguer là-dessus : les One sont multi-touch, HTC a simplement fait les choses d’une manière quelque peu autoritaire.

Du côté GPU, NeNaMark affiche un 61 FPS très confortable. A ce petit jeu, la plupart des téléphones obtiennent un score entre 50 et 80 FPS, mais la grande majorité a une définition bien inférieure au HTC One S, ce qui veut dire que le petit s’en sort très bien. Du côté CPU, le célèbre AnTuTu affiche un score de 7075. Le Xperia S de Sony, testé récemment, n’atteignait « que » 6518 points. Sur l’honorable Quadrant, on atteint un score de 5067, assez impressionnant puisque l’Xperia S n’arrivait qu’à 3082. On est à vue d’oeil, à plus du double d’un Galaxy Nexus.

Comme vous le voyez, malgré l’absence de quad-core, on est loin d’être sur un hardware dépassé : au contraire, le One S est même mieux placé sur le tableau des performances brutes en ce début d’année 2012 que tous les autres concurrents, Tegra 3 inclus, si l’on porte un quelconque crédit aux benchmarks, cela va de soi.

3 – La face visible de l’iceberg : l’écran

Assez parlé technique, disons quelques mots sur l’écran. On a donc ici un jouet de 4,3 pouces pour une résolution de 960×540 pixels, ce qui nous donne un score assez faible de 256 pixels par pouces, contre 312 pour le One X et 326 pour l’iPhone 4S, qui a non seulement un écran plus petit, mais aussi une meilleure résolution (960×640)… depuis déjà 18 mois ! Le principal concurrent du One S sur Android, le Xperia S, est lui en 1280×720, pour une définition de 342 pixels par pouce…

Taille humaine ? On aurait aimé un écran sur-humain…

On regrette énormément ce retard dans le taux de pixels par pouce sur Android en général et c’est vraiment dommage que HTC n’ait pas équipé son smartphone d’un écran de 1280×720 pixels, comme c’est devenu la norme depuis le Galaxy Nexus. On a la mauvaise impression doublée d’une dose de regret que ce smartphone aurait pu être parfait s’il avait bénéficié des dernières technologies en matière d’affichage et notamment d’une définition « HD », qui aurait permis de lisser les polices, d’affiner l’affichage des pages et de profiter des vidéos 720p high-profile dans leur résolution native.

Pixels : espèce en voie de disparition

Dans le meilleur des mondes, chaque augmentation de la taille de l’écran devrait s’accompagner d’une augmentation de la définition de l’écran – surtout quand on voit que de l’autre côté du mur, Apple continue son petit bonhomme de chemin sans trop s’inquiéter : et il n’y a pas de quoi, HTC nous prouve avec ce One S que les constructeurs n’ont pas encore accusé le retard en la matière.

Cela dit, si cela gêne notre fibre perfectionniste et gâche un peu notre plaisir, c’est surtout parce que le One S a par ailleurs tous les arguments pour convaincre : les couleurs sont excellentes, ni trop saturées ni trop fades, les noirs sont profonds. On a moins de contraste que sur les écrans Amoled des Samsung, mais l’ensemble est beaucoup plus homogène : on ne retrouve pas les couleurs acidulées typiques des Galaxy.

Des petits points, des petits points, toujours des petits points

Pourtant, comme sur les écrans Amoled, le talon d’Achille de ce One S sera le bleu : c’est vers lui que tendra le blanc à la moindre inclinaison du téléphone. On ne peut pas en vouloir à HTC, aucune marque n’ayant encore trouvé le compromis colorimétrique parfait qui ferait que le blanc soit vraiment blanc. Notez bien que ce « défaut » n’est pas gênant, et qu’à l’usage, l’écran du One S est très confortable, malgré sa résolution en deçà de ce qui se fait aujourd’hui. Avec un sans faute de ce côté là, l’Xperia S reste la référence…

Bref, on se retrouve donc avec un smartphone élégant, au design travaillé et marquant qui ne lésine pas sur la technique. HTC a fait des choix judicieux pour proposer un modèle performant et efficace dès la sortie de boîte : comme le Desire en son temps, ce One S, ni trop petit ni trop grand, ni trop épais ni trop lourd, a toutes les armes pour devenir une référence chez le grand public. Notre seul regret se portera donc sur l’écran qui, en étant HD, aurait pu faire atteindre à ce smartphone les cimes de la perfection androphonienne de taille moyenne, c’est-à-dire comprise entre 3,7 et 4,3 pouces.

