Salon de Tokyo

 

Nous sommes allés à la fête tech de l’auto nippone

Le salon de l’auto de Tokyo, tous les deux ans, est l’occasion de se rappeler de tout le potentiel de créativité de l’industrie automobile japonaise. Bonne nouvelle : l’électrique est enfin sérieusement de la partie. Nous étions sur place pour décrypter toutes les nouveautés des marques locales.

Le centre des congrès de Tokyo Big Sight, derrière ses deux pyramides inversées est un grand parc des expos, construit sur le polder de Odaiba dans la baie de Tokyo. Rappelant feu le Salon de Genève par sa taille ramassée, l’opus tokyoïte impressionne toujours par la richesse créative des voitures (et motos) qui y sont présentées. Mis à part quelques incursions des marques premium allemandes (et d’un invité surprise asiatique pas forcément bienvenu, nous y reviendrons), Tokyo est un salon avant tout japonais, mettant les marques nationales à l’honneur. 

Ici, la 3e industrie automobile au monde fait son show et nous y avons repéré toutes les nouveautés électriques au fil des allées. À commencer par Toyota, toujours numéro 1, qui présente dans un hall dédié aux marques du groupe sa nouvelle génération de Corolla dans une version multi-énergies pensée d’abord pour le marché chinois. Très design, rappelant un peu (c’est un compliment) le concept Lexus LF-ZC, ce concept est une indication de la direction prise par la marque, décidément très forte en design ces dernières années.

Pour rappel, la Corolla a été très longtemps la voiture la plus vendue au monde, avant qu’une certaine Tesla Model Y ne lui ravisse un temps la place (reprise par le Toyota RAV4 depuis), mais son design était plutôt du genre passe partout. Cette nouvelle génération ne fait pas que sa révolution esthétique, elle chamboule ses principes techniques avec une plateforme multi-énergie préservant toujours le même espace à bord : essence, hybride, PHEV et électrique au choix, une révolution pour la Corolla… Voilà un beau symbole de la réflexion sur la flexibilité envers les énergies futures que Toyota cultive. Dans l’habitacle très clair et épuré, on note des sièges asymétriques, une sorte de tablette centrale présentant au conducteur avec élégance les commandes de transmission et des commandes tactiles au volant plutôt que sur le petit écran central.

Toyota investit sur les batteries

À propos d’électrique, nous avons pu assister à un workshop où les ingénieurs de la marque rappelaient l’avancée des travaux concernant les batteries à électrolyte solide, attendues d’ici 2027 ou 28. En attendant, les multiples concepts des différentes marques du groupe ne sont pas toujours décrites avec une fiche technique, sans même mention du type de motorisation…

Alors que Lexus se repositionne dans le premium avec une orientation vers l’exploration (jusqu’à montrer un eVTOL avec Joby ou une maquette de catamaran autonome), silence sur le mode de propulsion de son spectaculaire concept LS, désormais synonyme de Luxury Space avec un très gros monospace à 6 roues.

Pas plus d’info sur le très joli Sport concept, qu’on peut imaginer électrique (pas d’échappement visible) mais sans garantie… Il sera bientôt dévoilé dans sa version de série et nous reviendrons dessus à ce moment-là. Forcément électrique, lui, le LS Micro concept est un mini-moyen de transport individuel autonome à 3 roues, dans un style rappelant le grand LS. On trouve aussi chez Toyota des petits concepts de moyens de transport individuels, dont un pour les enfants, ainsi que des utilitaires. 

Honda étend la série de ses modèles 100 % électriques de la gamme 0, qui cultive une esthétique décidément originale, à base de formes massives et de surfaces lisses. Dernier modèle en date, le SUV 0 α, destiné plutôt aux marchés japonais et indiens à son arrivée en 2027.

Le stand Honda comptait aussi un micro-concept de citadine avec une banquette 2 places et une drôle de tête, nommé Micro EV, tandis que la marque de luxe du groupe, Acura, présentait un prototype de SUV électrique sportif nommé RSX.

Chez Subaru, le Performance-E STI concept décline la mythique voiture de rallye de la marque en version électrique, avec un grand méchant look qui augure de hautes performances. Mais comme d’habitude ici, aucune fiche technique, même théorique, n’est donnée avec ce concept. Frustrant !

Éliminer le CO2 avant de le relâcher dans l’atmosphère

Enfin, si Mazda ne propose pas de concept électrique, notons l’effort d’ingénierie créative de son concept Vision X-Coupe, avec son groupe hybride rechargeable avec moteur à double rotor et turbo développant la bagatelle de 510 ch, pour une autonomie électrique de 160 km. Et en roulant avec un carburant de synthèse développé à partir de micro-algues et utilisant son piège à CO2 mobile embarqué (une bonbonne à vider tous les 200 km maxi cependant), le conducteur retire même du CO2 de l’atmosphère au lieu d’en dégager. Autrement dit, plus on roule, plus on contribue à réduire l’effet de serre : magique !

Même Yamaha vient à l’automobile, ou presque avec son prototype électrique à trois roues et un volant nommé Tricera, dédié aux sensations de conduite. 

Et pourquoi pas des motos hybrides et à hydrogène ?

Le salon de Tokyo est aussi un salon de la moto et l’accent cette année y a été fait sur les énergies alternatives. Par exemple, Suzuki a revisité son mythique VanVan des années 70 en e-VanVan à propulsion électrique, un équivalent 125. Nous devrions le voir arriver chez nous.

Chez Honda, l’EV Outlier concept semble tout droit sorti d’un film d’anticipation. C’est justement l’idée : montrer ce que pourrait être une moto électrique dans un futur situé après 2030… Prometteur ! 

Quant à Yamaha, son stand regorge de concepts affriolants. À commencer par l’étrange MOTOROiD:Λ, héritier d’une suite de concepts de motos autonomes capable de tenir en équilibre d’elles-mêmes… Doué d’intelligence artificielle, il est censé être capable d’anticiper les besoins de son rider et peut adopter différentes position grâce à sa structure qui lui permet de se plier et se vriller. Yamaha propose aussi une ribambelle de protos de motos au look plus classique, dont une élégante supersport électrique, une étrange moto hybride promettant de rouler en électrique en ville et avec le moteur à combustion sur route, et un concept de moto plug-in hybrid. Enfin, on note le scooter Buddy Porter Concept avec un toit et une alimentation avec des bonbonnes d’hydrogène.

Kawasaki explore aussi cette énergie avec un concept reprenant le 4 cylindres 998 cm3 avec compresseur de la Ninja H2, alimenté par d’encombrantes bonbonnes d’hydrogène. La marque parle de la décennie 2030 pour une application en série. À suivre !


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