Entre complotisme et démagogisme, la 5G est incomprise en France

 

La 5G a pris un tournant politique à quelques mois de son déploiement en France. Tandis que certains politiciens exigent des moratoires et lancent des débats publics sur le sujet, le président Emmanuel Macron évite le débat : « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G ».

On vous en parle depuis des années sur Frandroid, la 5G est sur le point d’arriver en France. Nous sommes en retard sur nos voisins, la deuxième phase du processus d’attribution des fréquences 5G est prévue fin septembre, ce qui signifie que la 5G ne sera déployée que début 2021, au mieux.

De plus en plus au centre des débats publics, la 5G a ses détracteurs. Il y a ceux qui pensent que les ondes participeraient à la propagation de l’épidémie du coronavirus, plusieurs opérateurs européens ont subi des dégradations d’antennes 5G depuis la crise sanitaire. Et il y a, plus récemment, ceux qui veulent faire de la 5G un combat idéologique.

Une tribune parue dans le Journal du Dimanche le 12 septembre rassemblent plusieurs personnalités politiques, comme Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, François Ruffin, Julien Bayou, Alexis Corbière ou encore Adrien Quatennens, ainsi que des élus et des maires de plusieurs grandes villes (Lyon, Bordeaux, Marseille), ils ont demandé au gouvernement de suspendre le déploiement de la 5G au moins jusqu’à l’été 2021.

Que reproche-t-on à la 5G ?

Quand on lit la tribune publiée dimanche dernier, il est assez simple de bien cerner ce que l’on reproche à la 5G : il est question des effets supposés sur la santé, sur l’environnement ainsi que l’exploitation des données personnelles. La 5G serait une technologie inutile, un moyen de contrôle social et le porte-étendard d’une société trop consumériste, le tout avec des conséquences potentiellement graves pour l’environnement ou la santé.

Le contenu de la tribune doit être lu avec circonspection, il est important de revenir sur tous les points abordés, c’est ce qui a été fait par Numerama. On peut opposer à chaque point des faits, des études, des explications… on se rend rapidement compte que la maîtrise du sujet par les dirigeants est aléatoire. La classe politique se fait le réceptacle de critiques invérifiées ou invérifiables — avec parfois des dérives sérieuses.

Deux mondes face à face

La 5G est un coupable idéal, un porte-étendard en fait d’une remise en question de notre modèle de développement de la société, consumériste et capitaliste. Pour ses défenseurs, la 5G est synonyme d’innovation et de développement économique. Rien d’étonnant à voir ces convergences entre une partie de la gauche et des écologistes, tous font de la 5G le symbole d’un modèle économique et social qui ne fonctionne plus. Cette technologie est au centre d’un combat global civilisationnel, incluant tout un modèle de développement.

Le 14 septembre 2020, le président de la République, Emmanuel Macron, a ironisé devant les entreprises du numérique. Selon lui, le choix de la 5G, « c’est le tournant de l’innovation » avec en face ceux qui souhaitent le « retour à la lampe à huile ».

« Il y a une fuite en avant permanente. La 5G améliore les performances, mais explose tout en termes de consommation. Il y a aussi une obsolescence programmée de nos biens. On peut douter de l’amélioration de notre qualité de vie avec des frigos et des grille-pain connectés », le maire de Grenoble – Eric Piolle – illustre bien ces deux mondes face à face. Malheureusement, sa petite phrase lors de son « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro », début juillet, montre à quel point nos politiciens peuvent à être à côté de la plaque : « Grosso modo, la 5G, c’est pour permettre de regarder des films pornos en HD, même quand vous êtes dans votre ascenseur ».


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