Prise en main vidéo

II – HTC Sense, Android 4.0 : un rêve d’homogénéité esthétique et d’ergonomie enfin réalisé ?

1 – Android 4.0 et sa surcouche : de nouvelles habitudes à prendre, pour le meilleur ?

Android 4.0 est maintenant sorti depuis pas mal de mois, et il est désormais grand temps que tous les constructeurs y passent. Si les mises-à-jour des anciens modèles se font bien trop attendre, les smartphones à venir tournent quasiment tous sur le nouvel OS de Google, et c’est tant mieux. Cela dit, et comme c’est souvent le cas avec les OS Android nus, le côté geeky de la ROM ne plaira pas à tout le monde : sur un smartphone de cette gamme, des ajustements esthétiques et ergonomiques sont les bienvenus.

Vous aurez même des horloges pour ne pas donner l’heure facilement

Pas de surprise : on retrouve Sense. Ceux qui détestent l’OS de HTC continueront de le détester, ceux qui l’adorent continueront de l’adorer. Quoique, pour les premiers, il faudrait peut-être y regarder à deux fois. Je le reconnais : je ne suis pas un grand fan de Sense, pour la simple et bonne raison que je trouve que la ROM arrive à compliquer inutilement Android alors que son objectif est de le simplifier. Enfin, « arrivait » est plutôt le temps juste à employer dans cette phrase, puisqu’on ne peut que reconnaître qu’Android 4.0 a fait un grand bien à l’interface by HTC.

Pour l’utilisateur, quelle est la principale avancée d’Android 4.0 ? Sûrement l’homogénéité graphique. Sur Android 2.x, chaque application a au moins deux menus d’options, le clic long et la touche physique menu, sans compter parfois un troisième menu qui apparaît quand on presse un bouton virtuel. Pour couronner le tout, tous ces boutons ont des figurés différents selon les applications : vous ne vous en rendez peut-être pas compte, vous, power-users, mais Android avant 4.0 était une hérésie ergonomique, un appel au suicide pour les designers un brin esthètes.

Qui aurait cru que trois petits points pourraient réconcilier les termes « ergonomie » et « Android » ?

Sense accentuait le problème, en proposant à l’utilisateur d’arriver aux mêmes menus par des tas de chemins différents : un appui long sur le bureau, la barre de notifications, l’application paramètres ou l’icône « personnaliser » aurait pu par exemple vous amener au menu des thèmes. Sur Android 4.0 et a fortiori sur ce nouveau Sense, tout cela a été repensé et la navigation est désormais des plus agréables – oui, il faudra changer vos habitudes, mais une fois le coup de main pris, c’est un régal.

D’abord, exit la touche physique « menu » d’Android, elle est remplacée sur le One S par un bouton permettant d’accéder rapidement aux tâches en cours, présentées sous la forme d’un joli cover-flow. J’étais sceptique au début, pensant que ça poserait beaucoup de problèmes pour utiliser les applications, mais c’est là qu’Android 4.0 entre un jeu en imposant UN figuré unique pour les options : trois petits points, qui sont soit intégrés à l’application, soit ajoutés par l’OS en bas de l’application comme un bouton tactile.

Les nouvelles applications comme Instagram intègrent le nouveau menu à l’interface et prennent donc tout l’écran : big win !

On s’aperçoit donc avec plaisir que ce qu’on considérait a priori comme un défaut est en fait une correction essentielle : ce bouton menu était une complexification inutile des figurés de l’interface, Google s’en sépare au profit d’une icône tout le temps accessible et facilement reconnaissable. Parfait.

Cette logique s’applique à tout le reste de la ROM et après un léger temps d’adaptation, vous vous demanderez pourquoi tout n’était pas comme ça depuis longtemps. Prenez les paramètres par exemple : pourquoi se limiter à quelques boutons en accès rapide, quand on peut avoir tout le panneau directement accessible dans la barre de notification ? En un clic, vous y êtes et les options les plus fréquemment utilisées sont à portée de doigt.

Le bouton rapide, un clic plus loin, les options. Tellement simple qu’il a fallu 3 ans pour l’imaginer !

L’appui long sur l’écran est désormais réservé à la sélection des widgets, la personnalisation du thème Sense se fera via une application native : on le répète une dernière fois, la simplification a été poussée à l’extrême pour qu’il n’y ait à peu près plus qu’un seul moyen possible d’effectuer une action et ce moyen est généralement – enfin – clair et efficace.

