Un an avec le Steam Deck Oled : mon allié incontournable de joueur PC

 
Plus d’un an après avoir acheté le Steam Deck Oled, il est temps de faire le bilan. Alors que le marché des consoles PC portables est maintenant riche en propositions, la machine de Valve tire-t-elle encore son épingle du jeu ?
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

J’ai acheté le Steam Deck Oled en 2024 après avoir observé avec attention l’évolution du Steam Deck et de son SteamOS depuis 2021. Possédant déjà une Nintendo Switch, j’avais déjà apprivoisé le support console portable moderne, tout en restant sur ma faim : si l’expérience des jeux Nintendo sur Switch est un bonheur, les limitations techniques de la console se font très vite sentir.

Depuis très longtemps attaché à Valve, qui fut mon introduction au monde du jeu PC il y a plus de 25 ans avec Half-Life et Counter-Strike, mon choix s’est donc logiquement fait sur le Steam Deck Oled peu de temps après sa sortie au début de l’année 2024.

Avec ses améliorations substantielles par rapport à la version LCD (écran, mémoire, autonomie, prise en main), le Steam Deck Oled se plaçait comme le candidat idéal pour découvrir le monde des consoles PC portables comme on les appelle.

Après plus d’un an avec la machine, c’est maintenant l’heure du bilan : que vaut le Steam Deck Oled sur un marché qui a profondément changé ces quatre dernières années ?

Trois choses que j’adore dans le Steam Deck

Son sublime écran Oled

Ce qui m’a dirigé vers le Steam Deck oled c’est, comme son nom l’indique, son écran Oled. Le contraste infini, les couleurs vibrantes et un support du HDR très solide permettent de redécouvrir ses jeux au format portable.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

C’est ce qui m’a fait pencher pour la console face à une ROG Ally, pourtant plus puissante. C’est un vrai plaisir au quotidien et un argument majeur pour la console encore aujourd’hui.

Mon seul regret, c’est le format 16:10, adapté à l’émulation, qui affiche dans pas mal de jeux des barres noires en haut et en bas. Elles sont heureusement discrètes grâce aux noirs profonds de l’Oled. Et vous pouvez dans certains cas les retirer au moyen d’un script.

SteamOS, une botte plus si secrète

Jouant quasiment exclusivement sur Steam, j’avais aussi un attrait tout particulier pour SteamOS et honnêtement, quand on est habitués à Steam, l’expérience utilisateur de son interface est une seconde nature. Qu’il s’agisse d’installer ces jeux, gérer sa bibliothèque, gérer ses paramètres de compte, la navigation est fluide et sans accro.

Tous les bugs de jeunesse du système ont été corrigés depuis 2022 et Valve s’efforce de mettre à jour son système régulièrement avec à la fois des corrections de bugs, de nouvelles fonctionnalités et parfois, des améliorations de performance. Les options graphiques, auparavant obscures, bénéficient désormais de descriptions assez claires sur leur impact en jeu.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

La navigation sur le store Steam reste laborieuse, tout comme l’expérience d’achat. Quatre ans après, c’est encore le talon d’Achille de l’expérience SteamOS. Le magasin de Valve reste encore peu adapté à l’expérience tactile, si bien qu’on rêverait d’une refonte totalement adaptée à l’usage manette.

SteamOS n’est désormais plus l’exclusivité du Steam Deck, si bien que cet argument n’est plus aussi valable qu’il l’était il y a encore un an. Vous aurez ainsi la même expérience sur une Legion Go S version SteamOS, mais dans une console portable bien plus puissante, et bien plus onéreuse.

Son autonomie

En place et lieu d’un test en bonne et fue forme, j’ai listé trois jours que j’adorais et trois choses que je détestais avec mon Steam Deck. En prime, vous avez le droit à une conclusion avec mes trois utilisations préférées de la machine.

Avec sa puce basse consommation et les optimisations successives de SteamOS, l’autonomie du Steam Deck peut être impressionnante. Le système est notamment optimisé lors des scénarios à bas wattage, lorsque les jeux n’exploitent pas toute la puissance du SoC.

Ainsi, si la machine peut s’en sortir autour des 2 heures dans le meilleur des cas sur les jeux AAA avec les bons réglages, il est possible de durer jusqu’à 7 à 8h sur des jeux 2D moins gourmands, comme Celeste, Hollow Knight ou Dead Cells.

Ici, ne pensez pas que chaque machine SteamOS offrira les mêmes bénéfices : Valve a eu 4 ans pour optimiser le système spécifiquement pour la configuration du Steam Deck. Mais l’écart devrait se resserrer au fur et à mesure du déploiement du système chez les autres constructeurs.

Trois choses que je regrette dans le Steam Deck

Le manque de puissance

Le Steam Deck repose sur APU Van Gogh basé sur l’architecture Zen 2, soit une architecture qui date d’il y maintenant 4 ans, et largement dépassée par le Z1 Extreme de la ROG Ally en juin 2023. Si la console est capable de petits miracles avec des paramètres bien pensés, que ce soit sur Cyberpunk 2077, Forza Horizon ou encore Horizon Zero Dawn, il faut nécessairement faire des concessions.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Sur un tel format, on peut évidemment être plus conservateur sur les paramètres graphiques, mais les performances sont parfois compliquées à stabiliser. Certains jeux proposent des pré-réglages graphiques dédiés au Steam Deck (Steam Deck HQ entre autres), permettant de s’y retrouver.

Mais ne vous attendez pas à tourner à 60 FPS sur des jeux 3D tout récent, il faudra dans bien des cas passer par la case optimisation, et pas seulement pour les titres les moins gourmands.

