Test du Parrot Bebop Drone : les vidéos de vacances prennent leur envol

 

Après une prise en main du Bebop Drone de Parrot en novembre dernier lors de son lancement en France, nous avons pu passer quelques semaines avec le drone conçu en France. Voici nos impressions sur ce drone prêt à l’emploi, capable de filmer en 1080p et de retransmettre le flux vidéo en direct vers un smartphone ou une tablette.

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Parrot n’est pas un acteur vraiment nouveau dans le domaine du drone. Tout a commencé en 2010 avec le lancement du premier AR.Drone de la marque, le seul drone (à l’époque) pilotable depuis un smartphone et livré prêt à l’emploi. Après une seconde déclinaison de l’AR.Drone, Parrot a voulu se lancer sur le segment des petits drones qui peuvent facilement constituer des jouets pour les enfants et les grands enfants. Mais il était temps pour la société française de viser plus haut. Elle a donc développé le Bebop Drone (officialisé en mai 2014), capable de rivaliser, sur le papier, avec les grands du secteur comme DJI. Nous avions déjà réalisé une rapide prise en main de quelques minutes mais cette fois-ci, nous avons pu réaliser plusieurs sorties avec le drone.

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Avant toute chose, il faut savoir que la rédaction de FrAndroid se trouve en plein Paris. Même si le Bebop Drone est capable de voler en intérieur, il est beaucoup moins à l’aise dans un tel environnement qu’un Rolling Spider du fait de sa taille beaucoup plus imposante et de son poids (environ 400 grammes). Le Bebop Drone prend donc tout son sens avec des vols en extérieur. Malheureusement, la réglementation française interdit le vol en agglomération au-dessus de la voie publique. Nous sommes donc allés au Bois de Boulogne, l’un des rares endroits dans Paris où le vol est toléré. Ce n’est d’ailleurs plus le cas depuis de récents évènements. Quelques virées à la campagne nous ont tout de même permis d’utiliser le drone dans un environnement beaucoup plus ouvert.

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Dans les espaces ouverts, le Bebop Drone est parfaitement à sa place. Quasiment aucun obstacle ne vient troubler son vol, évitant alors les collisions et facilitant le pilotage puisque les signaux ne sont pas gênés. Et même en cas de collision, les protections (amovibles) du Bebop Drone et ses matériaux (majoritairement dans une sorte de polystyrène) le rendent quasiment indestructible. Attention tout de même à la caméra, non protégée. Lorsqu’on utilise un smartphone ou une tablette pour piloter le Bebop Drone, la distance maximale entre les deux dépend de l’appareil utilisé. Parrot a réalisé quelques tests qui listent les appareils les plus performants dans ce domaine. Ainsi, il est possible d’atteindre une distance de 95 mètres dans le pire des cas à 700 mètres dans le meilleur des cas. Avec la manette SkyController, il est même possible de dépasser les 2 km. Dans les faits, nous avons pu aller à environ 800 mètres avec le SkyController et la manette indiquait une intensité de signal de 2/4. Sans la manette, la portée était inférieure et non mesurable facilement puisqu’aucun indicateur n’affiche la puissance du signal sur l’application dédiée FreeFlight.

 

Quelques soucis logiciels

D’ailleurs, il nous est arrivé à plusieurs reprises de perdre le signal à quelques dizaines de mètres seulement. Il a ensuite fallu se rapprocher du drone pour réussir à se reconnecter au réseau Wi-Fi et reprendre les commandes. Pas très rassurant lors d’un vol à côté de l’océan ou au Bois de Boulogne. Un peu moins dérangeant à la campagne. Lors d’une session, le drone, après avoir grimpé à 150 mètres de hauteur, a perdu une nouvelle fois le signal. Pourtant, c’était le SkyController qui pilotait l’engin. Il a été impossible de récupérer le pilotage (alors que le SkyController voyait bien le réseau Wi-Fi émis par le drone) et il a fallu attendre que le drone redescende de lui même, une fois que l’alerte de batterie faible a été déclenchée. Pas du tout rassurant.

FreeFlight

En théorie, lorsque le drone perd le signal Wi-Fi, il engage la fonction RTH (Return to Home) qui le ramène à son point de décollage. Cette fonctionnalité était très instable sur nos deux modèles de tests puisqu’il était parfois impossible de réceptionner un signal GPS. C’est ce qui explique pourquoi notre drone est resté bloqué à 150 mètres de hauteur pendant plus de 5 longues minutes. Ces soucis (signaux Wi-Fi et GPS instables) sont d’ordre logiciel et Parrot est au courant. Sur les forums et son blog, le constructeur intervient régulièrement pour rassurer ses clients. Des mises à jour ont déjà amélioré les choses, mais il reste encore du travail à faire. (NB : Lors de notre test, la mise à jour 1.98.10 qui améliore le temps de fix du GPS n’était pas encore disponible.)

