Prise en main de la Nintendo Switch : on l’a testée, la désillusion nous a submergés

 

Après plusieurs mois de communication, Nintendo a révélé les derniers détails de sa future console, la Switch. Nous avons eu l’occasion de poser nos mains dessus et nous sommes repartis avec un goût amer dans la bouche. L’amertume de la déception.

Ça y est, nous connaissons son prix, une partie de son line-up de lancement et sa date de sortie officielle. À moins de deux mois du lancement de la Nintendo Switch, la console a enfin révélé ses derniers mystères et s’est en outre laissée approcher. Plutôt enthousiaste à l’origine au sujet de ce format révolutionnaire qui comble un désir de joueur nomade, je dois avouer être ressorti assez sceptique de cette prise en main.

 

Une console, plein de possibilités

Ce n’est plus un secret pour personne, la Nintendo Switch se compose de plusieurs parties. On a le socle d’une part, la tablette de l’autre, et deux Joy-con à brancher sur la manette, à utiliser de façon autonome ou à utiliser combinés à l’aide d’un grip. Une modularité bienvenue qui permet ainsi de s’adapter facilement aux idées les plus fantasques des développeurs, qu’ils préfèrent un gameplay plus traditionnel, proche des consoles de Sony et Microsoft, ou qu’ils aient en réserve des idées plus loufoques à base de motion control, comme sur Wii.

La tablette

D’un point de vue qualité, Nintendo a respecté ses engagements et la console respire la qualité à tous les niveaux. Que ce soit le dock, la tablette ou les manettes, tout semble robuste et on n’a pas l’impression d’avoir en main un jouet pour enfant. La tablette est plutôt réussie et semble bien plus qualitative que le GamePad de la Wii U. On regrette en revanche que contrairement à cette dernière, Nintendo a choisi de situer ici le port de recharge (USB-C) sur sa tranche inférieure. Si cela s’explique par l’utilisation du socle de recharge, cela risque de gêner si l’on veut jouer et recharger la tablette simultanément. Surtout que la sortie casque (jack 3,5 mm) est pour sa part située sur le haut.

Attention en revanche, il s’agit bien d’une tablette et non d’un petit écran. N’espérez pas vous retrouver avec dans la poche un appareil de la taille de votre smartphone, elle est imposante.

Les manettes

J’ai eu l’occasion d’essayer divers contrôles, que ce soit le Controller Pro, un unique Joy-con, un combo des deux Joy-con ou bien la tablette complète. La seule combinaison qui n’était pas représentée était finalement celle qui risque d’être la plus courante, à savoir celle utilisant le grip. Car lors de notre essai, enlever la tablette de son socle forçait l’affichage sur cette dernière. Peut-être qu’une option permet alors de jouer avec tout en continuant à utiliser la TV, mais nous n’avons pas eu l’occasion de l’essayer.

Le Pro Controller quant à lui est très agréable, plus encore que celui de la Wii U qui était déjà très bon. On pourrait regretter que les gâchettes soient un peu proches des boutons épaules, mais cela s’oublie vite. Le reste est en revanche irréprochable, aussi bien en ce qui concerne les boutons, au clic franc, les joysticks, précis, ou la croix directionnelle qui ne souffre pas des problèmes que pouvait rencontrer par exemple la toute première manette de Xbox, dont les diagonales étaient abominables.

Une bonne prise en main

Le Joy-con utilisé seul comme une manette est un peu bizarre au premier abord. Pour tout dire, en prenant cette manette à l’horizontale, je me suis senti comme Ben Stiller dans Zoolander avec son mini téléphone. C’est petit… Très petit. Pourtant, après quelques minutes sur Mario Kart 8 Deluxe, on oublie rapidement cette taille pour se plonger dans l’expérience. Sur certaines phases un peu stressantes, on peut regretter de ne pas avoir la prise en main d’une réelle manette et de devoir tenir celle-ci du bout des doigts, mais dans l’ensemble, ça dépanne.

Pour garder l’esprit bon enfant propre à Nintendo, il est également possible d’utiliser ces deux manettes comme des Wiimotes, avec une grande part de motion control. On nous a affirmé à plusieurs reprises que les Joy-con étaient très précis, mais durant nos essais, il faut avouer que nous n’avons pas réellement pu en attester. Des tests plus longs et dans des conditions plus propices donneront certainement raison aux démonstrateurs. Notons que de petits rajouts (fournis avec la console) viennent s’imbriquer sur le rail de chaque Joy-con — servant à les relier à la tablette — afin d’améliorer leur ergonomie.

Comme des Wiimotes

Il faut avouer en revanche que la position des boutons n’est pas des plus intuitives dans cette position et que l’on se surprend régulièrement à baisser les yeux pour savoir où se trouvent nos doigts.

Des vibrations HD

« Il faut absolument que tu essayes les vibrations HD des Joy-con » m’a-t-on dit. Bon, puisque c’est une feature apparemment importante, direction le stand de 1, 2, Switch, et plus particulièrement du mini-jeu Ball Count. Ce soft simule par le biais de vibrations des billes de métal glissant dans la manette. Chaque mouvement les fait alors bouger et l’on ressent parfaitement la sensation espérée, comme si l’on tenait une petite boite remplie de billes. C’est très impressionnant.

