
Forte de sa robuste industrie solaire, la Chine est en mesure d’exporter ses produits à des prix ultra-compétitifs. Les panneaux solaires chinois, tout comme leurs matières premières, inondent ainsi le marché international mais, revers de la médaille, certains de ces éléments sont soupçonnés d’être issus du travail forcé.
Pour cette raison, le Royaume-Uni n’importera peut-être plus les produits solaires qui pourraient en être concernés. La semaine dernière, un amendement a effectivement été introduit par le gouvernement pour empêcher le Great British Energy (entreprise énergétique publique) d’acheter les composants solaires impliquant de l’esclavage moderne.
Vers une chaîne d’approvisionnement plus éthique
L’objectif de cet amendement sera surtout d’« assainir » la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise énergétique. « Great British Energy agira pour garantir des chaînes d’approvisionnement exemptes de travail forcé », affirme le géant britannique dans un communiqué.
Si l’industrie chinoise pourrait être impactée par cette nouvelle décision, certains politiciens pensent que l’atteinte des objectifs solaires du pays est menacée. Great British Energy, de son côté, affirme que ce nouveau cap n’affectera en rien le rythme de déploiement prévu. « Nous sommes convaincus que le déploiement de l’énergie solaire ne connaîtra aucun ralentissement », écrit l’entreprise, avant de préciser que la décision « ne menace ni l’atteinte d’une énergie propre d’ici 2030, ni la neutralité carbone d’ici 2050 ».
Cet amendement, porté par le ministre de l’Énergie Ed Miliband, devrait encore faire l’objet d’un vote au Parlement. À savoir qu’il y a quelques mois, une proposition similaire avait déjà été rejetée par les ministres.
Des produits solaires issus du travail forcé ?
Les soupçons concernant le travail forcé persistent en raison de l’origine du polysilicium, composant clé des panneaux solaires. En Chine, près de 40 % de ce matériau provient du Xinjiang, une région du nord-ouest de la Chine qui est, depuis plusieurs années, controversée pour ses atteintes aux droits humains.
Xinjiang est habité par une minorité ethnique musulmane appelée les Ouïghours. Vers 2017, la Chine avait commencé à détenir des centaines de milliers d’Ouïghours et les avait placés dans des camps d’internement présentés comme des centres de « formation professionnelle ». Un peu plus tard, de grands médias internationaux ont révélé que les détenus étaient en réalité envoyés travailler dans des usines (gratuitement ou pour des salaires dérisoires). Les accusations ont été catégoriquement niées par la Chine.
Le travail forcé auquel les Ouïghours seraient exposés concerne différents secteurs : textile, agroalimentaire, automobile, électronique, mais également solaire. Les produits finis issus de la région atterrissent partout dans le monde sous des marques largement connues.
En 2023, le média BBC avait d’ailleurs révélé que des entreprises solaires connues (comme Trina et JA Solar) sont « très exposées » à la production au Xinjiang. Ces marques fournissaient pourtant des modules photovoltaïques à l’armée britannique.
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