Prise en main du Huawei P8, le fleuron de la marque à taille humaine

 

Adieu au verre de l’Ascend P7, adieu à son prix situé sous la barre des 400 euros. Le Huawei P8 rompt avec son prédécesseur, mais pas tout à fait avec les tendances actuelles du monde du mobile. Voici nos premières impressions sur le dernier smartphone premium de la marque chinoise, tout juste officialisé à Londres.

Huawei P8

Le P7 arborait un écran de 5 pouces dans un corps alliant métal et verre. Changement de cap chez le P8 qui, vogue du métal oblige, propose un format unibody en aluminium, cette fois pour un écran de 5,2 pouces Full HD IPS. Côté dimensions, peu de choses changent : l’appareil mesure 5 mm de plus que son prédécesseur en hauteur et un peu plus de 3 supplémentaires en largeur, avec des dimensions totales de 144,9 × 72,1 × 6,4 mm. S’il est plus mince d’un imperceptible dixième de millimètre, il gagne 20 grammes sur la balance, passant de 124 à 144 grammes. Cela reste toutefois dans la moyenne de smartphones actuels, un Samsung Galaxy S6 pesant par exemple 138 grammes.

Le métal à la cote

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Avec un passage au tout-métal, le P8 gagne des finitions très satisfaisantes à la prise en main. Huawei insiste très largement sur le travail qu’il a réalisé en termes de design et, si on ne peut pas réellement lui créditer une réelle originalité, on ne peut que constater la qualité de son exécution. Les arêtes du téléphone sont biseautées et ne coupent pas la main, le bouton d’allumage, situé sur la tranche droite du téléphone, est petit mais strié et tombe bien sous le doigt. Les deux haut-parleurs situés sur le bas de l’appareil bénéficient d’une grille percée dans le métal, et deux petites vis situées de part et d’autre de son port micro-USB lui apportent une petite touche de charme.

Huawei P8

Rappelons que le verre est tout de même légèrement présent sur l’appareil par le biais d’une bande colorée – blanche, pour notre modèle – située au niveau de l’appareil photo. Elle reprend la couleur de la façade du téléphone et est plutôt agréable à l’œil. En façade justement, on apprécie la réduction des bordures de l’écran, plus fines que sur un Ascend Mate 7. On aurait toutefois apprécié qu’à l’instar de son grand frère, le téléphone propose justement un lecteur d’empreintes ; il est toutefois moins nécessaire chez ce téléphone que l’on peut utiliser à une main.

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L’arrivée d’un Lollipop à la sauce Emotion UI

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Emotion UI 3.1, basée sur Android 5.0 Lollipop, apporte quelques améliorations à l’interface que l’on connaît actuellement. Adieu aux contrôles rapides et aux notifications sur fond blanc dans la barre de notifications : Huawei propose désormais un affichage sur fond transparent, et limite le nombre de toggles à 9, pour plus de lisibilité. Le mode avion disparaît toutefois de l’aventure, pour ne plus se trouver que dans les paramètres, ou apparaître lors d’un appui long sur le bouton d’arrêt du téléphone. Pour faciliter l’usage de son interface, Huawei s’est en outre inspiré du double-clic sur l’écran de son P8, comme c’est la mode sur la plupart des téléphones, avec une fonction « Knuckle ». Toutefois, il ne s’agit pas ici d’un système de déverrouillage mais plutôt d’un outil permettant de réaliser rapidement des captures d’écran. Toquer sur l’écran (deux coups avec l’articulation et non le bout du doigt) permet de réaliser une capture d’écran, tandis qu’en entourant un élément de l’écran avec cette même articulation, il est possible de « découper » une capture d’écran, puis de l’éditer et de la partager. Si le système peut surprendre, il a l’avantage de ne pas imposer de cliquer sur un quelconque bouton pour entreprendre l’action. Dommage, vraiment dommage que Huawei n’ait toujours pas revu son système d’icônes insérées dans des carrés aux coins arrondis : si les apps préinstallées sont assorties d’icônes maîtrisées, c’est nettement moins le cas d’applications tierces (et même des titres de Google). On remarquera pour finir la présence d’un antivirus installé d’office, NQ, qui se déclenche à l’installation des premières applications. Il est alors possible de le désinstaller.

 

Photo et multimédia

On ne peut qu’espérer une qualité sonore correcte chez ce Huawei aux haut-parleurs stéréo, d’autant plus que la marque assure avoir soigné cet aspect. Elle fournit d’ailleurs des écouteurs qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’iPhone.

En matière de photo, le Chinois s’est montré intarissable. Son capteur photo de 13 mégapixels de type RBGW affiche une ouverture à f/2.0 et est doté d’un système de stabilisation optique censé pallier des tremblements de plus d’un degré. Huawei a largement insisté sur les performances de son téléphone en basse luminosité, ce que nous n’avons pas encore pu examiner. Cependant, pour des photos en conditions normales, il semble fournir des résultats probants. L’application Photo a au passage été améliorée, et donne un accès rapide à un mode time-lapse, ce qui évitera aux amateurs de passer par des applications tierces. Un regret en matière de vidéo puisque Huawei n’est toujours pas passé à la 4K, préférant encore la Full HD. On apprécie cependant la possibilité de connecter plusieurs téléphones en Bluetooth via un mode « Director » pour capturer en simultané une scène sous plusieurs angles de vue.

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En mode automatique, sous une lumière artificielle

Performances

Le Huawei P8 est pourvu d’un SoC HiSilicon Kirin 930 (octo-core basé sur du Cortex-A53) à 1,5 GHz couplé à 3 Go de RAM, soit la génération suivant la puce intégrée dans l’Ascend Mate 7. Sous le benchmark AnTuTu 5,7, le P8 obtient sans surprise le score de 50684 points. Avec PCMark, on obtient un bon score global de 4545. À l’usage, le terminal affiche la fluidité que l’on attend de lui, mais il nous faudra le mettre à l’épreuve plus longuement dans des tests pratiques pour vérifier ces premières impressions. C’est notamment du côté de la puce graphique intégrée au SoC (un Mali-T624 d’après CPU-Z, Huawei n’ayant pas encore fourni tous les détails au sujet du Kirin 930) qu’il nous faudra être vigilants, les Kirin nous ayant parfois réservé quelques (mauvaises) surprises de ce côté.

Facturé 499 euros en 16 Go et proposé à 599 euros en 32 Go, toujours avec un port micro-SD, le P8 monte en gamme par rapport à son prédécesseur mais perd au passage l’excellent rapport qualité-prix que le caractérisait. Puisqu’il est proposé à un tarif flirtant avec celui des plus haut de gamme du moment, on est en droit d’en attendre des performances au-delà du satisfaisant, notamment en termes de photographie et d’autonomie. Autant de points à examiner dans un test ultérieur avant la sortie du téléphone, d’ici un mois.


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