
Nothing, la marque fondée par Carl Pei, s’est rapidement fait un nom grâce à une philosophie claire : créer des produits technologiques qui sont à la fois beaux, intuitifs et amusants à utiliser. L’audio a toujours été au cœur de cette vision, un véritable dada pour son fondateur. Chaque produit sonore de la marque vise à éliminer les barrières entre l’utilisateur et sa musique, avec une attention particulière portée à la qualité acoustique.
Pour aller plus loin
Quels sont les meilleurs casques audio Bluetooth sans fil en 2025 ?
Ce n’est pas souvent que KEF prête son nom au produit d’une marque tierce. Si vous ne la connaissez pas, KEF est une entreprise britannique qui produit des enceintes acoustiques depuis des décennies et possède une expertise reconnue mondialement. L’entreprise est réputée pour sa signature sonore bien particulière, où l’aigu n’est pas mis en avant pour donner une sensation de clarté, voire gommer les imprécisions des sons graves et médiums, mais au contraire maintenu à niveau neutre pour laisser les autres registres de fréquences s’exprimer.
KEF, qui conçoit et fabrique ses transducteurs d’enceintes hi-fi, possède une spécialité de transducteurs coaxiaux, dont la particularité est un mélange hyper homogène des sons graves/médiums/aigus et une spatialisation remarquable. Bref, le Nothing Headphone (1) étant frappé du sceau de KEF, on peut s’attendre à un son qui ressemble « à du KEF », neutre, plein de détails, où tout est à sa place.
Nothing Headphone (1)Spécifications techniques
Modèle | Nothing Headphone (1) |
---|---|
Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
Réduction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 80 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 329 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un casque prêté par Nothing.
Nothing Headphone (1)Entre 2001 et le capitaine Flam
Fidèle à l’esthétique de la marque, le Headphone (1) arbore un look rétro-futuriste saisissant. On croirait un objet tout droit sorti d’un film de science-fiction des années 1970, parfaitement raccord avec les autres produits Nothing comme les écouteurs ou le Phone (3).

L’utilisation de la transparence sur les coques des oreillettes laisse entrevoir les composants internes, une signature visuelle forte et audacieuse. Les matériaux choisis sont de grande qualité, avec des finitions douces au toucher qui respirent la durabilité. Le confort de port est excellent, même sur de longues périodes, grâce à des coussinets moelleux et un arceau bien rembourré. Les coussinets ne peuvent pas être enlevé, seulement par le service SAV, le cas échéant. Idem pour le rembourrage de l’arceau.
On notera toutefois une certaine inertie due à son poids : ce n’est clairement pas un casque conçu pour aller courir.
Le casque Headphone (1) est décliné en noir ou en blanc.

Pas de contrôles tactiles, des boutons seulement, un interrupteur pour la mise sous et hors tension, un bouton fin à incliner vers l’avant/arrière pour changer de piste, un bouton arrondi à course rotative infinie (on y reviendra).
Toutes ces commandes dans la tranche de l’écouteur droit, où se trouvent aussi le port USB-C et l’entrée ligne mini-jack.

Ces deux prises permettent d’écouter en mode filaire, via USB-C et sans aucune compression audio (Lossless donc, contrairement au Bluetooth) et via un câble analogique, n’importe quelle source type baladeur, platine CD, ampli, etc.
Le casque semble très solide, ses oreillettes basculent à 90°, soit à plat pour se ranger dans l’étui semi rigide compact fourni.
Côté résistance, la certification IP52 offre une protection contre la poussière et les éclaboussures légères, de quoi rassurer pour un usage quotidien dans diverses conditions.
Nothing Headphone (1)Expérience d’utilisation et écosystème logiciel
L’expérience utilisateur est au cœur de l’écosystème Nothing, et le Headphone (1) ne fait pas exception. Le casque se connecte en Bluetooth 5.3 avec une portée de 10 mètres et prend en charge les codecs haute résolution LDAC et LHDC 5.0, ce qui garantit une transmission audio de haute qualité. Les certifications Hi-Res Audio et la compatibilité avec le format 24-bit/96kHz assurent une restitution fidèle et sans perte de détails de vos morceaux, même les plus exigeants, même s’il faut reconnaître qu’avec un simple codec AAC (iPhone), le son est déjà excellent. Le Fast Pair de Google et le Swift Pair de Microsoft sont également de la partie pour un appairage quasi-instantané avec les appareils Android et Windows.
La navigation dans l’interface est centrée sur l’ergonomie et le confort d’utilisation, avec trois commandes physiques distinctives : le Roller (molette), le Paddle (palette) et le Button (bouton). Nothing a délibérément évité les commandes tactiles pour offrir une expérience plus précise et fiable. Le Roller permet d’ajuster le volume avec des clics sonores de confirmation, de mettre en pause ou de lire un morceau par une simple pression, et de basculer entre les modes ANC et Transparence par un appui prolongé.


