On a testé le Jean Fourche Jean II, l’un des longtails électriques les plus compacts et légers du marché

Vélos électriques • 2025

Créée en 2021, Jean Fourche est une entreprise de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS). Spécialisée dans la fabrication de vélos, la marque est engagée et porte des valeurs environnementales et sociales, aussi bien dans son fonctionnement que dans la conception et la fabrication de son vélo. Que vaut son nouveau modèle, le Jean II ? La réponse dans ce test complet.
Portrait 1
 

Après le succès du Jean I, la marque française Jean Fourche a lancé en 2024 son deuxième vélo électrique, sobrement nommé Jean II. Jean fourche a été créée en 2021 et fait partie des entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Elle fait figure de très bon élève en matière de transparence.

Sur son site, il est indiqué l’origine de chaque pièce qui compose le vélo. C’est particulièrement rare dans le secteur pour être relevé. L’entreprise assure une fabrication à plus de 75 % des composants de ses vélos en France et en Europe.

Le nouveau modèle de la marque, le Jean II, reprend les codes qui avaient fait le succès de son grand frère avec une révolution qui change tout : son porte-bagage arrière peut maintenant transporter jusqu’à 2 enfants. Le Jean II fait entrer la marque sur le marché très concurrentiel des vélos cargos. Que vaut-il face à la concurrence ? La réponse dans notre test.

Fiche Technique

Modèle Jean Fourche Jean II
Vitesse max 25 km/h
Puissance du moteur 250 watts
Nombre d’assistances 4
Autonomie annoncée 60 km
Batterie amovible Oui
Bluetooth Non
GPS Non
Écran Oui
Poids 27 kg
Longueur 175 cm
Couleur Vert, Jaune, Rose, Gris
Poids maximal supporté 170 kg
Phares Oui
Feu arrière Oui
Fiche produit

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle par la marque.

Un design inchangé

Il est difficile de prime abord de distinguer le Jean I du Jean II et c’est tant mieux. Le premier modèle offrait déjà un design facilement reconnaissable. Ce Jean II est dans la continuité avec un cadre bas adapté à toute personne mesurant entre 1m50 et 1m90. Son cadre en aluminium est conçu pour être durable, et comme Le Petit Porteur Longtail que nous avons déjà testé, le Jean II est conçu, avant tout, comme un vélo mécanique avant d’être électrique.

Avec ses roues de 24 pouces, il est plus confortable que ses concurrents de 20 pouces au niveau de la position et de l’agrément de conduite. Son gros point fort, c’est son gabarit. Il mesure seulement 1m75 de longueur pour 27 kg.

C’est l’un des vélos cargo les plus compacts et légers que je connaisse sur le marché. L’autre avantage de ce modèle, c’est la personnalisation de la position de conduite. La selle, que j’ai trouvée plutôt confortable pendant mon test, s’ajuste facilement grâce au levier de serrage. La potence est réglable en hauteur à la volée, ce qui est pratique lorsque plusieurs personnes utilisent le même vélo.

Sur notre vélo de test, nous avions les pneus Pick-Up de la marque Schwalbe. Ce sont les pneus qui équipent les modèles les plus hauts de gamme sur le marché des vélos cargo. Sur le modèle final, la marque a opté pour les Big Ben+ toujours de la marque Schwalbe. Ils sont excellents mais légèrement moins bons que les Pick-Up. Compte tenu du gabarit et du poids du vélo, c’est amplement suffisant et ils sont bien évidemment anti-crevaison et larges pour plus de confort.

A l’instar du Petit Porteur, les câbles ne passent pas à l’intérieur des tubes mais sont plutôt discrets et bien gérés dans l’ensemble. Au niveau du guidon, c’est propre et les câbles ne gênent pas la pose d’un panier.

Ce Jean II, comme son grand frère, est « tout rigide ». Il n’est donc pas équipé d’une fourche ou d’une selle suspendue. C’est souvent le cas sur des vélos conçus pour être utilisés en milieu urbain. Le vélo s’en trouvera plus léger et plus agile. En contrepartie, vous perdrez en confort. Il faudra baisser légèrement la pression des pneus pour atténuer les vibrations sur les pavés.

Frandroid – Chloé Pertuis

Pour protéger le pilote de la chaîne, un carter est bien fixé au niveau de cette dernière.

Les feux sont connectés à la batterie et se pilotent directement depuis l’écran présent sur le guidon. De base, le feu avant offre une puissance de 30 Lux. C’est peu. La marque propose, en option à 50 euros, de passer à 80 Lux, ce qui offre un vrai confort supplémentaire en matière d’éclairage.

