La ROG Xbox Ally X est un cas particulier du nouveau marché des PC consoles portables. Lorgnant la facilité d’usage d’un Steam Deck, Microsoft a décidé de s’allier à Asus déjà connu pour la ROG Ally X afin de créer la première console portable Xbox… qui n’est pas vraiment une console portable Xbox.
Le risque de confusion est bien là pour le grand public, mais pas nécessairement pour les amateurs de consoles portables ouvertes qui suivent avec attention chaque nouveau produit. Et si la ROG Xbox Ally X est le produit le plus en vue actuellement, il va hélas souffrir d’un lancement quelque peu compliqué si l’on suit nos mesures…
Notre test en vidéo
Fiche technique
Modèle | Asus ROG Xbox Ally X (Z2 Extreme) |
---|---|
Dimensions | 50,7 cm x 290,80 cm x 121,50 cm |
Support | SSD |
Architecture graphique | AMD RDNA 3.5 |
Définition maximale | 8K |
Bluetooth | Inconnu |
Poids | 715 g |
Fiche produit |
La machine est prêtée par Asus pour ce test.
Design
Est-ce essentiellement la fusion d’une ROG Ally X avec une simple manette ? Oui. Complètement. Vous n’aviez même pas à lire ce test pour vous en rendre compte, les images officielles étaient déjà assez parlantes en elles-mêmes. Ce changement fait en vérité tout l’intérêt de la console, qui devient immédiatement 100 fois plus confortable autant sur de courtes que de longues sessions.

Le plus intéressant ici est finalement de constater comme son poids de 715 grammes, en augmentation par rapport aux 678 grammes de la ROG Ally X, ne se ressent pas. Pire encore : la ROG Xbox Ally X paraît plus légère que sa cousine non-Xbox, du fait que le poids est plus efficacement réparti en main. Ou pour le dire plus simplement : sans surprise, une manette complète reste le must de l’ergonomie.

Gâchettes à effet hall, joysticks traditionnels, boutons placés à la manière Xbox, croix directionnelle précise… Tous les bons et moins bons points de la ROG Ally X sont transférés à la ROG Xbox Ally X, avec quelques choix supplémentaires. Nous retrouvons naturellement le bouton Xbox supplémentaire sur la partie gauche de l’appareil, mais le constructeur a fait le choix d’inverser les boutons Start/Select avec ses deux boutons dédiés à l’interface de la console.

Un choix qui a un contrecoup ergonomique. Maintenant placé en bas, le bouton Start devient plus difficile à atteindre en mettant le joystick de droite sur le chemin du pouce à l’appui. Or, Start est un bouton primordial, sur lequel on appuiera par réflexe bien plus souvent que le nouveau bouton Bibliothèque qui ramène à sa liste de jeux sur l’application Xbox. Résultat des courses ? La mémoire musculaire nous fait revenir à la bibliothèque plutôt que de mettre Start, le temps de revoir ses habitudes, quand le bouton Start devient plus agaçant à atteindre. Étrange choix d’ergonomie donc.

Ce que l’on gagne vraiment avec le format de cette console ? La qualité des moteurs de vibration est très largement améliorée. Nous sommes ici vraiment sur les vibrations douces d’une manette Xbox traditionnelle, ce qui rend l’option bien plus viable que sur le format plus « tablette » de la version précédente. Ce que l’on perd vraiment ? Jeter ce mammouth dans un sac ne se fait pas à la légère, et les coques dédiées à la ROG Xbox Ally X seront forcément des mini-valises.
Le « portable » de « console portable » semble toujours plus s’éloigner dans cette catégorie PC. Pour autant, on ne peut vraiment pas renier l’absolu confort qu’offre le produit, sur lequel on peut jouer des heures sans jamais ressentir de fourmillements dans ses doigts ou ses bras.
Connectique
La connectique est exactement la même que la ROG Ally X. Nous retrouvons de gauche à droite un port USB-C 4.0 compatible Thunderbolt 3, un port USB-C 3.2 Gen 2, et à droite le lecteur de cartes microSD.
Pas de remarques : pour ce format, c’est toujours très bon.
Écran
La ROG Xbox Ally X intègre une dalle IPS LCD de 7 pouces en définition 1920 x 1080 pixels, soit un ratio 16:9 traditionnel. Cet écran est tactile, et offre un taux de rafraîchissement de 120 Hz qui supporte le VRR via AMD FreeSync Premium.

C’est encore une fois… la même chose que la ROG Ally X. Sous notre sonde et avec le logiciel CalMAN de Portrait Displays, nous retrouvons une couverture de 98,69% de l’espace sRGB pour 66% de l’espace DCI-P3. La luminosité maximale est mesurée à 480 cd/m², et le taux de contraste est de 1322:1 soit très bon pour un IPS LCD.
Le delta e00 moyen est parfait à 1,64, avec un écart maximal de seulement 3,62 sur les tons bleus. Quant à la température de couleurs moyenne, elle est relevée à 6902 soit un peu froide.