De même, on remarque tout de suite que Sense a été épuré. On garde les grandes lignes des dernières moutures, mais les tons acidulés ne sont plus de la partie : on est face à un système mature et plaisant à utiliser comme à regarder qui propose quelques subtilités bienvenues. Vous aurez par exemple, comme on l’a déjà noté, un multitâches sensifié de toute beauté ou encore, un écran de verrouillage fort pratique, qui vous permettra de lancer des applications, d’afficher des informations ou de répondre à vos appels et SMS en faisant glisser l’icône appropriée dans le cercle du bas.

Le multitâches cover-flow par HTC : on s’en moquait sur Windows Vista, c’est incontournable sur Android

Pour ne rien gâcher, la ROM est parfaitement fluide, que ce soit dans les menus ou dans les applications, ce qui n’est pas forcément le cas du côté du One X. Bref, Sense et Android 4.0, on partait sceptiques, on sort conquis : Google et HTC ont fait un beau travail, aussi bien esthétique qu’ergonomique.

2 – Petit tour des applications natives et autres widgets

Qui dit ROM, dit applications natives et même si le Play Store pour smartphone commence à être bien rempli, il est toujours bon de voir ce que propose le constructeur à son client à l’instant où l’appareil est sorti de la boîte : widgets, applications exclusives ou refonte des applications natives, les moyens software pour se démarquer de la concurrence sont nombreux, et HTC semble les avoir tous utilisés, pour le meilleur comme pour le pire.

L’application que l’on utilise peut-être le plus souvent, le navigateur, a subi une petite refonte et on ne peut pas dire qu’il soit pratique. Par exemple, l’absence de navigation par onglet sur Android en 2012 est vraiment un point sur lequel les constructeurs pourraient travailler : MIUI le propose par exemple sur son navigateur officiel depuis très longtemps. Au lieu de ça, on retrouve un système de fenêtres ouvertes dans l’application ; on passe de l’une à l’autre via un menu accessible après deux boutons pour un résultat pénible et laborieux.

Beaucoup d’options et pas d’onglets visibles ? Charrue, boeufs, tout ça…

Un bouton à cocher dans les paramètres rapide retient pourtant notre attention : en un clic, vous pourrez choisir d’afficher le site mobile ou le site «desktop», pratique pour ceux qui n’apprécient pas l’affichage limité et souhaitent retrouver l’interface complète des internets sur leur smartphone. Au-delà ça, rien que du classique, la navigation est plutôt rapide en 3G – entendre que l’on n’est jamais gêné par le navigateur : c’est plutôt le réseau qui nous impose ses limites.

Le zoom du navigateur s’amuse à reformater le texte… c’est très rapidement illisible

Deuxième application que l’on utilise tout le temps sans forcément s’en rendre compte : le clavier. HTC a refait le clavier d’Android et on ne peut pas dire que ce soit une réussite. Si les flèches directionnelles sont une bonne idée pour s’orienter dans un texte assez long en l’absence de feue le trackpad directionnel physique, la précision du clavier laisse à désirer. Evidemment, ma parole ne fait pas loi, mais cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fait autant de tapes ratées sur un smartphone. La position du bouton pour masquer le clavier juste en dessous des majuscules est particulièrement exaspérante : cela ne manque pas, on clique souvent sur celle-là au lieu d’atteindre celle que l’on souhaite, comme si sa zone d’activation dépassait sur les touches du dessus.

On ne dirait pas comme ça, mais il n’y a que 4 touches sur ce clavier AZERQSDF, TYUIOPGHJKLM, MAJWXCCLAVIERFR/.COM et VBNMRETOURESPACE.12#ENTREE. 

Même remarque pour le «M» au dessus des caractères spéciaux, de nombreuses fois, j’ai appuyé sur ce bouton qui fait changer d’écran au lieu de taper la bonne lettre. C’est plutôt agaçant parce qu’on en vient à se demander si ce n’est carrément pas le clavier qui a mal été codé, avec des «zones de frappe» autour des lettres bien trop grandes et mal dessinées, non adaptées à un écran de 4,3 pouces.

Enfin, le correcteur automatique est une vraie honte : non seulement il ne corrige pas les fautes de frappe ou s’amuse à changer complètement les mots, mais il vous fera aussi faire des fautes de grammaire. L’exemple le plus récent est un «j’envisagerai», première personne du singulier au futur ma foi fort simple que HTC voulait convertir à tout prix en «j’envisagerait» et tuer l’amoureux des belles lettres enfoui en moi.  On aura donc tôt fait de désactiver le correcteur, voire de changer de clavier, malgré les risques que cela comporte…

Le widget social de HTC > tous les clients Twitter disponibles sur Android

Du côté des widgets, on retrouve toute la suite traditionnelle de HTC : plusieurs horloges, un affichage animé de la météo magnifique, un cadre photo, le lecteur musical, le contrôle de la radio, un agrégateur de flux sociaux, des boutons d’activation rapides des paramètres comme le Wi-Fi ou le Bluetooth, les marques page du navigateur etc.

