On a pris en main le Nothing Phone 3, et il nous laisse songeurs

 
Dans des condition très strictes, et uniquement sur le lieu de la présentation, nous avons pu prendre en main quelques heures le Nothing Phone (3). Voici nos premières impressions.

En moins de 5 ans, Nothing a réussi à lancer une nouvelle marque de smartphones qui a su se faire une place et commence à acquérir une véritable notoriété auprès du grand public. Si l’on excepte les qualités techniques de leurs produits, matériel comme logiciel, c’est bien par le design que la marque s’est démarquée.

Dans un marché esthétiquement très homogène, où il est parfois difficile de différencier de dos des smartphones de marques différentes, les Nothing Phone se reconnaissent au premier coup d’œil.

À cela s’ajoutent des performances souvent de bon aloi, et des qualités photographiques qui ne sont pas en reste. Nothing s’est aussi distinguée avec son OS maison, et surtout avec le système Glyph, qui, comme nous allons le voir ici, change radicalement aujourd’hui.

Design et ergonomie

Nothing nous dévoile ici un NothingPhone (3) qui réussit à se détacher esthétiquement des précédents modèles, tout en gardant une identité de marque forte et un design aussi différent qu’atypique.

Si la face avant reste très classique, elle affiche des bords d’écran très fins : 1,87 mm, soit 18 % d’épaisseur en moins comparé au Phone (2). Le tout entoure un bel écran OLED de 6,67 pouces. On retrouve aussi un poinçon central en haut de la dalle.

Comme la majorité des mobiles depuis plus d’un an, ce modèle arbore des tranches plates en métal, légèrement arrondies sur les côtés pour offrir une prise en main confortable, sans effet trop “tranchant” sur la durée.

Les boutons ressortent légèrement en relief et reprennent la couleur de la tranche, sauf celui dédié à Essential Space, une fonction propre à Nothing OS, situé sur la tranche droite à côté du bouton de mise en marche. La tranche opposée accueille les boutons de volume. Ceux qui regrettent l’absence de bouton dédié à l’appareil photo ne sont pas mis de côté : un double appui sur le bouton de mise en marche lance l’APN.

Dans une main droite, le bouton de mise en marche tombe parfaitement sous le pouce. Celui dédié à la photo est un peu trop bas, sauf pour les petites mains. Les deux boutons de gauche sont bien positionnés pour passer de l’un à l’autre avec l’index et le majeur sans effort.

Le dos reste la vraie signature de ce modèle. Entièrement lisse et recouvert de verre, sa surface semble composée de pièces de Lego plates. On retrouve les fameuses vis apparentes et circuits imprimés visibles.

Le bloc optique est lui aussi très atypique : pas d’encapsulation, et un positionnement légèrement décalé pour le capteur principal le plus en haut. Cela lui donne un certain charme, mais le rend aussi très instable posé à plat, l’optique du haut étant moins épaisse que les deux autres.

Le smartphone profite d’une conception équilibrée. Son format (160,6 x 75,59 x 8,99 mm pour 218 g) le rend très agréable pour les mains moyennes à grandes, mais un peu trop imposant pour les petites. Le poids est bien réparti, même si l’on sent un léger déséquilibre vers la moitié supérieure de l’appareil. En ces jours de chaleur, son revêtement en verre le rend très sensible à la glisse, que ce soit dans la main ou sur une surface légèrement inclinée. De plus, les traces de doigts semblent particulièrement apprécier cette surface.

Écran

L’écran du Nothing Phone (3) propose une dalle AMOLED de 6,67 pouces en 2800 x 1200 pixels, offrant une finesse d’affichage de 460 ppp. Nous l’avons essayée dans un environnement assez sombre, et il faut admettre que la consultation est très agréable.

Par contre, dès qu’une source de lumière artificielle était présente, les reflets se faisaient un peu trop visibles à notre goût. La colorimétrie semble correcte, et l’affichage affiche un joli peps lumineux. Mais ne l’ayant pas encore testé en extérieur, nous restons prudents.

Performances

Nous avons utilisé principalement les fonctions de base du téléphone, ne pouvant télécharger d’applications tierces. Le smartphone semble véloce et très réactif.

Le SoC Qualcomm Snapdragon 8s Gen 4 embarqué dans le Phone (3) est puissant, bien plus que le 8s Gen 3. Les tests effectués sur le Poco F7, équipé du même SoC, montrent de bons résultats, mais ce modèle est affiché à 400 euros, deux fois moins cher que le Phone (3). C’est pour ça que l’on attendait Nothing avec un Snapdragon 8 Elite.

Nous pourrons en dire plus lors de nos tests complets. La marque est habituée à optimiser ses processeurs, à voir si cela est une fois encore réussi, et si cela suffit à justifier le tarif.

La présence d’un GPU Adreno 850 et de 12 ou 16 Go de RAM devrait ravir les joueurs et les amateurs de multitâche.

Photo

Nous n’avons pas pu tester la partie photo, la marque limitant nos actions. Sachez toutefois que le bloc optique se compose de trois capteurs :

  • Un capteur principal de 50 Mpx avec une ouverture f/1.68
  • Un téléobjectif de 50 Mpx avec zoom optique 3x
  • Un capteur ultra grand-angle de 50 Mpx (f/2,2, champ de vision de 114°)
  • Et un capteur selfie de 50 Mpx (f/2,2) à l’avant

Glyph et logiciel

Le Glyph Matrix est désormais transformé : fini les bandes LED, place à un petit écran Micro LED. Ce dernier permet de lancer des jeux intégrés (le jeu de la bouteille, pierre-feuille-ciseau…), ou de le régler finement pour afficher des notifications visuelles personnalisées. Nous avons déjà eu du mal à activer les jeux, nous allons donc attendre le test pour nous prononcer dessus, mais l’ergonomie semble peut-être délicate.

Coté OS, en attendant Android 16 et Nothing OS 4, nous avons Android 15 et Nothing Phone 3.5. Nous reviendrons dessus lors du test, mais sachez déjà que la politique de mises à jour est plutôt honnête : 5 ans de mises à jour Android, 7 ans de correctifs de sécurité.

Séduisant, design, original mais peut être trop cher

Très encadrées, ces premières heures avec le Phone (3) nous ont laissés songeurs. La partie design, esthétique, ergonomie comme conception est de très bon niveau. Toutefois, à 849 euros (12 Go + 256 Go) et presque 1000 euros pour la version 16 Go + 512 Go, nous ne sommes pas face au meilleur rapport puissance/prix du marché. De plus, sans savoir ce que donne l’appareil photo ou la batterie, il faudra vraiment qu’il soit excellent pour compenser ce point.

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