L’absence de VRR

Mon second grief va de pair avec ses performances. C’est l’absence de taux de rafraîchissement variable (ou VRR, pour Variable Refresh Rate), qui permet à l’écran de synchroniser son taux de rafraîchissement avec celui du jeu. C’est une belle béquille en cas de performances instables, car cela permet de mieux gérer visuellement les fluctuations du framerate.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

On sait que Valve voulait absolument rajouter cette technologie à l’écran Oled de cette nouvelle itération du Steam, mais n’a malheureusement pas eu le temps pour le lancement du produit. Selon Asus, le couple Oled et VRR est encore trop couteux, à la fois pour le porte-monnaie, mais aussi pour l’autonomie.

Pour avoir les mêmes bénéfices sur Steam Deck, il est nécessaire de choisir des paramètres graphiques pour stabiliser le framerate et utiliser le limiteur intégré à SteamOS. Soit une opération qui nécessite de bidouiller un petit peu pour les utilisateurs les moins aguerris.

La gestion des téléchargements

Le Steam Deck permet bien des choses offertes par la plateforme Steam, comme le fait de jouer en remote play grâce à un autre PC, ou de transférer de son PC jusqu’à son Steam Deck depuis le réseau local.

Mais le Steam Deck se comportant comme un PC et non une console, le mode veille ne permet pas de télécharger des jeux une fois la machine en veille, à l’instar d’une Switch ou d’une PS5. C’est une fonctionnalité qu’on retrouve en plus sur les consoles portables Windows, mais qui manque cruellement à l’appel. Le mode veille désactive donc toute connexion à internet pour économiser de la batterie.

Plus étonnant encore, le fait de ne pas pouvoir télécharger de jeu l’écran éteint, une limitation qui accentue le risque de marquage de la dalle Oled en cas de longs téléchargements.

L’une des solutions consiste à lancer ces téléchargements depuis le mode Bureau de la console. Pas vraiment pratique.

Comment j’utilise mon Steam Deck

C’était l’une de nos critiques à la sortie du Steam Deck en 2021 : il s’agit d’une console de bidouilleur. Si Valve a facilité la prise en main de la machine par les moins techniciens, il n’en reste que les possibilités de la console sont multiples : émulation, remote play, add ons pour SteamOS, et bien d’autres.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Pourtant, mon utilisation quasi quotidienne du Steam Deck reste très vanilla. Je ne me suis adonné que très peu à l’optimisation de la machine et je ne pratique pas (encore) l’émulation. J’ai ainsi privilégié l’expérience SteamOS de base à travers les trois cas d’usage qui m’ont poussé à acquérir la machine.

Réduire mon backlog de jeux AA / indépendant

Possédant déjà un PC très puissant pour le jeu el 4K et ray tracing (AMD 9800X3D et RTX 4080), je dédie avant tout mon Steam Deck Oled à la frange indépendante de ma bibliothèque Steam.

Qu’il s’agisse de platformers 2D, de point & click, de jeux d’aventure 3D ou même de jeux de puzzle, le format est tout simplement parfait pour ce type d’expérience.

Il s’agit en plus des jeux que j’achète le plus sur le magasin Steam, notamment en période de soldes. La compatibilité est en plus garantie avec la plupart des titres de ce type.

Jouer à mes jeux PC en remote play

Certains jeux ne peuvent pas tourner nativement sur le Steam Deck (voir mes griefs ci-après contre la machine). Plutôt que de sacrifier trop en qualité graphique pour espérer atteindre les 30 images par seconde, j’utilise la fonctionnalité remote play, qui me permet de streamer des jeux depuis mon PC vers mon Steam Deck.

Lorsque j’ai envie de jouer confortablement dans mon lit ou dans une autre pièce de mon appartement, le Remote Play me permet de jouer aux jeux de ma bibliothèque Steam sans les limitations techniques du Steam Deck.

Une machine parfaite pour le cloud gaming

Si j’apprécie d’utiliser SteamOS au quotidien, tous mes jeux n’ont pas été achetés sur Steam. Une partie de ma bibliothèque est disséminée sur d’autres plateformes comme GOG, Epic Games Store ainsi que le Game Pass.

S’il est possible de lancer des jeux GOG et Epic depuis un outil comme Heroic Games Launcher, la tâche s’avère plus compliquée pour le Game Pass.

Ma troisième utilisation favorite du Steam Deck Oled est donc celle du cloud gaming via GeForce Now. Le service de Nvidia intègre de très nombreux jeux disponibles sur le Game Pass et me permet donc d’accéder cet autre pan de ma bibliothèque vidéoludique.

Si vous disposez des conditions réseau suffisantes, le cloud gaming est tout indiqué pour une machine comme le Steam Deck. La qualité de rendu, la latence et le support du HDR rapprochent l’expérience de jeu du support natif. De quoi profiter aussi de sa bibliothèque AAA une fois en déplacement.

Une valeur sûre, encore en 2025

Plus qu’une simple console secondaire, le Steam Deck est devenu mon support de jeu de prédilection face à mes consoles et mon PC. Ses qualités indéniables ne sont entachées que par son manque de puissance et l’absence des autres plateformes face à SteamOS.

Dans l’attente d’une seconde itération par Valve, le Steam Deck Oled est encore très compétitif sur son segment. Les joueurs les plus exigeants pourront se diriger vers le haut de gamme chez Asus, Lenovo ou même MSI. Pour les autres, le Steam Deck reste une valeur sûre.


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