Essai Tesla Model Y Propulsion : un excellent rapport qualité / prix
Essai actualisé : la note est passée de 8/10 à 9/10 grâce aux récentes baisses de prix qui en font un excellent rapport qualité / prix. Malheureusement, l'arrivée de Tesla Vision pour le parking n'a pas permis de résoudre son plus gros point noir : ses aides au stationnement qui laissent à désirer.
La nouvelle Volvo XC40 Recharge 2023 fait donc jeu égal avec la voiture électrique américaine comme on a pu le voir récemment avec son essai détaillé.
Souvenez-vous il y a quelques années, quand la Tesla Model 3 n’était proposée qu’en version Grande Autonomie et Performance, toutes à quatre roues motrices.
Et déjouant tous les pronostics (si vous aviez parié le contraire, vous devez maintenant avoir de quoi rouler en Model X Plaid !), Elon Musk a bien décidé de propulser son Model Y sur le devant de la scène, avec lui aussi une version à un seul moteur et deux roues motrices.
Alors cette autonomie la plus basse de la gamme Tesla vaut-elle le prix le plus bas ?
Fiche technique
Design
Le diable se cache dans les détails
Si vous voulez de l’originalité, passez votre chemin.
Le premier, à coup sûr, ce sont les antibrouillards à l’avant, qui n’existent pas sur cette version Propulsion.
S’il faut se pencher ou avoir un rayon de soleil favorable pour remarquer que les antibrouillards ne sont plus là, il est un autre détail qui peut mettre la puce à l’oreille quant à la version d’entrée de gamme : l’absence de capteurs à ultrasons dans les boucliers avant comme arrière.
Proportions et équipements extérieurs
Pour le reste, les dimensions ne diffèrent pas sur cette version d’entrée de gamme qui conserve son allure de Model 3 sous stéroïdes : 4,75 mètres de long (+6 cm qu’un Model 3), 1,92 m de large (+7 cm) et 1,62 m de haut (+18 cm).
Pour la configuration, on a toujours le choix entre cinq teintes de carrosserie, le blanc étant la couleur de série, deux intérieurs différents (noir de série et blanc), des jantes de 19 pouces (de série) ou de 20 pouces… Peu ou prou ce qui est proposé sur le modèle supérieur, à deux changements près : le gris et le rouge de la carrosserie sont désormais différents sur la version Grande Autonomie, mais aussi facturés bien plus cher (option plus chère de 1400 € pour le gris, et de 1200 € pour le rouge).
Notre modèle d’essai ne s’encombre d’aucune option : c’est la version la moins chère de toutes, teinte « Blanc nacré multicouches » avec les jantes Gemini de 19 pouces dissimulées sous des enjoliveurs qui permettent de gagner quelques dizaines de kilomètres d’autonomie par rapport aux jantes de 20 pouces.
Habitabilité
À l’intérieur aussi cette nouvelle version Propulsion n’est rien d’autre qu’un Model Y tel qu’on le connaît déjà.
La bonne nouvelle, c’est qu’ici, Tesla n’a rogné sur rien par rapport aux modèle supérieurs, pas même sur l’équipement qui est meilleur que la berline Model 3 de base : lors de sa sortie, la Model 3 SR+ avait seulement les sièges avant chauffants, avant que la deuxième version, la version Propulsion n’ajoute les sièges chauffants arrière aussi.
Quant au son Premium, disponible sur les versions supérieures du TMY, il est également de série ici.
Un bon point également sur les finitions qui ne souffrent d’aucune critique.
Évidemment le point fort de cet habitacle reste le volume de chargement, gigantesque, quand on additionne le coffre, ses deux « puits » sur les côtés, et ses deux compartiments sous le plancher, ainsi que le « frunk » sous le capot avant.
À noter que contrairement aux premiers Model Y arrivés sur le marché, le coffre se dote d’une plage arrière, ce que certains regrettaient de ne pas avoir, notamment pour cacher ce qui se cache dans le coffre (même si de jour, la lunette arrière teintée ne permet de rien voir).
Pour le reste, le ressenti à l’intérieur décrit dans notre essai du Tesla Model Y Grande Autonomie est identique à cet essai du Model Y Propulsion.
Infodivertissement
L’écran
Quand on achète une Tesla, il faut bien être conscient que tout, absolument tout, passe par l’écran central.
Si vous n’êtes jamais monté dans une Tesla auparavant, ou alors dans une Model S ou Model X, sachez qu’ici il n’y a pas d’instrumentation derrière le volant.
Quant à la partie droite de l’écran, disons les 60 % restants, sont dédiés à l’infodivertissement, la navigation mais aussi tous les réglages de la voiture.
Pour ceux qui découvriraient l’univers Tesla avec ce Model Y Propulsion, sachez qu’on s’y fait très vite car l’interface est simplifiée au maximum.
Effectivement après, il faut passer un peu de temps à se balader dans les menus pour tout régler comme on le souhaite : la position du siège, des rétroviseurs, l’automatisation des essuie-glace ou des phares, l’éclairage intérieur, extérieur, l’affichage à l’écran, le mode de conduite, le type de freinage régénératif… Les premières heures au volant d’une Tesla devraient se passer à l’arrêt, pour se familiariser avec toutes les fonctions, leur emplacement, et s’assurer qu’on n’aura pas à chercher une fonction urgemment pendant la conduite.
Cette Tesla Model Y Propulsion, comme les autres véhicules de la marque, ne manque pas à la réputation de « voiture de geek » mais il faut aussi avoir conscience que pour ceux que ce côté « tout numérique » rebuterait a priori, tout est fait ici pour aller au plus simple.