Enfin, pour clôturer ce chapitre remontrance contre la partie logicielle, on reprochera au Bebop Drone sa connexion Wi-Fi. Certes, c’est très pratique pour connecter n’importe quel smartphone ou tablette, mais il faut parfois de la patience pour établir la connexion. Non pas que les performances soient mauvaises, mais simplement à cause de bugs aléatoires qui obligent parfois à relancer le drone, la connexion Wi-Fi du smartphone ou l’application FreeFlight.

 

Un pilotage aux doigts et à l’œil

Une fois que tout fonctionne, l’expérience du Bebop Drone est vraiment bonne. On conseille le pilotage avec une tablette (voire le SkyController) car l’écran d’un smartphone est un peu trop petit pour l’ergonomie de l’application. Différents modes de pilotage sont accessibles et il est possible d’utiliser l’accéléromètre de l’appareil mobile pour piloter le drone. L’angle de la caméra peut être réglé directement depuis l’écran même en plein vol. Toutefois, pour des plans moins saccadés, on préfèrera tourner le drone sur lui même plutôt que d’utiliser les commandes de la caméra qui n’a pas un angle infini.

Parrot Bebop Drone-7

Si l’on s’en tient au pilotage, le Bebop Drone nous a convaincus. Il est stabilisé et permettra donc de se familiariser avec lui petit à petit. Si vous lâchez les commandes, il ne s’écrasera donc pas, mais restera en vol stationnaire, même en cas de rafales de vent, grâce à sa caméra ou à son GPS. Le drone réagit très bien aux commandes et le temps de latence est bon. Pour épater la galerie, il est même possible de faire des loopings, assisté par FreeFlight. En d’autres termes, un bouton permet au drone de réaliser lui-même un looping. Dommage qu’on ne puisse pas débrayer le Bebop pour le piloter de manière manuelle, pour les pilotes expérimentés.

La caméra du drone est stabilisée de manière numérique sur 3 axes, ce qui permet de réaliser de jolis travelling. Il faudra toutefois prendre soin de régler la vitesse de déplacement du drone afin que chaque ordre de pilotage ne vienne pas casser la douceur du plan. Avec des réglages plus nerveux, le drone est difficilement pilotable lorsqu’on n’a pas l’habitude mais permet de se faire plaisir. Lorsqu’on abaisse les vitesses de déplacement, on a davantage à faire à un drone capable de réaliser de belles prises de vue.

 

Une qualité vidéo décevante

Mais le capteur, capable d’enregistrer des vidéos en 1080p, ne délivre pas des images de très bonne qualité. On est clairement en dessous d’une GoPro Hero 3+ Black en termes de qualité d’image, surtout au niveau des détails. Dommage puisque ce défaut fait du Bebop Drone davantage un drone pour s’amuser plutôt qu’un drone conçu pour tourner de belles images. Bon point tout de même : le GPU du drone réalise un traitement en temps réel qui permet de ne pas distordre l’image horizontalement malgré l’utilisation d’un objectif fisheye. La GoPro n’a pas cet avantage. Le rendu n’est pas non plus catastrophique, et nous avons réalisé une courte vidéo pour vous montrer le potentiel du Bebop Drone en vidéo. De quoi se faire plaisir, que ce soit lors de la prise de vue, du montage et surtout de la diffusion, auprès de vos proches, et pourquoi pas viser plus haut et truster le top YouTube.

Il est aussi possible de réaliser des photos. Le capteur d’une définition de 4096 x 3072 pixels couplé à l’objectif grand-angle (186°) permet de réaliser des clichés vraiment sympa, comme on peut le voir juste ci-dessous. Les images s’enregistrent au format JPEG (environ 1,5 Mo par fichier) ou DNG / RAW (environ 28 Mo par fichier) qui permet une retouche sans perte de qualité. Il est possible de prendre des photos lors de l’enregistrement d’une vidéo, mais ce ne seront que des captures d’écran, de mauvaise qualité et en 1080p. Vous pouvez retrouver des exemples de photos et vidéos brutes sur ce lien.

