Test du BlackBerry KEYone : enfin un smartphone sortant du lot !

Smartphones • 2017

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En bref
BlackBerry KEYone

7 /10
Points positifs du BlackBerry KEYone
  • Enfin du renouveau
  • Autonomie record
  • Finition
Points négatifs du BlackBerry KEYone
  • Clavier perfectible
  • Poids et épaisseur
  • Rapport prix prestation

Ce test a été réalisé le 24 Juin 2017 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

BlackBerry prend un nouveau nouvel élan ! La fameuse marque d’origine canadienne mêle tradition et modernité avec le KEYone, un smartphone Android moderne offrant l’illustre clavier qui a fait la renommée de la marque.

Le chinois TCL relance la marque BlackBerry avec le KEYone, un smartphone Android sortant des sentiers battus. La marque a voulu « apporter de la différence sur un marché où tout se ressemble », et on peut dire que c’est réussi. La contrepartie c’est que « le BlackBerry KEYone n’est pas le téléphone de tout le monde », mais la marque l’assume et le revendique, et sur un marché aussi compétitif, nous pensons qu’elle a bien raison. Elle précise même qu’il est fait « pour les clients utilisant leurs smartphones principalement pour leurs communications (emails, messages) plutôt que pour le multimédia, le jeu, etc. »

Le KEYone est donc un smartphone destiné à une utilisation professionnelle, combinant pour ce faire de multiples spécificités.

Fiche technique

Ce test a été rédigé à partir d’un smartphone prêté par BlackBerry.

Design

Le BlackBerry KEYone mise pour commencer sur son design « distinctif ». À l’instar d’un Samsung Galaxy S8, l’appareil intrigue, à sa manière. Avec son cadre en aluminium, son dos texturé, son appareil photo proéminent et surtout son clavier physique aux accents chromés, le nouveau BlackBerry se distingue nettement du design monolithique de la plupart des autres smartphones.

Le KEYone est aussi grand qu’un smartphone conventionnel muni d’un écran de 5,5 pouces, mais nettement plus épais, puisqu’il fait près d’1 cm d’épaisseur, et surtout plus lourd, puisqu’il pèse 180 grammes, bien que sa batterie ne fasse « que » 3500 mAh. Aussi, on sent bien l’appareil lorsqu’on le porte dans une poche de pantalon. Mais malgré son poids, il tombe bien dans la main, avec ses angles inférieurs tout en rondeurs.

Le niveau de finition est irréprochable, l’appareil renvoie une impression de grande solidité, excepté pour le bouton de réglage du volume en plastique, qui souffre d’un jeu trop important.

Soulignons que BlackBerry n’a pas oublié la fameuse diode chère aux clients de la première heure.

Clavier

Concentrons-nous maintenant sur le principal point distinctif de l’appareil : son clavier physique. Le KEYone reprend la forme caractéristique des BlackBerry traditionnels, avec les faces inclinées vers l’extérieur censées faciliter la frappe.

J’étais curieux de tester le BlackBerry KEYone, car j’ai longtemps été un inconditionnel des téléphones à clavier Azerty : j’ai effectivement possédé un Nokia N71, un Nokia N900, puis un BlackBerry Bold 9780. Puis je me suis résolu à passer au clavier virtuel, un peu à contrecœur, avec l’iPhone 4. Depuis, je me suis fait aux claviers virtuels, si bien qu’avec l’aide de la correction automatique, je tape sans regarder et aussi vite que sur ordinateur.

Malheureusement, après deux semaines d’utilisation, je n’ai pas retrouvé les sensations du Bold avec le KEYone : d’une part car les touches sont moins hautes, plus plates (moins convexes) et plus dures à presser, et peut-être aussi d’autre part car il me faudrait plus de temps pour reprendre le pli. En somme, je préfère désormais les claviers virtuels pour saisir du texte.