Bon, qu’on se le dise : toujours pas de DCI-P3, puisque toujours pas d’OLED. Mais l’OLED, ça coûte extrêmement cher, particulièrement en comptant le support du VRR aujourd’hui important pour les jeux PC particulièrement à l’ère du rendu assisté par IA. Nous apprécions donc toujours ce choix, bien qu’il s’agira probablement du dernier modèle sur lequel il restera compétitif.
Logiciel
Prenons le problème à bras le corps : la ROG Xbox Ally X n’est PAS une Xbox. C’est-à-dire que vous ne pourrez PAS jouer à vos jeux Xbox dessus. Il s’agit d’un PC Windows tout ce qu’il y a de plus traditionnel dans la forme d’une console portable. Si vous comptez retrouver les jeux de votre Xbox Series X/S sur ce produit, vous ne pourrez vraiment accéder qu’à ceux du label « Xbox Play Anywhere », limité à 1000 jeux dont l’achat donne l’accès à toutes les versions possibles, PC compris comme ici. Un rappel important, puisque la communication « Ceci est une Xbox » de Microsoft tend à oublier de rappeler ce fait important.

L’un des plus grands attraits de la ROG Xbox Ally est la nouvelle interface Xbox, qui prend désormais le contrôle quasi total de Windows au lancement de la machine. Comprenez qu’au lancement de Windows, vous ne retrouverez pas immédiatement l’explorateur de fichiers ou le bureau ; l’application Xbox se lance à la place, en plein écran, et remplit le rôle de lanceur de jeux. Vous pouvez retrouver le bureau classique à tout moment, mais pour profiter à nouveau de ce monde avec ses optimisations activées, il vous faudra redémarrer l’appareil.

Elle intègre désormais des raccourcis vers les principaux launchers du marché type Steam ou Epic Games, et liste l’intégralité des jeux sur votre système. Tout ceci fonctionne plutôt bien au premier coup d’œil, jusqu’à ce que l’on se penche sur les détails. Par exemple : les jeux externes à l’univers Xbox n’ont pas le droit à une belle image de présentation, mais l’icône de l’application placardée sur un carré qu’elle ne remplit pas. Peu ragoûtant esthétiquement. Il est aussi impossible de rajouter une application soi-même, ce qui veut dire que des jeux comme 2XKO trop récents pour être considérés par l’application Xbox ne peuvent pas être lancés de la sorte : il faut obligatoirement ouvrir le launcher Riot, soit un clic de trop. Et quand l’application Xbox n’a même pas conscience de l’existence du launcher… c’est cuit.

L’intérêt principal de cette interface ? Libérer un peu de mémoire vive. « Un peu » est le terme, puisque sur les « jusqu’à 2 Go » mis en avant par Microsoft, nous retrouvons plutôt 500 Mo de libéré. Au final, sur les performances, nous sommes essentiellement sur l’équivalent de la libération de RAM des modes jeu de smartphone. Mais sous le capot, on notera tout de même une amélioration de la reconnaissance de la manette dans tout Windows, qui permet enfin d’accepter les notifications d’installation d’application, de réseau ou de pare-feu par le biais de la manette, ou de passer d’une application à l’autre facilement en restant appuyé sur la touche Xbox ; toucher l’écran tactile se raréfie toujours plus.

On pourra également noter le modèle d’extensions de la Game Bar, aujourd’hui au centre de l’expérience plutôt qu’Armoury Crate d’Asus relégué au second plan. L’idée est très bonne, l’interface fonctionne bien, mais on regrette de devoir passer par elle pour accéder à des fonctionnalités vitales comme le Wi-Fi ou le Bluetooth. Intégrer ce genre de fonctionnalités au sein de l’application Xbox paraîtrait plus cohérent en termes de système ; ici, on sent l’aspect « rajouté » de cette interface.

Maintenant, pour tous ces petits éléments manquants ou grinçants, il faut applaudir les fondations posées par Microsoft sur Windows ici. Le système ne cessera pas de s’améliorer à l’avenir, et le système d’exploitation montre déjà une ouverture plus large à d’autres lanceurs que Xbox dans ses réglages. Les perspectives d’avenir sont donc grisantes, quand cette première version de la vision Xbox a encore besoin de quelques rajouts pour être vraiment optimisée.
Performances
Ce test de la ROG Xbox Ally X est temporaire et sera mis à jour à l’avenir. La raison est simple : la console ne nous offre pas les performances en jeu qu’elle devrait offrir à son lancement. Il nous est impossible d’établir le nombre de consoles impactées, mais une chose est sûre : il n’y a pas de fumée sans feu. Nous avons passé quatre jours complets à vérifier cette analyse, sur trois consoles différentes fournies par Asus comme Microsoft appartenant à deux batchs de production différents.
Alors, que se passe-t-il ? La ROG Xbox Ally X, pourtant équipée du nouveau SoC AMD Ryzen AI Z2 Extreme, fournit des performances inférieures à la ROG Ally X sur cette période de lancement. Et ce sur l’intégralité de ses modes de fonctionnement, de Silencieux à Turbo en passant par Performances. Vous pouvez le vérifier de vous-mêmes sur ces mesures, que nous avons également fournies à Asus pour analyse.
Pourquoi ? Il faut savoir que la partie graphique Radeon 890M intégrée ici peut tourner à une fréquence jusqu’à 2900 MHz. C’est son plafond. Sur le bureau Windows, au repos, celle-ci est au minimum à 600 MHz. Maintenant, prenons l’exemple d’un Cyberpunk 2077 sur la ROG Ally X. En mode Silencieux, la fréquence moyenne est à 800 MHz. En mode Performance, elle est à 1714 MHz. En mode Turbo (30W), elle est à 2322 MHz.
En comparaison, la ROG Xbox Ally X reste en moyenne à 600 MHz en mode Silencieux, 660 MHz en mode Performance et 1575 MHz en mode Turbo (35W). Et ce sur les trois consoles que nous avons pu tester, de deux batchs de production différents. Si d’autres jeux s’en tirent légèrement mieux, le constat reste le même : la partie graphique est drastiquement sous-exploitée en jeu, ce qui provoque cette déception sur la puissance.