D’ailleurs pour les plus plus geeks qui seraient déjà familiers de l’univers Tesla, sachez que le processeur d’infodivertissement AMD Ryzen offre une fluidité à toute épreuve et qu’il ne souffre d’aucun temps de latence.
L’application
Un mot également sur l’application Tesla qui est un véritable prolongement de son expérience avec la voiture et qui devient vite indispensable, qu’on le veuille ou non.
Aides à la conduite
En attendant le Tesla Vision
Avant de prendre la route dans ce Model Y Propulsion, il nous faut sortir du stationnement.
En soi, la caméra de recul subsistant, les caméras latérales aussi, et les rétroviseurs extérieurs se baissant automatiquement, il y a quand même de quoi assurer sans cogner la voiture de derrière ou se faire une jante (dont le contour n’est pas protégé par l’enjoliveur).
Au-delà de l’absence des capteurs et de la gêne (légère) lors de certaines manoeuvres, ce qui dérange le plus, c’est que les clients se retrouvent à jouer les « bêta testeurs », les cobayes, pour l’ex firme de Palo Alto (désormais à Austin) en attendant que la Tesla Vision qui palliera soit déployée.
Autopilot de série
Pour le reste la Tesla Model Y Propulsion ne fait l’impasse sur aucune aide à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, maintien dans la voie, freinage d’urgence…) : ce qu’on appelle l’Autopilot est de série.
Conduite
Une fois passée l’appréhension de frotter le bouclier avant passée, c’est parti pour un bout de route au volant de la moins puissante des Tesla.
Rassurez-vous, le « feeling » Tesla est bien là, avec ce que ça comporte de puissance, on parle ici d’une puissance avoisinant les 300 chevaux, comme si une main géante nous accompagnait avec vigueur.
Pour ce qui est de la direction, trois modes sont disponibles : Confort, Standard et Sport.
Évidemment ce qui importe de savoir, c’est si cette version Propulsion, deux roues motrices donc, tient bien le pavé par rapport à un TMY Grande Autonomie par exemple et ses deux moteurs et quatre roues motrices.
On apprécie toujours autant le freinage régénératif, notamment en ville avec le mode Rampage qui permet de rouler sans toucher à la pédale de frein.
Dernier mot sur l’amortissement.
Autonomie, batterie et recharge
La batterie LFP de la nouvelle Tesla Model Y Propulsion est donnée pour 60 kWh et annonce une autonomie WLTP de 455 km (estimation, dans l’attente d’homologation).
On est évidemment en deçà de ce qu’affiche la Tesla Model 3 Propulsion qui est à 491 km en WLTP en raison d’un poids supérieur, de dimensions plus généreuses et d’une position surélevée qui ne favorise pas la prise au vent.
Reste que la consommation sur le trajet de notre essai, mêlant ville, autoroute et nationales, reste relativement mesurée : nous avons fait 373 km, la moyenne s’affiche à 158 Wh/km, soit 15,8 kWh/100 km.
Mention spéciale d'ailleurs à une fonction très intéressante dans la voiture, qui permet d'afficher sur l'écran, avec un graphique très lisible, ce qui a le plus consommé dans la voiture lors des derniers trajets : la conduite évidemment, mais aussi le poids de la climatisation, du pré-conditionnement, de l'altitude ou du reste (écran, recharge sans fil, ports USB...) dans la consommation. Des conseils s'affichent pour maximiser sa conduite, mais aussi une comparaison entre l'énergie réelle consommée et l'estimation.
À l’image de la berline dans sa version d’entrée de gamme, la Tesla Model Y affiche également une recharge maximale de 170 kW, contre 250 kW pour les versions supérieures.
Bien entendu, une planification nette et précise des trajets, est de la partie.
Prix et concurrence
Pour le moment, la Tesla Model Y Propulsion est la moins chère des Tesla. Rôle qui devrait normalement revenir à la Model 3 Propulsion étant donné que le SUV, à version équivalente, est 2500 € plus cher que la berline. Sauf ici où il est proposé à partir de 49 990 €, contre 53 490 € pour la TM3. Une spécificité sur certains marchés qui pourrait ne pas durer ad vitam eternam, car dans nombre de pays, c'est bien la Model 3 la moins chère des Tesla.
Quoi qu'il est soit, notre voiture d'essai du jour bénéficie du bonus de 2000 € qui fait baisser le prix à 47 990 €, un tarif des plus compétitifs par rapport à la concurrence : un Ford Mustang Mach-E propulsion aux caractéristiques très similaires débute à 61 650 €, un BMW iX1 certes à quatre roues motrices mais à l'autonomie légèrement moindre commence à 55 150 €, ou encore un Mercedes EQB bien moins puissant mais avec 30 km d'autonomie en plus (EQB 250+ en finition de base) s'affiche à 59 200 €. Même l'excellente Hyundai Ioniq 5 avec sa batterie de 77 kWh qui offre plus d'autonomie que la Tesla mais bien moins de puissance et surtout d'espace à bord débute à 51 200 €.
Seule la Kia EV6 propose deux alternatives intéressantes, soit avec 50 km de moins d'autonomie et un prix de 47 990 € (batterie 58 kWh, 394 km d'autonomie, finition Air Active), soit avec 50 km d'autonomie de plus que notre Tesla et un tarif de 51 990 € (batterie 77,4 kWh, 506 km d'autonomie, finition Air Active).