Essai de la Fiat 500 : elle change tout pour devenir (enfin) électrique

Voitures • 2020

Nous avons testé la Fiat 500 électrique. La petite citadine italienne garde son charme rétro, mais se tourne clairement vers l’avenir.

Fiat 500 Electrique // Source : Nicolas Valeano pour Frandroid
Fiat 500 Electrique // Source : Nicolas Valeano pour Frandroid
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Voici la 2e génération de la Fiat 500 de l’ère moderne. Même bouille, mais nouvelle voiture : 96 % de pièces inédites, une propulsion 100 % électrique avec une grosse batterie et un infodivertissement de génération 2020. Notre essai au cœur de sa ville de naissance, Turin.

Fiche technique de la Fiat 500 électrique

Modèle Fiat 500
Dimensions 3,63 m x 1,69 m
Puissance (chevaux) 118 chevaux
0 à 100km/h 9 s
Niveau d'autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 150 km/h
Taille de l'écran principal 10,25 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 34900 euros
Prix 30 400 €
Fiche produit

Un design intemporel

Le design intemporel de la Fiat 500 revu à la sauce moderne a tellement plu depuis son lancement en 2007 qu’il a non seulement permis à la petite citadine italienne chic une carrière ultra longue de 13 ans (le double du cycle de vie normal d’une voiture), mais il est repris dans ses grandes largeurs pour sa toute nouvelle version électrique. Au point qu’il faut les placer l’une à côté de l’autre pour se rendre compte de l’évolution réalisée, tout en conservant la sympathie immédiate donnée par sa frimousse unique. Son ainée continue d’ailleurs son bonhomme de chemin en versions micro-hybride.

Fiat 500 Electrique
Duo de Fiat 500 // Source : Nicolas Valeano pour Frandroid

Le charme de la nouvelle 500 agit donc toujours aussi bien, malgré des dimensions en hausse, avec +6 cm en longueur, soit 3,61 m et +6 cm en largeur. Elle se fait remarquer surtout par des détails comme ses paupières de phares à LEDs, ses clignotants latéraux en relief et ses poignées de porte creusées. Le logo est désormais un gros « 500 », exhibé comme une marque à part entière.

La silhouette iconique est déclinée en berline, en version décapotable et dans un original dérivé 3+1 avec une mini porte arrière droite offrant un meilleur accès aux petites places arrière, à réserver pour des enfants. Dans tous les cas, le coffre est aussi étriqué que dans la génération précédente, avec 185 litre de volume seulement.

En revanche, aux places avant, avec 5 cm de largeur en plus et une élégante planche de bord sans console centrale, on se sent parfaitement à son aise. La première impression est presque premium, mais on trouve vite des plastiques et des boutons plutôt bas de gamme. Qu’importe, voilà une citadine originale et flatteuse, avec une excellente ergonomie et, dans notre version d’essai, un magnifique écran de 10,25 pouces qui trône au milieu de la planche de bord.

Connectivité nouvelle génération

Le tout nouveau système d’infodivertissement UConnect 5 a été réalisé aux côtés d’Harman et Magneti Marelli, avec TomTom pour la navigation avec info trafic et la possibilité de mises à jour à distance pour l’ensemble. Il est basé sur Android Automotive (c’est l’une des premières autos du marché à le mettre en place avec la Volvo XC40 électrique), offre des graphismes très modernes et une magnifique navigation GPS à la fois rapide à programmer et efficace dans son guidage, très précis. Il est facile de personnaliser l’écran d’accueil, tout se fait de manière très instinctive et la réactivité de l’ensemble est appréciable. Il est vrai que l’auto, aussi technologique soit-elle, est présentée comme devant être « aussi simple qu’un iPhone ». Pari réussi.

Notons l’intégration facile d’Apple CarPlay et Android Auto sans fil ainsi que la présence d’un assistant virtuel intégré ainsi que d’Alexa. En hotspot Wi-Fi, l’auto peut connecter jusqu’à 8 appareils, même si on se demande bien l’utilité de tant de connexions dans une si petite auto…

Heureusement, les commandes de climatisation restent, elles, confiées à des touches physiques pour des interventions plus directes. L’instrumentation derrière le volant s’affiche quant à elle sur un écran de 7 pouces très clair, avec un curseur rappelant le niveau d’énergie dépensée instantanément ou, au contraire, la récupération.

Une batterie antistress

Le patron (français) de Fiat, Olivier François, rappelle les trois barrières principales qu’il voit à l’achat d’une voiture électrique, sachant que 90 % des clients potentiels n’en ont jamais essayé une auparavant : l’autonomie, la recharge et l’aspect « nerd ». Pour ce dernier point, nous venons de voir l’effort sur l’interface de bord. Et pour les deux autres, la marque n’a pas ménagé sa peine.

La plus petite batterie (Samsung) de 23,7 kWh (180 km d’autonomie WLTP) est dédiée au modèle de base, mais nombre de clients se porteront plutôt pour la généreuse batterie de 42 kWh des autres versions, garantissant un excellent rayon d’action de 320 km avant recharge, voire plus de 400 km en ville, son milieu naturel. De quoi rouler toute la semaine sans recharger pour nombre d’usagers.

