La licence d’Android

 

Android est un logiciel libre basé sur d’autres logiciels libres (Linux en particulier, mais pas seulement). Mais il existe beaucoup de licences différentes dans l’univers du logiciel libre.

Pour ne pas nous y perdre, revenons aux fondamentaux.

Un logiciel dit libre est un logiciel qui offre à son utilisateur 4 libertés :

  • La liberté d’exécuter le programme pour tous les usages
  • La liberté d’étudier le fonctionnement du programme (code source livré)
  • La liberté de modifier le programme
  • La liberté de redistribuer des copies du programme ou de ses modifications (y compris à la vente)

Ces 4 libertés sont celles qui distinguent le logiciel libre de l’open source (qui ne respecte que 2 ou 3 des libertés) et bien sûr du logiciel propriétaire (qui ne respecte souvent que la première, et parfois aucune).

Il y a beaucoup de raisons de faire du logiciel libre :

  • Pour des raisons d’efficacité (lire à ce propos La cathédrale et le Bazar)
  • Pour des raisons de standardisation
  • Pour des raisons idéologiques

Et il y a donc par conséquent beaucoup de licences différentes en matière de logiciel libre :

  • Licence BSD : chaque copie doit citer l’auteur original, mais la copie peut changer de licence
  • Licence GPL : chaque copie reste sous licence GPL, et si un morceau de code GPL est utilisé dans une application, cette dernière passe sous licence GPL.
  • Licence Apache : du code sous licence Apache peut être intégré dans des applications propriétaires

Le choix de Google s’est porté sur la licence Apache (ASL). Beaucoup de développeurs de la frange idéologique du logiciel libre regrettent ce choix en raison du potentiel commercial qu’il offre.

En effet, il est considéré normal qu’une entreprise exploitant du code libre renvoie la balle en partageant son propre travail. C’est une obligation dans le cadre de certaines licences et c’est ce qu’un certain nombre de développeurs auraient souhaité.

Cela étant, le monde de la téléphonie mobile possède beaucoup de différences avec celui du développement applicatif traditionnel. Il est notamment beaucoup plus commercial et beaucoup plus fermé aux initiatives libres.

C’est ce constat qui a poussé Google à choisir pour son travail une licence permissive qui n’effraie pas les entreprises éditrices de logiciels tiers. De cette façon, elles peuvent continuer à fonctionner comme avant Android, tout en enrichissant le catalogue logiciel de cette plateforme.

Google a donc choisi la voie qui lui permet d’imposer sans contraintes sa plateforme mobile.