Test de la ROG Xbox Ally : le Steam Deck à la sauce Gamepass

S’il est une console PC portable avec laquelle aucun autre constructeur n’arrive à rivaliser sur la tarification, c’est bien le Steam Deck. Et plus encore le Steam Deck OLED. La raison est simple : Valve a le loisir de contrebalancer certains de ses investissements avec les achats réalisés sur sa boutique Steam, quand tous les constructeurs de type Asus n’ont pas vraiment ce loisir sous Windows.

C’est pourquoi, quand bien même les ROG Xbox Ally X et Xbox Ally classique ont été annoncées en même temps, c’est le premier produit qui a eu droit aux feux des projecteurs. Pourtant, la ROG Xbox Ally blanche, moins puissante, mais aussi moins onéreuse, n’est pas forcément un mauvais produit. Elle représente même une alternative intéressante pour certains profils types de joueurs…

Fiche technique

La machine est prêtée par Asus pour ce test.

Design

Il y aura beaucoup de redites entre notre test complet de la ROG Xbox Ally X et celui-ci. C’est bien normal, puisqu’à l’exception du coloris noir contre le coloris blanc, rien ne vient vraiment séparer les deux consoles. Les châssis des deux sont identiques, tout comme le niveau de service fourni.

On notera tout de même un poids de 670 grammes pour la ROG Xbox Ally contre 715 grammes pour la ROG Xbox Ally X, à imputer de toute évidence à une batterie plus mince sur le premier modèle.

C’est un point en sa faveur en vérité, puisque comme souligné dans notre test de la ROG Xbox Ally X, la ROG Xbox Ally continue d’être l’un des produits les plus ergonomiques du marché des consoles portables. Oui, même plus ergonomique que la Nintendo Switch 2. Mais on retrouve aussi ses quelques petits défauts, comme l’inversion inexplicable des boutons de fonction ou le simple fait qu’elle devient toujours plus difficile à « balancer dans un sac ». Reste que pour jouer des heures, la ROG Xbox Ally a tout ce qu’il faut.

Maintenant, dommage d’avoir réservé ce coloris blanc à la version la moins puissante. Certains esthètes s’en mordent les doigts.

Connectique

Voilà déjà une première grande différence avec la ROG Xbox Ally X. Si d’un coup d’œil, nous semblons retrouver la même connectique, la vérité est que la ROG Xbox Ally n’est pas munie d’un port USB-C 4.0 compatible Thunderbolt. Pas d’eGPU possible sur cette configuration, dont les deux ports USB-C sont à la norme 3.2 Gen 2. Nous retrouvons cependant le lecteur de microSD et le combo jack.

Ce sacrifice paraît cohérent pour la cible tarifaire du produit, et ne nous importune pas plus que ça. Il faut dire que le reste de la configuration aurait de toute manière du mal à soutenir proprement une carte externe.

Écran

La ROG Xbox Ally intègre la même très bonne dalle IPS LCD datant du tout premier modèle, à savoir un 7 pouces de diagonale en définition native 1920 x 1080 pixels, soit un ratio 16:9 classique. Cette dalle supporte un taux de rafraîchissement variable de 120 Hz, soutenu par la technologie AMD FreeSync Premium. Par défaut, la console est réglée pour profiter d’un affichage 720p.

Sous notre sonde et avec le logiciel CalMAN de Portrait Displays, nous retrouvons l’habituel : une couverture de 99 % de l’espace sRGB pour 66 % de l’espace DCI-P3, une luminosité maximale de 452 cd/m² pour un ratio de contraste très bon de 1275:1, et une température de couleurs moyenne de 6745 points proche des 6500 recherchés.

Le delta E00 moyen est mesuré à 1,24 pour un écart maximal de 2,85, soit tout simplement parfait. Seul point qui fait tache donc : cette luminosité maximale légèrement plus basse qu’attendue, que l’on mettra sur le dos des variantes de modèle à modèle et qui reste satisfaisante pour l’expérience.

Logiciel

Voilà un aspect qui a été largement creusé lors de notre test de la ROG Xbox Ally X. En termes logiciels, les deux consoles sont en tous points similaires. La force de cette console est naturellement la nouvelle Xbox Fullscreen Experience, qui tente de rendre Windows plus facilement navigable à la manette et de mettre le jeu vidéo au centre de l’usage. Avec des réussites, mais aussi quelques ratés.

N’oublions cependant pas Armoury Crate d’Asus, qui reste à ce jour l’expérience logicielle la mieux construite du marché des PC consoles portables et qui ne cesse d’offrir toujours plus de réglages à ses utilisateurs. Sans compter le suivi du constructeur, qui rivaliserait presque avec celui de Valve pour ses Steam Deck.

Son avantage principal, en vérité, est tout simplement d’être compatible avec tous les jeux PC. L’intégralité de la bibliothèque. Y compris ces jeux avec des anti-triches qui ne sont pas compatibles avec Linux, et donc injouables sur le Steam Deck.

Performances

Enfin, la partie où tout change. La ROG Xbox Ally est soutenue par l’AMD Ryzen Z2 A, un SoC dédié aux PC consoles portables intégrant 4 cœurs Zen 2 pouvant turbo jusqu’à 3,8 GHz. Ils sont soutenus par 16 Go de RAM LPDDR5 à 6400 MT/s. Et sur la partie graphique, nous retrouvons 8 unités de calcul RDNA 2 pouvant turbo jusqu’à 1800 MHz. 512 Go de stockage en PCIe Gen 3.0 ferme la marche.