Bebop
Photo (DNG) en sortie de capteur

Il faut savoir que le Bebop Drone n’enregistre pas automatiquement les vidéos. Il faut lancer manuellement l’enregistrement, stocké sur la mémoire interne du drone (8 Go). Malheureusement, lors de l’enregistrement, le retour vidéo (sur la tablette ou le smartphone) lag. On sent que le drone à du mal à enregistrer un flux 1080p (H.264 30 FPS) tout en envoyant un stream en Wi-Fi. Dommage car il devient quasiment impossible, dans ces conditions, de piloter le drone sans le voir en vue directe.

Pour des prises de vues encore plus réussies, nous vous recommandons d’ailleurs l’usage du SkyController. La manette de Parrot (dotée de sticks de qualité, en métal) permet en effet de piloter le drone de manière plus précise. De plus, un stick est dédié au pilotage de la caméra, ce qui permet de réaliser des mouvements de caméra (avec l’index) tout en pilotant le drone avec ses pouces.

 

Une autonomie limitée

Au niveau de l’autonomie, les 11 minutes par batterie annoncées par Parrot sont bien là. Il vaudra donc mieux acheter quelques batteries supplémentaires pour des longues sorties. On en profite pour aborder rapidement le mécanisme de fixation de la batterie qui relève plus du bricolage que du produit fini, mais il permet au moins d’éviter d’endommager les connecteurs en cas de chocs. Pour recharger une batterie, il faudra une petite heure.

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La fixation de la batterie

 

Les évolutions à venir

Parrot prévoit de faire évoluer son Bebop Drone. Ainsi, deux nouvelles fonctionnalités devraient faire leur apparition. Tout d’abord, Flight Plan, qui sera disponible en tant qu’un achat in-app. Cette nouvelle fonctionnalité permettra de créer un trajet, à l’avance, que le drone effectuera de lui-même, automatiquement. Ensuite, Parrot nous avait annoncé, lors du CES, l’arrivée prochaine de la fonction Follow Me sur le Bebop Drone. Grâce à cette fonctionnalité, le drone pourrait être capable de suivre le pilote sans que celui-ci ait besoin d’intervenir. Il faudra par contre faire attention aux obstables, puisque le Bebop Drone ne sait pas les éviter de lui même. Cette fonction devrait être réservée à son successeur, attendu pour l’année prochaine.

Flight Plan

Notre avis

Vous pouvez retrouver ce produit autour de 800 € chez Amazon par exemple en différentes couleurs (rouge, jaune et bleu).

Note finale du test
6 /10
Le Bebop Drone constituera le compagnon parfait pour les virées le week-end ou lors des vacances pour garder des souvenirs inoubliables, pris du ciel. Il est en effet très compact et léger (400 grammes) et tiendra facilement dans une valise. Si vous choisissez la version avec le SkyController, la manette est plus encombrante est lourde et donc plus délicate à faire voyager.

Le Bebop Drone ne s'adresse clairement pas aux aficionados du drone, qui se tourneront plutôt vers des drones sans retour vidéo, pour le même prix. Mais si on cherche un drone prêt à l'emploi, avec un retour vidéo et la capacité de filmer, le prix du Bebop Drone nu (499 euros) est imbattable. En effet, chez DJI, il faudra débourser 100 euros de plus, pour un drone sans caméra mais débrayable, avec une meilleure autonomie et une portée plus longue. Le Bebop Drone devrait donc avoir le mérite de rendre plus accessibles les vidéos amateurs réalisées depuis le ciel.

Le Bebop Drone et son SkyController (899 euros) est beaucoup moins intéressant. Son prix est trop élevé puisqu'on trouve en face le Phantom 2 Vision + 2.0 de DJI vendu 819 euros. La qualité des vidéos nous semble plus acceptable si l'on en croit les vidéos postées sur YouTube. En revanche, on perd le système permettant d'aplanir l'image en temps réel. Le retour vidéo est disponible grâce à un smartphone et le pilotage se fait via une manette avec une connexion 2,4 GHz, plus stable mais capable d'atteindre "seulement" 1 km. Le Phantom est plus lourd et moins compact que le Bebop mais le SkyController aussi.

On attend avec impatience le successeur du Bebop Drone puisque Parrot a tout de même réussi à démontrer son expertise dans le domaine, malgré quelques défauts de jeunesse au niveau logiciel et des choix matériels pas forcément cohérents.

Points positifs
Parrot Bebop Drone

  • Résistant aux chocs

  • Enregistrement 1080p stabilisé

  • Poids léger

  • Appareil compact

  • Prix moins élevé que la concurrence

Points négatifs
Parrot Bebop Drone

  • Qualité vidéo décevante

  • Autonomie

  • Bugs logiciels

  • Pas de mode manuel

  • Portée sans SkyController