Pour une expérience cinéma à la maison, découvrez la barre de son Samsung Q995F. Sa spatialisation 11.1.4 vous plonge dans l’ambiance de vos films avec des détails subtils et une immersion bluffante.
Le Paddle, situé sur le côté de l’oreillette, permet de naviguer entre les pistes (droite pour avancer, gauche pour reculer) et même de faire défiler rapidement un morceau si on le maintient enfoncé. Quant au Button, il offre des raccourcis personnalisables selon vos besoins. L’appairage Bluetooth s’effectue lui par le biais d’un bouton côté coussinets.

L’application compagnon Nothing X, disponible sur iOS et Android, est le centre de contrôle du casque. Cette interface claire et intuitive donne accès à un égaliseur graphique avancé à 8 bandes (ajustables en fréquence et largeur), avec la possibilité de créer et de sauvegarder des profils sonores personnalisés, en plus des préréglages existants. Vous pouvez même partager vos réglages d’égalisation préférés via un simple code QR. L’application permet aussi de personnaliser les commandes et de gérer les mises à jour du firmware, cruciales pour maintenir les performances optimales du casque.
Si vous possédez un smartphone Nothing, vous bénéficiez de fonctionnalités exclusives.

La fonction « Channel Hop » permet de naviguer rapidement entre vos applications audio récentes ou favorites d’une simple pression sur le « Button ». Vous pouvez également enregistrer une note vocale instantanément grâce à la fonction « Essential Space » qui triera automatiquement vos idées dans les bonnes collections. Pour les utilisateurs d’iOS et d’autres appareils Android, le Button peut être configuré pour lancer l’assistant vocal par défaut ou toute autre application de votre choix.
Le casque est également compatible avec diverses fonctionnalités IA avancées. Sur les téléphones Nothing, une simple pression du Button active l’Assistance IA ou lance le widget News Reporter pour obtenir rapidement les derniers titres d’actualité sans consultation de l’écran. L’intégration avec ChatGPT est également possible, ce qui vous donne un accès rapide à l’assistant IA depuis votre casque.
Pour un usage gaming ou vidéo, le Headphone (1) dispose d’un mode faible latence qui assure une synchronisation parfaite entre l’image et le son, ce qui limite (mais n’élimine pas) le décalage frustrant qu’on observe sur de nombreux casques sans fil.
Nothing Headphone (1)Une réduction de bruit active au sommet
Déjà impressionnante sur les écouteurs Ear et Ear (a), la réduction de bruit active fait un bond spectaculaire avec le Nothing Headphone (1). La bulle de silence qu’il crée autour de l’auditeur est tout simplement bluffante. Nothing annonce un intervalle d’adaptation du système toutes les 0,6 seconde, une information qui reste technique mais témoigne de la réactivité du processeur face aux variations sonores environnantes. Dans les faits, la performance rivalise sans complexe avec les références du marché comme Apple, Sony ou Bose.

L’ANC du Headphone (1) se distingue par sa large couverture spectrale, de 20 Hz à 2 kHz. Cette plage étendue lui permet non seulement d’éliminer les bruits sourds et graves (moteurs, climatisations, roulements), mais aussi d’atténuer significativement les sons médiums jusqu’aux portes de l’aigu. Au bord d’un boulevard animé, le vacarme urbain recule de façon spectaculaire. Dans la salle d’attente d’un conservatoire où s’exercent les élèves, le brouhaha se transforme en fond sonore léger et permet d’écouter de la musique. En train ou en avion, les bruits mécaniques disparaissent, laissant filtrer uniquement quelques sons très aigus légèrement atténués. Une performance remarquable qui place ce casque parmi l’élite de sa catégorie.