Soulignons une lacune : le picto témoignant de l’état des touches Majuscule et Alt ne s’affiche pas dans le coin inférieur gauche, comme sur les BlackBerry d’antan, mais tout en haut dans la barre d’état, si bien qu’on s’emmêle facilement les pinceaux, entre les applications qui basculent automatiquement en majuscule au début d’un mot et les autres, ou après le verrouillage de la touche Alt la saisie d’un numéro.

Ce clavier physique présente toutefois d’autres avantages. D’abord, « ce clavier vous donne plus de place à l’écran lorsque vous tapez », clame BlackBerry, jusqu’à un tiers de plus que sur un écran de 5,5 pouces. C’est vrai, mais à l’inverse on perd 15 % de l’écran lorsqu’on ne tape pas.

L’autre avantage de ce clavier est qu’il fait office de pavé tactile, de touchpad. Ceci lui permet notamment d’offrir une fonction de « saisie par glissement » : trois suggestions apparaissent au bas de l’écran, en fonction du mot ou des lettres précédemment saisis, et il suffit de glisser son doigt de bas en haut sous le mot pour le sélectionner, sans quitter les doigts du clavier. On peut autrement passer d’un écran d’accueil à un autre d’un geste de gauche à droite, mais malheureusement pas d’une photo à l’autre dans Google Photos. On peut enfin défiler de haut en bas, sur les pages web par exemple, mais on manque cruellement de hauteur, si bien qu’on enclenche souvent par mégarde la touche accueil.

Le dernier avantage d’avoir 26 touches constamment disponibles, c’est qu’elles sont autant de touches de raccourci. En fait on peut assigner deux raccourcis à chaque touche, l’un pour une pression courte, l’autre pour une pression longue. On peut lancer une application, un appel ou un message vers un contact spécifique, activer ou désactiver une fonction (Wi-Fi, lampe de poche…), etc. Ça n’a l’air de rien, mais c’est très pratique.

Évoquons enfin brièvement le capteur d’empreintes digitales, intégré à la touche espace, qui fonctionne parfaitement et rapidement.

Logiciel

Sur le plan logiciel, le BlackBerry KEYone propose un compromis intéressant entre un Android 7.1.1 « stock » et un système personnalisé. La marque a apporté quelques modifications pour en faire « le smartphone Android le plus sécurisé au monde », et ajouté quelques applications et fonctions intéressantes.

Soulignons pour commencer que BlackBerry s’est engagé à fournir les mises à jour mensuelles de sécurité d’Android pour une durée minimale de 24 mois, mais qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’appareil a déjà 2 mois de retard : il n’est qu’au correctif d’avril. Contacté par nos soins, BlackBerry nous a répondu qu’il recevrait la mise à jour de juin, sans toutefois pouvoir préciser à quelle date.

Au registre des modifications bienvenues, signalons la fonction de « widget surgissant » : un geste de bas en haut sur l’icône d’une application permet d’afficher son widget afin de jeter un coup d’œil aux derniers messages, au temps de trajet, etc., sans pour autant lancer l’application. Efficace !

Le logiciel de BlackBerry comprend par ailleurs de nombreux compléments, à commencer par deux des applications les plus emblématiques de BlackBerry :

On retrouve BlackBerry Messenger, le fameux BBM, mais qui l’utilise encore ?

On dispose aussi et surtout du BlackBerry Hub, qui centralise toutes vos communications dans une boîte de réception unifiée. Tous les appels et tous les messages, qu’ils émanent d’emails, de SMS, de Facebook Messenger ou de WhatsApp sont rassemblés au même endroit. De quoi avoir une vue d’ensemble sur ces derniers échanges. C’est d’autant plus pratique à cette époque d’overdose d’applications de communications, et à l’heure où certains correspondants basculent du SMS à la messagerie instantanée puis à l’email. Malheureusement, alors qu’on pouvait répondre aux messages directement depuis le Hub des vieux BlackBerry, une tape sur une entrée lance sur Android l’application associée.

