UFS 5.0 : pourquoi votre prochain smartphone sera deux fois plus rapide et surtout à quoi ça sert concrètement

 
Les smartphones accèdent à une nouvelle génération de stockage flash. L’UFS 5.0, tout juste validée par le JEDEC, double pratiquement les vitesses de transfert par rapport à l’UFS 4.0. Voilà à quoi ça servira concrètement.

C’est encore obscur, et encore loin d’être sur nos smartphones, mais le JEDEC vient de finaliser la norme UFS 5.0, qui promet de transformer les performances de stockage des smartphones.

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Avec des débits théoriques jusqu’à 10,8 Go/s, cette nouvelle génération se rapproche désormais des capacités des SSD PCIe 5.0 des ordinateurs portables haut de gamme.

Un bond en avant pour le stockage mobile

Depuis 2011, l’Universal Flash Storage (UFS) est la référence en matière de mémoire flash pour smartphones et tablettes. Ces appareils, contrairement aux ordinateurs, ne peuvent pas exploiter directement l’interface PCIe pour connecter leurs composants de stockage.

L’UFS 4.0, adoptée en 2022, permettait déjà d’atteindre 5 800 Mo/s sur deux voies. Le nouveau UFS 5.0 double presque cette performance.

NormeVitesse max (lecture)Année d’adoptionGain par rapport à la précédente
UFS 2.1~1,2 Go/s2016x1
UFS 3.1~2,1 Go/s2020x0,75
UFS 4.05,8 Go/s (2 voies)2022x1,2
UFS 5.010,8 Go/s2025x1,8

Les 10,8 Go/s annoncés placent cette technologie dans une catégorie auparavant réservée aux PC de bureau et aux PC portables. Pour contextualiser, un Samsung 990 Pro en PCIe 5.0 culmine autour de 14,7 Go/s. L’écart entre mobile et PC continue de se réduire progressivement.

Cette accélération répond à une nécessité concrète. Les applications d’intelligence artificielle embarquées sollicitent intensivement le stockage : traitement d’images en temps réel, traduction vocale instantanée, synthèse de données complexes.

Ces opérations nécessitent un gros débit de données entre la mémoire et le processeur. Sans une bande passante suffisante, l’expérience utilisateur se dégrade rapidement.

Un modèle d’IA génératif léger peut facilement peser plusieurs gigaoctets. Lorsqu’il s’exécute, il doit constamment accéder à ses paramètres stockés en mémoire flash. Plus le stockage répond rapidement, plus l’expérience devient fluide. L’UFS 5.0 répond directement à cette équation.

Mais il n’y a pas que l’IA. L’enregistrement vidéo en 8K HDR génère aussi des flux de données massifs. Sans un stockage capable d’absorber ce débit en continu, le smartphone limite artificiellement la définition ou la fréquence d’images. Avec 10,8 Go/s disponibles, on peut imaginer un smartphone capable d’encaisser de la 8K, de moins chauffer et de moins consommer d’énergier.

Au-delà de la vitesse brute

Car, en effet, le JEDEC n’a pas seulement augmenté le débit. L’UFS 5.0 introduit plusieurs améliorations techniques. L’architecture adopte désormais des alimentations séparées pour l’unité de signal et le sous-système de stockage. Cette séparation va faciliter l’intégration dans les systèmes existants et optimiser la gestion énergétique.

L’intégrité du signal a également été revue. Les transferts de données deviennent plus fiables, avec moins de risques d’erreurs lors des lectures et écritures intensives. Le hachage en ligne des données améliore par ailleurs la sécurité, en détectant plus rapidement toute corruption potentielle.

Le fossé entre théorie et pratique

Alors, il y a toujours un fossé entre les chiffres annoncés par les organismes de normalisation et la réalité du terrain.

Le Google Pixel 10 Pro, équipé d’UFS 4.0 en 256 Go, montre parfaitement cette différence. Le smartphone n’a atteint que 1 499 Mo/s, soit moins du tiers de la vitesse théorique maximale de 5 800 Mo/s permise par la norme.

Cette différence s’explique par plusieurs facteurs : implémentation logicielle, gestion thermique, optimisations du fabricant. Certains concurrents équipés de la même norme atteignent effectivement des débits deux fois supérieurs.

La présence d’une puce UFS 5.0 ne garantira donc pas automatiquement des performances exceptionnelles. L’exécution compte autant que la fiche technique.

De plus, il faudra attendre longtemps. Les premières implémentations d’UFS 5.0 n’arriveront probablement pas avant début 2026, d’abord sur les modèles les plus chers. Bref, les générations de smartphones actuelles resteront sur UFS 4.0 encore plusieurs années.


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