Vidéo : Parrot Disco, nous avons volé en immersion (FPV) avec une aile volante

 

Nous avons passé quelques heures en compagnie de l’aile volante Parrot Disco, sur des immenses terrains de Polo, aux abords de Chantilly. L’aile volante intelligente de Parrot a ainsi pu s’exprimer pleinement et nous avons piloté le Disco avec la radiocommande Wi-Fi et le casque FPV, pour un vol en immersion très sympathique.

Au CES, en début d’année, Parrot annonçait l’aile volante Disco. À l’époque, peu de détails avaient été fournis, même si nous avions pu nous entretenir avec un ingénieur de la marque française. L’appareil a été officialisé quelques jours avant l’IFA à 1299 euros. Parrot organisait ce matin des sessions de prise en main à destination des journalistes, en région parisienne, sur des terrains de polo, à Chantilly, de manière à se conformer à la législation, mais également de permettre au Disco d’être à l’aise, sans obstacle à plusieurs centaines de mètres à la ronde.

 

Un ordinateur volant

La Disco de Parrot est la première aile volante grand public intelligente qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux pilotes expérimentés. Parrot utilise son processeur maison P9 à l’intérieur d’un module rouge – qui ressemble à une boîte noire – baptisé CHUCK (Control Hub & Universal Computer Kit) qui embarque de nombreux capteurs (accéléromètre, gyroscope, magnétomètre, sonde Pitot et altimètre) afin d’intégrer un pilote automatique à l’aile volante. C’est donc l’aile volante grand public la plus intelligente, afin d’apprendre tout en douceur cette pratique habituellement réservée aux aéromodélistes amateurs.

Parrot Disco 4

 

Une conception solide

L’aile volante se compose d’une coque en polystyrène, comme sur le Bebop, afin de diminuer la gravité des dommages en cas d’accident. Il est possible de la démonter en trois parties, une centrale et deux ailes, pour la transporter plus facilement. La caméra à l’avant de l’appareil est exactement la même que sur le Bebop 2 et on note la présence d’une hélice de 7 pouces à l’arrière de l’appareil. Une partie amovible de l’aile volante permet d’accéder à la batterie – Parrot annonce une autonomie de 45 minutes – et au fameux boîtier CHUCK.

Parrot Disco 2

 

Un retour vidéo à revoir

La Disco se pilote très simplement, grâce à la radiocommande Skycontroller 2 fournie avec l’appareil. Il est possible de bénéficier d’un retour vidéo en y reliant un smartphone en USB. La latence est bien plus faible qu’avec le Skycontroller 1, grâce à l’utilisation de l’USB au lieu du Wi-Fi entre la radiocommande et le smartphone. En revanche, c’est toujours le Wi-Fi qui est de la partie entre la radiocommande et la Disco. Le retour vidéo souffre donc des aléas de la connexion sans-fil, avec de nombreux glitchs et freezes lors de notre session de vol. Nous étions pourtant assez proches de l’aile volante, qui ne s’éloignait jamais de plus de 500 mètres de notre position.

Parrot Disco 5

Pour la défense de Parrot, l’appareil était configuré avec les réglages Wi-Fi répondant à la réglementation française. Les Américains ont plus de chance puisque leur réglementation permet au drone d’émettre un signal Wi-Fi beaucoup plus puissant, ce qui améliore donc la qualité du retour vidéo. Si les quelques bugs du retour vidéo n’étaient pas trop dérangeants pour un vol à vue, le vol en immersion s’est révélé beaucoup plus délicat.

 

Le vol en immersion

Parrot livre en effet avec la Disco les Cockpit Glasses, une espère de casque de réalité virtuelle sans écran, à la manière du Cardboard, dans lequel on vient insérer un smartphone qui joue le rôle d’écran. L’application Parrot Freeflight Pro dispose alors d’un mode FPV qui permet de bénéficier du retour vidéo 720p et des informations de télémétrie (hauteur, distance et vitesse) dans le casque. Cerise sur le gâteau, l’application permet de régler l’écart pupillaire de manière logicielle, pour adapter le casque à toutes les morphologies.

 

Malheureusement, les glitchs et les freezes empêchent de piloter sereinement l’appareil. Même si la réglementation française impose la présence d’un « spotter » (une personne qui garde à vue l’appareil lors de toute la session), il n’est pas rassurant de piloter avec un retour vidéo aussi peu précis. L’utilisation du Wi-Fi permet de conserver une compatibilité avec la famille Bebop, mais il serait peut-être temps que Parrot passe au retour vidéo en 5,8 GHz, comme le font ses concurrents pour les produits haut de gamme. On apprécie malgré tout une latence beaucoup plus faible par rapport aux Bebop.

 

Un pilotage assisté

Parlons maintenant du pilotage. Faire décoller la Disco est un jeu d’enfant, puisqu’il suffit d’allumer le moteur avec la radiocommande puis de laisser l’aile volante prendre son envol dans le ciel. Celle-ci va alors grimper à 50 mètres d’altitude et réaliser un cercle d’un diamètre de 30 mètres en attendant les premiers ordres du pilote. Celui-ci peut ensuite piloter librement en étant assisté en permanence par les algorithmes de CHUCK.

 

Le pilotage est donc extrêmement simple et intuitif, même pour les personnes qui ne sont pas habituées à piloter des appareils volants. En fait, c’est peut-être là le principal problème de la Disco : le pilotage est tellement assisté qu’il déroutera à coup sûr les habitués de l’aéromodélisme. Malheureusement, l’application Freeflight Pro ne permet pas de débrayer les assistances. Il est seulement possible de régler certaines limites comme l’altitude maximale et minimale, mais il est impossible de réaliser des rases mottes à moins de 5 mètres. Il est également possible de définir une zone maximale de vol pour éviter de perdre sa Disco à des centaines de mètres de son point de départ. En cas de déconnexion, la Disco revient toute seule à son point de départ, ce qui est très rassurant.

 

Les puristes volent sans assistance

Pour les pilotes qui voudraient aller un peu plus loin, il est possible de brancher un émetteur RC sur la Disco pour pouvoir la piloter avec une radiocommande de modélisme classique. Avec cette pratique, il devient possible de se passer totalement des assistances, afin de pouvoir prendre des virages aussi serrés que possible, de voler sur le dos et de réaliser des loopings. Il est aussi possible d’avoir quelques assistances, comme le décollage et l’atterrissage automatique. Attention toutefois, puisque les premiers retours de ce mode font état d’une latence trop importante du retour vidéo par rapport aux commandes RC, ce qui rend difficile le pilotage en immersion.

Parrot Disco 8

 

Notre avis

Le Disco est un drone à voilure fixe extrêmement intéressant puisque c’est un véritable concentré de technologie. Il va sûrement permettre à des néophytes de faire naître une vocation grâce à son pilotage ultra facile, et des sensations plutôt sympathiques en immersion. Le produit doit toutefois fortement s’améliorer du point de vue logiciel, mais aussi matériel. Les pilotes amateurs risquent de vite s’ennuyer avec les assistances activées et il faudrait alors pouvoir les régler en détail dans l’application. L’autre point noir, c’est la vue en immersion, beaucoup moins impressionnante qu’avec des technologies n’utilisant pas le Wi-Fi. On espère alors que les futures mises à jour du firmware du produit régleront ces petits soucis de jeunesse.

Parrot Disco


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