Mais continuons, si vous le voulez bien, avec un petit tour des autres applications natives, qu’elles soient laissées telles que Google les a conçues ou remaniées par la firme.

  • 7 Digital : un magasin de musique dématérialisée. HTC vend de la musique via un partenaire comme Apple en vend par iTunes. Le catalogue ne sera pas au goût de tous et les prix vont de 5 à plusieurs dizaines d’euros par album. Il y a sûrement moyen de faire quelques bonnes affaires, en creusant.
  • Actualités et Météo : pousser plus loin la description serait faire un affront à votre intelligence – vous ne nous le pardonneriez pas.

Cherchez pas, à HTC Land, il fait toujours beau

  • Agenda : HTC utilise l’Agenda Google en changeant son look. On aime bien, pratique aussi bien en mode paysage qu’en portrait.
  • Appareil photo : nous y reviendrons plus tard.
  • Bourse : non, pas celles-là, celle qui enrichit les riches et ruine les pauvres.Toujours amusant de voir que tous les constructeurs proposent une application dédiée, comme si la majorité des gens en avait quelque chose à faire.
  • Configuration : bonne idée, permet aux débutants de relancer la configuration assistée du début, au cas où elle aurait été ratée.
  • Dictaphone : un enregistreur audio plutôt joli, fait ce qu’on lui demande très simplement grâce à deux boutons. Le fichier audio s’enregistre dans la mémoire et est directement exportable.

Pour jouer au Grand Reporter

  • Dropbox : chef d’oeuvre ! Dropbox est un service excellent et réputé pour le stockage de vos fichiers en ligne. L’application mobile est très bien fichue et on félicite HTC de s’être associé aux meilleurs et non à un service obscur qui aurait mal fini. Cerise sur le gâteau : un compte Dropbox gratuit dispose de 2 Go de stockage, un compte Dropbox gratuit HTC, lui, bénéficiera de 23 Go que vous pourrez bien entendu utiliser n’importe où, pendant 2 ans.

Rep a sa compact !

  • Editeur de film : bon, vous devez vraiment être dans l’obligation d’assembler des fichiers dans l’urgence si vous utilisez un logiciel de montage sur votre smartphone. Ne lui en demandez pas trop et il saura vous dépanner, mais ne comptez pas réaliser le prochain Tarkovski avec lui.
  • Flash : non, on ne parle pas de la technologie qui tombe en désuétude année après année, mais bien d’une bonne vieille lampe de poche utilisant le flash de l’appareil photo pour éclairer votre chemin. Pratique.
  • Galerie : une très belle galerie, bien animée. Elle vous permettra d’afficher les photos de plusieurs comptes, comme Picasa, Facebook ou encore Flickr et Dropbox.
  • Gestionnaire de tâches : était-il bien utile maintenant que tout est intégré à l’interface ? Un reste de l’époque pré-Ice Cream Sandwich qui disparaîtra sûrement bientôt…
  • Gmail : magnifique client sur Android 4.0, ça change de l’horreur moche et peu pratique que l’on trouve sur les autres versions d’Android.
  • Horloge : tic, tac, tic, tac.*

* »tic, tac, tic, tac »

  • HTC Hub : HUISSIERS !!!! Non, je déconne, HTC Hub est avant tout le nom donné au service HTC pour exploiter votre compte HTC Sense. Il vous proposera en outre une sélection d’applications, de fonds d’écran et de thèmes, une sorte de méta-Google Play exclusif aux smartphones de la marque.
  • Localisations : un GPS plutôt cheap et gratuit pendant seulement 30 jours. A côté de Google Maps, il ne fait pas trop le poids, fonctions offline exceptées.
  • Maps : l’application de cartographie/GPS de Google, refaite pour Android 4.0. Dans un train, dans un endroit tout paumé – mais quand même couvert en 3G – la localisation s’est faite en 5 ou 6 secondes.
  • Météo : il fait beau, il ne fait pas beau, tout ça tout ça, regardez par la fenêtre que diable !