Que cela soit connu : il s’agit de la même configuration technique que le Steam Deck OLED. Presque à l’exact. À ceci près que les TDP sont différents, le Ryzen Z2 A pouvant par exemple aller de 6 à 20 watts quand la puce personnalisée de Valve va de 4 à 15 watts, et le CPU de la ROG Xbox Ally peut atteindre 3,8 GHz contre 3,5 GHz chez Valve.

Aussi, ne vous laissez pas troubler par le « A » du nom : le NPU n’est pas intégré par ici, contrairement à la ROG Xbox Ally X.

Benchmarks

Voici les scores comparés des deux PC consoles chez Asus sur 3DMark Steel Nomad. Vous pouvez voir ici comme même à pleine puissance, la ROG Xbox Ally n’atteint pas la cheville de la ROG Xbox Ally X à son profil de performance officiel le plus bas.

Sachez d’ailleurs que les trois profils habituels, Silencieux, Performance et Turbo, ne varient pas que selon leurs wattages entre les deux appareils. Contrairement à la ROG Xbox Ally X ou même la ROG Ally Z1X, le mode Turbo ne change pas de wattage quand la machine est branchée au secteur. 20 W est la limite la plus haute de la machine, et ne vaut pas vraiment le coup face aux 15 W puisqu’il n’apporte pas de vrais gains de performances théoriques.

En jeu VS Steam Deck OLED

Pour cette comparaison, notez bien que le comportement par défaut du Steam Deck est de gérer lui-même son TDP généralement de 10 à 15 watts sur les jeux 3D de nos tests.

En 720p

En 720p, le Steam Deck OLED paraît à premier coup d’œil rester devant la ROG Ally qu’importe son mode d’utilisation. Mais voilà : elle est en vérité bien plus proche du mode performance, faute d’un 1% percentile bien trop bas. La ROG Xbox Ally et son mode 20W offrent donc des performances intéressantes.

Ici, nous pouvons voir des performances équivalentes à 20W sur la ROG Xbox Ally. Ceci étant, le mode performance à 15W permet de retrouver essentiellement la même expérience que le Steam Deck OLED pragmatiquement, ce qui va dans le sens d’un mode Turbo plutôt inutile. Au même titre que le mode 6W, toujours injouable sur de la 3D.

Ici, le Steam Deck OLED est bien devant, même face au mode 20W, prouvant l’utilité de l’optimisation de Valve et de son OS. Cependant, le mode Performance reste toujours agréable, quand le mode 6W est injouable à nouveau.

C’est une nouvelle fois une petite victoire pour la ROG Xbox Ally, qui permet d’avoir une expérience bien plus fluide que sa rivale sous SteamOS à pleine puissance comme en mode performance où le 1% est bien plus haut. Mode 6W toujours inutile.

En 1080p

C’est peut-être ici que nous avons notre plus grand choc. Le Steam Deck OLED s’en sort bien mieux sur tous les plans que le mode 20W de la ROG Xbox Ally. Rien n’est véritablement jouable, mais c’est une belle petite consécration.

À pleine puissance, Steam Deck OLED et ROG Ally sont toutes deux parfaitement similaires. Ceci étant, le mode 15W garde un peu plus de jouabilité, surtout en considérant que nos scènes mesurées sont parmi les plus intensives.

Le Steam Deck OLED montre à nouveau la force de son optimisation. Bien que l’expérience restera similaire manette en main au mode 20W, il fait mieux avec 5W de moins et frôle la jouabilité.

The Witcher 3 continue de ne pas tout à fait apprécier la plateforme, au point d’être injouable sur Steam Deck en 1080p quand les modes Turbo comme Performance restent parfaitement appropriés sur la ROG Xbox Ally.

Refroidissement et bruit

Un point fort de ce profil de performance légèrement en dessous de la ROG Xbox Ally X est que la ROG Xbox Ally reste parfaitement silencieuse même à pleine puissance. Le tout sans dépasser les 48 °C à l’exhaust.

Autonomie

Là aussi, nous avons un assez gros sacrifice : une batterie de 60 Wh, contre 80 Wh sur la ROG Xbox Ally X, mais toujours supérieure de 10 Wh face au Steam Deck OLED et ses 50 Wh. Le bloc d’alimentation de 65 W n’est pas fourni ici, comme c’est désormais souvent le cas sur les nouveaux produits tech depuis 2025.

The Witcher 3, lancé en 720p Faible FSR 2 Performance avec l’écran à 50 % de sa luminosité, nous permet de retrouver :

• Mode turbo 20 W : 1h50 minutes
• Mode performance 15 W : 2h15 minutes
• Mode silencieux 6 W : 5 heures

Soit essentiellement le même profil d’autonomie que le Steam Deck OLED. Asus n’a pas choisi de profiter de la consommation inférieure du Ryzen Z2 A pour améliorer l’autonomie, mais plutôt pour intégrer une batterie plus petite, alléger le poids de sa machine et retrouver la même balance.

Prix et disponibilité

La ROG Xbox Ally est vendue au prix officiel de 599,99 euros. Elle peut cependant se retrouver en promotion à 499,99 euros, notamment à l’heure où nous écrivons ces lignes pour les fêtes de 2025.

À titre de comparaison, le Steam Deck OLED est vendu à 569 euros pour 512 Go de stockage, et 679 euros pour 1 To. Nous sommes donc des prix compétitifs avec l’offre de Valve, ce qui est plus que rare.