BlackBerry a par ailleurs ajouté ses propres applications Contacts, Agenda, Tâches, Notes, Notable (annotation d’images), Password Keeper (un gestionnaire de mots de passe), Privacy Shade (qui permet d’assombrir l’écran pour éviter les coups d’œil indiscrets), un Centre d’alimentation (qui donne un accès direct aux réglages influençant l’autonomie de la batterie, tels que le mode de géolocalisation) et enfin DTEK (qui juge quant à lui du niveau de sécurisation de vos données et prodigue des conseils en la matière).

Performances

En termes de performances, le KEYone repose sur une puce Qualcomm Snapdragon 625, comportant un CPU à 8 cœurs ARM Cortex-A53 à 2 GHz et un GPU Qualcomm Adreno 506 à 650 MHz. Il est ici associé à 3 Go de mémoire vive et à 32 Go de mémoire interne (dont 22 Go libres), extensible par le biais d’une carte microSD.

C’est une fiche technique de milieu de gamme, quasi identique à celle d’un Motorola Moto G5 Plus par exemple, deux fois moins cher, et comparable à celle d’un Samsung Galaxy A5 2017. Les performances sont d’ailleurs en phase avec celles du Motorola précité, c’est-à-dire satisfaisantes pour l’usage professionnel auquel il se destine. On subit bien quelques délais, quelques attentes d’une seconde au lancement d’une application, mais c’est occasionnel et pas vraiment handicapant.

À ce prix, deux fois plus élevé que celui d’autres smartphones Snapdragon 625, on aurait toutefois bien aimé atteindre le « maximum de productivité » promis par BlackBerry. Sans attendre un Snapdragon de la série 800, un Snapdragon 650, 652 ou 653 et 4 Go de mémoire vive auraient été bienvenus.

BlackBerry KEYoneMoto G5 PlusOnePlus 5
Prix de lancement599 €299 €559 €
SoCQualcomm Snapdragon 625Qualcomm Snapdragon 625Qualcomm Snapdragon 835
AnTuTu55 556 points63 752 points179 243 points
PCMark Work 1.05 640 points5 959 points7 852 points
PCMark Work 2.04 783 points6 622 points
3DMark Ice Storm Unlimited12 022 points13 698 points40 009 points
3DMark Slingshot Extreme388 points3 066 points
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen)3,6 / 3,1 fps24 / 24 fps
GFXBench Manhattan (onscreen / offscreen)9,6 / 7,6 fps10 / 10 fps55 / 60 fps
GFXBench T-Rex (onscreen / offscreen)19 / 18 fps23 / 23 fps60 / 112 fps

Autonomie

Certes, ce Snapdragon 625 provoque occasionnellement quelques délais, mais en contrepartie il est sobre sur le plan énergétique. C’est probablement ce qui justifie ce compromis, puisque c’est notre champion absolu de l’autonomie, ce avec une batterie d’une capacité dans la moyenne de 3500 mAh.

En effet, avec notre protocole de test SmartViser, qui simule une utilisation mixte (appels, messages, internet, jeu, vidéo…), le BlackBerry KEYone a tenu 27 heures (26 h 53 min). Autrement dit, vous pouvez l’utiliser continuellement une journée entière, ou ne le recharger qu’une nuit sur deux sans faire trop de concessions.

À titre de comparaison, le Samsung Galaxy S8+, notre précédent champion, avait tenu un peu plus de 19 h, et des flagships de 5,5 pouces tels que les HTC U11 et Sony Xperia XZ Premium tiennent respectivement 13 et 15 heures.

Le KEYone est compatible Qualcomm Quick Charge 3.0, si bien qu’on peut recharger sa batterie à 50 % en seulement 36 minutes.

Autonomie (en heures)
  • BlackBerry KEYone : 27
  • OnePlus 5 : 25
  • Samsung Galaxy S8+ : 19
  • Sony Xperia XZ Premium : 16

Écran

Le KEYone mesure 149,1 x 72,4 x 9,4 mm, soit les mensurations de smartphones dotés d’écrans de 5,5 pouces. Mais en raison de son clavier physique, le dernier BlackBerry se contente d’un écran de 4,5 pouces de diagonale. Sa dalle IPS affiche une définition atypique de 1620 x 1080 pixels, soit un ratio 3:2.