Même à 80 Lux, il ne sera pas aussi puissant qu’un feu Supernova mais il conviendra parfaitement à un usage urbain et péri-urbain. Dernier point concernant le feu avant, il est installé en dessous du porte bagage avant. J’apprécie beaucoup cette localisation qui n’aveuglera pas les autres cyclistes. Son seul défaut, est qu’il ne suit pas les mouvements du guidon.

De nombreux accessoires mais attention à la note finale !

Le vélo que j’ai reçu en début de test était équipé uniquement d’une longue banquette et de l’arceau de sécurité. C’est une configuration idéale pour transporter 2 grands enfants ou un adulte.

Frandroid – Chloé Pertuis

Dans un second temps, mon vélo a été modifié pour accueillir un bébé et un enfant. De base, ce Jean II coûte 2690 euros. L’option kit 1 bébé et 1 enfant fait passer le prix à 3115 euros soit 425 euros de plus. Cette option inclut l’arceau de sécurité, la petite banquette, le siège bébé, les pares-jupe et les repose-pieds pour un seul enfant (sur notre modèle, nous avions également les repose-pieds pour le deuxième enfant).

Un panier est également proposé en option que j’ai trouvé très pratique. C’est un panier amovible, sur lequel il est possible d’ajouter une anse pour le porter plus facilement, et des verrous pour le sécuriser. En partant sur le plus petit panier de 22 litres et en y ajoutant une anse et un verrou (ce que nous avions sur notre modèle), le prix monte à 3220 euros soit 105 euros de plus.

Nous avions également le bloque-roue sur notre modèle qui est aussi en option à 30 euros, soit un prix total de 3250 euros.

Frandroid – Chloé Pertuis

Et enfin, nous avions l’option du feu avant à 80 Lux facturée 50 euros, soit un prix final de 3300 euros.

D’autres options sont disponibles comme la selle télescopique suspendue ou encore le traceur GPS.

Le Jean II est donc particulièrement modulable et c’est d’ailleurs l’objectif de ce vélo : s’adapter aux besoins de chaque client. Attention néanmoins à la facture qui peut être salée. Autre point intéressant, la marque offre plusieurs coloris pour rendre ce vélo encore plus unique. Notre modèle était de couleur ciel breton (gris légèrement bleuté). Il existe aussi en vert matcha, jaune ou rose. Chacun ses goûts !

Vélo ou cargo ?

Le Jean II est un vélo cargo complet pour transporter aussi bien des personnes que des marchandises.

Il a l’avantage d’être particulièrement compact et léger et surtout, de ne pas ressembler à un vélo cargo. Le Jean II s’apprécie donc avec les enfants à l’arrière ou sans. Et une fois que les enfants sont devenus trop grands, il ne sera pas nécessaire d’acheter un nouveau vélo.

Frandroid – Chloé Pertuis

La marque est partie du constat que la partie cargo servait principalement sur les premiers kilomètres pour accompagner les enfants à l’école.

Le Jean II fait 1m75 de long (1m85 avec l’arceau) pour 27 kg sur la balance. Il peut accueillir jusqu’à 70 kg sur le porte bagage arrière pour une capacité de charge totale (hors pilote) de 85 kg. C’est moins que d’autres modèles comme le Tern GSD qui peut accueillir jusqu’à 100 kg à l’arrière pour un total de 200 kg (pilote inclus) mais c’est suffisant pour transporter deux enfants ou adolescents. A l’avant, le porte bagage peut accueillir jusqu’à 15 kg.

Tout n’est pas parfait pour autant. La banquette, pour 1 ou 2 enfants en fonction de la configuration, ne respire pas la qualité. Elle s’attache avec des scratches sur le porte-bagage et ne semble pas particulièrement solide sur la durée.

Frandroid – Chloé Pertuis

L’autre point que j’ai remarqué lors de mon test, c’est la béquille. C’est un modèle très classique qui reste correct mais difficile à déployer et moins robuste que la béquille du Petit Porteur ou du Tern Quick Haul Long que nous avons testés par exemple.

Autre point important à souligner concernant la partie cargo : il n’est pas possible de mettre deux sièges bébé et l’arceau de sécurité. C’est une configuration qui n’est d’ailleurs pas proposée sur le site et qui s’explique par la compacité du vélo.

Technologies embarquées : en option !

La marque Jean Fourche ne mise pas sur la technologie embarquée pour son vélo. L’idée est de rester simple et d’éviter le suréquipement électronique qui a un impact à la fois sur la réparabilité du vélo et sur les risques de panne.

Comme la plupart des vélos électriques aujourd’hui, le Jean II est équipé d’un écran sur le guidon. Cet écran est petit mais amplement suffisant. Il affiche la vitesse, le niveau d’assistance, le nombre de kilomètres parcourus, la batterie restante, etc. Seule ombre au tableau : cet écran est quasiment illisible en plein soleil. Dommage !