La question qui reste en suspens concerne l’utilité de cette fonctionnalité en dehors de la démo technique. Certes, on ressort bouche bée du stand, mais au quotidien, on attend de voir ce que cela va réellement apporter aux jeux.

Elle est toute petite (la manette)

 

Des performances limites

On le savait, la Switch est moins puissante qu’une PS4. Et quelque part, on s’en moquait plutôt. Pourtant, c’est vrai que l’on s’attendait un peu à mieux.

Commençons par rendre honneur à l’écran de la tablette de la Switch. Bien que limité à du 720p, il n’a rien à voir avec celui du GamePad de la Wii U. La finesse du point est bel et bien au rendez-vous, de même que le contraste et la luminosité. On sent immédiatement que Nintendo a pensé sa console pour une utilisation nomade. Le confort est là, et si l’autonomie est acceptable, cela peut se montrer intéressant.

Malheureusement, une fois sur la TV, c’est une autre histoire. Cela provient peut-être du jeu, mais à un mois et demi de sa sortie, The Legend of Zelda : A Breath to the Wild affiche encore quelques chutes de framerate, du clipping et un scintillement propre à l’aliasing. Et si vous n’êtes pas familiers de tous ces termes anglophones barbares, comprenez par là que la direction artistique du jeu est belle, mais que techniquement, on ressent un certain manque de puissance pour les ambitions du titre.

Sur Mario Kart 8 Deluxe, nous n’avons malheureusement eu l’occasion de jouer qu’à deux au maximum sur la même console. On se rappelle que sur Wii U, le jeu arrivait bien à gérer un ou deux joueurs, mais qu’on sentait une sévère baisse de qualité lors des parties à quatre. Ici, sans surprise, on retrouve une réalisation soignée seul ou à deux.

 

Le line-up

Pour le moment, la liste des jeux prévus sur la Nintendo Switch n’est pas bien longue. Nous avons eu l’occasion d’en essayer plusieurs, mais malheureusement aucun qui m’ait assez enjoué pour me pousser à retrouver ma hype pour cette console.

Zelda est pour moi une licence qui a marqué ma vie de joueur au fil des générations. Malheureusement, la démo présente sur le stand de Nintendo était limitée dans le temps et en 20 minutes, il était difficile de se faire une réelle idée des nouveautés de cet opus. On retrouve les bases de la licence, mais avec de grosses nouveautés, comme la possibilité de sauter, la jauge d’endurance, un système de bruit généré — qui annonce des phases d’infiltration –, un système de chaud et de froid, un monde ouvert et plein d’autres choses encore. D’un point de vue technique, on reste néanmoins loin de certains canons du genre a-RPG et j’attends un test plus long pour réellement me forger un avis.

1,2, Switch est un condensé de mini-jeux à la Wii Sport qui offre un gameplay assez novateur dans le sens où l’on ne regarde que très peu l’écran pour se concentrer sur son Joy-con. L’idée est amusante, mais on s’ennuie dessus presque aussi rapidement qu’on en fait le tour.

Arms propose des combats en 1v1 qui rappellent un peu Punch Out en plus dynamique et plus fun. Amusant pour une soirée entre amis, il risque rapidement de montrer ses limites. Pour une petite dizaine d’euros, on sauterait dessus sans hésiter, mais si le prix de 60 euros affiché actuellement sur Amazon est le bon, il y a de quoi prendre peur.

Mario Kart 8 Deluxe n’est qu’une version Wii U améliorée, aussi bien techniquement qu’au niveau de son contenu. Nous espérons qu’un neuvième volet viendra combler notre besoin de réelles nouveautés.

 

Notre premier avis

Comme beaucoup le pensent déjà, la Nintendo Switch ressemble plus à ce qu’aurait dû être la Nintendo Wii U à sa sortie plus qu’à une console de 2017. Si les idées sont bonnes, la réalisation laisse perplexe.

Il est encore difficile de se faire un avis sur ce que sera capable de proposer la console sur le long terme, mais l’exercice n’était pas là aujourd’hui. Ce que nous pensons, c’est que la Switch risque d’être décevante à sa sortie. Entre l’autonomie de la tablette qui ne permettra pas de jouer en mobilité durant des heures et des heures, une partie technique un peu en retrait, ce qui se ressent déjà et un line-up de lancement famélique, on ne peut que déconseiller de la pré-commander à l’heure actuelle et d’attendre de voir ce qu’elle peut proposer.

D’autant que son côté modulaire est une bonne chose et qu’elle propose quelques idées qui méritent de s’y intéresser. Reste à savoir si ces bonnes idées seront exploitées par les développeurs ou s’il ne s’agira une nouvelle fois que d’innovations technologiques orphelines qui amuseront la galerie sur des démos prévues à cet effet et rien de plus. Rendez-vous le 3 mars pour en savoir plus, mais de mon côté, je me demande aujourd’hui si la Switch ne sera pas la première console de salon de Nintendo sur laquelle je ferai l’impasse… Si elle vous intéresse toujours, vous savez où la pré-commander. Vous pouvez également continuer la lecture avec la prise en main de Numerama.


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