La manière la plus représentative de présenter cet écran est de le présenter comme un 5,5 pouces tronqué, dont le bas de l’écran est recouvert d’un clavier physique. En effet, un écran 16:9 Full HD de 5,5 pouces affiche 1080 pixels sur une largeur d’environ 67 mm. L’écran 3:2 de 4,5 pouces du KEYone en fait presque autant, puisqu’il affiche lui aussi 1080 pixels, mais sur une largeur légèrement inférieure de 63 mm.

En pratique, cet écran est dans la moyenne : les couleurs paraissent normales, même si la température de couleur est comme d’habitude trop froide, en l’occurrence de 8500 K, donc l’affichage est un peu trop bleuté. La luminosité maximale de 510 cd/m2 et le taux de contraste de 1530:1 sont quant à eux excellents et la lisibilité en plein soleil est donc au rendez-vous.

Photo

On n’attendait pas grand-chose du BlackBerry KEYone sur le plan de la photo, puisqu’il n’a pas de prétentions en la matière, mais on a été très agréablement surpris. Pour commencer, son capteur dorsal est un Sony IMX378, celui du Google Pixel, deuxième meilleur smartphone au classement DxOMark. Il est lui aussi coiffé d’une lentille f/2, qui est néanmoins de moins bonne qualité : le piqué diminue fortement à mesure qu’on s’éloigne du centre.

Le résultat est inattendu pour un smartphone à l’orientation professionnelle, sans pour autant être aussi bon que sur le Google Pixel. Le niveau de détail est assez bon, mais le bruit est visible même aux sensibilités les plus basses (dès 100 ISO), et les images paraissent souvent légèrement voilées.

Prix et disponibilité

Le BlackBerry KEYone a été mis en vente en France le 1er juin 2017, initialement dans les espaces Lick des grands magasins BHV et Galeries Lafayette. On le trouve désormais auprès d’enseignes partenaires du distributeur Extenso Telecom, notamment chez Boulanger, Cdiscount, à la Fnac, chez Materiel.net ou chez Rue du Commerce, qui le vendent tous à son prix public de 599 euros. On le trouve également chez la plupart des opérateurs.

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Notre avis sur Le BlackBerry KEYone

Design
7
Enfin un smartphone qui sort du lot ! Le KEYone ne ressemble à aucun autre smartphone, même indépendamment de son clavier physique. Dommage que le clavier ne soit pas aussi ergonomique que celui des illustres BlackBerry.
Logiciel
8
BlackBerry a choisi d'agrémenter un Android "stock" de quelques applications et fonctions bienvenues. On regrette néanmoins que la marque ne tienne pas ses engagements en matière de mises à jour de sécurité.
Performances
6
Les Snapdragon de la série 600 sont de très bons processeurs de milieu de gamme, mais on déplore d'avoir des ralentissements sur un smartphone à ce prix.
Autonomie
10
En contrepartie de performances moyennes, l'autonomie est énorme. Un record, et de loin !
Caméra
7
Avec son très bon capteur légèrement sous-exploité, le KEYone délivre des résultats satisfaisants.
Écran
7
L'écran de 4,5 pouces est pour ainsi dire un écran de 5,5 pouces dont le bas est recouvert d'un clavier physique. Il est un peu trop froid, mais il est globalement satisfaisant.
Note finale du test
7 /10
Le BlackBerry KEYone tient sa promesse : c'est bel et bien un smartphone différent, répondant à des usages bien précis, de consommateurs qui communiquent beaucoup à l'écrit, mais consomment assez peu de contenus multimédias. Et BlackBerry a pris le parti de se contenter d'un processeur de milieu de gamme au profit d'une autonomie énorme. Il est malheureusement un peu cher pour sa fiche technique, mais il peut certainement se permettre de miser sur sa singularité, au détriment du rapport prix-prestation.

Points positifs du BlackBerry KEYone

  • Enfin du renouveau

  • Autonomie record

  • Finition

Points négatifs du BlackBerry KEYone

  • Clavier perfectible

  • Poids et épaisseur

  • Rapport prix prestation

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