Sur une quatrième console récupérée par Frandroid auprès d’un autre partenaire, on peut observer des mesures plus engageantes, mais un comportement similaire. Si Alan Wake 2 semble avoir des fréquences normales, Cyberpunk 2077 est sens dessus dessous. À 17W, ses fréquences GPU maximales sont inférieures à Alan Wake 2 en 13W de près de 400 MHz, et de près du double sur le 17W. Et à 35W sur Cyberpunk 2077 toujours, soit branché sur le secteur, elles sont inférieures au même mode à 25W débranché.
Ce comportement a été corroboré par la chaine YouTube ETA PRIME dans son test la Lenovo Legion Go 2, qui tourne sur la même puce (Z2 Extreme) : sur des titres comme Shadow of the Tomb Raider et Cyberpunk 2077, les performances sont étrangement similaires entre les deux puces.
Doit-on s’en inquiéter ? Rassurez-vous : il s’agit très probablement d’un problème pouvant être corrigé par mise à jour. Il y a d’ailleurs fort à parier qu’un simple nouveau driver, ou un nouveau BIOS, règlent en deux temps, trois mouvements la situation.
L’écart est bien présent lors des différents benchmarks dits synthétiques de l’outil 3DMark. Sur le test SteelNomad Light, la puce montre des gains entre 8 et 28%.
Mode / Puissance | Asus ROG Ally X | ROG Xbox Ally X | Gain (%) |
---|---|---|---|
Silencieux (13W) | 1747 | 2238 | +28.07 % |
Performance (17W) | 2729 | 3056 | +11.96 % |
Turbo (30W) | 2979 | 3225 | +8.26 % |
Comment pouvez-vous l’affirmer ? Parce que nous savons que le matériel est capable de fonctionner correctement. L’établir est loin d’être complexe, puisqu’il se comporte normalement sur nos benchmarks. Nous retrouvons ci-dessus des scores engageants sur l’évolution des performances graphiques de cette solution, et des fréquences GPU similaires à celles de la ROG Ally X. Ces résultats écartent par nature la piste d’un problème matériel et favorisent celle d’un problème logiciel.
Ce test, réalisé via benchmark, reste valide dans la situation. Nous retrouvons essentiellement les mêmes performances de refroidissement que la ROG Ally X, avec une température ne dépassant jamais les 50°C.
En combien de temps cela sera réglé ? Impossible à dire actuellement. S’il s’agit bien d’un simple problème de driver, tout cela pourrait très vite disparaître. Mais au bout du bout, seul le constructeur a le contrôle ici. En attendant cette mise à jour, nous ne sommes tout simplement pas en position d’établir les performances du produit.
Refroidissement et bruit
Les ventilateurs sont légèrement audibles en mode Turbo, sans être particulièrement dérangeants, et savent rester sobres dans les modes de fonctionnement inférieurs. La chaleur est superbement séparée des zones de contact de la peau.
Autonomie
Contrairement à la ROG Xbox Ally classique, la ROG Xbox Ally X conserve l’avantage d’une batterie de 80 Wh. Celle-ci se recharge par le biais de n’importe quel bloc d’alimentation en USB-C à la norme Power Delivery, mais il vous faudra nécessairement avoir un chargeur de 65 watts au minimum pour profiter du mode Turbo à 35W. Le chargeur n’est pas fourni, la nouvelle législation sur le chargeur universel l’empêchant.
En l’état décrit dans la partie performance, nous ne pouvons pas réaliser nos tests d’autonomie puisqu’aucun mode ne fonctionne correctement en jeu. Juger la durée de sa batterie en l’état actuel ne serait à notre sens pas fidèle au potentiel de la console.
Prix et disponibilité
L’Asus ROG Xbox Ally X est vendue au prix de 899 euros avec 512 Go de stockage. Elle remplace donc au même prix de sortie la ROG Ally X.
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