Dans Sense 12, il y a aura une présentatrice sexy, promis

  • Miroir : miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. Et le miroir répondait : «en VGA, sirène ou vilaine, toutes sont laides, ma reine».
  • Musique : le lecteur MP3. Malheureusement, HTC a voulu mettre ses services en avant, vous aurez donc une synchronisation avec 7 digital, Soundhound ou TuneIn Radio, mais pas avec l’excellent Google Music. Il faudra chercher l’APK ailleurs.
  • Notes : comme le Galaxy du même nom, mais en logiciel. Permet de faire des notes-photo, des notes-tapuscrites, des notes-doigtuscrites ou des notes-audio.
  • Personnaliser : des thèmes qui ne changent pas l’interface mais agencent les widgets autrement.
  • Play Store : n.m. : se dit de l’Android Market depuis mars 2012.

Le Play Store intégré au menu des applications : pratique pour les petits nouveaux !

  • Polaris Office : comme pour le logiciel d’édition vidéo, difficile de trouver un intérêt à un éditeur de texte sur un smartphone. On l’utilisera plutôt pour lire des fichiers, PDF inclus.
  • Radio FM : une belle radio qui a besoin d’un casque en guise d’antenne pour fonctionner. Bonne idée : couplée à Soundhound, vous pourrez automatiquement lancer la recherche du nom des morceaux que vous écouterez.
  • Tâches : un gestionnaire de tâches assez bien fichu, qui pourra ajouter des choses à faire tout seul comme un grand. J’ai été assez surpris quand il m’a demandé de rappeler quelqu’un qui avait appelé sans laisser de message. Il se synchronisera également avec Google Task.
  • Teeter : le petit jeu au gyroscope de HTC n’a pas bougé d’un iota depuis le Desire HD. Il serait peut-être l’heure de proposer autre chose comme passe-temps.
  • Transfert : HTC pense à ses utilisateurs qui passent tout juste au smartphone en proposant un utilitaire de transfert des données par le bluetooth. Dans la mesure du possible, le logiciel essaiera de copier vos contacts, rendez-vous et autres SMS depuis votre vieux téléphone cellulaire. N’ayant plus de tels engins à la rédac depuis bien longtemps, nous n’avons malheureusement pas pu tester son efficacité.
  • TuneIn Radio : à fond sur la musique, HTC vous propose aussi cette excellente application de radio en ligne. Encore une fois, cela fait plaisir que le constructeur fasse des choix intelligents.
  • Watch : le service de VOD de HTC. Pas mieux, pas moins bien que le Google Play. Survivra-t-il dans la guerre à venir des fournisseurs de contenu ? Pas sûr, d’autant qu’il ne propose pas grand chose de plus, comme la VOST, si ce n’est un prix à l’achat exorbitant.

Prêts pour un film en SD et en VF ? La culture numérique française à son paroxysme !

HTC propose donc sur sa gamme One une offre d’applications natives cohérente en plus des applications Google plus ou moins bien remaniées. On regrette énormément les lacunes du clavier, vraiment pénible à manipuler, qui n’apporte au clavier stock Android que quelques flèches directionnelles : même si c’est une bonne idée à retenir, cela ne permet pas de rattraper le manque de précision des touches et la nullité du correcteur orthographique.

Il manque peut-être quelques jeux pour que le tableau soit complet et puisse montrer à l’utilisateur tout ce qu’il peut faire avec son nouveau smartphone avant qu’il ne s’aventure sur les terres du Google Play Store, mais bon, on ne va pas chipoter, il y a déjà suffisamment à faire comme cela.

III – Multimédia, jeux et services : performances et innovations

1 – Afficher et enregistrer des images

A mesure que les objectifs et logiciels des smartphones progressent, l’apport qualitatif d’un appareil photo compact est de plus en plus discutable. On est encore très loin de la qualité d’un reflex ou d’un hybride sur nos smartphones, mais les derniers modèles n’ont plus trop à rougir devant les compacts s’ils sont utilisés comme appareils d’appoint.

Un widget pour afficher vos futurs Prix HSBC pour la Photographie

Vous partez en week-end avec des amis et vous n’avez pas envie de trimballer tout votre barda photographique ? Pourquoi se charger d’un appareil de plus quand votre portable pourra faire presque aussi bien que votre compact ? 2012 est peut-être la première année ou le smartphone peut être envisagé comme une alternative sérieuse à considérer à l’heure du choix, du coup, sur ce nouveau marché en constante amélioration, où se place le HTC One S ?