Le mode transparence, bien que moins exceptionnel que celui des casque et écouteurs Apple, remplit parfaitement son office. Il offre une restitution naturelle des sons extérieurs, suffisante pour maintenir une conversation fluide ou rester conscient de son environnement sans avoir à retirer le casque. Par ailleurs, Nothing a trouvé un bon équilibre entre l’amplification des voix et la limitation des bruits de vent, souvent problématiques dans ce mode.
Nothing Headphone (1)Un son bel et bien signé KEF
Excellente nouvelle, l’estampille KEF n’est pas que du marketing, le premier casque de Nothing impressionne par sa maîtrise sonore. Il n’a strictement rien à envier aux ténors du marché, Sony, Sonos, JBL, Shure et Apple en tête. Au contraire. Ce casque est une réussite acoustique, un mélange de contrôle, de subtilité et de puissance décomplexée.

Les qualités du casque sont telles qu’elles incitent à écouter des titres complexes, souvent durs à l’oreille avec d’autres appareils, pour vérifier si, enfin, on va les écouter sous un nouveau jour. Elastic Heart de Sia est un de ceux-là. Les couches sonores empilées sont toutes complexes, difficiles à séparer. Le Nothing Headphone (1) s’en joue sans mal, laissant entendre clairement la voix de l’artiste, mais aussi ses chœurs additionnels bien répartis dans l’espace. Le régime transitoire est excellent, car ce n’est pas la bouillie habituelle ; les mille percussions et nappes atmosphériques sont clairement perceptibles.

The Chain de Fleetwood Mac, est souvent restitué de façon brouillonne, notamment dans son envolée finale. Ici, le pied de batterie est ferme et puissant du début à la fin, les percussions libérées, les voix puissantes et intelligibles, la guitare basse grogne comme jamais. On est vite tenté de s’en mettre plein les oreilles, de pousser le volume au-delà du raisonnable, pour voir si le casque tient bon. C’est le cas et l’on bat vite le rythme, hoche la tête. Le final du titre est un régal d’intensité et d’organisation. On se dit alors que Nothing et KEF ont fait un excellent boulot.

You Know I’m No Good d’Amy Winehouse, avec ses percussions métalliques, est joué avec un équilibre inhabituel : les percussions ne prennent justement pas le pas sur la voix d’Amy, qui reste centrale de bout en bout. Ce titre souvent si dur est délivré avec facilité.
Dans un style bien différent mais très dense et peuplé de sons compressés et agressifs, Good Feeling de Flo Rida, est bien équilibré et l’on entend nettement les différents plans ; il y a de l’air partout et ça change tout.
Avec le Headphone (1), on n’écoute pas la musique, on entre dedans. Pour s’en convaincre, on peut aller écouter sur YouTube Blue Bayou par Linda Ronstadt (Live At Television Center, 1980), une expérience singulière et l’occasion d’entendre une voix d’une pureté et d’une puissance prodigieuses. Poor Poor Pitiful Me (même live), vaut aussi le coup d’oreille.
Une belle courbe de réponse
À la mesure, le Nothing Headphone (1) montre une réponse d’une remarquable linéarité dans le bas du spectre, les registres grave et médium étant d’une régularité remarquable.

