« Il y a des jours, on a une consommation de 2 centimes d’euro de facture EDF » : pourquoi ce tracker fait maison enterre les installations à 20 000 €

 
Vous avez sans doute déjà vu ces devis délirants pour des panneaux solaires posés sur un toit. Jeff, lui, a pris le problème à l’envers. Avec des pièces de récupération automobile et un peu de jugeote, il a construit un tracker solaire capable de suivre le soleil. Le résultat ? 45 % de production en plus et une facture EDF quasi nulle.

On a longtemps cru que le solaire était un luxe réservé aux propriétaires riches capables de lâcher 20 000 euros avec des baisses d’impôt à la clé ou de la revente avantageuse à EDF. C’était vrai il y a plusieurs années. C’est faux aujourd’hui.

Le marché a changé. Un panneau photovoltaïque de 425 watts coûte désormais moins de 100 euros sur les bons sites. Les batteries de stockage type Zendure ou EcoFlow sont en promo une semaine sur deux. Le ticket d’entrée s’est effondré.

C’est dans ce contexte que le projet de Jeff, présenté par la chaîne Manuka, prend tout son sens. Ce n’est pas juste du bricolage, c’est une démonstration économique implacable. Pourquoi payer une installation fixe hors de prix quand on peut faire mieux pour trois fois moins cher ?

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« Le principe du tournesol » : l’idée à 5000 € qui en vaut plus de 15 000

Jeff est électricien auto, pas magicien. Son constat est physique : un panneau fixe sur un toit perd énormément d’énergie matin et soir. Sa solution ? Un tracker solaire. Une structure motorisée qui suit le soleil.

« C’est le principe du tournesol en fait. Suivre le soleil du matin au soir. »

Le gain est massif : +45 % de production par rapport à une toiture fixe. Là où votre voisin ne produit plus rien à 18h30, Jeff charge encore à plein régime.

Pour la mécanique, il n’a pas cherché midi à quatorze heures. Il a utilisé du robuste, du durable.

« C’est un moyeu de voiture lourde, en l’occurrence d’un 4×4. […] Je suis à peu près serein sur la charge admissible de ce système-là. »

Le coût total ? Environ 5000 € tout compris (structure, 6 panneaux de 500Wc, onduleurs et batteries). Comparez ça aux devis délirants des démarchages téléphoniques. Comme le dit Jeff :

« Avec 5000 €, on a une installation bien plus performante que ce qu’on va vous proposer de mettre sur votre toit autour de 8 000 ou 10 000 €. »

Le secret ? Quatre petites cellules sous un dôme

Mais comment la machine sait-elle où regarder ? C’est là que le génie « low-tech » opère. Oubliez l’IA, le WiFi ou les algorithmes complexes. Jeff a conçu un capteur d’une simplicité biblique.

Sous un petit dôme en verre, quatre cellules photo-sensibles surveillent les quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est, Ouest). La logique est imparable : le système cherche en permanence à équilibrer la lumière reçue par les quatre cellules. Si ça brille plus à droite, les moteurs tournent à droite jusqu’à l’équilibre parfait. C’est tout.

Mieux encore : par temps gris, là où un onduleur classique ne sort pas grand chose, celui de Jeff détecte la lumière diffuse (la canopée) et se met totalement à plat pour pomper le maximum de luminosité ambiante.

« Il va toujours essayer de trouver l’endroit où c’est qu’il y a le plus de lumière », explique Jeff.

Pas besoin d’être ingénieur : la révolution du Plug & Play

Ce qui rend cette vidéo intéressante, c’est qu’elle démystifie la technique. Jeff utilise des micro-onduleurs et des batteries grand public. C’est du Plug & Play : on branche, ça marche.

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Pour le stockage, il utilise une batterie Zendure (souvent remisée, on le rappelle) connectée à une prise. C’est accessible à n’importe qui capable de brancher un grille-pain. Jeff a juste poussé la logique en câblant le tout proprement à son tableau pour la sécurité, mais le principe reste le même : démocratiser l’accès.

Et les résultats financiers sont violents. En juillet, il a atteint 88 % d’autonomie.

« Il y a des jours, on est à 60 centimes d’euros de facture EDF. Sachant que sur ces 60 centimes, il y a 58 centimes d’abonnement et de taxes. Donc, on a en consommation 2 centimes. »

La réalité du terrain (et du vent)

Attention tout de même. Si acheter des panneaux à 100 € est facile, monter un tracker de 12 m² demande de la jugeote. L’ennemi, ce n’est pas le soleil, c’est Éole.

« L’ennemi d’une installation comme ça, c’est le vent. »

Jeff a prévu le coup avec un anémomètre qui met les panneaux à plat (« position tempête ») dès que ça souffle. C’est là toute la différence entre un bricolage du dimanche et une installation pensée pour durer.

Il faut aussi être conscient des règles. Brancher 3000W sur une simple prise de cuisine n’est pas recommandé. Il vous conseille donc de faire installer une prise dédiée, et de surtout vérifier le diamètre du câblage derrière.

« Le législateur va quand même intervenir. […] C’est pour la bonne cause. Ça a du sens pour la sécurité. »

Le mot de la fin

Ce que Jeff nous montre, c’est que l’ère du solaire « black box » vendu par des commerciaux en costume est révolue. Aujourd’hui, avec des panneaux bifaciaux ultra-accessibles, des batteries intelligentes en promo et un peu d’huile de coude, on peut viser l’autonomie sans s’endetter sur 20 ans.

Jeff prépare même un kit de son tracker pour environ 2000 €. Et vous n’avez pas besoin de ce tracker, c’est juste une manière d’optimiser davantage son installation. En attendant, son résumé est parfait :

« On va faire des économies et le jour et la nuit. »

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