La firme a décidé qu’il n’y aurait pas de différence entre l’appareil de son One X et celui de son One S, on retrouve donc sur les modèles le même capteur de 8 mpx, le même logiciel pour prendre des photographies et les mêmes technologies de traitement de l’image – capteur BSI pour les photos de soirée, objectif 28mm f/2.0, rafale, enregistrement HD 1080p etc.

Quand on fait un appareil chez HTC, on s’assure qu’il y aura tous les boutons d’un boîtier traditionnel affichés à l’écran

Avez-vous déjà vu l’appareil photo sous iOS ? Si ce n’est pas le cas, sachez que c’est un grand cadre vide avec un bouton pour prendre la photo : épuration maximum. Eh bien vous prenez cet appareil, vous allez à l’extrême opposé en passant par toutes les déclinaisons de modèles sous Android remaniés par les constructeurs et vous avez le logiciel « appareil photo » par HTC.

7 boutons à l’écran, 14 sous-menus dans les options, plusieurs sous-sous-menus dans chaque option, 16 effets, 6 modes de prise de vue… bref, vous pourrez sûrement passer une petite heure rien que sur les réglages. Du coup, évidemment, vous avez un nombre de possibilités très conséquent : panorama, HDR, ralenti vidéo, sépia, saturation élevée, balance des blancs, retardateur et j’en passe. Si vous cherchez un appareil photo complet enchâssé dans un téléphone portable, la gamme One saura vous convaincre – si elle ne vous décourage pas avant.

Et on n’exagère même pas hein !

Mais en pratique alors, est-ce que les photos sont belles ? C’est discutable. L’appréciation d’une photo dépend souvent de son auteur, c’est pourquoi nous avons préféré vous montrer quelques clichés pris avec l’appareil natif et Instagram – qui fonctionne parfaitement au demeurant -, en taille réelle, pour que vous vous fassiez votre propre idée.

La mise au point, très rapide, mais pas forcément juste

Ne nous demandez pas où on traîne

Belle saisie du spectre

Chat, clic, clic, clic !

Profondeur de champ ? No comprende signor !

Réflexivité du désir immaculé transcendantal – Prix Nobel de la photo hipster 2012

 

En faisant le tour des reviews sur les internets anglosaxons, les testeurs sont partagés. Si le One S peut arriver à faire de beaux clichés quand les conditions de prise de vue sont optimales, il a beaucoup de mal à s’en sortir en extérieur, quand la luminosité est naturelle et la profondeur de champ plus importante. De nôtre côté, nous tentons toujours de ne pas surestimer les smartphones et les quelques photos que nous avons prises nous conviennent. De toute façon, si l’on veut faire de la photo, c’est toujours le reflex qu’on sort.

Dans les bonnes surprises, on peut relever un mode rafale plutôt impressionnant qui se déclenche quand vous laissez votre doigt appuyé sur le bouton de prise de vue et une synchronisation automatique de vos clichés en Wi-Fi dans un répertoire Dropbox prévu à cet effet pour avoir toujours vos photos sur vous. Cette fonction bien pratique pour montrer des photos à ses potes ou en famille est encore loin d’être disponible sur tous les compacts.

2 – Musique : coucou, tu veux voir mes Beats ?

Malgré leur récente brouille qui fait que HTC ne fournira plus de casque de la marque dans leurs futurs packages, la gamme One est équipée d’un plugin conçu par Beats Audio, avatar commercial de la marque Monster portée par monsieur Dre.

Beats Audio TM représente, gros

Avant de faire de mauvais casques sponsorisés par un américain aussi docteur que je suis rappeur, mélomane comme un marteau-piqueur, Monster était une société respectable, qui, sans percer dans le monde élitiste de la hi-fi, faisait des produits très corrects. D’ailleurs, les casques moins connus de la gamme Beats sont souvent de meilleure facture et beaucoup plus équilibrés que les gros hits hors de prix, plus à la convenance des amateurs de nuances. Bref, maintenant que je me suis fait détester par quelques-uns d’entre vous (mais vous me remercierez quand vous dépenserez 400 euros dans un vrai casque la prochaine fois), parlons un peu de l’apport de Monster/Beats dans les modèles One.

D’abord, un gros logo en bas du smartphone. C’est un peu dommage pour ceux qui n’ont pas pour plaisir de s’afficher dans les rues comme des panneaux publicitaires, mais bon, tant pis, HTC a jugé que vous serez fiers d’arborer les couleurs de son partenaire. Même s’ils se font la gueule maintenant.