Le grave est légèrement en avant et donne une assise solide à la musique. Le médium est une quasi droite avec une inflexion en fin de registre, à 2 kHz, pour éliminer toute dureté à la fréquence de résonance de notre conduit auditif. L’aigu est plus chahuté, mais intelligemment modelé, avec une bosse de présence à 3 kHz qui apporte du relief puis un creux dans la zone de brillance des hautes fréquences, avant un ultime pic dans la zone à limite de l’audible — de façon à insuffler un dynamisme global au son.
À l’oreille, la balance est généreuse mais un peu sèche dans l’aigu, la bosse à 3 kHz jouant un effet de masque sur les fréquences aiguës. C’est une courbe manifestement très étudiée et qui s’écoute facilement, quel que soit le style de musique, rap, pop, rock ou jazz par exemple.
On peut se passer de l’Audio Spatial
L’Audio Spatial… ce n’est toujours pas ça. Même si le son gagne en ampleur lorsque le mode est enclenché, rien n’est valablement organisé : les voix sont lointaines et flottantes, les instruments excessivement colorés et souvent dénaturés.
Il faut dire que tous les fabricants cherchent à imiter Apple, mais aucun n’en a les moyens techniques. Et pour cause, hormis les OS d’Apple (iOS, MacOS, etc.), aucun n’est capable de faire passer des métadonnées de spatialisation à des casques ou écouteurs. C’est normal, la norme Bluetooth ne le prévoit pas (et Apple fait sa cuisine). Ainsi, la différence entre l’Audio Spatial de Nothing et celui de référence d’Apple est colossale.
Pour le premier, le son est élargi de façon arbitraire, peu importe la musique jouée, tandis que pour le second chaque élément sonore est balisé au moment du mastering, puis la spatialisation est appliquée avec plus ou moins d’intensité de façon très sélective par le casque.

Prenons l’exemple de The Passenger d’Iggy Pop en Dolby Atmos lu depuis Apple Music. Avec des AirPods 4, c’est un régal, la voix d’Iggy est au centre et intelligible, la guitare plane à gauche, les chœurs s’invitent très à droite, les percussions sont aériennes. Avec l’audio spatial du Nothing Headphone, c’est une bouillie qui incite vite à repasser en stéréo. Le titre est alors très bien organisé. Bref, cet Audio Spatial made in Nothing n’est pas un argument pour s’intéresser au Headphone (1), qui fonctionne parfaitement en stéréo.
Le Headphone (1) et ses concurrents
L’absence de coloration marquée, son excellent régime transitoire, placent le Nothing Headphone (1) au-dessus des récents Sony WH-1000XM6 ou JBL Tour One M3, moins rigoureux et plus typés. Les deux autres ténors de la catégorie, le Sonos Ace et l’Apple AirPods Max lui tiennent la dragée haute, mais leurs qualités sont similaires, les différences reposant sur une signature tonale plus physiologique, soit avec davantage d’aigu. Pour aller plus loin dans l’analyse et le réalisme, il faut lorgner du côté du Focal Bathys Mg, vendu quatre fois plus cher.

Nothing Headphone (1)Une très bonne qualité d’appels
On peut passer des appels audio avec le Nothing Headphone (1), qui plus est dans de bonnes conditions, les bruits ambiants étant convenablement filtrés, sans pompage excessif de la voix de l’utilisateur grâce à 4 microphones et un processeur intégrant des dizaines de millions de scénarios pour s’adapter rapidement. En plus d’être doué musicalement, ce casque est un outil de travail intéressant.
Nothing Headphone (1)Endurance remarquable
Sans surprise, l’autonomie est annoncée à 35 heures ANC active et jusqu’à 80 heures sans. C’est dire la puissance de l’ANC, pour consommer autant d’énergie à elle seule que l’amplification et la puce radio. Effectivement, utilisé à moins de 50 % du volume (et il joue déjà fort), le Nothing Headphone (1) ne rend les armes qu’après 33 heures lors de ce test, il faut le dire, avec une playlist chargée en titres riches en basses.

On peut donc compter sur lui pour de longs voyages et certainement passer un week-end sans recharger. Si la batterie venait à se vider tout à fait, 5 minutes de charge suffisent à récupérer 2h30 de lecture. Il n’est pas possible de l’utiliser pendant la charge.
Nothing Headphone (1)Prix et disponibilité
Le casque Nothing Headphone (1) est proposé à 299 euros. C’est nettement plus que les écouteurs du fabricant, mais bien inférieur au prix exigé par Sony, Bose, Sonos, Apple ou Shure pour leurs casques de gamme équivalente. Et comme expliqué plus haut, hormis le Focal Bathys Mg, aucun des concurrents directs du Headphone (1) ne le renvoie aux vestiaires. Au prix demandé, le premier casque de Nothing est une aubaine.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix