Prise en main de la Microsoft Surface Go : tout d’une Surface, sauf le prix

 
L’annonce de la Surface Go de Microsoft en juillet avait beaucoup surpris, notamment en proposant un prix plus doux que le reste de la gamme. J’ai pu prendre en main l’appareil et passer un peu de temps avec, voici mes premières impressions.

Ce n’est pas vraiment un secret, je fais partie de ceux qui ont toujours cru aux produits Surface de Microsoft, même lorsque la première génération fut un échec commercial (ce qui me vaut encore aujourd’hui moqueries de mes collèges que je respecte par ailleurs). J’ai toujours aimé l’idée d’une tablette qui ne serait pas aussi limitée que les appareils mobiles, et pourrait tantôt se transformer en calepin avec un stylet, tantôt en vrai ordinateur portable avec le clavier.

Je me suis petit à petit éloigné de cette gamme de produits à mesure que les prix de Microsoft gonflaient, avec Surface Book et Surface Studio en particulier, des produits qui ne m’étaient plus adressés. La marque Surface a regagné mon intérêt lorsque Microsoft a dévoilé Surface Go, vendue à un tarif plus serré, sans être « low-cost ». J’étais donc impatient de poser mes mains sur la Surface Go et pouvoir mesurer ce que nouveau prix pouvait bien cacher.

Fiche technique

CaractéristiquesMicrosoft Surface Go
Écran10 pouces PixelSense 1800 x 1200 pixels (3:2)
ProcesseurIntel Pentium Gold 4415Y
Puce graphiqueIntel HD 615
RAM4 ou 8 Go
Stockage64 Go eMMC ou 128 Go SSD
Connectique1 x USB-C, jack 3,5mm, lecteur de carte micro SD, 1 x Surface Connect
BiométrieReconnaissance faciale Windows Hello
Wi-FiQualcomm Atheros (QCA61x4A) 802.11 g/n/ac
Bluetooth4.1
Batterie26 Wh
Dimensions245 mm x 175 mm x 8,3 mm
Poids522 grammes (770 grammes avec Type Cover)
Prixà partir de 599 euros

Elle a tout d’une Surface

Une tablette légère et compacte

La Surface Go est donc le dernier produit en date de la gamme Surface, et se place comme une descendante lointaine de la Surface 3 (non pro) de 2015, mais qui aurait hérité de toutes les améliorations apportées au design de la Surface Pro depuis. Il s’agit d’une tablette avec un écran de 10 pouces au format 2:3, dans un châssis plutôt compact et léger de 522 grammes. On n’atteint pas la légèreté ou la finesse du dernier iPad, mais c’est largement suffisant pour avoir envie d’emporter sa Surface Go partout où l’on va. Bon point, la Surface Go ne dispose d’aucun ventilateur, et ne fera donc pas un bruit en utilisation.

Le châssis utilise toujours un alliage de magnésium, avec cette fois des bords moins biseautés. On s’éloigne un peu du côté très carré qui fait parti de l’identité Surface, mais cela donne quelque chose de plus agréable en main, et plus adapté au public plus familial visé par l’appareil.

La Surface Go reprend le design des Surface Pro, et surtout son meilleur avantage, le pied ajustable. Il est toujours disponible sous la main pour pouvoir poser la tablette et regarder une vidéo sur une table de chevet, ou la tablette d’un train, sans gêner le moins du monde une fois refermé. Je ne comprends tout simplement pas que ce pied ajustable ne soit pas devenu la norme sur tablette en 2018.

L’autre force des produits Surface résidait selon moi dans la connectique, en proposant un port USB classique directement accessible sur le châssis de la tablette sans besoin d’un adaptateur ou d’un clavier. Malheureusement, la Surface Go troque ce port USB Type-A pour un port USB-C. Un changement dans l’air du temps, mais qui signifie qu’il faudra passer par un adaptateur pour brancher une clé USB ou un périphérique.

Le chargement de l’appareil se fait toujours par la prise magnétique Surface Connect, même si on pourra cette fois également utiliser un chargeur USB-C. Notez que le bloc chargeur fourni avec l’appareil ne propose pas de port USB. C’est dommage, c’était l’une des bonnes idées de Microsoft, qui permettait de charger son smartphone et son ordinateur avec une seule prise électrique (dans les gares et les aéroports notamment).

L’écran

Le format 2:3 de l’écran est idéal pour utiliser la tablette en mode portrait, ce qui donnera un écran plus large que l’habituel 16:9, tout en conservant l’écran large pour les vidéos en mode paysage. Il permet également de mieux afficher les pages web et les documents en mode paysage.

La diagonale de 10 pouces seulement peut effrayer avec Windows 10, qu’il est souvent plus agréable d’utiliser avec de plus grands écrans. Lors de ma session d’utilisation, je n’ai pas vraiment repéré de différence avec mon XPS 13. La raison est simple, avec le format 2:3, l’écran gagne assez en hauteur pour afficher presque autant d’informations que sur un 13 pouces 16:9.