Ghetto Blaster Activated

Plus intéressant, on trouve dans ce One S un véritable plug-in de traitement audio intégré à la ROM du smartphone, qui, il faut le reconnaître, est plutôt bon. Il agit comme un égaliseur ou un pré-ampli sur vos morceaux et vous permettra d’écouter des MP3 tout crâde ou le streaming de Google Music sans pour autant saigner des oreilles.  Double effet kiss-cool : le son dans un casque est nettement plus fort sur ce One S que sur la moyenne des smartphones que l’on a pu tester, certains, comme ceux de ZTE, n’arrivant même pas à couvrir le bruit ambiant d’une rame de métro. Bien sûr, ce genre de plug-in n’a pas d’intérêt si vous n’écoutez que de la musique en FLAC.

Dans quelques années, tout Android sera contenu dans le lockscreen

Cela dit, sans mémoire amovible pour contenir votre CD préféré en 16 morceaux FLAC d’un Go chacun et sur un téléphone grand public, cet ajout est fort bien venu et pourrait être un argument en faveur de ce One S à l’heure du choix, puisqu’aucun concurrent ne propose aujourd’hui de système équivalent, si ce n’est LG avec Dolby. Profitons-en pour dire un mot des écouteurs que nous avons reçu avec le smartphone : ce ne sont ni des Beats, ni des intras, mais de banals écouteurs HTC, plutôt bons pour des modèles entrée de gamme, mais qui restent loin d’une paire correcte d’intras, même à 40€ – oui, cela existe, non, pas chez Beats.

3 – Films et jeux : le multimédia à portée de doigts ?

Ce n’est pas forcément agréable de regarder des films sur un smartphone, mais il faut savoir que HTC vend un petit boîtier nommé « Media Link » qui se charge de faire l’interface entre un smartphone DLNA et un téléviseur. C’est en quelques sortes une box Wi-Fi permettant de lire des films et séries en 720p via le réseau, diffusés directement depuis un smartphone. Sur le One S, comme on le disait plus haut, le mouvement « trois doigts vers le haut » correspond à un envoi d’un média vers le Media Link, du coup, cela peut être intéressant d’avoir une sorte de Media Center tactile contrôlable du bout des doigts.

Votre tête quand vous jouez à Kinect

Ce petit HTC One S passe tous nos tests avec succès, mais pas sur le lecteur natif d’Android – la galerie -, HTC n’ayant pas daigné ajouter un lecteur multimédia digne de ce nom. Nous avons donc utilisé le classique MX Video Player qui n’a eu aucun souci de lecture, que ce soit en 720p ou en 1080p high-profile, sur le benchmark du lapin. Nous avons testé également un fichier vidéo brut, sorti directement d’un Canon D600 : encore une fois, aucun problème pour le lire et le son est bien synchronisé avec la vidéo.

Théoriquement, on aurait donc ce lecteur multimédia ultime contenu dans un smartphone de milieu de gamme. Théoriquement parce que nous préférons rappeler aux lecteurs qui comptaient regarder des films en 1080p high-profile légalement acquis dans le cadre de l’exception sur la copie privée que le système de fichier par défaut n’accepte pas des fichiers de plus de 4 Go. Nous n’avons pas osé formater la mémoire interne en NTFS, de peur de supprimer des informations essentielles et nous ne saurions vous recommander l’opération : c’est à ce moment qu’on comprend l’intérêt de la carte micro-SD amovible sur ces smartphones toujours plus intéressants du côté de la lecture.

1080 p high-profile en PLEIN ECRAN, la grande classe. Coucou les tablettes Android.

Cela étant dit, comme lecteur portable d’appoint, le HTC One S fera parfaitement son travail.

Du côté des jeux, il ne sera en revanche peut-être pas le meilleur élève. D’abord, vous l’avez compris, le smartphone n’aura pas accès à la Tegra Zone de nVidia, qui est aujourd’hui le catalogue de jeux vidéo le plus complet sur Android. Qu’on soit pour ou contre cette pratique d’exclusivités limitées à un hardware bien particulier, il faut reconnaître que nVidia a bien réussi son coup et prive les smartphones Android non Tegra d’une bonne dose de contenu excellent.

Donc on oublie le catalogue Gameloft et Tegra… il reste quoi pour mettre à genoux le processeur ?

J’ai testé alors quelques jeux récents disponibles pour le smartphone, Six Guns par exemple. Erreur : en lançant le jeu, un gros message « incompatible » s’affiche. Comme s’il ne pouvait pas me le dire avant que je le télécharge, tss… Je suis donc allé voir Tiki Kart, le jeu qui te demande si « son » ou « non son » à l’ouverture et te dit « mauvaise méthode » quand tu es dans le mauvais sens. Un chef d’oeuvre sur Android comme on en fait peu. Bref, retour aux classiques, oui Angry Birds, Wordfeud, Draw Something et Temple Run fonctionnent.