Frandroid – Chloé Pertuis

Au delà de cet écran, la marque propose, lors de l’achat, un traceur GPS. L’option est facturée 200 euros, ce qui est onéreux comparé aux solutions proposées par les concurrents. Chez Bosch, le module connect est plutôt facturé autour de 100-150 euros. Si le traceur GPS est commandé lors de l’achat du vélo, il sera installé directement par la marque.

Conduite : idéal pour les débutants

Le Jean II, avec seulement 27 kg, est très facile à manier et s’est avéré très agile ; c’est parfait pour un usage urbain.

Frandroid – Chloé Pertuis

Une assistance dynamique

L’assistance est assurée grâce à un moteur au pédalier de la marque Virvolt. Ce moteur est très proche de celui présent sur le Petit Porteur Longtail. En étant plus léger que le Petit Porteur Longtail, j’ai trouvé l’assistance plus dynamique et plus puissante sur ce Jean II.

Frandroid – Chloé Pertuis

Néanmoins, elle n’est pas au niveau d’un vélo équipé d’un moteur Bosch par exemple malgré ses 80 Nm de couple. 4 niveaux d’assistance sont proposés en fonction de la puissance recherchée. Personnellement, j’ai utilisé majoritairement le niveau 3 et le niveau 4 dans les montées. J’ai trouvé le moteur un peu bruyant par rapport à d’autres moteurs au pédalier comme le Bosch Cargo Line, par exemple, plus discret.

Une transmission unique en son genre

La marque a opté pour une transmission par chaîne avec dérailleur externe Shimano Altus 8 vitesses. C’est une transmission de qualité sur le segment de l’entrée de gamme supérieur. Le passage de vitesse se fait directement au niveau du guidon grâce à deux leviers très facilement accessibles et pratiques.

La spécificité de ce modèle, c’est d’avoir intégré au niveau du moteur un système de micro coupure à chaque passage de vitesse mécanique. C’est déstabilisant au départ mais particulièrement efficace ensuite, surtout pour les novices sur ce type de transmission. Avec ce système, il est quasiment impossible de dérailler. En coupant le moteur, la tension au niveau de la chaîne est réduite, ce qui évite en plus son usure prématurée.

Changer de vitesse sur ce vélo est donc un jeu d’enfant. Pour un puriste en revanche, ce système peut être frustrant. Le mieux, c’est d’aller tester directement le vélo pour l’expérimenter.

Une meilleure stabilité

Ayant testé le Jean I, je ne peux que me réjouir des améliorations apportées par la marque en matière de stabilité. Fini le guidonnage lorsque le vélo est chargé : c’est désormais stable même avec deux enfants à l’arrière. Vraiment agréable.

Un freinage efficace

La marque a opté pour du très grand classique sur la partie freinage : des freins à disques hydrauliques MT200 de la marque Shimano. C’est le modèle qui équipe la plupart des vélos cargos entrée et milieu de gamme. Ce sont des freins à 2 pistons, ce qui est suffisant pour le gabarit et le poids plume de ce modèle.

Autonomie

Le Jean II est équipé de série d’une batterie de 540 Wh. La marque propose, en option, une batterie de 720 Wh facturée à 150 euros. Contrairement à beaucoup de marques, Jean Fourche donne une fourchette proche du réel en ce qui concerne l’autonomie de la batterie.

Avec la batterie standard de 540 Wh, j’ai pu parcourir 39 km et il ne me restait plus aucun trait de batterie et ce, en utilisant principalement le niveau 3 et 4 d’assistance. Sur le site de la marque, l’autonomie théorique est comprise entre 40 et 60 km, ce qui est proche de ce que j’ai pu constater.

En optant pour la 720 Wh, ce sera plutôt 60 à 80 km, ce qui commence à devenir réellement confortable pour un usage urbain et périurbain. Cette batterie de plus grande capacité pèse 500 g de plus que la batterie standard, soit 3,5 kg au lieu de 3 kg.

Frandroid – Chloé Pertuis

La batterie est simple à retirer en la faisant glisser de bas en haut et elle se verrouille et se déverrouille avec une clé. C’est un petit coup de main à prendre à cause de son emplacement (juste en dessous du cadre) moins pratique que sur d’autres modèles. Après quelques jours seulement, j’ai fini par m’y habituer et c’était un jeu d’enfants.

Frandroid – Chloé Pertuis

Le chargement est long avec le chargeur fourni : 7h de charge pour la batterie de 540 Wh et 10h pour la 720 Wh. Il ne faut donc pas être pressé. Un détail intéressant : il est possible de charger le vélo sans retirer la batterie grâce au port de charge disponible directement sur le côté de la batterie et donc accessible même lorsque cette dernière est installée sur le vélo.