On peut noter que l’écran est entouré de larges bords, Microsoft n’est clairement pas allé sur le terrain du borderless avec cet appareil. Les bords ne m’ont pas autant dérangé que sur un smartphone et ils permettent une bonne prise en main en mode tablette.

Le meilleur clavier pour tablette

Impossible de trouver une photo de la Surface sans son clavier Type Cover attaché. L’accessoire vendu séparément à partir de 99 euros fait intégralement partie de l’expérience et de l’image de la marque Surface. Il joue à la fois le rôle de couverture – pour protéger l’écran et mettre en veille l’appareil – et de clavier. Selon moi, les Type Cover de Microsoft sont tout simplement inégalées par les claviers proposés par Apple pour l’iPad Pro, ou Logitech.

Contrairement à l’écran, on pourrait parler ici de clavier bord à bord tant Microsoft est parvenue à utiliser un maximum de… la surface disponible. Il faudra patienter jusqu’au test pour savoir ce que ce nouveau clavier vaut vraiment sur de longues sessions de rédactions, mais pendant une brève session je n’ai eu aucun mal à m’adapter à sa taille et à retrouver mes marques. Le touchpad de précision avec une surface en verre m’a également paru très agréable à utiliser. Le tout était assez compact pour tenir sans problème sur mes genoux, pratique pour des sessions de prise de note sans accès à une table.

Il faut noter que la prise en main a été réalisée avec le Type Cover à 100 euros, et non le modèle Signature disponible à 130 euros et recouvert d’une texture en Alcantara (disponible en gris platine, rouge bordeaux ou bleu cobalt). Je trouve que le modèle simple à 100 euros est largement suffisant pour le fonctionnel, mais il n’est disponible qu’en un seul coloris, le noir.

Windows 10 S Mode

La Surface Go est fournie avec Windows 10 Famille en mode S, une version du système qui génère beaucoup d’interrogation. Ce qu’il faut comprendre, c’est que par défaut, Windows 10 ne permettra l’installation que des applications du Microsoft Store, pourtant encore bien maigre dans sa sélection. Cela veut dire qu’on peut installer Slack, Twitter, VLC, iTunes, Netflix et d’autres, mais qu’il faudra faire une croix sur Chrome, Firefox ou Steam.

Heureusement, Microsoft propose de désactiver facilement et gratuitement le mode S et de passer à une version complète de Windows 10 Famille. Toutes les barrières sont alors retirées, et l’utilisateur devient administrateur de sa machine.

Les questions restantes

Cette prise en main ne remplace pas un test complet, et plusieurs questions concernant la Surface Go restent en suspens. On pense en particulier aux performances du processeur Intel Pentium Gold 4415Y. On imagine qu’il sera moins performant que le Core i5 de la Surface Pro, mais à quel point ? Quels seront les usages vraiment possibles avec ce processeur situé à mi-chemin entre l’Atom et la gamme Core.

Microsoft commercialise deux versions de la Surface Go, la première avec 4 Go de RAM et 64 Go de stockage eMMC et la seconde avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage sur SSD. La mémoire eMMC est plus lente que du stockage SSD et les 4 Go de RAM pourraient se révéler insuffisants pour une utilisation de Windows 10 en 2018.

Enfin, il y a bien sûr la question de l’autonomie. Microsoft promet que la Surface Go peut tenir jusqu’à 9 heures en lecture de vidéos, mais il faut sans doute s’attendre à moins en pratique.

Prix et disponibilité

La Microsoft Surface Go est disponible en précommande avec une sortie le 28 août 2018. Les prix sont les suivants :

  • Surface Go 64 Go eMMC / 4 Go de RAM : 449 euros
  • Surface Go 128 Go SSD / 8 Go de RAM : 599 euros

Il faut aussi prendre en compte le prix des accessoires :

Conclusion

Lors de l’annonce de la Surface Go, j’étais assez perplexe face au prix de l’appareil, annoncé comme agressif, mais se chiffrant pourtant à 550 euros, une fois le clavier Type Cover quasi obligatoire ajouté, pour la simple version 64 Go. Après cette première prise en main de l’appareil, je ressors un peu plus convaincu par le produit de Microsoft.

J’attends de voir ce que donnera la puce Intel Pentium Gold en pratique, mais en attendant, Microsoft livre un produit qui semble bien pensé et bien fini. La firme réutilise tout son savoir-faire et son investissement dépensés dans la gamme Surface Pro, pour un produit qui va être vendu en plus gros volume et à plus petit prix.

Avec des performances suffisantes, le modèle de 128 Go pourrait devenir l’un des best-sellers du marché à la fin de l’année, une fois que les commerçants le proposeront en pack avec le clavier.

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