« Un de vous parle français les gars ? » « Non, on a qu’à utiliser Google Trad » « Parfait, ça passera inaperçu ! »

C’est regrettable, mais il y a très peu de jeux à gros budget sur Android, hors Gameloft et Tegra. Si le moteur du premier ne tourne pas et que le store du second n’existe pas pour le CPU/GPU, c’est mal barré niveau jeu vidéo. Cela dit, comme nous l’avons vu dans la partie théorique, le One S en a dans le bide : les plus bidouilleurs d’entre vous se plairont alors à installer moults émulateurs, tous les autres pourront profiter sans aucun problème de l’intégralité des titres compatibles du Play Store. C’est triste, mais il faut l’admettre : si vous voulez jouer sur Android, tournez-vous plutôt vers le One X.

Conclusion

C’est une évidence pour nous : le HTC One S est le véritable successeur du vénérable HTC Desire. L’année 2011 a été une phase de transition pour HTC, qui revient sur la scène Android avec des modèles matures, bien finis et surtout, parfaitement maîtrisés. Nous entendons par là que la firme a pris tout ce qu’il y avait de bon à prendre dans Android 4.0, a ajouté ce qui n’existait pas et a sublimé ce qui n’était pas top. Du coup, on se retrouve avec un smartphone extrêmement polyvalent, bien fini, au hardware musclé et doté de quelques fonctionnalités originales comme le plug-in audio par Beats.

Le One S n’est peut-être pas le smartphone le plus puissant, ni le plus gros, mais il saura très certainement séduire ceux d’entre vous qui ont encore entre les mains un HTC de début 2010 et qui attendaient impatiemment que la firme propose un modèle excellent, sans défaut rédhibitoire, et bien optimisé. Si l’on regarde le tableau de HTC l’an passé, on ne trouve aucun remplaçant réel : le HD était mal fini, le Z avait un clavier, le Desire S était un clone du Desire sans bouton, l’Evo 3D avait une feature ridiculement inutile, le premier Sensation est sorti lent et poussif, les autres modèles ont inondé le marché, le Wildfire était un entrée de gamme trop petit. Il n’y avait guère que l’Incredible S qui sortait du lot, et encore, le gain par rapport à un Desire était minime. Cette fois, avec le One S, on l’a, la véritable relève HTC.

Cela dit, nous ne pouvons pas conclure sans évoquer ceux d’entre vous qui pourraient ne pas vouloir acheter ce One S – car on sait que vous ne lisez que la conclusion. Ceux-là, ce sont ceux qui ont un Galaxy S II, par exemple et qui attendaient un smartphone de 4,3 pouces à l’écran HD pour changer de modèle, parce que qu’un taux de PPP inférieur à l’iPhone 4 18 mois après sa sortie, ça fait un peu mal même sur un écran plus grand. Ceux-là, ce sont aussi ceux qui, de toute façon, n’aiment pas Sense. Ceux-là, ce sont ceux, enfin, qui voudraient jouer sur Android et ne pourraient donc pas se passer de Tegra 3. Pour tous les autres, n’hésitez plus, ce One S est une petite perle en ce début d’année 2012.

 On a aimé :

  • le retour aux bonnes sources de HTC, pour les nostalgiques du Desire
  • un milieu/haut de gamme qui ne se moque pas de vous : les finitions sont au rendez-vous
  • Android 4.0 et Sense : enfin une ROM Android cohérente en tous points, graphiquement homogène et pensée pour les êtres humains !
  • un excellent hardware sur un smartphone 4,3 pouces, mine de rien, cela ne court plus les rues…
  • la diode de notification
  • le bouton d’accès rapide au multitâche : on s’y fait vite, on aura du mal à s’en passer
  • Beats Audio, un petit plus non négligeable

On regrette :

  • l’écran en 960×540 pour 256 pixels par pouces, on est peut-être snob, mais en 2012, ça pique les yeux
  • pas de lecteur vidéo…
  • la fragmentation, non pas d’Android, mais du Play Store, qui fait qu’un appareil non-Tegra n’a pas ses chances dans le domaine du jeu vidéo
  • l’appareil photo, correct, mais pas exactement conforme à nos attentes
  • le clavier… non mais sérieusement, pourquoi ?