Pour la recharge, compter 9h15 pour passer de 40 à 100 % sur une prise domestique et 2h35 sur une borne publique AC de 11 kW. Si on opte pour une borne de charge rapide DC de 85 kW, il est possible alors de gagner 48 km en juste 5 minutes. Pour trouver son bonheur, Fiat propose une application permettant de localiser un point de recharge, le réserver et payer l’énergie consommée. Une carte RFID est fournie, gratuite la première année.

Fiat propose un astucieux enrouleur de câble de recharge et, pour la charge à domicile, une Easy Wallbox de 2,4 kW à installer soi-même (499 euros), ou 7 kW (1 149 euros). Une Wallbox de 11 kW en coûtera 1 500 à 2 000 euros.

Packages de solutions

Fiat mise sur de nouveaux modes de consommation pour ce modèle et implantera ses premières boutiques dédiées à la mobilité Leasys Mobility Store en France en 2021. Location, pay per use avec Leasys Miles, possibilité de car sharing avec l’appli Leasys Go, accès à My Dream Garage pour avoir une voiture thermique le temps d’un week-end ou de vacances (du petit SUV Fiat 500 X 124 au Maserati Levante, en passant par l’utilitaire Ducato : de nombreuses options sont au programme).

Les tarifs commencent à 24 500 euros avec la petite batterie (23,7 kWh) et 27 500 euros avec la grosse batterie de 42 kWh (hors bonus écologique de 7 000 euros, puis 6 000 euros à partir du 1er juillet 2021). Pour la version cabriolet, compter 3 400 euros de plus, ou 2 000 euros pour la 3+1. Mais attention, tous les équipements accessibles dans cette auto ne sont pas série.

Selon le niveau de finition, en comptant les options, les prix grimpent vite et une version Passion (1er niveau avec la batterie de 42 kWh) avec toutes les aides à la conduite réunies dans le pack Copilote (2 000 euros), des jantes alliage (550 euros), un chargeur à induction (200 euros) et une peinture métallisée (600 euros) frôle les 31 000 euros avant bonus – bien cher pour une petite citadine…

Conduite plaisir

Heureusement, au volant, on n’est pas du tout déçu par cette première incursion du constructeur italien dans le monde de l’électrique. Oubliée, l’antédiluvienne plateforme du modèle précédent qui date de la Panda 2 ! À la fois efficace, précise et confortable, la 500 électrique se joue autant des rues défoncées de la capitale du Piémont que de ses autoroutes, avec un excellent niveau de silence, à peine troublé au moment où elle s’élance par la magnifique musique nostalgique signée Nino Rota dans le film Armarcord (F. Fellini). Les Italiens ont décidément le sens du gimmick marketing sympathique.

Conduite de la Fiat 500 Electrique
Conduite de la Fiat 500 Electrique // Source : Nicolas Valeano pour Frandroid

Les 118 ch et 220 Nm de couple du moteur suffisent à emmener cette auto plutôt légère pour une électrique (1,4 tonne) avec vivacité, mais dans un compromis visant le confort d’usage plutôt que des accélérations qui collent au siège, et c’est tant mieux. Même sur sol mouillé, la motricité est efficace et on prend vite plaisir à emmener cette auto qui se laisse conduire de manière très naturelle.

En ville, nous avons adopté immédiatement la conduite à une pédale qui génère de fortes décélérations au lever de pied : la délicatesse est requise. Un bémol, la voiture ira ainsi à l’arrêt complet, mais là, un petit à-coup se fait sentir. Autre grief, le montant de pare-brise et le gros rétroviseur gênent un peu la visibilité.

Les aides à la conduite permettent, comme les modèles des catégories supérieures, une assistance semi-autonome de niveau 2, avec accompagnement longitudinal (régulateur adaptatif avec fonction de conduite dans les bouchons en stop & go) et latéral (centrage dans la file) très efficace et naturel. Une maturité qui en fait un modèle très abouti et lui permet d’affronter sans frémir les Mini Cooper SE et Honda e, ou même la Twingo Electric avec la version à petite batterie.

Note finale du test
8 /10
Entre citadines basiques et premium, la Fiat 500 est un cas à part dans la production actuelle. Elle réussit très bien son entrée dans le bal des électriques avec un excellent compromis agrément/confort/autonomie, des aides à la conduite très au point et un système de bord connecté au top. Reste des limitations d’habitabilité (à l’arrière) et de coffre d’une citadine et surtout, des tarifs qui grimpent vite avec l’équipement choisi. Mais au-delà de la séduction de son design, nul doute qu’elle saura bien se faire apprécier en usage au quotidien.

Points positifs de la Fiat 500

  • Agrément et confort

  • Autonomie (42 kWh)

  • Aides à la conduite et info-divertissement très réussis

Points négatifs de la Fiat 500

  • Tarifs et options élevés

  • Matériaux parfois basiques

  • Places arrière XXS

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