Frandroid – Chloé Pertuis

Prix et disponibilité

Le Jean II est disponible directement sur le site de la marque au prix de 2690 euros. En ajoutant l’équipement pour pouvoir transporter les enfants, il faudra plutôt compter autour de 3200 à 3300 euros. La facture montera à plus de 3400 euros si vous ajoutez la batterie de 720 Wh. C’est un prix qui reste raisonnable compte tenu de la proposition.

Frandroid – Chloé Pertuis

Le Jean II est commercialisé aussi en magasin dans toute la France. Une carte des revendeurs est disponible directement sur le site de la marque. Au moment où nous écrivons ces lignes, il faudra prévoir de l’attente avant de recevoir son vélo. Les prochaines livraisons de vélo sont prévues en septembre 2025.

Notre avis sur Le Jean II

Design
8
Le Jean II reprend les codes de son grand frère en y apportant quelques améliorations. Le gros avantage de ce modèle, c’est sa compacité et son « poids plume ». C’est un vrai atout pour le stationnement et pour éviter d’avoir à changer son vélo quand les enfants sont devenus grands.
Technologies embarquées
6
La marque a choisi la sobriété technologique sur son modèle. C’est parfaitement compréhensible et l’option GPS est une bonne idée pour ceux et celles qui souhaitent malgré tout sécuriser au maximum leur vélo. Néanmoins, le choix de l’écran vient entacher l’expérience puisque ce dernier est quasiment illisible en plein soleil.
Conduite
8
Le Jean II bénéficie d’un bon agrément de conduite et d’un système unique au niveau de sa transmission. L’intégration de micro coupures électriques à chaque passage de vitesse mécanique est idéale pour les débutants. Il est impossible de dérailler avec ce vélo ! Ce nouveau modèle vient aussi corriger les problèmes de stabilité de la précédente version. Seule l’assistance manque de dynamisme et de puissance, même si cela reste correct.
Autonomie
7
La marque offre deux tailles de batterie au choix et communique, c’est plutôt rare pour le souligner, une autonomie proche des conditions réelles. La batterie standard est un peu juste avec une autonomie, en étant confortable niveau assistance, autour de 40 km. Pour des trajets plus longs, il faudra donc opter pour la batterie de 720 Wh.
Conception
9
Il n’est pas possible de parler de Jean Fourche sans évoquer la conception écologique et responsable de la marque. C’est inscrit dans l’ADN de l’entreprise avec des vélos fabriqués, pour 75 % de ses composants, en Europe et en France. Elle fait partie de l’économie sociale et solidaire avec notamment une politique d’embauche inclusive et une transparence en ce qui concerne ses produits. On ne peut que saluer tout ça.
Note finale du test
8 /10
Le Jean II réussit à combiner les avantages d’un cargo et d’un urbain en un seul et même vélo. Contrairement au Jean I, ce nouveau cycle peut accueillir jusqu’à 2 enfants pour un poids à l’arrière de 70 kg maximum. Avec des dimensions très compactes (1m75 de longueur) et un poids plume (seulement 27 kg), ce Jean II s’apprécie aussi bien sur des trajets avec ou sans enfants. Une fois que les enfants ont grandi, il restera un bon vélo urbain, facile à stationner et agile.

J’ai pris du plaisir à conduire ce vélo et j’ai particulièrement apprécié son design, mi-cargo, mi-urbain. Son cadre reconnaissable facilement et la personnalisation offerte par la marque sont très appréciables.

Ce Jean II est un vélo durable et facilement réparable. C’est un point important à prendre en compte lors de l’achat d’un vélo. À cela, s’ajoute le système de micro coupure du moteur à chaque changement de vitesse mécanique qui s’est avéré idéal pour les débutants et qui réduira l’usure de la chaîne et du dérailleur.

Tout n’est pas rose pour autant. Les accessoires ne sont pas aussi qualitatifs que sur d’autres vélos que j’ai pu tester. La béquille est difficile à déployer et n’est pas aussi robuste que sur d’autres modèles. Et comme pour le Jean I, l’assistance manque un poil de puissance et de dynamisme. Elle n’est pas au niveau d’un moteur au pédalier type Bosch Cargo Line ou Shimano EP8 Cargo.

Points positifs du Jean II

  • Son design unique, mi urbain, mi cargo

  • Sa compacité et son poids

  • Son agilité et sa maniabilité

  • Sa transmission idéale pour les débutants

  • Durable, réparable et conception écologique

Points négatifs du Jean II

  • Une assistance qui manque de puissance et de dynamisme

  • La qualité des accessoires et de la béquille

  • Peu de connectivité de série

  • Temps de charge

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